Critiques pour l'événement 2+2, quand on aime on ne compte pas
24 mars 2019
8/10
10
Le résultat de l’équation est simple : 2+2 = 5. Explication : Patricia et Alain, Caroline et Stéphane auxquels s’ajoute le sujet de l’échangisme. Car c’est bien de cela dont il est question dans cette comédie vraiment très réussie.

Le thème est délicat, sulfureux mais le sujet est traité de manière si naturelle qu’on assiste simplement à un week-end à la campagne entre amis de longue date.
On ne s’ennuie pas une seconde pendant 1h15, les dialogues sont savoureux, drôles, sans être vulgaires et les comédiens jouent vraiment très bien. On rit de bon cœur avec juste la bonne dose du « sujet qui dérange ».

Bref, je vous recommande « chaudement » d’aller voir « 2+2 » au théâtre Tristan Bernard.

Et si vous n’avez jamais eu l’occasion de voir la pièce « Et si on ne se mentait plus ? » qui passe aussi au théâtre Tristan Bernard, ne la manquez pas ! Je l’ai découvert au festival d’Avignon en juillet dernier et elle reste une de mes pièces « coup de cœur ».
25 févr. 2019
3/10
12
C’est pour José Paul que j’ai décidé de découvrir ce boulevard monté au Tristan Bernard au titre numérique. L’acteur est une valeur sûre, je le suis depuis plus de dix ans maintenant et je sais que sa présence sur scène empêchera tout naufrage d’un spectacle : sa présence, son charisme et ses apartés merveilleusement rythmés ne sont plus à prouver. J’y vais donc les yeux fermés, et ce n’est qu’après réservation que j’apprend que la pièce porte sur l’échangisme. Mais cela ne me refroidit pas : au contraire, je n’ai encore jamais vu de boulevard portant sur le sujet et j’ai plutôt hâte de voir ce que Cyril Gely et Eric Rouquette ont à dire à ce propos. Apparemment, pas grand chose.

2+2, comme son nom l’indique, raconte l’histoire de deux couples d’amis, Patricia et Alain d’un côté, Caroline et Stéphane de l’autre ; les premiers ont invité les seconds dans leur maison de campagne pour le week-end. On comprend rapidement que ces vieux couples ont tous les deux eu quelques moments difficiles ces dernières années… problèmes que Patricia et Alain ont résolu en se rendant dans un club échangiste plusieurs fois par mois. Cerise sur le gâteau, si cela a relancé leur couple, il semble que ça ait aussi excité davantage Alain qui a récemment proposé à Caroline de l’accompagner dans le même club pour combler un manque que Stéphane ne souhaite pas satisfaire. Seulement voilà : Patricia n’est pas au courant de ce petit arrangement, et Stéphane ne sait même pas que ses amis pratiquent l’échangisme…

Je dois reconnaître que j’étais assez intéressée par le sujet. Ma déception fut grande : le spectacle peut se résumer comme un grand débat avec d’un côté Alain expliquant à Stéphane que non, l’échangisme n’est pas sale et que c’est un fantasme présent chez de nombreux couples que de voir son partenaire dans les bras d’un autre, et, de l’autre, Stéphane hurlant à Alain qu’il n’est qu’un dépravé et un pervers sexuel et que jamais lui ne s’adonnerait à pareilles pratiques. En gros, c’est ça pendant 1h15 – on comprend d’ailleurs pourquoi le spectacle est si court : les auteurs semblent tellement peu inspirés !

A quelques reprises, on sent des emprunts à la géniale Illusion Conjugale de Eric Assous, quand les auteurs cherchent à élever un peu le débat en insinuant que embrasser une autre femme sans le consentement de son partenaire peut se révéler pire que pratiquer l’échangisme avec lui. Mais les tentatives sont vaines et le désintérêt se fait de plus en plus présent à mesure que la pièce avance. Certains trucs de mise en scène deviennent pénibles, comme la répétition d’un gros plan sur un personnage spécifique en début de scène, rappelant la situation présente et présentant le moment à venir – ces explications inutiles sentent le remplissage à plein nez et n’apportent aucun complément d’information au spectateur ni ne servent à faire avancer l’action. Bref, un effet inutile.

