Ses critiques
1005 critiques
9/10
Elle, ce qu’elle voulait, c’est rencontrer Dieu.
Le sien. Son Dieu.
Pas l’autre. Celui-là, elle avait donné…
Non, son Dieu, à la jeune Chantal, c’était un Dieu romain. Pas ceux de la mythologie, non, un Dieu bien vivant.
Et c’est ce qu’elle a fait, l’ado fugueuse de 16 ans.
Direction Rome pour rencontrer Il Maestro Federico.
Frédérique le grand, le seul, l’unique.
Fellini.
Celui qui lui trouvera le surnom dont elle ne se départira plus.
Bunny Godillot nous invite, avec cette rencontre fondamentale, essentielle et initiatique, à participer à un passionnant voyage humain, à des allers-retours sur une vie et une carrière étonnantes.
Sa vie. Sa carrière.
Avec les moments d’émotion, d’humour ou parfois des mots un peu amers.
Une plongée en elle même à la recherche de Sa vérité.
Vérité ? Vraiment ? Vraie de vraie, cette vérité ?
Où est la part du réel et du fantasme ?
Où se situent le rêve et la réalité ?
Ces deux questions sont-elles vraiment importantes ? Bien sûr que non…
Nous aurons l’ivresse, alors qu’importe le flacon.
Seul celui qui contiendra le parfum de sa maman sera primordial.
L’entrée sur scène de Melle Godillot est fracassante.
Enorme sac en bandoulière, stilettos à fleurs, jupe noire à paillettes, c’est un vrai personnage bien décidé à en découdre qui nous fait face et se plante devant nous.
Comment se raconter ? Comment mettre en scène ce retour sur le passé ?
Le procédé dramaturgique utilisé va fonctionner à merveille : nous nous retrouvons avec l’actrice dans un cabinet d’une psy invisible mais onéreuse.
Devant un miroir imaginaire, le travail introspectif peut commencer.
La demoiselle va vider devant nous son sac. Au propre comme au figuré.
Immédiatement, j’ai été conquis par la qualité littéraire du texte peaufiné par l’auteure-comédienne.
Bunny Godillot s’est écrit un petit bijou, à base de formules tantôt drôles, très drôles, tantôt émouvantes, tantôt nostalgiques, tantôt provocatrices.
Des formules très felliniennes, en somme…
Je défie quiconque de ne pas se laisser envoûter par tout ce qu’elle nous raconte.
Ce début d’analyse à 1500 dollars la séance (quand même…) va se révéler très prenant, très émouvant.
Bien entendu, la rencontre avec le Maître est importante, mais au final, c’est bien la relation originelle avec ses parents en général et la maman en particulier qui est véritablement bouleversante.
La mère.
Celle que même une grande fille appelle à la rescousse, par le biais d’un psy, pour tenter de se connaître ou se reconnaître.
Oui, les passages en question sont fascinants.
Bien entendu, ce texte ne resterait qu’un écrit, s’il n’était pas interprété, et de quelle façon, par celle qui l'a imaginé.
Bunny Godillot, avec une grande élégance, et souvent une vraie grâce, nous le dit, ce récit – presque – autobiographique.
Elle nous embarque avec sa faconde, son humour, sa sensibilité, sa délicatesse aussi, dans les méandres de sa vie.
Nous voici dans Rome, puis dans la boucherie natale. Viennent ensuite un tête à tête jubilatoire avec son jaloux de chéri, puis direction le bureau de son agent pour le moins indélicat, ou encore la maison médicalisée où réside sa maman…
L’actrice (elle y tient) sait nous rendre accros à son récit, à son propos.
Elle est, mais nous le savions déjà, de la trempe des grandes raconteuses, des grandes diseuses de théâtre.
Derrière elle, les images Tony Tisch contribuent à illustrer le propos de l’autrice (elle y tient aussi), avec de jolies ombres chinoises (vive la contrebasse !), ou encore des photos d’archives familiales judicieusement choisies.
Je n’aurai garde d’oublier de mentionner également la belle bande-son de Cyril Rollet de Leiris, qui mêle musique et voix.
Il faut vous dépêcher d’aller applaudir Bunny Godillot, dans ce spectacle très réussi et à nul autre pareil.
Et la gondole vénitienne de remonter le Grand canal, comme une dernière métaphore, avant le noir final.
E la nave va !
Le sien. Son Dieu.
Pas l’autre. Celui-là, elle avait donné…
Non, son Dieu, à la jeune Chantal, c’était un Dieu romain. Pas ceux de la mythologie, non, un Dieu bien vivant.
Et c’est ce qu’elle a fait, l’ado fugueuse de 16 ans.
Direction Rome pour rencontrer Il Maestro Federico.
Frédérique le grand, le seul, l’unique.
Fellini.
Celui qui lui trouvera le surnom dont elle ne se départira plus.
Bunny Godillot nous invite, avec cette rencontre fondamentale, essentielle et initiatique, à participer à un passionnant voyage humain, à des allers-retours sur une vie et une carrière étonnantes.
Sa vie. Sa carrière.
Avec les moments d’émotion, d’humour ou parfois des mots un peu amers.
Une plongée en elle même à la recherche de Sa vérité.
Vérité ? Vraiment ? Vraie de vraie, cette vérité ?
Où est la part du réel et du fantasme ?
Où se situent le rêve et la réalité ?
