Ses critiques
9 critiques
7/10
Le rideau s’ouvre sur un décor de caravane écrasée par la chaleur en Louisiane (aux USA) dans laquelle vit un couple qui attend son cinquième enfant. Wanda et Al s’aiment et ne semblent pas malheureux, mais Wanda souhaiterait qu’un de ses enfants soit enfin gâté et ne vive plus dans la pauvreté. Elle montre à son mari une petite annonce : un couple "marié, épanoui, cultivé et très à l'aise financièrement veut offrir à un enfant blanc en parfaite santé une vie heureuse".
La démarche aboutit et Rachel, qui ne peut pas avoir d’enfant, vient rendre visite à Wanda dans sa caravane. Elle vient en réalité vérifier que la mère porteuse fait tout pour que la gestation se passe dans les meilleures conditions. On comprend vite que l’argent envoyé n’a pas tant servi aux achats de confort qu'à boucher les dettes urgentes de la famille. Changement de décor en deuxième partie à la clinique lors de l'accouchement avec les deux couples et l’avocat pour finaliser la transaction.
La pièce de l’américaine Jane Anderson démontre la cruauté du processus d’adoption. L’attente, l’abandon, le contrat… Des éléments exacerbés par le contexte américain dont les excès permettent à l'auteur d'amplifier la vigueur de son propos.
Mise en scène réussie par la savoureuse Hélène Vincent sur une adaptation de Camille Japy qui joue également le rôle de Rachel. Isabelle Carré est géniale comme d’habitude et Bruno Solo assez exceptionnel.
Hors de la success story, la pièce est empreinte de l'héritage dramaturgique de Tennesse Williams : ambiance moite, misère et espoirs déçus. Poignant.
La démarche aboutit et Rachel, qui ne peut pas avoir d’enfant, vient rendre visite à Wanda dans sa caravane. Elle vient en réalité vérifier que la mère porteuse fait tout pour que la gestation se passe dans les meilleures conditions. On comprend vite que l’argent envoyé n’a pas tant servi aux achats de confort qu'à boucher les dettes urgentes de la famille. Changement de décor en deuxième partie à la clinique lors de l'accouchement avec les deux couples et l’avocat pour finaliser la transaction.
La pièce de l’américaine Jane Anderson démontre la cruauté du processus d’adoption. L’attente, l’abandon, le contrat… Des éléments exacerbés par le contexte américain dont les excès permettent à l'auteur d'amplifier la vigueur de son propos.
Mise en scène réussie par la savoureuse Hélène Vincent sur une adaptation de Camille Japy qui joue également le rôle de Rachel. Isabelle Carré est géniale comme d’habitude et Bruno Solo assez exceptionnel.
Hors de la success story, la pièce est empreinte de l'héritage dramaturgique de Tennesse Williams : ambiance moite, misère et espoirs déçus. Poignant.
5,5/10
Des Mots, des pourquoi ?
Dans ce premier seul en scène – déjà bien rodé après son passage au Festival off d’Avignon et au Lucernaire - le jeune homme part de la toute petite enfance vers la grande vieillesse pour s’interroger sur la vie. L’oreille du spectateur met quelques minutes à s’adapter au flux ininterrompu de jeux de mots qui construit le spectacle de Michaël Hirsch. Puis, une fois branché sur sa fréquence, on se laisse séduire par l’exercice.
Un style atypique.
Dans une complicité travaillée avec le public, le jeune homme s’arrête parfois pour s’assurer que tout le monde suit bien. Un sourire ravageur, une aisance remarquable, des qualités qui ont permis à l’artiste et auteur de livrer régulièrement une chronique décalée sur Europe 1 sous la forme d'une lettre envoyée à une personne connue.
Pourquoi ? est lauréat du Grand Prix du Jury 2016 du 35ème festival d'humour à Vienne ainsi que celui du Grand Prix de l'humour 2016 du 27ème Festival de Morges-Sous-Rire.
Dans ce premier seul en scène – déjà bien rodé après son passage au Festival off d’Avignon et au Lucernaire - le jeune homme part de la toute petite enfance vers la grande vieillesse pour s’interroger sur la vie. L’oreille du spectateur met quelques minutes à s’adapter au flux ininterrompu de jeux de mots qui construit le spectacle de Michaël Hirsch. Puis, une fois branché sur sa fréquence, on se laisse séduire par l’exercice.
Un style atypique.
Dans une complicité travaillée avec le public, le jeune homme s’arrête parfois pour s’assurer que tout le monde suit bien. Un sourire ravageur, une aisance remarquable, des qualités qui ont permis à l’artiste et auteur de livrer régulièrement une chronique décalée sur Europe 1 sous la forme d'une lettre envoyée à une personne connue.
Pourquoi ? est lauréat du Grand Prix du Jury 2016 du 35ème festival d'humour à Vienne ainsi que celui du Grand Prix de l'humour 2016 du 27ème Festival de Morges-Sous-Rire.