J’ai du mal à comprendre comment Cyril Gely, l’auteur du pourtant génial Diplomatie qui m’a laissé un souvenir marquant et qui était un vrai texte théâtral, a pu pondre pareille pièce : elle n’avance pas, elle ne surprend pas, elle ne part de presque rien et ne va nulle part, tant et si bien qu’elle est obligée de faire intervenir le surnaturel – ou, du moins, des phénomènes inexpliqués – pour amener une fin pourtant sans aucune originalité. Le texte, heureusement, ne tombe pas dans la vulgarité, mais ne fait pas dans la dentelle et la subtilité non plus, en témoigne cette cheminée phallique qui trône sur la scène – au cas où on n’avait pas bien compris quel était le sujet. On sauvera les acteurs, qui permettent de faire de ce spectacle, sinon un vague divertissement, du moins un moment qui se laisse voir.
13 févr. 2019
7,5/10
13
Une comédie distrayante avec d'excellents acteurs, sur un sujet peu (pas?) abordé au théâtre, qui évite toute vulgarité.
10 févr. 2019
9/10
13
Quelle surprise !
Et surtout quel bon moment.
On s'est régalé devant ce spectacle. Les acteurs sont extra. Mention spéciale pour Elsa Lunghini qui y fait des premiers pas plus que prometteurs !
Rires assurés.
6 févr. 2019
7,5/10
15
"2+2" c'est l'occasion de découvrir la comédienne Elsa Lunghini au théâtre, qui partage la scène avec les artistes Claire Nebout, José Paul et Eric Savin dans un superbe décor de Natacha Markoff.

Vraiment, on en rêverait de cette maison de campagne. Un beau jeu d'actrices et d'acteurs dans cette comédie contemporaine, où on va de surprises en surprises...

Et à la fin du week-end, qu'est ce qui sera cassé, recollé ??? A découvrir au Théâtre Tristan Bernard...
4 févr. 2019
7,5/10
18
1+1=2, 2+2= 4 ... pas toujours à priori, comme le montre la pièce jouée au théâtre Tristan Bernard. Stéphane et Caroline en week end à la campagne chez Alain et Patricia vont en faire l’expérience. Ils sont venus pour jouer au tennis et bien manger en bonne compagnie, mais le week end va prendre un tour particulier. Et nous allons bien en profiter en tant que spectateur !

Beaucoup de rire pour cette comédie qui peut heurter les oreilles sensibles mais qui traite d’un sujet original avec intelligence, on n’est pas dans le traditionnel triangle amoureux et rien que ça, c’est déjà très plaisant ! Mais évidemment je ne dirai rien, je vous laisse découvrir le sujet. La pièce écrite par Cyril Gely et Eric Rouquette a le mérite d’être originale en plus d’être drôle !

Les quatre comédiens ont chacun une personnalité bien posée : Eric Savin (Stéphane) est une pile électrique, nerveux à souhait qui s’oppose au style posé de José Paul (Alain) qui provoque l’hilarité avec ses réponses sybillines. Claire Nebout (Patricia) est la femme au bord de la crise de nerf alors que la belle Elsa Lunghini (Caroline) est en plein ‘épanouissement’. C’est un plaisir de les regarder évoluer sur le plateau. L’opposition de caractère est une bonne base pour la comédie. Ici, chacun à un point de vue tranché sur le sujet de la pièce, on rit de plus belle.

Notez au passage que le décor de Natacha Markoff est superbe, reprenant bien les codes de la belle maison de campagne et sert fort bien la mise en scène dynamique de Jeoffrey Bourdenet.
Bref une friandise bien sympathique à consommer d’urgence car le rire est nécessaire.
3 févr. 2019
7/10
9
« 2+2 » de Cyril Gely et Eric Rouquette dans une mise en scène de Joeffrey Bourdenet est comme dirait mon ami Valérie, avec qui nous avons partagé cette délicieuse après-midi, « une petite friandise bien sympa ».

Un billet un peu compliqué à écrire car au risque de dévoiler l’intrigue, ce qui serait un peu ballot, mieux vaut être un peu court, pour une fois, sur le sujet.