Ces deux questions sont-elles vraiment importantes ? Bien sûr que non…
Nous aurons l’ivresse, alors qu’importe le flacon.
Seul celui qui contiendra le parfum de sa maman sera primordial.
L’entrée sur scène de Melle Godillot est fracassante.
Enorme sac en bandoulière, stilettos à fleurs, jupe noire à paillettes, c’est un vrai personnage bien décidé à en découdre qui nous fait face et se plante devant nous.
Comment se raconter ? Comment mettre en scène ce retour sur le passé ?
Le procédé dramaturgique utilisé va fonctionner à merveille : nous nous retrouvons avec l’actrice dans un cabinet d’une psy invisible mais onéreuse.
Devant un miroir imaginaire, le travail introspectif peut commencer.
La demoiselle va vider devant nous son sac. Au propre comme au figuré.
Immédiatement, j’ai été conquis par la qualité littéraire du texte peaufiné par l’auteure-comédienne.
Bunny Godillot s’est écrit un petit bijou, à base de formules tantôt drôles, très drôles, tantôt émouvantes, tantôt nostalgiques, tantôt provocatrices.
Des formules très felliniennes, en somme…
Je défie quiconque de ne pas se laisser envoûter par tout ce qu’elle nous raconte.
Ce début d’analyse à 1500 dollars la séance (quand même…) va se révéler très prenant, très émouvant.
Bien entendu, la rencontre avec le Maître est importante, mais au final, c’est bien la relation originelle avec ses parents en général et la maman en particulier qui est véritablement bouleversante.
La mère.
Celle que même une grande fille appelle à la rescousse, par le biais d’un psy, pour tenter de se connaître ou se reconnaître.
Oui, les passages en question sont fascinants.
Bien entendu, ce texte ne resterait qu’un écrit, s’il n’était pas interprété, et de quelle façon, par celle qui l'a imaginé.
Bunny Godillot, avec une grande élégance, et souvent une vraie grâce, nous le dit, ce récit – presque – autobiographique.
Elle nous embarque avec sa faconde, son humour, sa sensibilité, sa délicatesse aussi, dans les méandres de sa vie.
Nous voici dans Rome, puis dans la boucherie natale. Viennent ensuite un tête à tête jubilatoire avec son jaloux de chéri, puis direction le bureau de son agent pour le moins indélicat, ou encore la maison médicalisée où réside sa maman…
L’actrice (elle y tient) sait nous rendre accros à son récit, à son propos.
Elle est, mais nous le savions déjà, de la trempe des grandes raconteuses, des grandes diseuses de théâtre.
Derrière elle, les images Tony Tisch contribuent à illustrer le propos de l’autrice (elle y tient aussi), avec de jolies ombres chinoises (vive la contrebasse !), ou encore des photos d’archives familiales judicieusement choisies.
Je n’aurai garde d’oublier de mentionner également la belle bande-son de Cyril Rollet de Leiris, qui mêle musique et voix.
Il faut vous dépêcher d’aller applaudir Bunny Godillot, dans ce spectacle très réussi et à nul autre pareil.
Et la gondole vénitienne de remonter le Grand canal, comme une dernière métaphore, avant le noir final.
E la nave va !
8/10
Je pense donc je switche…
« This is a man’s world », chante James Brown, pendant que les spectateurs finissent de s’installer dans la salle du Théâtre Edgar.
Le monde d’un homme…
Le monde de Philippe.
Un monde somme toute réglé comme du papier à musique, partagé qu’il est depuis six ans entre sa femme et sa maîtresse.
Un monde normal, quoi.
(Non, Isa, pas taper… je retire l’épithète « normal »…)
Marc Fayet, qui reçut voici quelques années le Molière de la meilleure comédie, revisite pour notre plus grand plaisir le thème du triangle amoureux, avec cette comédie très réussie qui va provoquer bien des rires durant cette heure un quart qu’elle dure.
Une comédie qui aurait eu toute légitimité à figurer au programme de la célèbre émission « Au théâtre ce soir », ce qui sous mon traitement de texte est un vrai compliment.
Le trio mari-femme-maîtresse, donc.
Classique.
Sauf que le pitch de ce switch (pas facile à dire, essayez donc un peu…) consiste pour les deux jeunes femmes, lassées de cette situation, à vouloir échanger leurs fonctions sentimentales respectives.
L’épouse deviendra maîtresse, et vice-versa.
A partir de là, la vie du Philippe-Philou va virer au cauchemar.
Oui, nous allons beaucoup nous amuser.
Le premier ingrédient de cette machine à rire, c’est bien entendu l’écriture même de Marc Fayet.
Sous-entendus, double-sens, registre équestre pouvant s’appliquer à une certaine autre activité du genre humain, dialogues aux petits oignons, métaphores à la fois marines et océaniques, promotion à outrance de la sardine (Sardina pilchardus), tout est mis en œuvre pour faire fonctionner nos zygomatiques.
Le propos, jamais lourd (le sujet est casse-gueule, vous en conviendrez aisément…), le propos donc est spirituel et mine de rien, aborde le sujet de la bigamie avec plus de fond qu’il n’y paraît au premier abord.
Et puis, bien entendu, deux comédiennes et un comédien vont eux aussi se charger de déclencher les fou-rires.
Mis en scène par le patron des lieux, Luq Hamett, les trois vont s’en donner à cœur joie.
Emmanuelle Boidron est l’épouse de Philippe.
