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Yves Poey
Yves Poey
Mini-Molière du Critique
120 ans
62 espions
espionner Ne plus espionner
Des critiques de théâtre, des interviews webradio, des coups de coeur, des coups de gueule.
Son blog : http://delacouraujardin.over-blog.com/
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Ses critiques

1005 critiques
Rosalie

Rosalie

9/10
21
La chorégraphe Joséphine Tilloy et les deux danseuses Ghislaine Louveau et Léa Mecili nous ont proposé au Théâtre El Duende d'Ivry un passionnant spectacle.

Durant pratiquement une heure, il va être question d'interroger nos rapports à la féminité, à la séduction, à la sexualité également.
Ici, nous allons assister à l'appropriation par les corps en mouvement des codes qui régissent les instants destinés à plaire, à séduire, à être objet de désir et à désirer l'autre.

« I put a spell on you », hurle Screamin' Jay Hawkins dans les enceintes acoustiques.
Nous voyons apparaître deux corps qui vont finir par se rejoindre.
Deux corps au visage grimaçant, sur qui on aurait jeté un sort, celui d'être seuls, isolés, sans interactions avec l'univers, le cosmos.
(Des corps « normaux », au passage, pas ces archétype actuels, taille 34-36, filiformes et plus ou moins anorexiques qui de plus en plus et bien trop souvent peuplent uniformément les plateaux.)

Ces corps vibrent, n'arrêtent pas de tressauter, les bassins étant en perpétuel mouvement.
Ces corps tournoient d'abord sur eux mêmes dans une sorte de transe saccadée.

Il y a là quelque chose d'extrême dans cette façon d'utiliser les différentes parties du corps humain, pour aller trouver une expression ô combien énergique et aboutie du geste bougé.

Rapidement, la sueur apparaît.

Melles Louveau et Mecili ne ménagent pas leur peine.
Elles sont impressionnantes d'énergie, de force, de puissance.

Ces corps vont ensuite s'entremêler lentement, de l'avant-scène au lointain, en se roulant sur le sol, l'un sur l'autre. Une subtile et très précise chorégraphie sur une boucle rythmique tirée d'une danse de la Renaissance fait penser à un étrange et monstrueux reptile. Le serpent du jardin perdu ?

Les deux entités humaines vont ensuite chacune faire une sacrée découverte. Un objet défendu ?

Pour l'une, ce sera des colliers de perles, pour l'autre des chouchous colorés, qu'elles s'empresseront toutes deux de porter.
Des attibuts féminins, des symboles de féminité.
Nous comprenons par la chorégraphie qui devient plus sensuelle et les mimiques des danseuses que ces perles et ces chouchous ravissent leurs nouvelles propriétaires.

Mais elle ne vont pas tarder à découvrir un autre élément féminin entre tous : de l'eau.
Dans cette eau, on devine un objet que nous avons du mal à tout d'abord identifier.
Il s'agira d'étonnantes prothèses de lèvres on ne peut plus pulpeuses en silicone orange.
De celles qu'on trouve dans certaines boutiques très spécialisées. (Je ne vous fais pas un dessin...)
« Pour gommer les rides et pour le plaisir des hommes ! » Tel est argument de vente de ces deux objets, m'informait la chorégraphe à la sortie du spectacle.

Elles vont s'en affubler durant le reste du spectacle, ce qui au passage est une sacrée performance.
Ceci leur fait une bouche « monstrueuse », ouverte, offerte, pourrait-on même fantasmer...

La danse devient alors de plus en plus sensuelle, voire de plus en plus provocatrice, nous sommes bien dans une découverte de la sexualité, du besoin de désirer et d'être désiré(e), reprenant les stéréotypes corporels associés.
Les petits manteaux en matière plastique transparente, les ceintures-obi à grands nœuds que les deux jeunes femmes revêtiront confirment cette appropriation des codes de la séduction.
Les mouvements apparemment désordonnés des mains se transforment alors en caresses.

La musique itérative, répétitive et lancinante de Hugues L. contribue à nous plonger dans ce monde étrange, et exacerbé.

