- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Atelier
- Paris 18ème
Marguerite Duras, Les 3 Ages - Savannah Bay

Mis en scène par Didier Bezace
Avec Anne Consigny
- Anne Consigny
- Emmanuelle Riva
8/10
- Théâtre de l'Atelier
- 1, place Charles-Dullin
- 75018 Paris
- Anvers (l.2)
Itinéraire
Billets de 10,65 à 42,70 €
Evénement plus programmé pour le moment
Marguerite Duras : trois âges, trois visages, trois écritures différentes.
De "Savannah Bay" à "Marguerite et le Président" en passant par "Le square", Marguerite Duras nous livre, à travers ces trois conversations singulières, son regard sur les choses de l'existence.
Son intense acuité vient éclairer la vie intime et l'Histoire.
Toutes les critiques
Pour Emmanuelle Riva, impériale, et pour la sublime Anne Consigny.
Une belle mise en scène, un très beau texte. Un excellent moment de théâtre. Très classique. Mais ça fait du bien. Sous le charme!
Une belle mise en scène, un très beau texte. Un excellent moment de théâtre. Très classique. Mais ça fait du bien. Sous le charme!
Deux femmes, Madeleine, une vieille dame qui fut actrice de théâtre, et "la jeune femme", traversent la mémoire en lambeaux de Madeleine et convoquent les fantômes de l’amour et de la mort qui ont hanté leur vie.
Une jeune femme est morte, il y a longtemps, d’amour à Savannah Bay, en mettant au monde une petite fille. Les deux femmes, la grand-mère et la petite-fille, ont dû vivre avec cette douleur-là, qu’il s’agit aujourd’hui, à l’approche de la mort, d’élaborer, d’en faire autre chose, peut-être dans la conquête d’un autre amour, celui qui pourrait naître entre ces deux femmes.
La langue de Duras, allusive et fuyante, la pudeur de Madeleine-Riva, nous font cheminer jusqu’à cet impossible, entre les souvenirs fatigués de Madeleine et les sentiments contrariés de la jeune femme.
Madeleine, tristement seule, est amputée d’une fille. La jeune fille sans nom, est amputée d’une origine. Elles se tournent autour, présageant, espérant une solution à leur solitude qui apparaitrait par l’autre, chez l’autre. Elles alternent vouvoiement et tutoiement comme une danse où l’on se cherche, où l’on se décollerait pour s’étreindre encore mieux de nouveau.
La jeune fille dans un dernier mouvement tendre déposera son signifiant maitre sur Madeleine. La veille dame deviendra sa grand-mère et plus encore, son origine. Et la vieille femme, avant de nous quitter, se constitue enfin par cette caresse qui lui donne une descendance : tu as tout oublié, sauf Savannah, Savannah Bay. Savannah Bay, c’est toi.
O combien le théâtre reste seul capable de nous faire vivre et la douceur et la cruauté des mots, car les corps sont invités, celui d‘Anne Consigny, qui semble, et c’est son talent, au bord de la cassure, et celui de Emmanuelle Riva, immense et minutieux talent, qui cinquante ans après Hiroshima mon amour, EST Savannah Bay.
Une jeune femme est morte, il y a longtemps, d’amour à Savannah Bay, en mettant au monde une petite fille. Les deux femmes, la grand-mère et la petite-fille, ont dû vivre avec cette douleur-là, qu’il s’agit aujourd’hui, à l’approche de la mort, d’élaborer, d’en faire autre chose, peut-être dans la conquête d’un autre amour, celui qui pourrait naître entre ces deux femmes.
La langue de Duras, allusive et fuyante, la pudeur de Madeleine-Riva, nous font cheminer jusqu’à cet impossible, entre les souvenirs fatigués de Madeleine et les sentiments contrariés de la jeune femme.
Madeleine, tristement seule, est amputée d’une fille. La jeune fille sans nom, est amputée d’une origine. Elles se tournent autour, présageant, espérant une solution à leur solitude qui apparaitrait par l’autre, chez l’autre. Elles alternent vouvoiement et tutoiement comme une danse où l’on se cherche, où l’on se décollerait pour s’étreindre encore mieux de nouveau.
La jeune fille dans un dernier mouvement tendre déposera son signifiant maitre sur Madeleine. La veille dame deviendra sa grand-mère et plus encore, son origine. Et la vieille femme, avant de nous quitter, se constitue enfin par cette caresse qui lui donne une descendance : tu as tout oublié, sauf Savannah, Savannah Bay. Savannah Bay, c’est toi.
O combien le théâtre reste seul capable de nous faire vivre et la douceur et la cruauté des mots, car les corps sont invités, celui d‘Anne Consigny, qui semble, et c’est son talent, au bord de la cassure, et celui de Emmanuelle Riva, immense et minutieux talent, qui cinquante ans après Hiroshima mon amour, EST Savannah Bay.
Réunissant deux actrices phares du cinéma et du théâtre, Emmanuelle Riva et Anne Consigny, cette pièce évanescente et difficile d’accès illustre à merveille le « mourir d’aimer » si cher à Duras.
Bouleversantes de bout en bout, le duo s’approprie avec délicatesse et sensibilité ce hymne au théâtre et à la réminiscence. Immortalisée par Hiroshima, mon amour de Resnais, Emmanuelle Riva brûle les planches et émeut aux larmes. Déchirante en vieille femme tourmentée par l’oubli, fragile roseau aux intonations enfantines, l’actrice offre un jeu incandescent de retenue. Anne Consigny ne démérite pas en femme à l’âge indéterminé et courageuse.
La tendresse liant ces deux femmes sonne comme une évidence. On n’a qu’une seule envie, celle de venir sur scène et de se serrer dans les bras de ces anges bouleversants.
Bouleversantes de bout en bout, le duo s’approprie avec délicatesse et sensibilité ce hymne au théâtre et à la réminiscence. Immortalisée par Hiroshima, mon amour de Resnais, Emmanuelle Riva brûle les planches et émeut aux larmes. Déchirante en vieille femme tourmentée par l’oubli, fragile roseau aux intonations enfantines, l’actrice offre un jeu incandescent de retenue. Anne Consigny ne démérite pas en femme à l’âge indéterminé et courageuse.
La tendresse liant ces deux femmes sonne comme une évidence. On n’a qu’une seule envie, celle de venir sur scène et de se serrer dans les bras de ces anges bouleversants.
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