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Ses critiques

898 critiques
Make Up

Make Up

9/10
11
Une magnifique performance de comédiens dans une partition très drôle et sans doute pas si simple à jouer. Mathilda May nous offre un nouveau voyage dans son univers burlesque et onirique où les gags, les situations surprenantes et les instants suspendus se succèdent, s'entrechoquent et s'entrelacent.

Un spectacle qui regorge de plaisirs au plateau et qui traversent la salle. Les rires fusent souvent et on imagine aisément les sourires illuminant les visages. Car on s’attend à tout, comme des enfants que nous sommes toujours lorsqu’ils écoutent une histoire.

Et tout arrive sans que l’on s’en rende vraiment compte, ou si peu. Nous ne sommes pas dupes, nous sommes complices et nous nous laissons portés volontiers par ce flux drolatique dans lequel la poésie du clown ne tarde jamais à venir se poser.
C’est fichument bien fait.

« Le car-loge maquillage/coiffure" où techniciens et comédiens préparent les instants (souvent furtifs) d’un tournage est à la fois un sas de concentration et une cellule de crise en état d’urgence, ce qui n’est pas du tout compatible. Derrière cette chronique « ordinaire » d’une journée de tournage, se cachent des émotions fortes et contradictoires. Le privilège de faire un métier qu’on aime et sa précarité !
Les rêves et les frustrations. Un doux mélange de chaos et d’espérance ! »

L'attention du spectateur est stimulée tout au long de ce fil narratif incongru fait de catastrophes matérielles, de relations interhumaines explosives ou tendues qui peuvent montrer tout à coup des signes de tendresse et d’affection. Notre imagination fait le liant et se débrouille de cet imaginaire détonant qui nous est proposé. L’impossible n’est plus, le probable règne. À nous de les distinguer et de nous les faire nôtres.

La mise en scène de Mathilda May assistée par Éric Supply est d’une précision qui relève de l’orfèvrerie. Calée au cordeau, la mise en vie prend les atours d’une chorégraphie singulière dans le registre du théâtre visuel et sonore. Nuances des allures et des couleurs des corps en mouvement, tonicité et exactitude des mises en place, situations rythmées et différenciées aux effets impeccables.

Tout en fluidité et évidence, le langage est composé de gromelots (sans traduction simultanée ni langue des signes, m’enfin !), de scènes jouées, de tableaux vivants, de pantomimes et de bruitages. C’est ficelé façon grandiose pour un résultat succulent comme une gourmandise.

Le soin des éléments scéniques confortent la qualité artistique. Le décor de Emmanuelle Roy, les lumières de Laurent Béal, les costumes de Valérie Adda, le son de Guillaume Duguet et la musique de Sly Johnson, tout vraiment tout contribue à une esthétique d’ensemble efficace et agréable.

Il reste à la troupe (car la complémentarité est telle que le terme convient ici tout à fait) de s’emparer de ce cadre et de proposer une interprétation qui lui soit digne. Elles et ils ne s’en privent pas ! Arnaud Maillard, Marc Maurille, Patrick Mazet, Yannik Mazzilli, Dédeine Volk-Leonovitch et Anouk Viale sont brillants tout simplement. Ils jouent littéralement dans tous les sens du mot, c’est un véritable plaisir de les voir à l’œuvre.

Un spectacle original et désopilant que ce nouvel opus de Mathilda May. Une interprétation impressionnante qui nous cueille et nous ravit. Je recommande vivement ce moment bonheur et réjouissant !
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Pôles

Pôles

8/10
3
Joël Pommerat écrit en 1995 cette pièce aux formes décousues d'un puzzle composé de morceaux de réalité, que nous vivons comme un parcours labyrinthique étrange. Le mystère y cède peu à peu la place à un récit aux aspects fantomatiques, ancré dans un réalisme fantastique surprenant et tapissé de vraisemblances.

« Elda Older a des troubles de la mémoire. Elle rencontre Alexandre-Maurice, le modèle de son frère sculpteur. Elle le recueille chez elle et veut lui faire écrire son histoire : vingt ans plus tôt, dans un appartement qui ressemble étrangement au sien, vivaient Alexandre-Maurice, son frère Saltz et leur mère impotente ; jusqu’à ce que les propriétaires menacent de les expulser. Pour protéger sa mère, Alexandre-Maurice l’aurait-il tuée ? »

Une narration longue et lente composée de réminiscences empilées qui resurgissent par à-coups pour progressivement dessiner une histoire.

La découpe du fil narratif en plusieurs tableaux entrecoupés de noirs est illustrative du message de l'auteur sur la mémoire, comme les flashs d’un passé qui s’impose ou qu’on souhaite retrouver.