Joséphine Tilloy a demandé énormément à ses deux danseuses.
Moi qui ne suis pas un familier de la chose dansée, Ghislaine Louveau et Léa Mecili m'ont subjugué.
Les deux artistes nous évoquent avec beaucoup de justesse et de précision cette sensualité et ce désir érotisé du propos de cette pièce.
Elles parviennent à nous faire oublier leur technique pour nous plonger complètement dans l'univers onirique et d'une certaine manière poétique de Rosalie.

Des applaudissements très nourris ainsi que de nombreux rappels ont salué très logiquement cette fascinante entreprise artistique.
Je ne manquerai pas de vous prévenir lorsque sera redonnée (elle le sera à coup sûr...) cette intense et très belle chorégraphie.
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Conseils à des jeunes qui veulent rire de tout

Conseils à des jeunes qui veulent rire de tout

9/10
24
Sympa.
Mais qu'est-ce qu'il est sympa, cet Alexandre Pesle !
La sympathie personnifiée !
C'est cette qualité le caractérisant que le comédien va vouloir à tout prix nous faire trouver dès le début du spectacle, non sans nous avoir rappelé au préalable son parcours artistique notamment aux Guignols de l'Info et à Caméra Café.

Beau, jeune, intelligent, riche, drôle, modeste ?
Oui, bon... Certes ! Il acquiesce à toutes les réponses du public ! Tout ça c'est vrai !
Mais lui se trouve sympa !

Et c'est vrai qu'Alexandre Pesle, on lui donnerait tous les bons dieux réunis sans confession.

L'innocence, la candeur, la sympathie incarnées, Alexandre Pesle !

Et c'est bien ce contraste entre cette sympathie, cette innocence et le fait de dire durant une heure et vingt minutes les pires horreurs qui va contribuer à faire hurler de rire la salle de la Divine Comédie.

Pour le comédien la question ne se pose pas.
Evidemment que l'on peut rire de tout !
A condition d'être drôle.

Lui, l'est, drôle. Très drôle même.
Un humour noir, très noir, encore plus noir que votre perception du concept de noirceur va provoquer des rires nourris et de nombreux applaudissements pendant le spectacle.
Et ce par le biais d'une écriture très travaillée, ciselée, précise, avec des vannes qui font mouche à tous les coups.

Alexandre Pesle va flinguer à tout va, dénonçant notamment tous les intégrismes, tous les radicalismes, toutes les hypocrisies qui rendent notre époque de plus en plus puritaine, imperméable au second degré, ou bien alors en proie à l'humour communautaire.

De grands moments vont émailler le spectacle.
Les ingénieurs de chez Volkswagen prouvant que les Allemands ont su s'adapter, l'arrivée au paradis des intégristes salafistes féminines, Jésus sur la croix (un passage irrésistible...), les intégristes protestants (l'un de mes sketches préférés), les salauds d'handicapés (qui jamais n'accordent de standing-ovation aux comédiens...), les nazis et la mode, j'en passe et des pires !...

Bien entendu, le comédien provoque le public, par des adresse hilarantes ou des ruptures qui déclenchent l'hilarité générale.
« Je voudrais m'adresser aux nazis dans la salle ! ».
« Qu'est-ce que c'est bien de jouer devant des antisémites ! »
Un runing-gag concernant notre capacité à saisir les métaphores est drôlissime.
Le public en général et votre serviteur en particulier éclatent de rire.

Puis, il va nous livrer une vraie réflexion sur le rire, la dérision, le rapport existant entre l'humoriste et ceux qui reçoivent ces horreurs et ces provocations.
L'humoriste, lui, sait bien le sens de ce qu'il a écrit et de ce qu'il raconte. Il est au clair avec lui-même sur le second, voire troisième, quatrième degré.
Lui, il dénonce par le biais de l'humour.
C'est à ceux qui l'écoutent de se positionner. C'est à nous de faire le job !

Et puis, ce sera la dernière partie du spectacle, comme un bouquet final de feu d'artifice.
Le comédien va chercher un petit paquet de fiches sur lesquelles il a préalablement écrit des vannes plus horribles et donc plus hilarantes les unes que les autres.
« Je garde, ou je ne garde pas ? » lance-t-il au public ?
Et nous de faire le tri.

