Critiques pour l'événement Construire un feu
Un véritable cri de polaire !
Klondike. Soixante-quinze degrés Celsius au dessous de zéro !
Jack London nous raconte le combat d'un homme pour survivre dans cet enfer glacial.
Ce type dont on ne saura jamais le nom se rend à la vieille concession sur la branche gauche du Henderson Creek, malgré la loi que lui a rappelé un ancien, une loi naturelle qui stipule qu'on ne voyage pas seul au dessous de cinquante degrés.
Sa survie va dépendre de sa seule capacité à construire un feu.
Plus facile à dire qu'à faire...
Lorsque le simple fait d'enlever sa moufle fait geler les doigts, lorsque un crachat se transforme en glace avant de retomber sur le sol, craquer une allumette relève de la gageure.
Dans la deuxième version de sa nouvelle, London va très vite nous faire ressentir l'inéluctabilité de la situation de cet homme.
La nature aura le dernier mot.
C'est un message pessimiste mais finalement assez réaliste que l'auteur de Martin Eden nous assène.
Un message très actuel et d'une actualité « brûlante », lourd de sens... Une illustration métaphorique d'un combat écologique perdu d'avance.
Le metteur en scène Marc Lainé a souhaité monter et adapter cette nouvelle à la suite d'une de ses précédentes pièces qui se déroulait déjà dans le grand nord.
Ici, la principale problématique en terme de scénographie est assez simple : comment représenter l'immensité d'un paysage glacé sur le petit plateau du Studio-Théâtre ?
Il a trouvé plusieurs solutions.
Tout d'abord, l'utilisation de la video embarquée, qui va ouvrir l'espace, paradoxalement en montrant des gros plans des comédiens.
Et puis l'utilisation de petites maquettes posées sur des tréteaux, et qui, filmées avec un filtre « salissant » légèrement l'image donnent cette sensation d'espace.
Les acteurs manipulent eux-mêmes les caméras dont les images sont sélectionnées et mixées par le vidéaste Baptiste Klein.
Trois comédiens vont se partager la narration de la nouvelle, qui évidemment, ne comporte aucun dialogue.
Pierre Louis-Calixte, en chemise nord-américaine, jeans et bottes se charge de la majeure partie du récit.
Tour à tour sévère, malicieux, parfois en hurlant son texte, il développe avec habileté le déroulé de l'histoire.
Alexandre Pavloff joue le rôle du chien de l'homme.
Il prendra le relais, racontant notamment le caractère vain de cette entreprise. Lui est dans un registre plus empreint de fatalité.
L'homme, c'est Nâzim Boudjenah, dans un rôle une nouvelle fois assez physique.
Il doit longtemps marcher sur place, en costume et capuche en fourrure.
Il nous fait très vite et très bien ressentir le froid, la douleur, la lutte avec les éléments. (La scène où il crève la glace et se retrouve dans l'eau mortelle est formidable.)
On a mal pour lui, on souffre, on voudrait l'encourager, aller l'aider pour que son personnage s'en tire.
Les gros plans en noir et blanc de son visage sont saisissants d'intensité et de gravité.
On ne saura jamais pourquoi ce personnage a choisi de s'aventurer seul dans cet environnement des plus hostiles, mais Nâzim Boudjenah nous fait parfaitement compatir à sa douleur morale et physique.
C'est donc un singulier et très beau spectacle qui nous est proposé.
Beau sur le fond, beau sur la forme.
Un spectacle très prenant, avec une vraie tension dramaturgique.
Un spectacle qui jette un froid pour notre plus grand plaisir.
Klondike. Soixante-quinze degrés Celsius au dessous de zéro !
Jack London nous raconte le combat d'un homme pour survivre dans cet enfer glacial.
Ce type dont on ne saura jamais le nom se rend à la vieille concession sur la branche gauche du Henderson Creek, malgré la loi que lui a rappelé un ancien, une loi naturelle qui stipule qu'on ne voyage pas seul au dessous de cinquante degrés.
Sa survie va dépendre de sa seule capacité à construire un feu.
Plus facile à dire qu'à faire...
Lorsque le simple fait d'enlever sa moufle fait geler les doigts, lorsque un crachat se transforme en glace avant de retomber sur le sol, craquer une allumette relève de la gageure.
