Critiques pour l'événement Haute Surveillance
Jean Genet a trouvé l'inspiration lorsqu'il était lui-même à Fresnes en 1942. C'est pour cela qu'il peut retranscrire l'univers de façon si précise. Cédric Gourmelon retranscrit l'ambiance carcérale comme je pourrais le concevoir dans mon imaginaire. Le travail est sobre et ô combien parlant. C'est dans le silence que débute le spectacle. Un surveillant (Pierre Louis-Calixte) arrive muni d'un balai et pousse une matière noire et crée l'espace de la cellule. Puis ce sont les trois comédiens qui arrivent chacun à leur tour. Chacun y incarne un personnage et va y exprimer pleinement sa sensibilité.
Jérémy Lopez joue avec intensité et sensualité ce Maurice qui veut s'affirmer dans la fourberie. Il joue avec sa voix entre deux tons et son corps fort. Une beauté trouble grandement maîtrisée. Spectacle après spectacle, il montre l'étendue de son talent qui vire à la perfection. Jérémy Lopez/Lefranc est sur un autre registre, où il s'affirme par la violence de ses mots et la dureté de sa voix. Je l'avais trouvé déjà épatant dans "Roméo et Juliette" dans le rôle de l'amoureux et je le trouve toujours aussi étonnant. C'est bien dommage qu'il ne soit pas plus présent sur la scène du français. Sébastien Pouderoux que l'on voit trop peu souvent sur scène s'impose dans ce rôle de Yeux-Verts, un meurtrier au coeur de pierre. Et enfin, Pierre Louis-Calixte est assez peu présent dans la pièce mais souligne la gravité du lieu et de sa violence. Pas besoin d'avoir beaucoup de texte pour contraindre l'oppression à se montrer.
La sobriété du jeu est accompagnée d'une sublime mise en lumière d'Arnaud Lavisse. Elle s'illustre assez vite avec cette lumière qui doucement éclaire les visages des trois prisonniers. Le regard du spectateur ne peut aller que sur le regard du comédien. Le corps est plongé dans l'obscurité. On les découvre les uns après les autres, avec un regard lointain, une voie posée. L'espace également n'est pas uniquement délimité pas la zone blanche au sol. Elle l'est aussi par l'intensité ou non de l'éclairage qui nous pousse à poser notre regard vers un endroit ou une personne. Tout est bien pensé et est amené avec une grande délicatesse et justesse. Les lumières construisent la pièce et lui donne une autre dimension.
La lenteur, les silences plongent le spectateur dans le coeur de la cellule, nous poussant à regarder dans l'oeilleton des hommes d'affronter.
Jérémy Lopez joue avec intensité et sensualité ce Maurice qui veut s'affirmer dans la fourberie. Il joue avec sa voix entre deux tons et son corps fort. Une beauté trouble grandement maîtrisée. Spectacle après spectacle, il montre l'étendue de son talent qui vire à la perfection. Jérémy Lopez/Lefranc est sur un autre registre, où il s'affirme par la violence de ses mots et la dureté de sa voix. Je l'avais trouvé déjà épatant dans "Roméo et Juliette" dans le rôle de l'amoureux et je le trouve toujours aussi étonnant. C'est bien dommage qu'il ne soit pas plus présent sur la scène du français. Sébastien Pouderoux que l'on voit trop peu souvent sur scène s'impose dans ce rôle de Yeux-Verts, un meurtrier au coeur de pierre. Et enfin, Pierre Louis-Calixte est assez peu présent dans la pièce mais souligne la gravité du lieu et de sa violence. Pas besoin d'avoir beaucoup de texte pour contraindre l'oppression à se montrer.
La sobriété du jeu est accompagnée d'une sublime mise en lumière d'Arnaud Lavisse. Elle s'illustre assez vite avec cette lumière qui doucement éclaire les visages des trois prisonniers. Le regard du spectateur ne peut aller que sur le regard du comédien. Le corps est plongé dans l'obscurité. On les découvre les uns après les autres, avec un regard lointain, une voie posée. L'espace également n'est pas uniquement délimité pas la zone blanche au sol. Elle l'est aussi par l'intensité ou non de l'éclairage qui nous pousse à poser notre regard vers un endroit ou une personne. Tout est bien pensé et est amené avec une grande délicatesse et justesse. Les lumières construisent la pièce et lui donne une autre dimension.
La lenteur, les silences plongent le spectateur dans le coeur de la cellule, nous poussant à regarder dans l'oeilleton des hommes d'affronter.
L’œil de Judas
« Je les mure vivants dans un palais de phrases ; on entendra crier les pierres » écrira Jean Genet à propos de ses textes. Dans Haute surveillance, le palais est une prison, les vivants « Zieux verts » le condamné à mort, Jules le cambrioleur et Maurice le jeune voyou interlope. Quant aux phrases elles parlent d’un amour pour une belle (la première édition était intitulée Pour la belle) ou un mâle. Réalité et illusion se fondent pour les matons que nous sommes dans cette tragédie.
Cet antiréalisme, Cedric Gourmelon en joue complètement dans sa mise en scène. Une scène vide mais un balayage minutieux au début de la pièce pour nous confronter aux murs de la cellule. Une scène sombre et des jeux de lumière pour n’entrevoir et non voir. Une mise en scène faite de lenteurs et de silences ambivalents pour nous déconcerter. La scène finale entre Jeremy Lopez et Christophe Montenez est juste sublime. Danse ou meurtre !
« Quiconque plonge dans son monde se retrouve dans une sorte de spirale du vide où les points fixes sont difficiles à repérer » Jean A. Giten et Problématique des masculinités dans "Haute surveillance"
« Je les mure vivants dans un palais de phrases ; on entendra crier les pierres » écrira Jean Genet à propos de ses textes. Dans Haute surveillance, le palais est une prison, les vivants « Zieux verts » le condamné à mort, Jules le cambrioleur et Maurice le jeune voyou interlope. Quant aux phrases elles parlent d’un amour pour une belle (la première édition était intitulée Pour la belle) ou un mâle. Réalité et illusion se fondent pour les matons que nous sommes dans cette tragédie.
Cet antiréalisme, Cedric Gourmelon en joue complètement dans sa mise en scène. Une scène vide mais un balayage minutieux au début de la pièce pour nous confronter aux murs de la cellule. Une scène sombre et des jeux de lumière pour n’entrevoir et non voir. Une mise en scène faite de lenteurs et de silences ambivalents pour nous déconcerter. La scène finale entre Jeremy Lopez et Christophe Montenez est juste sublime. Danse ou meurtre !
« Quiconque plonge dans son monde se retrouve dans une sorte de spirale du vide où les points fixes sont difficiles à repérer » Jean A. Giten et Problématique des masculinités dans "Haute surveillance"
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