Ses critiques
4 critiques
5/10
D’un roman fort, indémodable, oui, on peut tout tenter pour le mettre en relief, pour le faire respirer sur les planches, voire lui offrir un écrin nouveau.
Mais à une seule condition : qu’un mauvais paysage ne vienne ternir l’histoire. À l’image de la scénographie made in Conforama, avec ces tubes composés de leds changeant de couleur, de plexiglas grossiers qui ne servent à rien sinon de vouloir faire oublier une direction d’acteurs chaotique. D’ailleurs, il est étonnant de voir à ce point entre des acteurs un tel déséquilibre de talent.
Car si les deux femmes sont très bien, avec une mention spéciale à l’actrice Maroussia Henrich pour son rôle de Vronski, il demeure néanmoins que les deux acteurs ont bien du mal à nous emporter avec eux dans leur rôle respectif.
D’ailleurs, ils sont tellement déménageurs de décors qu’ils nous en font oublier le texte, et pire, Anna Karénine elle-même !
Mais à une seule condition : qu’un mauvais paysage ne vienne ternir l’histoire. À l’image de la scénographie made in Conforama, avec ces tubes composés de leds changeant de couleur, de plexiglas grossiers qui ne servent à rien sinon de vouloir faire oublier une direction d’acteurs chaotique. D’ailleurs, il est étonnant de voir à ce point entre des acteurs un tel déséquilibre de talent.
Car si les deux femmes sont très bien, avec une mention spéciale à l’actrice Maroussia Henrich pour son rôle de Vronski, il demeure néanmoins que les deux acteurs ont bien du mal à nous emporter avec eux dans leur rôle respectif.
D’ailleurs, ils sont tellement déménageurs de décors qu’ils nous en font oublier le texte, et pire, Anna Karénine elle-même !
10/10
Si abandonner nos repères pour entrer dans le monde du Captif, monde qu'il n'a jamais connu autre que celui que l'on voit sur scène, est déjà un stratagème courageux de l’auteur, on peut saluer l’incroyable performance du jeune acteur.
En effet, et sous condition que l’on accepte d’être immergé dans ce monde souterrain en tout point de vue, mental et physique, la pièce aborde, avec délicatesse, parfois triste, souvent souriante, la captivité d’un enfant séquestré depuis sa tendre enfance par ses propres parents et qui, en raison de son rôle d’objet, va être en proie à un trouble d’identité sexuelle, le faisant passer, tel un équilibriste surdoué, de Cléo à Clara, sous l’œil bienveillant du Captif. C’est d’ailleurs d’autant plus troublant que le spectacle offre une note d’espoir extraordinaire à la fin.
En résumé, Le Captif, c’est une plongée saisissante à l’envers, de l’abîme vers le zénith. Une incroyable découverte théâtrale !
En effet, et sous condition que l’on accepte d’être immergé dans ce monde souterrain en tout point de vue, mental et physique, la pièce aborde, avec délicatesse, parfois triste, souvent souriante, la captivité d’un enfant séquestré depuis sa tendre enfance par ses propres parents et qui, en raison de son rôle d’objet, va être en proie à un trouble d’identité sexuelle, le faisant passer, tel un équilibriste surdoué, de Cléo à Clara, sous l’œil bienveillant du Captif. C’est d’ailleurs d’autant plus troublant que le spectacle offre une note d’espoir extraordinaire à la fin.
En résumé, Le Captif, c’est une plongée saisissante à l’envers, de l’abîme vers le zénith. Une incroyable découverte théâtrale !
4,5/10
Sagan c’était Sagan, pas une autre, encore moins une imitation d’elle-même. Dans les yeux de la grande dame il y avait du caractère, un pli de paupière comme on séduit avec un rien parce que le charisme on l’a en soi tout entier.
Chez Caroline Loeb, indéniablement il y a du talent, d’imitation sûrement, et c’est peut-être ce qui rend la chose délicate, difficile, peut-être impossible à satisfaire pour quiconque veut vivre Sagan sur scène. Sagan, c’était un imbroglio de tempéraments, d’âmes différentes dans un corps de panthère. Et encore une fois, ce n’est pas assez démontré dans ce spectacle. C’est, du début à la fin, linéaire, avec des pauses certes fluides mais trop visibles pour ne pas voir les ficelles d’une mécanique de mise en scène si sage qu’elle en deviendrait presque soporifique.