Pertes ou oublis, rappels de souvenirs ou séquences vécues enfouies, pathologies neurologiques ou phobiques, névroses ou déliquescences liées au passage du temps, lesquels comptent parmi les traverses que l’auteur fait emprunter à Elda ou Alexandre-Maurice ? Pommerat construit son récit à partir des failles de l’enregistrement des informations conservées des expériences humaines. Le contexte des situations dépeint comment que les gens s’en emparent, ce que cela cause ou conduit comme effets dans la vie des personnes concernées et de leur entourage. Les spectateurs ne peuvent qu’être impressionnés par ce que la pièce évoque de troubles semés ou de souffrances engendrées.

L’absence de décor suggestif, le plateau étant uniquement pourvu de panneaux et d'accessoires, centre l'attention sur les personnages et leurs mouvements, éclairés subtilement par Marc Augustin-Viguier.

La mise en scène de Christophe Hatey et Florence Marschal s'installe dans cette épure d'atours et renforce toutes les dimensions expressives du texte. Apparaissent distinctement, parfois avec emphase et grotesque, les excès de fureur, de terreur et de panique, comme les abattements quasi dépressifs au bord de passages à l’acte agressifs. Les jeux naturalistes vont s’étirer alors et se loger soudainement dans l’exagération. Une façon d’expressivité qui colore les scènes et leur confère une étrangeté impressionnante allant jusqu’au comique.

La distribution est efficace et convaincante. Emilien Audibert, Jean-Jacques Boutin, Loïc Fieffé, Tristan Godat, Christophe Hatey, Florence Marschal, Carine Regincos et Samantha Sanson sont toutes et tous justes et crédibles dans cette partition complexe.

Un spectacle qui convoque une attention soutenue pour un plaisir de théâtre exigeant assuré.
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MUSIC HALL

MUSIC HALL

10/10
9
Un pur régal ! Catherine Hiegel est à nouveau impressionnante et époustouflante. Quel délice de spectacle, quelle prestation extraordinaire quoiqu’avec cette grande dame de l’art théâtral, tout ce qu’elle touche est formidable, neuf, envoutant, tellement vrai… et donc, dire « extraordinaire » est sans doute une redondance mais c’est pourtant la juste façon d’exalter sa joie, son plaisir d’avoir assister à cette leçon.

Car leçon il y a. Technique et vérité, nuances et émotions, de la plus petite rupture de jeu à l’éclat d’expression qui fuse, chaque geste, chaque parole, chaque regard, est signifiant, vient nous toucher et souvent nous surprendre, sans coup férir.

« En piste : une chanteuse de music-hall sur le retour révèle face au public ses aventures de tournées. Se produisant le plus souvent dans des salles des fêtes avec ses deux Boys, elle entretiendra l’illusion d’un grand spectacle pour ne pas laisser mourir ses rêves. »

Au milieu du plateau, au bord tout près de nous, un tabouret haut attend que le spectacle commence. « Lente et désinvolte » comme nous l’entendrons souvent, digne et pathétique dans sa robe noire de meneuse de revue, paillettes autour de yeux, la Fille approche et vient s’y installer.

Et là, commence un flot de révélations et de considérations, truffé de retours en arrière et de répétitions que la Fille entend nous dire ou se dire, en quête d'une troublante et vaine reconnaissance identitaire d'artiste de music-hall ou de femme, on ne sait pas, on ne sait plus. Qui parle, la chanteuse ou la femme ? Toutes les deux délivrent un même passé, vide de plaisirs et chargé de routines. Pour nous autant que pour elle et ses deux boys présents.

Pas d'histoire dans cette pièce, oh non, hormis la sienne, faite de salles minables en illusions d'espoirs, de panaches avérés et lointains ou rêvés et restitués comme autant de fantasmes mélancoliques et mortifères qui occupent la pensée pour ne pas les laisser sombrer dans l’oubli ou l’enfermement des murs de la folie.

Le texte fort au parlé si particulier de Jean-Luc Lagarce, ponctué par les répétitions de mots ou de formules et les ruptures de phrases, rythmé par une forme de prose proche du récitatif, est donné ici dans une fluidité évidente.

La mise en scène de Martial Di Fonzo Bo illumine le propos de la Fille, celui de ses partenaires, leurs danses et leurs chants aussi, dans des flux permanents de situations qui relèvent du merveilleux. Une singulière et envoutante ambiance nous baigne dans une sorte de floutage onirique qui ne nous laisse jamais perdre le fil de l’intimité qui se dévoile, implacablement et inlassablement décrite par cette présence lunaire et aquoiboniste de cette femme magnifique.

Les nombreuses émotions ressenties couvrent une palette qui va de l’autodérision jusqu’à la souffrance, en passant par l’humour grinçant de ce splendide personnage. La justesse et la sincérité sont saisissantes tant chez Catherine Hiegel bien sûr que chez Raoul Fernandez et Pascal Ternisien, splendides et complémentaires boys de la Fille.

Ce spectacle est un petit bijou qui restitue toute la force et le charme poétique de l’univers de Lagarce. Il s’en dégage une surprenante et mélancolique sensualité, une émotion ténue et prégnante. Incontournable rendez-vous avec Catherine Hiegel avant tout.

À ne surtout pas manquer !
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Casting

Casting

9/10
5
François Rivière a le chic pour écrire des pièces au goût de thriller et aux atours de polar. Une nouvelle fois, après « Coup de sifflet » que nous avions vue et appréciée ici-même, nous voici plongés dans cet univers singulier du théâtre de l’illusion où la fiction et le réel jonglent et rivalisent pour nous faire arpenter les couloirs labyrinthiques jalonnés de vrais et de faux. Un théâtre dans lequel ce jeune auteur excelle assurément.

« Arthur et Louise, un jeune couple d’acteurs en vogue, ont rendez-vous dans une salle de casting pour signer les contrats de leur prochain long-métrage. Pensant être là pour une simple formalité, Arthur s’aperçoit qu’il est au cœur d’une machination cruelle visant à lui faire revivre la journée qui a changé à jamais le reste de sa vie. »

Insidieusement le flou s’installe, le doute s’instille et l’histoire bascule. Ça ripe mais il y a doute. Qui est qui, où sommes-nous ? Nous nous sentons piégés. Et si la tromperie était ici un leurre pour agacer la compréhension ? Tout le long et jusqu’au bout, les rebonds dramaturgiques entretiennent les sensations de trouble et cette impression de s’approcher tout près de l’abîme pour peut-être s’y pencher et comprendre enfin, ou pas.

La construction du texte est adroitement composée. Sa structuration dépeint l’argument dans un naturalisme réaliste qui voisine avec une forme de surréalisme dénué d’absurde délibérément ancré dans la vraisemblance des personnages et des situations.

La mise en scène est centrée sur le texte et n’ajoute pas d’effets. La direction de jeux permet de faire ressortir les nuances des évolutions à l’œuvre tant chez les protagonistes que dans les actions.

Fichtrement bien fichu, le texte offre des rôles bien campés. La distribution s’en empare avec adresse et conviction. Nicolas Argudin-Clavero, Roxane Fomberteau et Maxime Peyron servent la progression de leurs personnages dans une forme de « crescendo non cantabile », simplement déliée et parfois teintée d’un cynique bienvenu. Elle et ils savent rendre fluide et crédible l’interprétation.

Une pièce à l’intrigue subtile et aux rebondissements astucieux. Une mise en vie et une interprétation réussies. Un spectacle agréable, à voir sans hésiter.
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Dessine moi un piano

Dessine moi un piano

9/10
6
Quel plaisir mais quel plaisir que ce bain musical et burlesque, cette folie talentueuse, cette générosité joyeuse !

« C’est l’histoire d’un pianiste qui prépare, entretient et astique le piano pour le concert du maestro... C’est aussi l’histoire d’un pianiste qui découvre que les 88 touches du clavier ont dis- paru... C’est encore l’histoire d’un pianiste qui s’aperçoit que son instrument de travail est porté sur la boisson... Et si c’était l’histoire d’un artiste qui interprète de trois différentes manières le début d’un spectacle et enchaîne directement sur la fin de la représentation ?... »

Jean-Paul Farré n’est pas que musicien, conteur, clown, comédien (excellent au demeurant) et auteur. Il est tout cela à la fois mais c’est surtout un fou furieux artistique, un empêcheur de vie morne, un éviteur de moments fades, un bousculeur de normes, un revanchard des heures perdues.

Il faut absolument se laisser prendre au piège de ce spectacle jouissif, se laisser aller aux rires et aux sourires, à sa poésie, se faire surprendre chaque fois où on ne s’y attend pas. Lâcher prise enfin, encore et encore. Que c’est bon !

Une ambiance particulière que les fidèles de ses « spectacles en solitaire » comiques reconnaîtront. Une ambiance complice, chaleureuse et délibérément drôle. Là où la vis comica se fait tour à tour fourbe et poétique, Jean-Paul Farré n’est jamais loin. Le spectacle est ficelé façon gags et saillies. Tout tourneboule et ricoche.

L’écriture n’est pas oubliée dans ce spectacle. Elle se fait brillante et équilibrée. Le propos est bien pesé. Les notes explosent, glissent ou s'envolent. Les mots les accompagnent avec science et subtilité. Il y a comme une déclaration d'amour au Piano dans cette partition dite et ce récit musical.

L’ensemble est réglé au cordeau par la mise en scène inventive comme à son habitude de Stéphane Cottin qui donne au spectacle un rythme « allegro non serioso ». Une mise en place qui accompagne avec précision le ou les personnages dans ce délire déglingué et roublard. Une volonté évidente de furie drôle, tendre et merveilleuse traverse le spectacle tout le long.

Un spectacle aux charmes fous d'une poésie d'enfance dite par un clown majestueux. Des vagues déferlantes de rire intelligent, en verbe et en musique. Un artiste de grand talent. C’est la deuxième fois que je vois ce spectacle (comment y résister ?).

Un moment magique, singulier et drôle. Courez-y !
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