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898 critiques
Le journal d'une femme de chambre (Briançon)

Le journal d'une femme de chambre (Briançon)

9/10
18
Un spectacle fort, à l’image de son texte originel adapté et mis en scène par Nicolas Briançon qui fait ressortir toute la cruauté et la charnalité de la confrontation entre le bien et le mal que Célestine nous montre. Célestine, femme de chambre parmi d’autres, magnifiquement interprétée par Lisa Martino avec chaleur, sensualité et conviction, qui en dévoilant son récit de vie soulève pour les dénoncer les réalités putrides de la bourgeoisie et de la domesticité, les hauts et bas-fonds du début du 20ème siècle.

Octave Mirbeau écrit ce brulot aux allures de nausée sociale comme un exutoire de sa révolte. Son style alerte et caustique rend plus accessible la leçon. C’est sans doute pour cela que de nombreuses adaptations cinématographiques et théâtrales se sont succédé dans le monde entier, comme pour faire écho à l’universalité du combat éthique pour la liberté et contre l’exploitation de la misère humaine et notamment des femmes. La verve rageuse de cet intellectuel libertaire se retrouve dans son texte dont le style permet de faire savoir et d'accuser, avec des descriptions et des narrations percutantes, l’esclavage moderne de la condition domestique des « petites gens ».

Célestine, devenue femme de chambre pour échapper à une enfance maltraitée et une jeunesse soumisse, se retrouve dans un monde où la vie ne se conjugue pas avec le bonheur, où il lui faut encore se soumettre, courber l’échine, donner son corps sans son cœur et son cœur sans retour. Certes, elle trouvera une sorte d’apaisement de son combat pour la liberté dans une fin de vie qui, malgré son dégout, la conduira à inverser les rôles. Un recommencement implacable de la tragédie humaine dépeinte par Mirbeau.

Nicolas Briançon s’empare de ce texte avec une volonté de décrire les protagonistes du roman dans un jeu de massacre d’une humanité interpersonnelle exsangue de droits. L’obscénité des sentiments et l’avidité de revanche se fondent dans la dualité entre la pulsion de mort et la pulsion de vie parfaitement rendues par le jeu, rebondissant d’espiègleries caustiques et de descriptions cyniques.

De la peur à la rage, de l’amour à la haine, du manque de tout à l’amas de plus et d’encore, Briançon montre une Célestine cherchant avec acharnement les plaisirs qui lui ont manqué dans une quête incessante de satisfaction du désir d’affection. Les frontières entre le bien et le mal sont ténues dans les propos distillés et les actions énoncées. Lisa Martino maitrise cette interprétation avec brio. Le corps joue autant que la parole dit, les yeux parlent, les regards fulminent ou se font complices et séducteurs.

Une adaptation volontariste et sans concession, légère autant que noire. Une interprétation à la puissance de jeu remarquable.
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Gotainer ramène sa phrase

Gotainer ramène sa phrase

10/10
3
Un chouette moment bonheur, une farandole de délices que ce spectacle singulier où Richard Gotainer met en scène ses chansons sans en fredonner une note. Un spectacle ponctué par la musique reconnaissable des mélodies et des rythmes indémodables, jouée par Brice Delage, homme-orchestre d’une incroyable virtuosité, sans doute le major de toutes les promos « Guitar hero » de la planète et bientôt récompensé par la Victoire de l’accompagnement Gotainerien 2022 (comment, non ça ce n’est pas possible ? c’est une erreur, il faut y remédier).

La saveur est là tout le long. Le plaisir est grand.

« Le chanteur-auteur, « fantaisiste » féru de surprises, propose une formule totalement inédite. Il dit, interprète, revisite une vingtaine de chansons sans les chanter, exaltant ainsi uniquement le rythme poétique originel de leurs textes, l’originalité de leurs thèmes et le charme des mots dont il fait de chacun une friandise. »

Son humour teinté de dérision et de verve joyeuse, son évidente envie de partager un bon moment et son coté fauteur de troubles de la norme académique à la manière d’un trublion loufoque, estampillent sa parole et la rendent attachante et proche, drôle et pertinente à chaque coup.

Il y a comme un rendez-vous complice pour celles et ceux, dont je suis, qui connaissent le parcours de cet artiste, qui écoutent encore et toujours ses albums et qui empruntent volontiers (non je ne suis pas le seul, on parie ?) des formulations qui font mouche tant leurs saillies sont ébouriffantes et savent se faire souvent d’efficaces traits rieurs, lucides ou « aquoibonnistes ».

Et voilà qu’il en fait un spectacle de paroles ? C’est un buffet gourmand de friandises, une ribambelle de sourires et de rires, une émotion tendre aussi. Un show chaud qui fait du bien aux zygomatiques et à la pensée de côté.

C’est dans un décor de salon feutré façon grand-mère, aux tapis jetés là, fauteuil Voltaire près du lampadaire et guéridon en bois, où les cousines Laurence et Christiane pourraient y pendre le thé, que Gotainer nous fait son salon littéraire au Lucernaire, un soir (ça c’est pour la rime. Oui je reconnais sa pauvreté mais que voulez-vous, on ne sort pas indemne d’une heure et demie passées auprès du maître, on envie sa superbe, on rêve de porter sa cape un moment).

Les chansons effeuillées de notes de musique deviennent une succession nue et charnue, hardie et douce, d’historiettes contées mêlées à des fabulettes gourmandes de mots qui ricochent, de pensées qui baguenaudent et de rêves éveillés qui sourient, rigolent et nous régalent.

Ce saltimbanque est un grand poète. Un poète des mots qui rebondissent et s'embrassent, se chahutent et se caressent, et charrient des images que vite on se fait siennes pour les garder près de nous et nourrir notre imaginaire et notre réflexion (si si, aussi).

Si l'outrance et la finesse de Gotlib lui plaisent, dit-il, et lui conviennent tout à fait, nous aimons chez Gotainer sa truculence et sa délicatesse. Ses textes sont dorés de beauté, d'amour et d'amitié, de rigolades complices bien sûr et avant tout. Mais il sait aussi pointer du doigt les bassesses et les conneries de ce monde pour que jamais on oublie d'écouter et de regarder les autres, de voir où l'on met les pieds et de savoir dire non. Ensuite, ce doigt revendicatif et dénonciateur, ne nous étonnons pas qu'il le mette dans le pot de chocolat car il est souvent « quatre-heures » pour ce bonhomme-là dont les expressions décalées et si justes sont souvent aussi belles que des rires d'enfants.

Nous parlons d’un saltimbanque chevronné, un poète sûr. Vous avez déjà entendu ses airs ou ses chansons, assurément. Richard Gotainer est son nom, il fait son salon littéraire au Lucernaire, le soir. Un rendez-vous incontournable pour des retrouvailles ou une découverte, à savourer de toute urgence.

Un conseil ? courez-y !
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Lorsque l'enfant paraît

Lorsque l'enfant paraît

9/10
279
Un spectacle réjouissant. Une véritable gourmandise ! L’humour et l’ironie se répandent tout partout et les comédiens, au premier rang desquels Catherine Frot et Michel Fau, irrésistibles et en parfait équilibre de jeux, s’amusent autant que nous dans ces situations abracadabrantesques, quoique...

« Après la seconde guerre mondiale, la vie rangée d’un sous-secrétaire d’Etat à la famille qui a obtenu la fermeture des maisons closes et l’augmentation des peines sur les délits d’avortement, bascule quand il apprend le même jour, que sa femme attend un enfant et que son fils a mis enceinte sa secrétaire ! Ce n’est que le début d’une succession d’évènements imprévus qui vont bousculer les repères de cette famille bourgeoise… »

André Roussin, illustre dramaturge prolixe et populaire plus de quarante années durant dès l’après-guerre, s’affaire dans cette pièce à rebondissements à brosser les contradictions et les faux semblants de la bourgeoisie bienpensante contemporaine d’alors. Une pièce créée en 1951 qui semble ne pas avoir pris une ride tant elle vient percuter allègrement les idées majeures d’aujourd’hui.

Éloge de la catastrophe de la naissance, là où la joie devrait s’inviter, Roussin veut et réussit à nous en faire rire et renvoie aux catacombes les grincheux et autres moralisateurs pour qu’ils poursuivent leurs études en tristesse "psychorigide" et en aigreur "psychofrigide", nous laissant réfléchir et sourire de ces écarts entre la chose dite en politique et dans les beaux quartiers, et la chose faite par ces mêmes diseurs.

C’est écrit de mains de maître (n’est pas académicien qui veut !) et de toutes évidences pour la mise en bouche et en verve des artistes on ne peut mieux servis. Un régal courtois et élégant, un langage intelligemment rieur tout le long.

La mise en scène de Michel Fau assisté par Quentin Amiot, sert le texte avec adresse et soin, laissant le charme désuet des situations loufoques nous atteindre et nous surprendre agréablement. Les jeux sont dirigés en ce sens et sont centrés sur les effets des répliques piquées de saillies caustiques et ravageuses comme des situations totalement poussées à l’extrême, proches des frontières d’un décalé tâtant de l’absurde.

L’interprétation s’installe dans cette folie ambiante avec aisance et délectation. Catherine Frot est magistrale. Autant de nuances de jeux et une telle vis comica, distinguée et pop à la fois, donne une puissance de jeu spectaculaire à son abatage impressionnant. C’est une leçon de comédie à elle toute seule que mademoiselle Frot offre là ! Michel Fau lui répond en miroir inversé avec justesse et brio. Hélène Babu, Agathe Bonitzer, Sanda Codreanu, Quentin Dolmaire et Maxime Lombard ne sont pas en reste et s’y entendent à merveille pour habiter ce texte divertissant et pas si bête.

Un spectacle drôle, d’hier à aujourd’hui toujours aussi hilarant et pertinent. Une mise en vie soignée et des comédiens superbes. Un bon moment de théâtre de plaisir.

Un délice tout simplement.
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Smile

Smile

9,5/10
36
Ce spectacle a un charme fou, une originalité pleine d'adresses et une élégance douce et feutrée. Un touchant et singulier moment de théâtre qui nous conduit avec simplicité et évidence vers l’émotion.

« Septembre 1910. Un bar du nord de Londres. Un jeune homme amoureux est en retard. Une jeune femme s'impatiente. Un barman s'apprête à réaliser son rêve. Et quand le hasard s'emmêle et vous sourit… Il y a des rendez-vous qui peuvent changer une vie, d'autres qui peuvent changer l'histoire. »

Le traitement dramaturgique et scénique compose astucieusement une forme de théâtre en noir et blanc. Une façon habile par ailleurs de rendre un hommage aux débuts du cinématographe en nous faisant vivre avec gourmandise plusieurs narrations de la même histoire.

C’est une histoire vraie dont on nous parle, celle d’un amour empêché par excès d’amour. L’histoire d’un grand petit homme, illustre artiste de ce septième art naissant qu’il a contribué a façonné et dont la silhouette devenue mythique et signifiante du comique de situations mêlé de tragique reste gravée dans la mémoire collective.

Voici une expérience narrative détonante qui nous cueille littéralement. On ne voir rien venir et on est pris au jeu progressivement, insidieusement même, avant de s’apercevoir que nous sommes touchés et émus par le récit et les atours dont il est vêtu. Car la façon est belle et sert la cause avec délicatesse, la rendant romanesque à la manière d’un récit documenté aux allures romantiques et émouvantes d’une fiction bien ficelée.

Nicolas Nebot et Dan Menasche apportent à la structure de la pièce un réalisme onirique captivant. Ils multiplient les répétitions de l’énonciation par des combinaisons jouant sur les rythmes de mouvements, les silences et les paroles muettes, les scènes jouées explicitement.

La mise en scène de Nicolas Nebot est d’une précision d’orfèvre et d’une inventivité spectaculaire. Les lumières de Laurent Béal servent à merveille les nuances d’ambiances. Les costumes de Marie Credou tout comme la musique de Dominique Mattei et la scénographie de Nicolas Nebot assisté de Mehdi Garriges et Kevin Kerivel contribuent au naturalisme indispensable à la crédibilité et à la beauté de l’esthétique d’ensemble.