Elle est épatante, notamment en tentant de dégoûter d’elle son mari en plein milieu d’un repas dans un grand restaurant étoilé.
(Oui, oui, l’astucieux décor de Claude Pierson fait que nous nous retrouvons en plein établissement étretatais figurant à coup sûr dans le Michelin. Un grand merci au passage à ceux qui ne sont pas allés vérifier la véracité du gentilé « étretatais ». Votre confiance m’honore.)
Capucine Anav interprète quant à elle la maîtresse du Philou.
Certes, le personnage se dit psychologue, mais la comédienne nous démontre de façon jubilatoire que cette psychologie-là est assez relative. Et c’est un euphémisme...
Ses à-peu-près, ses formules alambiquées sont drôlissimes.
Ce duo féminin fonctionne à la perfection, nous croyons immédiatement à ces deux personnages attachants.
Et puis il y a celui dont je suis un fan absolu.
Alexandre Pesles et ses « Peslismes ».
(Je préfère inventer « Peslismes » à « Peslations », vous savez ce que c’est, on trouve tellement de gens mal intentionnés en cette triste vallée de larmes…)
Alexandre Pesle qui me comblerait d’aise rien qu’en me lisant l’annuaire inversé des entrepreneurs de pompes funèbres de la Meuse…
Les fidèles de ce site le savent : seul en scène ou en compagnie de petits camarades de jeu, ce type me fait rire, et pas qu’un peu.
Ici encore, ce sera un festival.
Ses airs naïfs, (ici, son personnage nous fera approcher tous les registres de la naïveté, qu’elle soit réelle ou fausse…), ses mimiques, ses adresses au public, sa gestuelle dégingandée, sa capacité à nous montrer un type qui a érigé la mauvaise foi en art appliqué, tout ceci est une nouvelle fois véritablement épatant.
Du grand Alexandre. Encore et toujours !
Au final, on passe une très belle soirée, dans le théâtre tout bleu du Boulevard Quinet.
On aurait tort de bouder cette comédie joliment ficelée, qui par ces temps maussades à la triste actualité, fait la promotion non seulement de la sardine (Sardina pilchardus) mais surtout d’un verbe de plus en plus rare et pourtant essentiel.
Le verbe rire.
« This is a man’s world », chante James Brown, pendant que les spectateurs finissent de s’installer dans la salle du Théâtre Edgar.
Le monde d’un homme…
Le monde de Philippe.
Un monde somme toute réglé comme du papier à musique, partagé qu’il est depuis six ans entre sa femme et sa maîtresse.
Un monde normal, quoi.
(Non, Isa, pas taper… je retire l’épithète « normal »…)
Marc Fayet, qui reçut voici quelques années le Molière de la meilleure comédie, revisite pour notre plus grand plaisir le thème du triangle amoureux, avec cette comédie très réussie qui va provoquer bien des rires durant cette heure un quart qu’elle dure.
Une comédie qui aurait eu toute légitimité à figurer au programme de la célèbre émission « Au théâtre ce soir », ce qui sous mon traitement de texte est un vrai compliment.
Le trio mari-femme-maîtresse, donc.
Classique.
Sauf que le pitch de ce switch (pas facile à dire, essayez donc un peu…) consiste pour les deux jeunes femmes, lassées de cette situation, à vouloir échanger leurs fonctions sentimentales respectives.
L’épouse deviendra maîtresse, et vice-versa.
A partir de là, la vie du Philippe-Philou va virer au cauchemar.
Oui, nous allons beaucoup nous amuser.
Le premier ingrédient de cette machine à rire, c’est bien entendu l’écriture même de Marc Fayet.
Sous-entendus, double-sens, registre équestre pouvant s’appliquer à une certaine autre activité du genre humain, dialogues aux petits oignons, métaphores à la fois marines et océaniques, promotion à outrance de la sardine (Sardina pilchardus), tout est mis en œuvre pour faire fonctionner nos zygomatiques.
Le propos, jamais lourd (le sujet est casse-gueule, vous en conviendrez aisément…), le propos donc est spirituel et mine de rien, aborde le sujet de la bigamie avec plus de fond qu’il n’y paraît au premier abord.
Et puis, bien entendu, deux comédiennes et un comédien vont eux aussi se charger de déclencher les fou-rires.
Mis en scène par le patron des lieux, Luq Hamett, les trois vont s’en donner à cœur joie.
Emmanuelle Boidron est l’épouse de Philippe.
Elle est épatante, notamment en tentant de dégoûter d’elle son mari en plein milieu d’un repas dans un grand restaurant étoilé.
(Oui, oui, l’astucieux décor de Claude Pierson fait que nous nous retrouvons en plein établissement étretatais figurant à coup sûr dans le Michelin. Un grand merci au passage à ceux qui ne sont pas allés vérifier la véracité du gentilé « étretatais ». Votre confiance m’honore.)
Capucine Anav interprète quant à elle la maîtresse du Philou.
Certes, le personnage se dit psychologue, mais la comédienne nous démontre de façon jubilatoire que cette psychologie-là est assez relative. Et c’est un euphémisme...
Ses à-peu-près, ses formules alambiquées sont drôlissimes.
Ce duo féminin fonctionne à la perfection, nous croyons immédiatement à ces deux personnages attachants.
Et puis il y a celui dont je suis un fan absolu.
Alexandre Pesles et ses « Peslismes ».