Dans la deuxième version de sa nouvelle, London va très vite nous faire ressentir l'inéluctabilité de la situation de cet homme.
La nature aura le dernier mot.
C'est un message pessimiste mais finalement assez réaliste que l'auteur de Martin Eden nous assène.
Un message très actuel et d'une actualité « brûlante », lourd de sens... Une illustration métaphorique d'un combat écologique perdu d'avance.
Le metteur en scène Marc Lainé a souhaité monter et adapter cette nouvelle à la suite d'une de ses précédentes pièces qui se déroulait déjà dans le grand nord.
Ici, la principale problématique en terme de scénographie est assez simple : comment représenter l'immensité d'un paysage glacé sur le petit plateau du Studio-Théâtre ?
Il a trouvé plusieurs solutions.
Tout d'abord, l'utilisation de la video embarquée, qui va ouvrir l'espace, paradoxalement en montrant des gros plans des comédiens.
Et puis l'utilisation de petites maquettes posées sur des tréteaux, et qui, filmées avec un filtre « salissant » légèrement l'image donnent cette sensation d'espace.
Les acteurs manipulent eux-mêmes les caméras dont les images sont sélectionnées et mixées par le vidéaste Baptiste Klein.
Trois comédiens vont se partager la narration de la nouvelle, qui évidemment, ne comporte aucun dialogue.
Pierre Louis-Calixte, en chemise nord-américaine, jeans et bottes se charge de la majeure partie du récit.
Tour à tour sévère, malicieux, parfois en hurlant son texte, il développe avec habileté le déroulé de l'histoire.
Alexandre Pavloff joue le rôle du chien de l'homme.
Il prendra le relais, racontant notamment le caractère vain de cette entreprise. Lui est dans un registre plus empreint de fatalité.
L'homme, c'est Nâzim Boudjenah, dans un rôle une nouvelle fois assez physique.
Il doit longtemps marcher sur place, en costume et capuche en fourrure.
Il nous fait très vite et très bien ressentir le froid, la douleur, la lutte avec les éléments. (La scène où il crève la glace et se retrouve dans l'eau mortelle est formidable.)
On a mal pour lui, on souffre, on voudrait l'encourager, aller l'aider pour que son personnage s'en tire.
Les gros plans en noir et blanc de son visage sont saisissants d'intensité et de gravité.
On ne saura jamais pourquoi ce personnage a choisi de s'aventurer seul dans cet environnement des plus hostiles, mais Nâzim Boudjenah nous fait parfaitement compatir à sa douleur morale et physique.
C'est donc un singulier et très beau spectacle qui nous est proposé.
Beau sur le fond, beau sur la forme.
Un spectacle très prenant, avec une vraie tension dramaturgique.
Un spectacle qui jette un froid pour notre plus grand plaisir.
Alors ?
En voilà un spectacle original : un narrateur (Pierre Louis-Calixte) conte l’histoire d’un homme (Nâzim Boudjenah) qui marche avec son chien (Alexandre Pavloff) vers la rivière Klondike par un temps où les températures largement en-dessous de zéro font crépiter les crachats.
L'histoire se déroule sur un fond de musique western. Pierre-Louis Calixte use de gestes pour marquer ce que Nâzim Boudjenah ne peut raconter. Il est parti sans imaginer la grandeur de la nature et ses codes à respecter. L’animal n’hésitera pas à se montrer déloyal vis-à-vis de son maître s’il croise la route d’un homme plus chaleureux. Une affaire d’instinct, en somme. La petite scène du studio-théâtre n’a pas eu froid aux yeux du Marc Lainé : on est surpris par les effets qui rendent les péripéties réalistes.
Pas adepte de la vidéo sur scène, j'ai trouvé cette fois son utilisation judicieuse, donnant mouvement et profondeur aux comédiens. Les trois caméras ne sont pas non plus indispensables mais donnent du mouvement aux comédiens. Le public est filmé (peut-on y échapper?), ce qui permet aux plus malins de faire avec leurs doigts le signe V sur grand écran. On retiendra surtout les moults tentatives de se réchauffer en se frictionnant et en se tapant les bras et les doigts. Alexandre Pavloff a un déhanché qui ferait pâlir n’importe quel chien de traîneau. Nâzim Boudjenah n’a pas beaucoup de texte mais il captive totalement notre attention.