Il ne reste plus qu’à la distribution de nous entreprendre. Ce qu’elle réussit pleinement. Pauline Bression, Alexandre Faitrouni et Dan Menasche habitent et font vivre les personnages avec brio. Pêchus et troublants, justes et convaincants, elle et ils nous font partager un pur moment de bonheur et nous emporte haut la main dans ce spectaculaire et émouvant moment de théâtre en noir et blanc.

Un spectacle très chaleureux, pittoresque et fascinant. Un texte adroitement écrit, une mise en vie des plus abouties et une fichue bonne interprétation.

Voici un spectacle de belle qualité que je recommande vivement !
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Le principe d'incertitude, Laura Smet, Jean-Pierre Darroussin

Le principe d'incertitude, Laura Smet, Jean-Pierre Darroussin

7/10
346
De quoi pouvons-nous être sûrs, hormis le hasard qui est certainement le plus court chemin pour se laisser prendre ou se délivrer du doute ? Qu’il s’agisse de matérialisme ou d’idéalisme, les relations humaines n’échappent sans doute pas à ce principe, le principe d’incertitude. Principe selon lequel nous pourrions être l’arbre ou le fruit, ou peut-être les deux, de l’improbable conjugaison d’une histoire commune, de rencontres fortuites, de hasards soudains.

« Quand Georgie, américaine délurée de 40 ans, et Alex, anglais discret de plus de 70 ans se rencontrent par hasard sur le parvis d'une gare internationale bondée, leur vie s'en trouve bouleversée à jamais… »

Dans la lignée du courant dramaturgique anglais « Theater In Yer Face », Stephen Simons rejoint Kelly, Kirkwood, Crimp, Kane et les autres pour dire et montrer, façon trash, les aspérités brulantes et les piqures acérées du quotidien, de l’ordinaire, de l’habitus et notamment ici, de l’importance du hasard, de sa conjonction avec l’indétermination des faits produits par l’attirance ou l’intérêt.

Pourquoi la rencontre entre ces deux-là a-t-elle eu lieu et comment la comprendre, l’admettre et se l’approprier ? Et pourtant… Georgie et Alex nous parlent, nous suggèrent, nous rappellent, qui sait ?, à nos souvenirs et à nos désirs voire à nos espérances fantasmées. Un conte ou une fable ? Comme elle est intéressante la fiction romanesque et caustique de cette pièce anglaise significative des pas de coté qui façonnent les destins. Le récit nous surprend par sa simplicité et son épure. La narration nous traverse et nous perd dans son invraisemblable réalisme à la fois naturaliste et suggestif. Sa langue est crue pour stimuler et provoquer l’écoute, mais laisse l’agressivité dans les couloirs de nos affects.

La mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing assisté par Margaux Vallé se fait sobre, fidèle à l'esprit de l'argument de la pièce. Grâce au décor stylisé de William Mordos et au velours des lumières de Joël Hourbeigt, de Lencquesaing crée les ambiances qui conviennent et ne peut que confier au jeu d'acteur la primordiale énonciation du texte riche et essentiel de Stephens et à sa mise en vie, qui articulent flux de paroles et lots de silences.

Le spectacle tient sur l'interprétation impressionnante de Jean-Pierre Darroussin. Daroussin est Alex avec une évidence crédible et convaincante. Une incarnation toute en finesses et en émotions dans les propos, les regards mutiques et signifiants, et par-dessus tout dans le portage des situations.

On imagine en écoutant le texte le personnage de Georgie pêchue, hâbleuse et prolixe, désinhibée et provocante, troublée et mystérieuse, cherchant à séduire et se troublant d’être séduite. Un personnage magnifiquement écrit comme celui d’Alex que Daroussin sait rendre complémentaire bien qu’il se trouve à l’antipode de celui de Georgie.

Une pièce de Simon Stephens intéressante et superbement écrite. Jean-Pierre Darroussin y est brillant.
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