(Je préfère inventer « Peslismes » à « Peslations », vous savez ce que c’est, on trouve tellement de gens mal intentionnés en cette triste vallée de larmes…)
Alexandre Pesle qui me comblerait d’aise rien qu’en me lisant l’annuaire inversé des entrepreneurs de pompes funèbres de la Meuse…
Les fidèles de ce site le savent : seul en scène ou en compagnie de petits camarades de jeu, ce type me fait rire, et pas qu’un peu.
Ici encore, ce sera un festival.
Ses airs naïfs, (ici, son personnage nous fera approcher tous les registres de la naïveté, qu’elle soit réelle ou fausse…), ses mimiques, ses adresses au public, sa gestuelle dégingandée, sa capacité à nous montrer un type qui a érigé la mauvaise foi en art appliqué, tout ceci est une nouvelle fois véritablement épatant.
Du grand Alexandre. Encore et toujours !
Au final, on passe une très belle soirée, dans le théâtre tout bleu du Boulevard Quinet.
On aurait tort de bouder cette comédie joliment ficelée, qui par ces temps maussades à la triste actualité, fait la promotion non seulement de la sardine (Sardina pilchardus) mais surtout d’un verbe de plus en plus rare et pourtant essentiel.
Le verbe rire.
9,5/10
Une leçon !
Ces quatorze jeunes artistes formant la 34ème promotion du Centre National des Arts du Cirque nous donnent une véritable leçon !
En ces temps de grisaille ambiante, en ces périodes de triste actualité, en ces époques de repli sur soi et de terribles et détestables mots en « isme », ces filles et ces garçons nous donnent une formidable leçon d’enthousiasme, d’énergie, de vivre ensemble, de respect de l’Autre, d’amitié.
Et d’amour.
Le spectacle qu’ils nous présentent est une reprise d’une création en 1997 (oui, oui, presque un quart de siècle…) une reprise d’un classique du cirque, faisant désormais partie du Répertoire des arts circassiens.
Un spectacle de cirque mis en scène par Guy Alloucherie, un homme de théâtre.
Un spectacle qui constituait à l’époque la sortie de la formation des étudiants du CNAC de l’époque.
Une épatante passerelle entre bien des arts du spectacle vivant.
Ou quand la piste rencontre le plateau.
Les projecteurs s’allument sous le chapiteau bleu.
Ce serait un monde étrange, comme un univers post-apocalyptique.
« Il n’y a plus rien », nous dira-t-on…
Seulement un canapé, un fauteuil, un comptoir de bar…
Voilà que déboulent quatorze être humains, peut-être les derniers, peut-être les survivants.
Les tambours résonnent.
Non pas ceux du Bronx mais plutôt ceux de la base 11/19 de la fabrique Culture Commune, la scène nationale du pays minier du Pas de Calais.
Une entrée en matière percussive et percutante !
Des êtres qui vont devoir réapprendre à communiquer, à demeurer ensemble.
Notamment par le biais des corps et des gestes.
Quelle énergie euphorisante va se dégager de cette heure et demie qui va passer beaucoup trop vite !
Par le biais des différentes disciplines propres au cirque, les jeunes nous embarquent dans cette histoire de Vie. Avec un grand V.
Tous vont nous démontrer leurs talents respectifs avec beaucoup de fraîcheur, d’enthousiasme et de savoir-faire.
Ou quand la technique sert un propos et un réel discours dramaturgiques. Comme au service d’un grand tout.
Les corps.
Qui s’attirent, se rejettent, qui déclinent toute une grammaire d’acrobaties, de portés, de jetés.
Les corps des uns et des autres, les corps qui semblent repousser les limites de leurs possibilités physiques.
Les corps malmenés, bousculés, mis à rude épreuve, mais les corps qui expriment également la beauté et la grâce.
Ce qui se joue devant nous va provoquer bien des émotions.
On sent bien la virtuosité de ces « gamins », très à l’aise chacun dans son domaine.
Ici, pas de « numéros » au sens traditionnel du terme.
Il s’agit plutôt de petits morceaux de différentes disciplines, imbriqués les uns dans les autres.
Il n’est pas rare que nous devions regarder dans plusieurs endroits en même temps.
Outre les acrobates, vont se succéder ou se côtoyer des artistes spécialisés dans la pratique d’agrès ou de matériels bien particuliers.
Trapèze ballant, roue allemande, corde lisse, roue cyr, planche sautoire vont servir à nous faire frissonner et pousser des «oh ! » sonores…
Le cirque, c’est aussi le monde des clowns.
Ici, pas d’auguste ni de clown blanc.
Certains de ces étudiants vont nous raconter des situations parfois surréalistes (ah cette histoire de tomate et de banane masquées...), vont se lancer dans des dialogues utilisant moult onomatopées, avec parfois des dictions étonnantes, poussant des cris d’orfraie ou des petits piaillements.
Oui, nous allons souvent beaucoup rire.
De plus, beaucoup d’entre eux sont également de véritables comédiens, d’une parfaite justesse.
On croit tout à fait à ce qu’ils nous disent.
A cet égard, on sent bien la volonté de se positionner certes en tant que techniciens de leur discipline, mais également en tant qu’artistes complets et polyvalents.
En ce sens également, le travail de Guy Alloucherie est une vraie réussite.
Ce qui se joue avec beaucoup de maestria, de métier (déjà…) et de compétences techniques sous le chapiteau du Centre National des Arts du Cirque est une bien belle machine à procurer du bonheur.
Ces quatorze jeunes artistes sont promis à un très bel avenir.
Surtout, ne changez rien !
Hier soir, certains de ceux qui avaient créé le spectacle en 97 étaient présents dans les gradins.
Une émotion très palpable s'est dégagée lors de la rencontre des deux promos, au cours du bord-plateau post-spectacle.
Une histoire de transmission.
C’est bien simple, je suis sorti du lieu en étant heureux.
Mais au fait, vous, vous êtes plutôt Venise ou Arcachon ?
Ces quatorze jeunes artistes formant la 34ème promotion du Centre National des Arts du Cirque nous donnent une véritable leçon !
En ces temps de grisaille ambiante, en ces périodes de triste actualité, en ces époques de repli sur soi et de terribles et détestables mots en « isme », ces filles et ces garçons nous donnent une formidable leçon d’enthousiasme, d’énergie, de vivre ensemble, de respect de l’Autre, d’amitié.
Et d’amour.
Le spectacle qu’ils nous présentent est une reprise d’une création en 1997 (oui, oui, presque un quart de siècle…) une reprise d’un classique du cirque, faisant désormais partie du Répertoire des arts circassiens.
Un spectacle de cirque mis en scène par Guy Alloucherie, un homme de théâtre.
Un spectacle qui constituait à l’époque la sortie de la formation des étudiants du CNAC de l’époque.
Une épatante passerelle entre bien des arts du spectacle vivant.
Ou quand la piste rencontre le plateau.
Les projecteurs s’allument sous le chapiteau bleu.
Ce serait un monde étrange, comme un univers post-apocalyptique.
« Il n’y a plus rien », nous dira-t-on…
Seulement un canapé, un fauteuil, un comptoir de bar…
Voilà que déboulent quatorze être humains, peut-être les derniers, peut-être les survivants.
Les tambours résonnent.
Non pas ceux du Bronx mais plutôt ceux de la base 11/19 de la fabrique Culture Commune, la scène nationale du pays minier du Pas de Calais.
Une entrée en matière percussive et percutante !
Des êtres qui vont devoir réapprendre à communiquer, à demeurer ensemble.
Notamment par le biais des corps et des gestes.
Quelle énergie euphorisante va se dégager de cette heure et demie qui va passer beaucoup trop vite !
Par le biais des différentes disciplines propres au cirque, les jeunes nous embarquent dans cette histoire de Vie. Avec un grand V.
Tous vont nous démontrer leurs talents respectifs avec beaucoup de fraîcheur, d’enthousiasme et de savoir-faire.
Ou quand la technique sert un propos et un réel discours dramaturgiques. Comme au service d’un grand tout.
Les corps.
Qui s’attirent, se rejettent, qui déclinent toute une grammaire d’acrobaties, de portés, de jetés.
Les corps des uns et des autres, les corps qui semblent repousser les limites de leurs possibilités physiques.
Les corps malmenés, bousculés, mis à rude épreuve, mais les corps qui expriment également la beauté et la grâce.
Ce qui se joue devant nous va provoquer bien des émotions.
On sent bien la virtuosité de ces « gamins », très à l’aise chacun dans son domaine.
Ici, pas de « numéros » au sens traditionnel du terme.
Il s’agit plutôt de petits morceaux de différentes disciplines, imbriqués les uns dans les autres.
Il n’est pas rare que nous devions regarder dans plusieurs endroits en même temps.
Outre les acrobates, vont se succéder ou se côtoyer des artistes spécialisés dans la pratique d’agrès ou de matériels bien particuliers.
Trapèze ballant, roue allemande, corde lisse, roue cyr, planche sautoire vont servir à nous faire frissonner et pousser des «oh ! » sonores…
Le cirque, c’est aussi le monde des clowns.
Ici, pas d’auguste ni de clown blanc.
Certains de ces étudiants vont nous raconter des situations parfois surréalistes (ah cette histoire de tomate et de banane masquées...), vont se lancer dans des dialogues utilisant moult onomatopées, avec parfois des dictions étonnantes, poussant des cris d’orfraie ou des petits piaillements.
Oui, nous allons souvent beaucoup rire.
De plus, beaucoup d’entre eux sont également de véritables comédiens, d’une parfaite justesse.
On croit tout à fait à ce qu’ils nous disent.
A cet égard, on sent bien la volonté de se positionner certes en tant que techniciens de leur discipline, mais également en tant qu’artistes complets et polyvalents.
En ce sens également, le travail de Guy Alloucherie est une vraie réussite.
Ce qui se joue avec beaucoup de maestria, de métier (déjà…) et de compétences techniques sous le chapiteau du Centre National des Arts du Cirque est une bien belle machine à procurer du bonheur.
Ces quatorze jeunes artistes sont promis à un très bel avenir.
Surtout, ne changez rien !
Hier soir, certains de ceux qui avaient créé le spectacle en 97 étaient présents dans les gradins.
Une émotion très palpable s'est dégagée lors de la rencontre des deux promos, au cours du bord-plateau post-spectacle.
Une histoire de transmission.
C’est bien simple, je suis sorti du lieu en étant heureux.
Mais au fait, vous, vous êtes plutôt Venise ou Arcachon ?
9/10
Si tu vas à Griot,
N’oublie pas de monter très haut…
Monter très haut dans les aigus au moyen de ta trompette dorée, tout comme Mister Pelt !