Reste néanmoins que l’on passe un agréable moment si l’on abandonne ce rêve impossible à toucher qu’est celui de rencontrer un jour la vraie Sagan.
Chez Caroline Loeb, indéniablement il y a du talent, d’imitation sûrement, et c’est peut-être ce qui rend la chose délicate, difficile, peut-être impossible à satisfaire pour quiconque veut vivre Sagan sur scène. Sagan, c’était un imbroglio de tempéraments, d’âmes différentes dans un corps de panthère. Et encore une fois, ce n’est pas assez démontré dans ce spectacle. C’est, du début à la fin, linéaire, avec des pauses certes fluides mais trop visibles pour ne pas voir les ficelles d’une mécanique de mise en scène si sage qu’elle en deviendrait presque soporifique.
Reste néanmoins que l’on passe un agréable moment si l’on abandonne ce rêve impossible à toucher qu’est celui de rencontrer un jour la vraie Sagan.
10/10
Nous sommes allés vendredi soir voir cette pièce. Et pour une surprise, ce fut une belle surprise. D’emblée, on glisse avec les deux comédiens vers quelque chose qui, au départ, semble être une rencontre ordinaire entre deux amants rencontrés sur le quai n°5, mais qui, in fine, va glisser vers l’indicible pour se révéler envoûtant.
L’auteur a joué de brio dans la reconstruction de ces deux existences, si contraires au début qu’elles ne peuvent que se réconcilier sous le sceau de la famille et de ses secrets, de la mort aussi, traitée ici par le prisme du long voyage. STAVANGER est une pièce d’ambiance, mais aussi et surtout une pièce de la pensée. Pas une pensée qui assomme, non, mais une pensée qui élève. Il y a dans cette écriture une donnée vertigineuse tant le tissage des mots et des sens font chavirer ses deux êtres, les faisant passer du rejet au besoin de danser ensemble, de se caresser, de se séduire mais aussi de jouer au rejeté par l’autre. Il faut dire que les deux comédiens portent admirablement le texte. Sylvia ROUX est un dragon quand Olivier MARTIAL a le feu en lui. On dirait deux êtres qui se consument sans qu’ils ne ressentent l’envie d’éteindre l’incendie. Quant à la mise en scène signée Quentin DEFALT, elle est redoutable de simplicité, d’épure. Les lumières d’Olivier OUDIOU sont d’ailleurs réfléchies au cordeau.
Cette pièce est pour ceux qui veulent découvrir une nouvelle écriture. Pour ceux qui aiment Ibsen, Jan Fosse. Je ne me permettrais pas en tous les cas de la proposer à des amis qui veulent voir uniquement du boulevard. Bref, il y a dans ce théâtre Sourisse quelque chose qui nous a fait dire que son écriture traversera un jour les murs d’une scène nationale.
L’auteur a joué de brio dans la reconstruction de ces deux existences, si contraires au début qu’elles ne peuvent que se réconcilier sous le sceau de la famille et de ses secrets, de la mort aussi, traitée ici par le prisme du long voyage. STAVANGER est une pièce d’ambiance, mais aussi et surtout une pièce de la pensée. Pas une pensée qui assomme, non, mais une pensée qui élève. Il y a dans cette écriture une donnée vertigineuse tant le tissage des mots et des sens font chavirer ses deux êtres, les faisant passer du rejet au besoin de danser ensemble, de se caresser, de se séduire mais aussi de jouer au rejeté par l’autre. Il faut dire que les deux comédiens portent admirablement le texte. Sylvia ROUX est un dragon quand Olivier MARTIAL a le feu en lui. On dirait deux êtres qui se consument sans qu’ils ne ressentent l’envie d’éteindre l’incendie. Quant à la mise en scène signée Quentin DEFALT, elle est redoutable de simplicité, d’épure. Les lumières d’Olivier OUDIOU sont d’ailleurs réfléchies au cordeau.
Cette pièce est pour ceux qui veulent découvrir une nouvelle écriture. Pour ceux qui aiment Ibsen, Jan Fosse. Je ne me permettrais pas en tous les cas de la proposer à des amis qui veulent voir uniquement du boulevard. Bref, il y a dans ce théâtre Sourisse quelque chose qui nous a fait dire que son écriture traversera un jour les murs d’une scène nationale.