Alexandre Pesle nous propose un spectacle nécessaire.
Un spectacle dans la lignée de ceux de Coluche ou de Pierre Desproges.

J'ai retrouvé cet humour noir, cette provoc indispensables qui permettent de nous interroger impitoyablement sur l'état du monde qui va mal.

Voici quatre-vingts minutes cathartiques qui font vraiment du bien !
Il faut aller applaudir le comédien toutes affaires cessantes.
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Vous allez faire un tube

Vous allez faire un tube

6/10
16
Le théâtre de la Reine Blanche s'est doté d'une chaîne We Tube.
We pour Nous...
Nous le public, nous qui allons apprendre comment écrire un tube interplanétaire, et surtout enregistrer nous-mêmes notre propre création !

Telle est la pédagogique intention de la Maison Vagh, ce quintet de musiciens-comédiens qui durant un peu plus d'une heure et trente minutes va nous lancer ce défi.

Mis en scène par Camille Saféris, les cinq artistes vont commencer le show en nous plantant le décor.
Ils nous attendent sur la scène en blouse blanche, entourés de multiples instruments, tels des laborantins musicaux, ou des musiciens de laboratoire. Au choix.

Après un générique en forme de citation du titre « Happy » de Pharrel Williams, nous allons rentrer dans le vif du sujet.

C'est la première partie du spectacle qui va se révéler être la plus intéressante.
Menés guitare battante par Yan Vagh, les cinq vont analyser ce qui fait la spécificité d'un tube musical.

A l'aide de jingles appropriés, d'exemples très parlants, (je devrais d'ailleurs écrire « très chantants »...), au moyen de saynètes amusantes, ils vont nous révéler tous les secrets de ce qu'on appelait au début du XXème siècle "une scie".

La mise en place du rythme et de l'after-beat, la création de la mélodie, la définition du hook, celle du 1-6-4-5, l'harmonie et l'arrangement n'auront plus de secrets pour vous.

Cette première partie sera l'occasion de nous rendre compte du talent musical des membres du quintet.
Et notamment du grand talent de la flûtiste et chanteuse Marjolaine Ott.
La rythmique basse-batterie est assurée par le duo Antoine Abed (qui nous réservera quels surprises chorégraphiques...) et Benjamin Colin.

Isabelle Carpentier chante elle aussi. Elle s'est fait un irrésistible look à la Hélène Vincent, La Mme Le Quesnoy, maman prout-prout et coincée de La vie est un long fleuve tranquille.

A la guitare, et parfois au clavier, Yan Vagh dirige son petit monde et fait chanter la salle.

Les intentions didactiques fonctionnent à la perfection, pédagogie et humour se côtoyant.

Les chanteurs français des années 60 et 70 sont réquisitionnés pour les exemples. Souchon, Duteil, Hardy, Voulzy, Clerc, Bardot, Gainsbourg, Dassin et consorts sont cités, parfois détournés. Ce sont évidemment ces détournements qui constituent le côté le plus drôle de l'entreprise.

Dès lors que nous avons bien assimilé ce qu'est un tube, la deuxième partie peut commencer.

Je ne vous cacherai pas que cette partie-là est moins intéressante.

La salle est appelée à donner une douzaine de mots, à créer un couplet et un refrain, à inventer une mélodie, le tout selon les préceptes évoqués plus haut.

Moi, j'avais choisi « Brigitte » (je ne sais pas pourquoi...). Le prénom fut retenu, mais ne figura pas dans la version finale. Pourtant, c'est un prénom illustre, à la rime très riche ! Dommage !

Hier, il faut bien l'avouer, le public a réussi à créer un véritable "tube pour dépressifs", en mode mineur, aux paroles ringardes au possible.
Peut-être était-ce le but recherché, après tout...

Soir de première oblige, il reste encore à peaufiner les adresses à la salle, les interactions avec le public, et à accélérer le rythme de cette deuxième partie qui connut des longueurs et des hésitations.

La création fut enregistrée par Fred Pierre, l'ingénieur du son, et sera disponible prochainement sur une adresse mail que je n'ai pas réussi à saisir.
Peut-être serait-il intéressant de l'afficher sur le grand écran qui sert durant tout le show.