Jeremy Pelt a donc posé ses valises au Duc des Lombards pour deux dates, dans le cadre de sa tournée européenne.
La veille, il était au Ronnie’s Scott à Londres, après de nombreuses dates en Allemagne, en Pologne et en Italie.
Il est venu sur le vieux continent présenter son nouvel album « Griot : this is important ! » .
Le griot.
Le conteur, le diseur, celui qui raconte des histoires aux autres.
Celui qui évoque les racines du continent africain, là d’où tout est parti.
Celui qui va dire les mots précieux.
Jeremy Pelt est un conteur de notes ainsi qu’un musicien des mots.
Le prolifique trompettiste new-yorkais (à 45 ans, il a déjà enregistré sous son nom une vingtaine d’albums, il a joué sur scène avec des grands noms comme Ravi Coltrane, Jimmy Heath, Roy Hargrove, Cassandra Wilson, il était aux côtés d’Al Foster Wayne Shorter ou Baptiste Trotignon sur leurs albums), le très inspiré trompettiste de Harlem est venu nous dire l’importance des mots.
Ces mots dont il aime longuement présenter ses compositions.
Ces mots dont il va se servir vont nous rappeler combien il est heureux de se retrouver sur scène, après « dix-sept mois à jouer dans son salon ».
Ces mots qui vont précéder les notes et les harmonies, dans un jazz endiablé et enfiévré.
Immédiatement, le ton est donné.
Instantanément, nous entrons dans vif du sujet : Jeremy Pelt est décidément l’un des meilleurs solistes de sa génération, faisant partie du gratin new-yorkais.
La puissance !
Un impression de force, d’énergie qui vous saisit, lors notamment de ses nombreux soli, dans lesquels le musicien monte très haut, très très haut, la trompette s’écartant alors du micro pour monter elle aussi vers les cieux.
Une impressionnante vélocité et virtuosité au service du discours musical est alors bien palpable.
On est emporté par les torrents de notes telluriques et incandescentes.
Les différents titres tous pratiquement issus de l’album évoqué ci-dessus relèvent d’une progression harmonique et rythmique savamment orchestrée et qui emmène petit à petit les spectateurs dans des contrées musicales passionnantes.
A ses côtés, quatre autres virtuoses.
Au vibraphone, instrument qui se faisait jusqu'à présent de plus en plus rare sur scène, Jalen Baker, qui va nous faire croire qu’il a beaucoup plus que deux mains, tellement ses mailloches virevoltent sur les lames métalliques de son instrument.
Le jeune musicien (« sixteen years old », plaisantera Mister Pelt pour le présenter), déclenchera de véritables ovations après chacune de ses formidables interventions.
Les deux instrumentistes dialogueront souvent, lors du concert, nous réservant de très beaux moments de grande suavité et de grande sensualité.
Le métal doré de la trompette s’accorde parfaitement et harmonieusement avec celui argenté du vibraphone.
(Jeremy Pelt aime le son clair de cet instrument, jouant souvent accompagné de la percussionniste taïwanaise Chien Chien lu.)
Au piano, Miss ArcoIris Sandoval nous embarque dans ses passionnants périples mélodiques sur ses touches noires et blanches.
Impassible, elle déroule ses interventions avec beaucoup de finesse.
Elle aussi joue vite, mais avec beaucoup de sensibilité et un toucher tout en délicatesse.
La section rythmique n’est pas en reste dans le domaine de la virtuosité.
Deux compères qui posent les bases, sur lesquelles peuvent s’appuyer les trois autres en toute confiance.
A la contrebasse Jonathan Michel, avec notamment un très beau solo sur le haut du manche, dans les graves.
Allan Mednard à la batterie est un véritable métronome, au jeu très précis et très délié.
Les deux musiciens enchantent eux aussi la salle.
Au final, après cette incursion dans le meilleur jazz new-yorkais, le quintet recevra une véritable ovation de la part du public.
Les notes et les mots du Griot Jeremy Pelt auront touché au plus profond d’eux-mêmes les spectateurs qui se disent, c’était mon cas, très chanceux d’avoir assisté à une telle passionnante heure et demi.
Il ne reste que quelques places pour le concert de ce vendredi 8 octobre, au set de 19h30.
Qu'on se le dise !
N’oublie pas de monter très haut…
Monter très haut dans les aigus au moyen de ta trompette dorée, tout comme Mister Pelt !
Jeremy Pelt a donc posé ses valises au Duc des Lombards pour deux dates, dans le cadre de sa tournée européenne.
La veille, il était au Ronnie’s Scott à Londres, après de nombreuses dates en Allemagne, en Pologne et en Italie.
Il est venu sur le vieux continent présenter son nouvel album « Griot : this is important ! » .
Le griot.
Le conteur, le diseur, celui qui raconte des histoires aux autres.
Celui qui évoque les racines du continent africain, là d’où tout est parti.
Celui qui va dire les mots précieux.
Jeremy Pelt est un conteur de notes ainsi qu’un musicien des mots.
Le prolifique trompettiste new-yorkais (à 45 ans, il a déjà enregistré sous son nom une vingtaine d’albums, il a joué sur scène avec des grands noms comme Ravi Coltrane, Jimmy Heath, Roy Hargrove, Cassandra Wilson, il était aux côtés d’Al Foster Wayne Shorter ou Baptiste Trotignon sur leurs albums), le très inspiré trompettiste de Harlem est venu nous dire l’importance des mots.