Le spectateur est totalement en empathie avec celui qui n’a pas écouté les conseils des anciens. Il accumule les erreurs, on grince des dents, on est tenu en haleine, on frissonne, on ouvre la bouche pour manger le biscuit. Seul, il parvient à allumer plusieurs petits feux mais commet des erreurs. Il manque parfois de méthodes. Ça glace le cœur.
En voilà un spectacle original : un narrateur (Pierre Louis-Calixte) conte l’histoire d’un homme (Nâzim Boudjenah) qui marche avec son chien (Alexandre Pavloff) vers la rivière Klondike par un temps où les températures largement en-dessous de zéro font crépiter les crachats.
L'histoire se déroule sur un fond de musique western. Pierre-Louis Calixte use de gestes pour marquer ce que Nâzim Boudjenah ne peut raconter. Il est parti sans imaginer la grandeur de la nature et ses codes à respecter. L’animal n’hésitera pas à se montrer déloyal vis-à-vis de son maître s’il croise la route d’un homme plus chaleureux. Une affaire d’instinct, en somme. La petite scène du studio-théâtre n’a pas eu froid aux yeux du Marc Lainé : on est surpris par les effets qui rendent les péripéties réalistes.
Pas adepte de la vidéo sur scène, j'ai trouvé cette fois son utilisation judicieuse, donnant mouvement et profondeur aux comédiens. Les trois caméras ne sont pas non plus indispensables mais donnent du mouvement aux comédiens. Le public est filmé (peut-on y échapper?), ce qui permet aux plus malins de faire avec leurs doigts le signe V sur grand écran. On retiendra surtout les moults tentatives de se réchauffer en se frictionnant et en se tapant les bras et les doigts. Alexandre Pavloff a un déhanché qui ferait pâlir n’importe quel chien de traîneau. Nâzim Boudjenah n’a pas beaucoup de texte mais il captive totalement notre attention.
Le spectateur est totalement en empathie avec celui qui n’a pas écouté les conseils des anciens. Il accumule les erreurs, on grince des dents, on est tenu en haleine, on frissonne, on ouvre la bouche pour manger le biscuit. Seul, il parvient à allumer plusieurs petits feux mais commet des erreurs. Il manque parfois de méthodes. Ça glace le cœur.
Epoustouflant, c’est le premier mot qui me soit venu à l’esprit à l’issue de la représentation de ‘Construire un feu’ Et à plus d’un titre : d’abord vouloir reproduire les espaces glacés du Nord sur le plateau du Studio, c’est très réussi notamment grace à des caméras qui filment et projettent sur un écran un paysage maquetté avec soin.
Ensuite, il y a cet univers propre à Jack London que j’avais en souvenir de mes lectures scolaires : une ambiance où on se sent transi par le froid et là encore je frissonnais en regardant ce chechaquo (un homme qui passe son premier hiver dans le Klondike) marcher et se battre contre le gel. Là encore les caméras interviennent : des gros plans de lui en train de peiner dans la neige puis de lutter contre le froid intense. J’ai souffert avec lui.
Enfin il y a la solitude de l’homme et toute la narration qui l’accompagne : sur la scène, il sont trois. L’homme silencieux concentré sur sa marche, le chien qui l’accompagne et la narrateur qui semble vouloir souffler des idées à l’homme et lui insuffler du courage, il tourne autour de lui.
Ces trois personnages sont incarnés par Alexandre Pavloff, Pierre Louis-Calixte et Nazim Boudjenah qui sont parfaits et servent le texte avec force.
La mise en scène de Marc Lainé (qui est aussi le scénographe et le responsable des costumes) est totalement sous controle, le dispositif des caméras visibles sur le plateau est fabuleux et la vidéo sert parfaitement la pièce, tout est maitrisé. Paris réussi donc pour avoir laisser le Grand Froid s’engouffrer avec bonheur sur la scène et servir la nouvelle de ce merveilleux conteur qu’est Jack London.
