C'est pour toi que je fais ça

Après l’avoir vu naître, Culture Commune accueille ce spectacle dans le cadre de TRAJECTOIRES - Culture Commune, une histoire de plus de 30 ans qui se poursuit...

Dans un décor composé d’un bar et d’un canapé, 14 artistes déploient leurs talents dans une chorégraphie à corps et cordes tendus, dans laquelle ils se répondent en habitant le vide, sur scène et dans les airs.

C’est pour toi que je fais ça ! est la reprise d’un spectacle de cirque (créé en 1997), mis en scène par un homme de théâtre (Guy Alloucherie), pour des circassiens en devenir (les étudiants du CNAC Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne).

Déjà novateur il y a 25 ans, le spectacle, inscrit au répertoire des arts circassiens, est re-présenté dans une nouvelle interprétation qui s’est autant nourrie du travail participatif déjà présent lors de sa création que de la transformation des arts du cirque depuis un quart de siècle. Artiste-associé de Culture Commune, Guy Alloucherie explore de nouveau les passerelles entre les différents arts vivants, comme une aventure qui se régénère à l’infini et qu’il nous donne en partage.

 

Culture commune
Scène nationale du Bassin minier du Pas de Calais
Base 11/19, rue de Bourgogne - 62750 Loos-en-Gohelle

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10 oct. 2021
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Une leçon !

Ces quatorze jeunes artistes formant la 34ème promotion du Centre National des Arts du Cirque nous donnent une véritable leçon !

En ces temps de grisaille ambiante, en ces périodes de triste actualité, en ces époques de repli sur soi et de terribles et détestables mots en « isme », ces filles et ces garçons nous donnent une formidable leçon d’enthousiasme, d’énergie, de vivre ensemble, de respect de l’Autre, d’amitié.

Et d’amour.

Le spectacle qu’ils nous présentent est une reprise d’une création en 1997 (oui, oui, presque un quart de siècle…) une reprise d’un classique du cirque, faisant désormais partie du Répertoire des arts circassiens.
Un spectacle de cirque mis en scène par Guy Alloucherie, un homme de théâtre.


Un spectacle qui constituait à l’époque la sortie de la formation des étudiants du CNAC de l’époque.
Une épatante passerelle entre bien des arts du spectacle vivant.

Ou quand la piste rencontre le plateau.

Les projecteurs s’allument sous le chapiteau bleu.
Ce serait un monde étrange, comme un univers post-apocalyptique.

« Il n’y a plus rien », nous dira-t-on…
Seulement un canapé, un fauteuil, un comptoir de bar…

Voilà que déboulent quatorze être humains, peut-être les derniers, peut-être les survivants.
Les tambours résonnent.

Non pas ceux du Bronx mais plutôt ceux de la base 11/19 de la fabrique Culture Commune, la scène nationale du pays minier du Pas de Calais.
Une entrée en matière percussive et percutante !

Des êtres qui vont devoir réapprendre à communiquer, à demeurer ensemble.
Notamment par le biais des corps et des gestes.

Quelle énergie euphorisante va se dégager de cette heure et demie qui va passer beaucoup trop vite !
Par le biais des différentes disciplines propres au cirque, les jeunes nous embarquent dans cette histoire de Vie. Avec un grand V.

Tous vont nous démontrer leurs talents respectifs avec beaucoup de fraîcheur, d’enthousiasme et de savoir-faire.
Ou quand la technique sert un propos et un réel discours dramaturgiques. Comme au service d’un grand tout.

Les corps.
Qui s’attirent, se rejettent, qui déclinent toute une grammaire d’acrobaties, de portés, de jetés.
Les corps des uns et des autres, les corps qui semblent repousser les limites de leurs possibilités physiques.
Les corps malmenés, bousculés, mis à rude épreuve, mais les corps qui expriment également la beauté et la grâce.

Ce qui se joue devant nous va provoquer bien des émotions.
On sent bien la virtuosité de ces « gamins », très à l’aise chacun dans son domaine.

Ici, pas de « numéros » au sens traditionnel du terme.
Il s’agit plutôt de petits morceaux de différentes disciplines, imbriqués les uns dans les autres.
Il n’est pas rare que nous devions regarder dans plusieurs endroits en même temps.

Outre les acrobates, vont se succéder ou se côtoyer des artistes spécialisés dans la pratique d’agrès ou de matériels bien particuliers.
Trapèze ballant, roue allemande, corde lisse, roue cyr, planche sautoire vont servir à nous faire frissonner et pousser des «oh ! » sonores…

Le cirque, c’est aussi le monde des clowns.
Ici, pas d’auguste ni de clown blanc.
Certains de ces étudiants vont nous raconter des situations parfois surréalistes (ah cette histoire de tomate et de banane masquées...), vont se lancer dans des dialogues utilisant moult onomatopées, avec parfois des dictions étonnantes, poussant des cris d’orfraie ou des petits piaillements.

Oui, nous allons souvent beaucoup rire.

De plus, beaucoup d’entre eux sont également de véritables comédiens, d’une parfaite justesse.

On croit tout à fait à ce qu’ils nous disent.
A cet égard, on sent bien la volonté de se positionner certes en tant que techniciens de leur discipline, mais également en tant qu’artistes complets et polyvalents.

En ce sens également, le travail de Guy Alloucherie est une vraie réussite.

Ce qui se joue avec beaucoup de maestria, de métier (déjà…) et de compétences techniques sous le chapiteau du Centre National des Arts du Cirque est une bien belle machine à procurer du bonheur.
Ces quatorze jeunes artistes sont promis à un très bel avenir.
Surtout, ne changez rien !

Hier soir, certains de ceux qui avaient créé le spectacle en 97 étaient présents dans les gradins.
Une émotion très palpable s'est dégagée lors de la rencontre des deux promos, au cours du bord-plateau post-spectacle.
Une histoire de transmission.

C’est bien simple, je suis sorti du lieu en étant heureux.

Mais au fait, vous, vous êtes plutôt Venise ou Arcachon ?
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Originalité
Talent des artistes
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor