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David Roth
David Roth
Novice
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Ses critiques

14 critiques
Oblomov

Oblomov

9,5/10
100
J’ai vu Oblomov par la troupe de la Comédie Française. Oblomov est un roman. Le livre raconte l’histoire d’un propriétaire terrien Ilya Ilitch Oblomov, qui cultive comme son bien le plus précieux un penchant naturel à la paresse. Hanté par la nostalgie d’une enfance heureuse et insouciante, et donc affrontant une sensiblerie exacerbée il passe ses jours à s’emboîter dans son meuble favori, un divan. Même l’amour qu’il va rencontrer chez Olga se montre insuffisant à vaincre sa force d’inertie. Oblomov terminera ses jours dans la voie où son inconscient le jette : faire corps avec son bien-aimé divan, sans avoir rien entrepris.

L’adaptation de Volodia Serre sait restituer et la beauté comique et tragique du roman, et ce que ce roman cherche à disséquer de la psyché d’Oblomov.

Le recours à la mise en scène des rêves d’Oblomov est un des génies de Volodia Serre. Oblomov rêve de la mère de son enfance, il est nostalgique dans ce versant de la pulsion de mort incluse dans un attachement à la mère si fort qu’il interdit au sujet toute différenciation. Le divan est la métaphore de la mère. Une scène onirique où Oblomov (Guillaume Galienne) se glisse sous les jupons de sa mère (Coraly Zahonero) assise sur le divan signe la métaphore. Je remercie ces deux acteurs de nous avoir fait assister à un moment onirique de complétude psychique. Dans un insight que seul le théâtre permet car les corps y participent, nous avons sous les yeux le spectacle de l’insouciance de la mère couvant son enfant, l’insouciance de l’enfant questionnant la mère: nous avons sous les yeux le temps présent du paradis préœdipien.

J’ai assisté à cette pièce avec une amie qui autant que moi aime la vie et l’amour de la vie. Pas facile a priori de s’intéresser à la vie de ce neurasthénique qui croise l’amour et n’en fait rien. Qui dirait : ç’a ne me dérange pas puis ça ne m’intéresse pas. Et pourtant ça marche. Nous avons aimé Oblomov, son destin, ses nostalgies, ses peurs aussi. Car Oblomov est un peureux un craintif. Oblomov est même un phobique au sens du carrefour des trois structures chez Lacan, au sens de la peur de castration préoedipienne. C’est presque un infant qui ne sert qu’à la mère, il est his majesty the baby dans son landau-divan.

Olga

- Mais y a-t-il une vie qui puisse être inutile ?

Oblomov

- Bien sûr, par exemple la mienne.

Mais trop simple bien sûr, Oblomov est un homme, Dans les deux couples qu’il forme avec son ami d’enfance et avec son majordome, se pose l’embryon d’une relation au père symbolique. Va-t-on assister à ce recours au père œdipien qui devrait le sauver? Il est un héritier et d’avoir tout hérité il ne lui reste rien à construire, à entreprendre. Il reçoit une lettre de son régisseur où il apprend qu’il est ruiné. La loi se rappelle à lui, et le jeu entre son majordome et lui autour de la lettre perdue et retrouvée et à nouveau perdue, est simplement succulent d’allusions métaphoriques. Cette expérience révélatrice l’oblige à sortir de sa tanière, il rencontrera Olga, il rencontrera l’amour, et nous espérons. Nous voulons voir l’homme, celui qui tente de s’extraire à sa paresse, à sa léthargie, à sa quasi-catatonie. Le rideau du premier acte tombe sur cet espoir.

Oblomov

- Ou j’ai mal compris ou la vie n’a aucun sens.

Une phrase de divan !

Une phrase de désespéré qui a compris que la vie n’a aucun sens sauf celui qu’on lui invente, celui qu’il aura essayé de lui donner par et pour l’amour d’Olga et dont la tentative se solde par un échec. Un échec radical où la mère piédestalisée, envahissante affectueuse et féroce ne lâche rien.

Et pourtant Oblomov est une pièce optimiste. Cet homme est attachant car il a essayé, car il a tenté de sortir de sa pulsion de mort. Il est attachant car il aime les mots. Il est attachant car il ne se ment pas. On pense à la difficulté de nos analysants de revenir sans cesse s’allonger sur notre divan (autre divan), pour inventer leur sens de la vie. On pense à leurs moments de découragements et d’espoir. On pense, à ceux qui nous quittent pour revenir plus tard, à ceux qui renoncent pour ne jamais revenir.

Il faut voir Oblomov à la Comédie Française pour tout cela, et pour dire un immense bravo à Volodia Serre, Guillaume Gallienne, Yves Gasc, Coraly Zahonero, Nicolas Lormeau (génial cette fois tout en retenue) Raphaèle Bouchard et Sebastien Pouderoux.
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Je ne me souviens plus très bien

Je ne me souviens plus très bien

9/10
106
On aura compris que cette pièce nous parle de nos mémoires : la mémoire constitutive de nos vies en faisant le choix de conserver certaines choses, tandis qu’il s’agit d’en oublier d’autres; la mémoire origine, celle de l’avant du sujet, la mémoire racine du chêne (on pense au chêne de Goethe); la mémoire du devoir de mémoire, celle à partager, celle du consensus.

Et la mémoire à perdre, celle qui faisait trop de bruit et qui s’en va pour nous libérer; on ne racontera pas ici ‘la chute’ de la pièce.

Sinon, cette pièce (qu’il faut aller voir!) parfaitement mise en scène, avec trois acteurs extraordinaires (un bravo appuyé à Philippe Morier-Genoud) réussit à prendre le parti d’un esthétisme signifiant, et nous donne à voir que sans cette mémoire qui nous quitte, les rapports humains se disloquent et sans les re-connaissances corollaires, nous devenons fous…
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Marguerite Duras, Les 3 Ages - Savannah Bay

Marguerite Duras, Les 3 Ages - Savannah Bay

6/10
142
Deux femmes, Madeleine, une vieille dame qui fut actrice de théâtre, et "la jeune femme", traversent la mémoire en lambeaux de Madeleine et convoquent les fantômes de l’amour et de la mort qui ont hanté leur vie.

Une jeune femme est morte, il y a longtemps, d’amour à Savannah Bay, en mettant au monde une petite fille. Les deux femmes, la grand-mère et la petite-fille, ont dû vivre avec cette douleur-là, qu’il s’agit aujourd’hui, à l’approche de la mort, d’élaborer, d’en faire autre chose, peut-être dans la conquête d’un autre amour, celui qui pourrait naître entre ces deux femmes.

La langue de Duras, allusive et fuyante, la pudeur de Madeleine-Riva, nous font cheminer jusqu’à cet impossible, entre les souvenirs fatigués de Madeleine et les sentiments contrariés de la jeune femme.

Madeleine, tristement seule, est amputée d’une fille. La jeune fille sans nom, est amputée d’une origine. Elles se tournent autour, présageant, espérant une solution à leur solitude qui apparaitrait par l’autre, chez l’autre. Elles alternent vouvoiement et tutoiement comme une danse où l’on se cherche, où l’on se décollerait pour s’étreindre encore mieux de nouveau.

La jeune fille dans un dernier mouvement tendre déposera son signifiant maitre sur Madeleine. La veille dame deviendra sa grand-mère et plus encore, son origine. Et la vieille femme, avant de nous quitter, se constitue enfin par cette caresse qui lui donne une descendance : tu as tout oublié, sauf Savannah, Savannah Bay. Savannah Bay, c’est toi.

O combien le théâtre reste seul capable de nous faire vivre et la douceur et la cruauté des mots, car les corps sont invités, celui d‘Anne Consigny, qui semble, et c’est son talent, au bord de la cassure, et celui de Emmanuelle Riva, immense et minutieux talent, qui cinquante ans après Hiroshima mon amour, EST Savannah Bay.
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Perdues dans Stockholm

Perdues dans Stockholm

6/10
92
Au théâtre, les superstitions sont nombreuses, traces d’un univers anticlérical cependant que porteur d’une très longue tradition. Ainsi la couleur verte est considérée comme maléfique, dans le monde du spectacle (exception faite des clowns). Cette superstition aurait pour origine les dispositifs d’éclairage de scène du XIXe siècle, qui ne mettaient pas en valeur les tons verts. Si des comédiens ont trouvé la mort parce qu’ils portaient un costume vert à même la peau, on peut attribuer cela aux effets toxiques de l’oxyde de cuivre, ou du cyanure présent dans la teinture verte à une certaine époque.
On dit aussi que Molière mourut habillé de vert.
Le vert porte malheur.
Dès l’ouverture de la pièce ‘Perdues dans Stockholm’ un jeune homme se met nu et se travestit en femme enfilant une petite robe verte!
On aura compris.
Et c’est le début d’une suite de malheurs, de manque de chance, de déconvenues.
Le texte, les chansons et la mise en scène de Pierre Notte sont en tension, les comédiens, dynamiques et aiguisés.
C’est un bonheur d’assister à cette farce burlesque où un travesti tente de kidnapper une célébrité avec l’aide de sa tante afin de financer grâce à la rançon son opération de changement de sexe. Sa tante est personne témoin d’un mobilhome témoin, un pion d’une société qui ne la voit presque pas. L’otage se révèle n’être qu’une comédienne ratée, qui rêve d’être enfin un peu vue. Les aventures de ces pieds nickelés modernes nous rappelle que rien ne doit enterrer l’espoir, que ni l’absence de malice ou d’instruction empêchent l’âme humaine de fomenter des aspirations, des envies, du désir.
Leur épopée est un conte burlesque et n’est pas neutre de quelques unes de nos grandes questions de société. Entre autre : Un changement de sexe ne se résume pas à une chirurgie facturée. Un produit de consommation est aussi une créance pour son utilisateur qui passe parfois, esclave d’une ampoule ou d’un four, à son service. La formation des peuples sans être couplée à une morale n’est qu’un leurre.
Silvie Laguna emporte ses partenaires dans une pièce dynamique, joyeuse et optimiste, une comédie de comédiens.
On rit beaucoup, on ne s’ennuie jamais. Le texte et la langue s’amusent avec nous jusqu’au dernier mot de Notte.

Le thé, devient du gin car il enivre, car on ne remplace pas les plaisirs et les penchants des hommes et car aussi, peut être, il s’agissait de thé vert.
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