Je recommande vivement ‘Construire un feu’.
Ensuite, il y a cet univers propre à Jack London que j’avais en souvenir de mes lectures scolaires : une ambiance où on se sent transi par le froid et là encore je frissonnais en regardant ce chechaquo (un homme qui passe son premier hiver dans le Klondike) marcher et se battre contre le gel. Là encore les caméras interviennent : des gros plans de lui en train de peiner dans la neige puis de lutter contre le froid intense. J’ai souffert avec lui.
Enfin il y a la solitude de l’homme et toute la narration qui l’accompagne : sur la scène, il sont trois. L’homme silencieux concentré sur sa marche, le chien qui l’accompagne et la narrateur qui semble vouloir souffler des idées à l’homme et lui insuffler du courage, il tourne autour de lui.
Ces trois personnages sont incarnés par Alexandre Pavloff, Pierre Louis-Calixte et Nazim Boudjenah qui sont parfaits et servent le texte avec force.
La mise en scène de Marc Lainé (qui est aussi le scénographe et le responsable des costumes) est totalement sous controle, le dispositif des caméras visibles sur le plateau est fabuleux et la vidéo sert parfaitement la pièce, tout est maitrisé. Paris réussi donc pour avoir laisser le Grand Froid s’engouffrer avec bonheur sur la scène et servir la nouvelle de ce merveilleux conteur qu’est Jack London.
Je recommande vivement ‘Construire un feu’.
Bluffant ! Sur scène, trois comédiens se partagent le plateau. La voix omnisciente du narrateur, le chien loup et l’homme emmitouflé et taiseux (Pierre-Louis Calixte, Alexandre Pavloff et Nâzim Boudjenah). L’homme voyage seul et souhaite regagner en fin de journée le campement de ses amis. « C’est vrai qu’il fait froid ! ». C’est son premier hiver, la froidure de l’environnement le surprend : il fait 50 degrés en dessous de zéro et la glace cède soudain sous son poids. S’enclenche alors une course contre le gel qu’il ne gagnera pas car il n’a pas écouté les conseils des anciens en décidant de partir seul. Le chien, sentant la mort, l’abandonnera pour rechercher la chaleur d’un autre feu d’homme.
Le metteur en scène Marc Lainé réussit le pari de propulser l’univers du grand froid polaire de London sur la scène du Studio. A l’aide d’un étrange dispositif de vidéo visible sur scène, Marc Lainé crée une immersion en projetant en alternance des images agrandies de maquettes et des cadres resserrés sur la tête de l’homme qui avance. Dans ces plans, Nazim Boudjenah fait preuve de beaucoup de précision dans les mouvements pour rendre les effets plus saisissants sur l’écran. Le visage de l’homme sur scène est pourpre, comme brûlé par le froid et sur l’écran, le noir et blanc profond, tacheté comme sur une vieille pellicule, crée un effet de réalisme cruel.
Tout dans cette mise en espace est construit pour rester au plus près du texte de London et pour le faire entendre. Nous assistons à la chute d’un homme, un Prométhée insoucieux de la nature qui l’entoure, nous le voyons perdre sa toute-puissance de créateur par un manque d’instinct fatal.
Pour son originalité et son audace, « Construire un feu » est d’ores et déjà une des belles créations de cette rentrée ! Elle porte avec originalité la voix du conteur sur un espace scénique. A voir !!!
Le metteur en scène Marc Lainé réussit le pari de propulser l’univers du grand froid polaire de London sur la scène du Studio. A l’aide d’un étrange dispositif de vidéo visible sur scène, Marc Lainé crée une immersion en projetant en alternance des images agrandies de maquettes et des cadres resserrés sur la tête de l’homme qui avance. Dans ces plans, Nazim Boudjenah fait preuve de beaucoup de précision dans les mouvements pour rendre les effets plus saisissants sur l’écran. Le visage de l’homme sur scène est pourpre, comme brûlé par le froid et sur l’écran, le noir et blanc profond, tacheté comme sur une vieille pellicule, crée un effet de réalisme cruel.
Tout dans cette mise en espace est construit pour rester au plus près du texte de London et pour le faire entendre. Nous assistons à la chute d’un homme, un Prométhée insoucieux de la nature qui l’entoure, nous le voyons perdre sa toute-puissance de créateur par un manque d’instinct fatal.
