- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Atelier
- Paris 18ème
Baby

- Isabelle Carré
- Bruno Solo
- Camille Japy
- Vincent Deniard
- Cyril Couton
- Théâtre de l'Atelier
- 1, place Charles-Dullin
- 75018 Paris
- Anvers (l.2)
Ils sont désespérés. Qui aurait un bébé pour eux ?
Couple marié, épanoui, cultivé et très à l'aise financièrement veut offrir à un enfant blanc en parfaite santé une vie heureuse.
Différentes formes d'aides envisageables. Appeler en PCV. Ils ont échoué dans un terrain de camping en Louisiane. Pauvres parmi les pauvres de cette Amérique dure aux miséreux, ils sont au bout du rouleau, sans boulot, perdus, paumés.
Ils sont jeunes, ils s'aiment, ils attendent leur cinquième enfant. Ils ont une magnifique maison avec piscine à Los Angeles. Ils ont un métier valorisant dans le cinéma. Riches parmi les riches, ils ont tout pour être heureux.
Ils s'aiment, ils ne peuvent pas avoir d'enfant. Au bout du rouleau, ils passent une annonce dans le journal. Wanda et All, Rachel et Richard, deux couples inoubliables qui vous empoignent le cœur.
Isabelle Carré, 46 ans, avait joué au théâtre de l'Atelier dans De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (2015).
Bruno Solo, 53 ans, joue souvent au théâtre à Paris. Il était très drôle dans L'Heureux Elu, d'Eric Assous.
La critique de la rédaction : 8/10. Un drame sur l’adoption qui ne laisse vraiment pas indifférent.
Deux couples aux vies et caractères opposés. Un riche, l’autre démuni. Celui qui est aisé va adopter l’enfant de l’autre.
Les deux femmes ont des conceptions antagonistes de la grossesse et de l’éducation des enfants. Elles confrontent leurs positions dans des dialogues amusants, parfois touchants.
Le monde de la débrouille, le sang chaud du couple qui vit dans la caravane déboussolent Rachel, démesurément raffinée, pleine de bons sentiments. Ce rôle est très bien joué par Camille Japy.
Isabelle Carré, Bruno Solo, l’armoire à glace et l’avocat sont également justes, nous nous attachons à chacun des personnages. Tous ont de l’épaisseur.
L’histoire vire au drame et nous happe de plus en plus au fil des rebondissements. Des questions éthiques sont abordées avec gravité, humour et cynisme.
Un beau texte, dans de jolis décors, Baby est une pièce à ne pas manquer.
Donne moi ton enfant je t'achèterai mon désir. Le fossé creusé entre la luxuriance pauvre et la richesse stérile. L'enfant on ne le voit jamais mais il prend soit trop de place soit il est absent,...
J'y allais avec l'envie de tout aimer... Pour moi la pièce finit quand elle devrait quasiment commencer. Une première partie interminable...
Un entracte pour simplement changer de décor (on n'est plus en 1912...)
Sans rien dévoiler,...
Un couple qui vit dans la pauvreté la plus totale, dans une caravane en Louisiane. Elle ne prend pas la pilule et tombe enceinte de son 5e enfant. Seulement, leurs revenus ne leur permettent pas de garder celui-ci.
Ils se résignent donc à mettre une annonce pour le faire adopter.
Première partie, les deux femmes se rencontrent dans la caravane du couple démuni. Tout les oppose aussi bien les revenus que la manière d'éduquer l'enfant. La femme aisée est maladroite, elle ne sait comment agir.
Les comédiennes sont touchantes, Isabelle carré est magnifique. On croirait une petite fille. Elle interprète à merveille cette jeune femme qui vit d'amour et d'eau fraiche car elle ne peut faire autrement.
Seulement, quelques longueurs au niveau de la mise en scène. On tourne en rond. Cette première partie mériterait 15/20 mn en moins.
La deuxième partie se passe dans la maternité. Confrontation des hommes, les deux maris et l'avocat.
Là rien à dire. Les comédiens sont excellents. Et l'on remarque encore plus le fossé qui sépare ces hommes aussi bien au niveau valeurs que sensibilité.
C'est, pour ma part, une bonne pièce qui aurait pu me toucher d'avantage si la première partie avait été coupée. Elle perd donc de son charme. Donc mise en scène, pas mal, beaux décors et très bon jeu de comédiens.
La première partie est un peu plus lente et tout s’enchaîne plus vite après l'entracte. Le sujet est très bien traité, et permet également d'ouvrir sur des problématiques plus larges de lutte des classes. La fin ouvre encore une nouvelle perspective. A trop vouloir en faire et brasser de nombreux domaines, on s'y perd un peu justement et le texte perd en percutant.
La démarche aboutit et Rachel, qui ne peut pas avoir d’enfant, vient rendre visite à Wanda dans sa caravane. Elle vient en réalité vérifier que la mère porteuse fait tout pour que la gestation se passe dans les meilleures conditions. On comprend vite que l’argent envoyé n’a pas tant servi aux achats de confort qu'à boucher les dettes urgentes de la famille. Changement de décor en deuxième partie à la clinique lors de l'accouchement avec les deux couples et l’avocat pour finaliser la transaction.
La pièce de l’américaine Jane Anderson démontre la cruauté du processus d’adoption. L’attente, l’abandon, le contrat… Des éléments exacerbés par le contexte américain dont les excès permettent à l'auteur d'amplifier la vigueur de son propos.
Mise en scène réussie par la savoureuse Hélène Vincent sur une adaptation de Camille Japy qui joue également le rôle de Rachel. Isabelle Carré est géniale comme d’habitude et Bruno Solo assez exceptionnel.
Hors de la success story, la pièce est empreinte de l'héritage dramaturgique de Tennesse Williams : ambiance moite, misère et espoirs déçus. Poignant.
La pièce démarre par une scène courte autours du premier couple. Ce couple peine à joindre les deux bouts et l'arrivée d'un nouvel enfant les inquiète d'autant plus qu'ils n'arrivent déjà plus aujourd'hui à payer leur facture de téléphone. Bref, un couple amoureux mais totalement fauché qui adore ses enfants. La scène suivante est d'autant plus cruelle, qu'elle dépeint l'arrivée de celle qui est sensée les sortir de cette situation. Mais à quel prix ! Certes, cette Rachel fait tout pour paraître à l'aise dans cet espace contigu auquel elle est peu habituée mais surtout elle se donne un mal de chien pour être gentille et attrayante vis à vis des futurs parents de son enfant. Mais le cœur a ses raisons que la raison n'a pas obligatoirement. Et si l'attrait de l'argent et la facilité que cela distillera dans le quotidien de ce jeune couple a tendance à les aveugler, le personnage d'Isabelle Carré se ravise rapidement pour laisser place à la mère qu'elle est et qu'elle souhaiterait rester pour ce nouvel enfant. Cette scène particulièrement violente entre Isabelle Carré et Camille Japy est très juste. Sauf qu'en Amérique, l'argent amène parfois à l'impensable. C'est pourquoi le couple finit par accepter le deal et à vendre son enfant à ce couple aisé.
Je ne révèlerai pas la suite de la pièce mais la dernière partie est particulièrement cruelle pour les deux couples en présence. Très bonne mise en scène, beaucoup d'émotions. Je recommande cette pièce pour ce qu'elle dénonce et la justesse de son propos.
A méditer.