De toute façon, je ne dévoile jamais beaucoup d’éléments de l’intrigue, je dois juste vous allécher pour vous donner envie d’aller au théâtre voir la pièce en question.
Mais je vous recommande de faire comme moi, vierge de toutes informations, j’ai réservé cette pièce pour ces comédiens et en particulier José Paul, pour lequel je voue une certaine admiration, tant pour son jeu que ses mises en scène.
Mais aussi pour ces auteurs qui m’avaient régalé l’automne dernier avec leur « Signé Dumas » au théâtre de la Bruyère.

Par un beau week-end dans leur maison de campagne, Alain et Patricia ont invité un couple d’amis, Stéphane et Caroline, qu’ils fréquentent depuis plusieurs décennies.
Nous serons donc, comme le précise les auteurs, en face d’un quatuor.
Un week-end en toute innocence, tout du moins au premier abord.
Au lever du rideau, une partie de tennis est sur le point de s’engager entre Patricia et Stéphane.
Vous vous doutez bien qu’il va leur arriver des bricoles, sinon autant rester chez soi.
Des bricoles qui vont beaucoup faire rire le public, qui dans un premier temps pourrait être un peu perplexe face à l’énoncé très rapide de la situation, mais qui va très vite se prendre au jeu et assister à une montée crescendo de situations les plus rocambolesques les unes que les autres.

Vous vous dites, théâtre de boulevard, deux couples, nous allons donc assister à des portes qui claquent, des personnages cachés dans un placard, où une femme et un homme pourraient bien être amants : que nenni, nos auteurs ont fait preuve de beaucoup d’imagination sur un sujet de société qui paraît-il toucherait aux dernières statistiques un couple sur cinq, tant à Paris que dans notre chère province.
Eh oui nous sommes dans une comédie, et qui dit couples, dit échanges sur ses amis, ses relations, son travail, ses préoccupations, l’érosion de la vie de couple, comment relancer la flamme dans le couple, quelle est notre place dans le couple…
Bref autant de sujets de la vie de tous les jours sur le couple, mais fournis par des dialogues bien ciselés, d’une drôlerie à toute épreuve : une comédie très bien construite pour un résultat réussi.
Si j’avais un reproche à faire, j’ai trouvé la fin un peu trop conventionnelle, pour une pièce rock and roll on aurait pu pousser le bouchon un peu plus loin, comme dirait Maurice…
D’où le sous-titre de la pièce : « Quand on aime, on ne compte pas ! ».

Pour arriver à ce résultat, il fallait quatre comédiens qui maîtrisent la scène, de plus dotés d’une aisance, d’un naturel pour vivre en toute simplicité, sincérité leurs échanges.
Dans un très beau décor de Natacha Markoff, le metteur en scène Joeffrey Bourdenet, a su tirer partie de la personnalité de chacun pour faire monter habillement sa crème fleurette en chantilly, et elle est solide.
Claire Nebout, en maîtresse de maison dans le rôle Patricia, tient la dragée haute à tout ce petit monde. Eric Savin dans le rôle de Stéphane est le « bien pensant », celui qui prend du recul…enfin pas trop : il est la boule qui vient bousculer ce jeu de quilles bien ordonnées.
José Paul dans le rôle d’Alain avec son flegme remarquable distribue les cartes d’un jeu qu’il maîtrisera de moins en moins.
La révélation de cette distribution est pour la première fois sur scène Elsa Lunghini dans le rôle de Caroline. On lui donnerait le bon dieu sans confession mais justement il faut rester éveillé…elle cache bien son jeu.
Si j’étais directeur de troupe, je lui offrirais tout de suite un bouquet de roses.

Ne cherchez pas à comprendre, à connaître la finalité de cette intrigue, ne boudez pas votre plaisir de déguster cette friandise en passant une belle après-midi ou une belle soirée ; réservez votre place et riez de bon cœur pour une pièce qui avant tout parle d’Amour.

P.S. Pour le clin d’œil, soyez attentif au final aux facéties de la statuette côté cour.
30 janv. 2019
7/10
8
Le thème de l'échangisme ne satisfera pas tout le monde. En revanche, les décors en harmonie avec le sujet m'ont bien plu (poêle, trophée, composition).

Coté acteur, bravo à J. Paul (comme toujours, ai-je envie de dire), un bémol pour E. Lunghini que j'ai trouvé nerveuse et pas assez naturelle (où alors est-ce le rôle qui exige cela ?)