Pour son originalité et son audace, « Construire un feu » est d’ores et déjà une des belles créations de cette rentrée ! Elle porte avec originalité la voix du conteur sur un espace scénique. A voir !!!
Afficher les 2 commentaires
Construire un feu de Jack London, mise en scène par Marc Lainé.
Quels merveilleux talents, Alexandre Pavloff, Pierre Louis-Calixte et Nazim Boudjenah, tous trois réunis pour nous conter l’histoire de cet homme seul en compagnie de son chien et luttant pour sa survie contre des conditions climatiques extrêmes dans le grand nord canadien, le Klondike.
L’ancien l’avait prévenu :
* « nul homme, au Klondike, ne s’aventure à voyager seul, au-delà de cinquante degrés sous zéro. C’était une loi absolue ».
Mais l’homme a manqué d’humilité et n’a point écouté.
C’était un Chechaquo, un nouveau venu et c’était son premier hiver.
Dès le premier instant nous sommes captivés et attentifs. L’homme va peu à peu être pris au piège de la nature.
On n’ose respirer de peur de n’entendre un mot. La tension monte, nous sommes transpercés. Nous sommes dans le grand nord, nous sommes cet homme.
C’est tout l’art du théâtre, on y croit.
Le talent fabuleux des comédiens donne une ampleur décuplée à ce texte magnifique.
*Tandis qu'il s'efforçait d'isoler une allumette, le paquet entier tomba dans la neige. Il essaya de ramasser les petits bouts de bois soufrés. En vain, ses doigts ne répondaient plus. Il ne parvint pas à les saisir.
Sur le plateau, côté cour et jardin, deux maquettes représentant des étendues de neige, sur le fond des sapins enneigés. Dans ce décor sobre et froid va se dérouler cette dure marche à travers la nature hostile.
Des caméras sur le plateau nous transmettent en direct sur un écran, le visage de cet homme transi par le froid, ses émotions, ses angoisses et peurs.
Dans la salle pas un bruit, l’émotion est forte.
C’est grandiose, les applaudissements et les bravos en sont témoins.
Quels merveilleux talents, Alexandre Pavloff, Pierre Louis-Calixte et Nazim Boudjenah, tous trois réunis pour nous conter l’histoire de cet homme seul en compagnie de son chien et luttant pour sa survie contre des conditions climatiques extrêmes dans le grand nord canadien, le Klondike.
L’ancien l’avait prévenu :
* « nul homme, au Klondike, ne s’aventure à voyager seul, au-delà de cinquante degrés sous zéro. C’était une loi absolue ».
Mais l’homme a manqué d’humilité et n’a point écouté.
C’était un Chechaquo, un nouveau venu et c’était son premier hiver.
Dès le premier instant nous sommes captivés et attentifs. L’homme va peu à peu être pris au piège de la nature.
On n’ose respirer de peur de n’entendre un mot. La tension monte, nous sommes transpercés. Nous sommes dans le grand nord, nous sommes cet homme.
C’est tout l’art du théâtre, on y croit.
Le talent fabuleux des comédiens donne une ampleur décuplée à ce texte magnifique.
*Tandis qu'il s'efforçait d'isoler une allumette, le paquet entier tomba dans la neige. Il essaya de ramasser les petits bouts de bois soufrés. En vain, ses doigts ne répondaient plus. Il ne parvint pas à les saisir.
Sur le plateau, côté cour et jardin, deux maquettes représentant des étendues de neige, sur le fond des sapins enneigés. Dans ce décor sobre et froid va se dérouler cette dure marche à travers la nature hostile.
Des caméras sur le plateau nous transmettent en direct sur un écran, le visage de cet homme transi par le froid, ses émotions, ses angoisses et peurs.
Dans la salle pas un bruit, l’émotion est forte.
C’est grandiose, les applaudissements et les bravos en sont témoins.
... Un spectacle étonnant et passionnant de bout en bout, réalisé avec excellence et magistralement interprété. Incontournable création de rentrée de la Comédie-Française.
Dans le même genre
Les avis de la rédaction