Ces mots dont il aime longuement présenter ses compositions.
Ces mots dont il va se servir vont nous rappeler combien il est heureux de se retrouver sur scène, après « dix-sept mois à jouer dans son salon ».
Ces mots qui vont précéder les notes et les harmonies, dans un jazz endiablé et enfiévré.
Immédiatement, le ton est donné.
Instantanément, nous entrons dans vif du sujet : Jeremy Pelt est décidément l’un des meilleurs solistes de sa génération, faisant partie du gratin new-yorkais.
La puissance !
Un impression de force, d’énergie qui vous saisit, lors notamment de ses nombreux soli, dans lesquels le musicien monte très haut, très très haut, la trompette s’écartant alors du micro pour monter elle aussi vers les cieux.
Une impressionnante vélocité et virtuosité au service du discours musical est alors bien palpable.
On est emporté par les torrents de notes telluriques et incandescentes.
Les différents titres tous pratiquement issus de l’album évoqué ci-dessus relèvent d’une progression harmonique et rythmique savamment orchestrée et qui emmène petit à petit les spectateurs dans des contrées musicales passionnantes.
A ses côtés, quatre autres virtuoses.
Au vibraphone, instrument qui se faisait jusqu'à présent de plus en plus rare sur scène, Jalen Baker, qui va nous faire croire qu’il a beaucoup plus que deux mains, tellement ses mailloches virevoltent sur les lames métalliques de son instrument.
Le jeune musicien (« sixteen years old », plaisantera Mister Pelt pour le présenter), déclenchera de véritables ovations après chacune de ses formidables interventions.
Les deux instrumentistes dialogueront souvent, lors du concert, nous réservant de très beaux moments de grande suavité et de grande sensualité.
Le métal doré de la trompette s’accorde parfaitement et harmonieusement avec celui argenté du vibraphone.
(Jeremy Pelt aime le son clair de cet instrument, jouant souvent accompagné de la percussionniste taïwanaise Chien Chien lu.)
Au piano, Miss ArcoIris Sandoval nous embarque dans ses passionnants périples mélodiques sur ses touches noires et blanches.
Impassible, elle déroule ses interventions avec beaucoup de finesse.
Elle aussi joue vite, mais avec beaucoup de sensibilité et un toucher tout en délicatesse.
La section rythmique n’est pas en reste dans le domaine de la virtuosité.
Deux compères qui posent les bases, sur lesquelles peuvent s’appuyer les trois autres en toute confiance.
A la contrebasse Jonathan Michel, avec notamment un très beau solo sur le haut du manche, dans les graves.
Allan Mednard à la batterie est un véritable métronome, au jeu très précis et très délié.
Les deux musiciens enchantent eux aussi la salle.
Au final, après cette incursion dans le meilleur jazz new-yorkais, le quintet recevra une véritable ovation de la part du public.
Les notes et les mots du Griot Jeremy Pelt auront touché au plus profond d’eux-mêmes les spectateurs qui se disent, c’était mon cas, très chanceux d’avoir assisté à une telle passionnante heure et demi.
Il ne reste que quelques places pour le concert de ce vendredi 8 octobre, au set de 19h30.
Qu'on se le dise !
9/10
Narcisse, une histoire de reflet…
Dans un remarquable et étonnant spectacle, le Narcisse des lundis du théâtre trévise nous tend un miroir numérique qui va refléter impitoyablement les dérives de nos sociétés que l’on dit modernes.
Des sociétés où plus que jamais résonnent ces quatre mots « Toi tu te tais », cette antienne de la censure universelle, ce credo de ceux qui ne veulent pas entendre un mot plus haut que l’autre.
Ces mots avec lesquels les censeurs ont tenté de tout temps de faire taire la révolte des idées et des concepts, de réduire au silence ceux qui ne pensaient pas comme eux.
Il entre sur le plateau, sanglé dans une tenue noire.
Narcisse le poète, le slameur champion de France de la discipline en 2013, lauréat du tournoi international de Chypre en 2017.
Narcisse l’assembleur de mots, celui qui sait dire, celui qui est cité dans l’Histoire de la littérature suisse.
Narcisse l’alchimiste.
Ce spectacle relève en effet de l’alchimie.
Sans pierre philosophale, mais grâce à un savant mélange de poésie, de théâtre, de concert, de performance video, nous allons en prendre plein les sens.
Derrière et devant neuf grands écrans LED mobiles et modulables, ce conteur des temps actuels va nous envoûter.
Narcisse, une voix, des yeux.
Un timbre grave, des yeux perçants qui semblent vous ausculter lorsque son regard croise le vôtre.
Un véritable charisme émane du comédien.
Le voici qui commence à dire ses textes subtils, ciselés et acérés, aux sonorités et consonances délicates, tendres ou drôles.
Et puis la technologie vient se mettre au service du propos poétique.
Mis en scène par Gérard Diggelmann, le comédien va interagir au moyen de divers artifices avec des images pré-enregistrées.
Un véritable travail d’orfèvre, et par moments une vraie chorégraphie.
Bien des sujets que l’auteur-diseur ne veut surtout pas taire vont y passer.
L’hypocrisie de notre monde contemporain qui à la jolie rondeur d’un sein préfère l’affreuse laideur des armes, ce monde empli d’experts en tous genres, capables de démontrer tout et son contraire, ces temps de dérisoire vacuité où sont vénérés les faux dieux matériels que sont l’argent, le pouvoir ou le profit.
Nous allons bien rire, également, notamment par le biais de fausses publicités télévisuelles, destinées à amorcer les différents sujets que le comédien va aborder.
Ah ! Quelles belles inventions que le dé à coudre, le boobs bypass, ou bien encore l’iwife ® !…
Je n’en dis évidemment pas plus, mais grâce à ces petites capsules video, l’hilarité gagne très vite la salle.
Narcisse n’est pas seul sur le plateau.
A jardin, Robin Pagès au moyen de sa guitare Fender vintera blanche, de son clavier et de ses machines électroniques assure le fond musical du spectacle.
Une séquence est particulièrement réussie, celle où grâce à une pédale-looper Kemper-profiler, il empile des pistes musicales pour aboutir à un hard-rock effréné.
D’autres musiciens apparaissent néanmoins dans ce spectacle, je veux parler des chanteurs-choristes des différents titres, que l’on voit filmés dans les vidéos.
Il faut absolument assister à cette heure singulière, originale et passionnante.
Ce spectacle à nul autre pareil est de ceux qui interpellent à la fois par le fond et la forme.
Quand poésie, musique et technologie s’entremêlent, s’entrechoquent et se télescopent pour aboutir à une vertigineuse réflexion sociétale.
C’est malin, très intelligent, très fin.
C’est un spectacle incontournable, on ne peut plus abouti et qui ne laisse personne indifférent.
Le public sort du Trévise enchanté, en parlant avec force compliments de ce qu’il a vu et entendu.
Ah ! J’allais oublier…
Méfiez-vous des rimes en « ique »...
Dans un remarquable et étonnant spectacle, le Narcisse des lundis du théâtre trévise nous tend un miroir numérique qui va refléter impitoyablement les dérives de nos sociétés que l’on dit modernes.
Des sociétés où plus que jamais résonnent ces quatre mots « Toi tu te tais », cette antienne de la censure universelle, ce credo de ceux qui ne veulent pas entendre un mot plus haut que l’autre.
Ces mots avec lesquels les censeurs ont tenté de tout temps de faire taire la révolte des idées et des concepts, de réduire au silence ceux qui ne pensaient pas comme eux.
Il entre sur le plateau, sanglé dans une tenue noire.
Narcisse le poète, le slameur champion de France de la discipline en 2013, lauréat du tournoi international de Chypre en 2017.
Narcisse l’assembleur de mots, celui qui sait dire, celui qui est cité dans l’Histoire de la littérature suisse.
Narcisse l’alchimiste.
Ce spectacle relève en effet de l’alchimie.
Sans pierre philosophale, mais grâce à un savant mélange de poésie, de théâtre, de concert, de performance video, nous allons en prendre plein les sens.
Derrière et devant neuf grands écrans LED mobiles et modulables, ce conteur des temps actuels va nous envoûter.
Narcisse, une voix, des yeux.
Un timbre grave, des yeux perçants qui semblent vous ausculter lorsque son regard croise le vôtre.
Un véritable charisme émane du comédien.
Le voici qui commence à dire ses textes subtils, ciselés et acérés, aux sonorités et consonances délicates, tendres ou drôles.
Et puis la technologie vient se mettre au service du propos poétique.
Mis en scène par Gérard Diggelmann, le comédien va interagir au moyen de divers artifices avec des images pré-enregistrées.
Un véritable travail d’orfèvre, et par moments une vraie chorégraphie.
Bien des sujets que l’auteur-diseur ne veut surtout pas taire vont y passer.
L’hypocrisie de notre monde contemporain qui à la jolie rondeur d’un sein préfère l’affreuse laideur des armes, ce monde empli d’experts en tous genres, capables de démontrer tout et son contraire, ces temps de dérisoire vacuité où sont vénérés les faux dieux matériels que sont l’argent, le pouvoir ou le profit.
Nous allons bien rire, également, notamment par le biais de fausses publicités télévisuelles, destinées à amorcer les différents sujets que le comédien va aborder.
Ah ! Quelles belles inventions que le dé à coudre, le boobs bypass, ou bien encore l’iwife ® !…
Je n’en dis évidemment pas plus, mais grâce à ces petites capsules video, l’hilarité gagne très vite la salle.
Narcisse n’est pas seul sur le plateau.
A jardin, Robin Pagès au moyen de sa guitare Fender vintera blanche, de son clavier et de ses machines électroniques assure le fond musical du spectacle.
Une séquence est particulièrement réussie, celle où grâce à une pédale-looper Kemper-profiler, il empile des pistes musicales pour aboutir à un hard-rock effréné.
D’autres musiciens apparaissent néanmoins dans ce spectacle, je veux parler des chanteurs-choristes des différents titres, que l’on voit filmés dans les vidéos.
Il faut absolument assister à cette heure singulière, originale et passionnante.
Ce spectacle à nul autre pareil est de ceux qui interpellent à la fois par le fond et la forme.
Quand poésie, musique et technologie s’entremêlent, s’entrechoquent et se télescopent pour aboutir à une vertigineuse réflexion sociétale.
C’est malin, très intelligent, très fin.
C’est un spectacle incontournable, on ne peut plus abouti et qui ne laisse personne indifférent.
Le public sort du Trévise enchanté, en parlant avec force compliments de ce qu’il a vu et entendu.
Ah ! J’allais oublier…
Méfiez-vous des rimes en « ique »...
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