Vous l'aurez compris, c'est un spectacle sympathique et bon enfant qui vous attend à la Reine Blanche.
Surtout si vous aussi, votre but dans la vie est de « faire un tube ».
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Macbeth (Julien Kosellek)

Macbeth (Julien Kosellek)

9,5/10
30
The witch is back ! Girl powaaaaaaa !

Grâce à Julien Kosellek et ses cinq comédiennes, j'ai assisté hier à l'une des plus passionnantes version du chef d'œuvre du grand William qu'il m'ait été donné de voir ! Et je vous assure que j'en ai vu quelques unes !
Voilà, c'est dit ! D'emblée !

Et oui, vous avez bien lu. Cinq comédiennes.

Cinq jeunes femmes, d'origines différentes.
Le parti-pris de cette distribution inhabituelle est forcément de questionner l'univers masculin et patriarcal du théâtre élisabéthain,

Cinq filles qui d'emblée se posent en chœur féminin, face à nous, solidement ancrées sur la scène apparemment vide de l'Etoile du Nord, alors qu'au dessus d'elles, sont suspendus non seulement l'épée, mais également les attributs du pouvoir, les évocations de la Mort et les autres armes d'un terrible et impitoyable Damoclès.
Le décor est planté. L'inéluctable destin du Thane.

Le régicide. La peur, la paranoïa, la folie qui s'en suit.

Le chœur entonne une remarquable pièce vocale polyphonique.
Bientôt, nous reconnaissons une version très décalée du Stonesque « Sympathy for the Devil ».

Là encore, pas besoin d'un dessin.

Julien Kosselek a demandé énormément à son quintet.
Durant un peu plus de deux heures, toutes vont déployer une phénoménale énergie.

Elles vont tout faire.
Chaque comédienne interprétera plusieurs rôles.
A d'autres moments, un seul et même rôle sera joué par plusieurs actrices.
Elles seront les personnages, elle diront les didascalies, elles seront narratrices, elles seront traductrices...
Elles joueront de la musique. (Fort bien, d'ailleurs ! )
Elles s'occuperont des changement de décors, elles devront se changer sans habilleuses, elles souilleront le plateau...
Tout, vous dis-je !

Des moments burlesques irrésistibles vont alterner avec des scènes de grande tension.

Le rire va côtoyer en permanence la gravité, nous allons être totalement captivés par cette succession de différents angles dramaturgiques.
Ce parti-pris fonctionne remarquablement.

Les cinq filles possèdent toutes une sacrée vis comica, une formidable force comique.
Qu'est-ce qu'elles m'ont fait rire !
Les scènes des sorcières sont hilarantes.

Et puis, nous allons vivre une incroyable scène se déroulant dans le noir total, où l'on entend des tas de sons, d'exclamations, de bruits, (les amateurs de cris d'animaux se régalent ! ), avant que des lampes torches ne viennent perturber l'obscurité et les spectateurs.
C'est d'un drôle !

Les ruptures, les mimiques, les petites improvisations, les adresses au public, certains monologues, dont un « à la caïra marseillaise » sont autant de jubilatoires instants.

Mais les cinq nous glacent, également.
Je peux vous assurer que lors du meurtre de la famille Macduff, par exemple, la salle n'en mène pas large.
La palette de jeu de Mesdemoiselles Clauzel, Fuentes Uno, Kozlova, Mourousi et Spivakova est décidément très très large.

Il y a dans cette mise en scène quelque chose de viscéral, qui s'adresse non seulement au cerveau des spectateurs, mais à tout leur corps, à tout leur être.
Nous ne sommes pas ici dans un Shakespeare intellectualisé, pédant, sans imagination, avec une distribution-gadget, (suivez mon très récent regard du côté du Vieux-Colombier...), mais au contraire dans un ensemble judicieux de parti-pris dramaturgiques et scénographiques qui vous attrapent, vous bousculent, vous font réagir, vous embarquent dans un tourbillon.

Tout ceci est intelligent, malin, intense et très abouti.

En sortant du théâtre, impossible pour moi de ne pas penser que c'est forcément de cette manière-là que Shakespeare envisageait la mise en scène de ses pièces.

Et puis ce sentiment merveilleux de pouvoir se dire : « Voilà ! Le théâtre, c'est exactement ça ! »
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Noémie de Lattre, Féministe pour Homme

Noémie de Lattre, Féministe pour Homme

9/10
34
Oui, on peut être féministe et être épilée des aisselles !
Oui, on peut être féministe, montrer son boule, ses boobs et aimer ça !
Oui, on peut être féministe et porter le voile !
Oui, on peut être féministe et être un homme !

Noémie de Lattre nous propose un spectacle remarquable de militantisme au sens noble du terme, de pédagogie, d'engagement, d'intelligence, de drôlerie, de pertinence et d'humanisme.
Et par les temps qui courent, qu'est-ce que ça fait du bien d'assister à un tel spectacle !

C'est évidemment l'un de ces spectacles qui ne devraient pas exister, mais dont la terrible nécessité vous saute à la figure dès les premières minutes.
Il y aura le fond et la forme !

Un spectacle qui va dénoncer mille problèmes qui en découlent d'un seul : le patriarcat.
Durant une heure et trente minutes, Mademoiselle de Lattre va les passer en revue, toutes ces intolérables discriminations faites aux femmes, ces tracasseries quotidiennes insupportables que doivent subir celles qui constituent la moitié de l'humanité, ces affronts, ces mesquineries, ces insultes et ces violences infligées hélas volontairement ou hélas involontairement.

Noémie de Lattre va dans un premier temps faire œuvre de pédagogie et de sociologie.
Le tout avec un formidable et parfois féroce humour.

Avec en tout premier lieu un formidable conseil pour muscler son postérieur : être en colère.
La colère, c'est excellent pour les petit et grand fessiers.

Quelle vis comica possède la comédienne !

Elle parvient à faire passer son implacable et si juste message avec énormément de drôlerie, de dérision et parfois de férocité.
Ses mimiques, son inénarrable gestuelle, ses ruptures, son utilisation de termes ultra-tendance, font mouche à tous les coups !

Sous la forme générale d'un spectacle de cabaret, avec passages obligés d'effeuillage, de danse, avec des petites ampoules, de la fumée, un projecteur à découpe, elle va interpréter plusieurs sketches entrecoupés d'irrésistibles jingles (je n'en dis pas plus...).

La comédienne appelle une chatte une chatte.
Oui, elle utilise de jubilatoires images, des métaphores, des évocations provocantes, osées, mais jamais vulgaires.
C'est un spectacle d'une écriture elle aussi remarquable, ciselée, qui va droit au but.

De grands moments nous attendent, où la pédagogie est démultipliée par cette capacité à nous faire réfléchir grâce au vecteur de l'humour.

Nécessaire cette réflexion quant au besoin d'éduquer les jeunes filles à la compréhension du plaisir et du désir !
Indispensable cette connaissance que chacun devrait avoir du seul organe du corps humain uniquement fait pour donner ce plaisir : le clitoris !
(Une séquence formidable, à base de pâte à modeler, rend tout ceci très tangible. Et là encore, je n'en dis pas plus...)

Les adresses au public, (notamment aux éléments mâles présents dans la salle), les jeux et autres petits tests participent également à rendre ce manifeste à la fois ludique et irrésistible de drôlerie.

Mais ce spectacle comporte également des moments graves. Parfois très graves.
Des instants où l'on entendrait une mouche voler dans la salle.

Melle de Lattre évoque notamment les violences obstétricales, le poids des mythes et de toutes les religions, les difficultés physiologiques que doivent subir les femmes.

Le spectacle se termine le poing levé, après cette terrible figure de style qu'est l'anaphore « Faut pas qu'j'oublie ! »
Surtout ne pas, ne jamais oublier de témoigner ou de rappeler, ne jamais passer sous silence le sort des femmes opprimées, violentées, violées, battues, assassinées, discriminées dans le monde entier en général et en France en particulier.

Dès la lumière rallumée, une salve nourrie d'applaudissements retentit, immédiatement suivie par une standing ovation.
Il faut absolument aller voir, si ce n'est déjà fait, le spectacle de Noémie de Lattre.

C'est un spectacle à la fin duquel vous n'avez qu'une envie : celle de remercier du fond du cœur la comédienne.
Ce que j'ai fait !
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