7/10
Connaissez-vous Charles Péguy ? Pas évident… de nombreuses rues portent son nom, mais sinon… L’homme né en 1873 à Orléans dans une famille très simple va s’élever grâce à l’école et quelques professeurs qui croient en lui. Charles Péguy devient un homme droit, humble et engagé qui vivra toujours en harmonie avec ses idées.
Un homme bien qui connaîtra une fin tragique au tout début de la guerre de 14.
Bertand Constant, un comédien formidable pour l'incarner
Le comédien Bertand Constant, lui aussi a un parcours atypique puisque qu’il est … capitaine dans l’armée française ! Il commence une seconde vie comme comédien et malgré un certain succès à la télévision et au cinéma, décide d’incarner Charles Péguy dans un seul en scène théâtral.
Sur un texte de Samuel Bartholin, la mise en scène de Laëtitia Gonzalbes est très astucieuse. En effet, le procédé de l'interview permet au comédien principal d'incarner tour à tour Charles Peguy et les différents personnages clefs de sa vie. On se passionne pour l’homme et on passe un excellent moment de théâtre. A voir !
Un homme bien qui connaîtra une fin tragique au tout début de la guerre de 14.
Bertand Constant, un comédien formidable pour l'incarner
Le comédien Bertand Constant, lui aussi a un parcours atypique puisque qu’il est … capitaine dans l’armée française ! Il commence une seconde vie comme comédien et malgré un certain succès à la télévision et au cinéma, décide d’incarner Charles Péguy dans un seul en scène théâtral.
Sur un texte de Samuel Bartholin, la mise en scène de Laëtitia Gonzalbes est très astucieuse. En effet, le procédé de l'interview permet au comédien principal d'incarner tour à tour Charles Peguy et les différents personnages clefs de sa vie. On se passionne pour l’homme et on passe un excellent moment de théâtre. A voir !
9/10
Il y a les fans d'histoire qui connaissent les dates des batailles, les lignées royales,... et ceux qui ont (presque) tout oublié.
Les deux catégories ici sont ravies, car c'est à partir des plus grands textes de la littérature historique que le comédien Maxime d'Aboville, que j'avais adoré dans ce même Théâtre pour la pièce The Servant ou plus récemment au Théâtre Hébertot pour Les Jumeaux vénitiens, a écrit son spectacle. Une belle sélection de Victor Hugo, Chateaubriand, Jules Michelet, Alexandre Dumas et le Duc de St Simon. La langue est belle, les anecdotes truculentes, les épisodes qui ont construit la Terre de France souvent hallucinants… On se régale !
Deux périodes sont présentées : de l’An Mil à Jeanne d’Arc et de 1515 au Roi Soleil. La première période est sans doute la moins connue et se révèle passionnante car nous sommes à la construction même de notre pays. Le deuxième, plus familière avec notamment la part belle accordée à Louis XIV, nous est tout autant agréable à entendre. Les deux leçons se laissent très bien voir à la suite l’une de l’autre.
Maxime d’Aboville, plein d’énergie, nous fait adorer l’histoire de France et rire dans ce rôle du professeur qui porte son pays aux nues et les Anglais … ah les Anglais… en ennemi éternel. Complice, farceur, mais surtout incarné par le souhait de transmettre ce patrimoine, le comédien emplit de ses mutiples portraits et tableaux la scène du Théâtre de Poche Montparnasse. Bravo !
Gros coup de cœur.
Les deux catégories ici sont ravies, car c'est à partir des plus grands textes de la littérature historique que le comédien Maxime d'Aboville, que j'avais adoré dans ce même Théâtre pour la pièce The Servant ou plus récemment au Théâtre Hébertot pour Les Jumeaux vénitiens, a écrit son spectacle. Une belle sélection de Victor Hugo, Chateaubriand, Jules Michelet, Alexandre Dumas et le Duc de St Simon. La langue est belle, les anecdotes truculentes, les épisodes qui ont construit la Terre de France souvent hallucinants… On se régale !
Deux périodes sont présentées : de l’An Mil à Jeanne d’Arc et de 1515 au Roi Soleil. La première période est sans doute la moins connue et se révèle passionnante car nous sommes à la construction même de notre pays. Le deuxième, plus familière avec notamment la part belle accordée à Louis XIV, nous est tout autant agréable à entendre. Les deux leçons se laissent très bien voir à la suite l’une de l’autre.
Maxime d’Aboville, plein d’énergie, nous fait adorer l’histoire de France et rire dans ce rôle du professeur qui porte son pays aux nues et les Anglais … ah les Anglais… en ennemi éternel. Complice, farceur, mais surtout incarné par le souhait de transmettre ce patrimoine, le comédien emplit de ses mutiples portraits et tableaux la scène du Théâtre de Poche Montparnasse. Bravo !
Gros coup de cœur.
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