Ses critiques
143 critiques
8/10
L'histoire, rocambolesque, démarre sur les chapeaux de roues, et l'on constatera rapidement être en fait plongé dans du théâtre musical. Le charme désuet de cette opérette fonctionne par son rythme, effréné, mais aussi parce que les chansons sont prétextes à rire, que cela soit sur le texte, la situation, ou les éléments visuels mis en place jusque dans les moindres détails.
Le décor et les costumes sont d'ailleurs particulièrement soignés et colorés !
Légèreté et divertissement sont les maîtres mots, le tout porté par une distribution de choix (pour n'en citer que quelques uns : Marina Pangos en assistante/troubadour de choc, Philippe Beglia en comte maniéré et hilarant, Patrick Haudecœur himself en prétendant maladroit, et une mention spéciale pour Elisa Habibi, interprétant Anabelle, une jeune fille avec un "petit problème d'élocution" qui livre ici une véritable performance !).
C'est en bref un moment de joie et de rires, qu'on ne voit pas filer : une sortie à ne pas envoyer valser.
Le décor et les costumes sont d'ailleurs particulièrement soignés et colorés !
Légèreté et divertissement sont les maîtres mots, le tout porté par une distribution de choix (pour n'en citer que quelques uns : Marina Pangos en assistante/troubadour de choc, Philippe Beglia en comte maniéré et hilarant, Patrick Haudecœur himself en prétendant maladroit, et une mention spéciale pour Elisa Habibi, interprétant Anabelle, une jeune fille avec un "petit problème d'élocution" qui livre ici une véritable performance !).
C'est en bref un moment de joie et de rires, qu'on ne voit pas filer : une sortie à ne pas envoyer valser.
8,5/10
Ne connaissant ni le roman dont est tiré ce spectacle, ni aucune de ses précédentes adaptations, j'y venais le regard et l'esprit neufs de toute attente. Et l'oreille aussi, bien qu'intriguée déjà par les auteurs de cette comédie musicale : Didier Bailly à la musique (Exit, pépite de la saison 2021/22 à la Huchette), et Eric Chantelauze au livret (à qui l'on doit, entre autres, l'inoubliable Comédiens !, notre coup de cœur de la saison 2018).
Ces Mystères n'ont pas dû être si simples à adapter, enchaînement de rebondissements et d'aventures, avec un tourbillon de personnages qu'interprètent 4 comédiens brillants. Casting qui passe d'ailleurs parfois d'un rôle à l'autre si vite qu'on en reste pantois !
On y retrouve notamment avec plaisir Olivier Breitman, aussi drôle que glaçant, et Lara Pegliasco, au timbre doux et cristallin.
Pour mieux suivre le rythme effréné de l'intrigue, la mise en scène joue la sobriété, par quelques meubles et ambiances lumineuses bien choisis.
Pour ce qui est du ton, il ne laisse personne sur sa faim, puisqu'on passera souvent du frisson d'une scène d'horreur ou d'action, à un numéro plus léger, teinté d'humour.
Pari(s) réussi !
Ces Mystères n'ont pas dû être si simples à adapter, enchaînement de rebondissements et d'aventures, avec un tourbillon de personnages qu'interprètent 4 comédiens brillants. Casting qui passe d'ailleurs parfois d'un rôle à l'autre si vite qu'on en reste pantois !
On y retrouve notamment avec plaisir Olivier Breitman, aussi drôle que glaçant, et Lara Pegliasco, au timbre doux et cristallin.
Pour mieux suivre le rythme effréné de l'intrigue, la mise en scène joue la sobriété, par quelques meubles et ambiances lumineuses bien choisis.
Pour ce qui est du ton, il ne laisse personne sur sa faim, puisqu'on passera souvent du frisson d'une scène d'horreur ou d'action, à un numéro plus léger, teinté d'humour.
Pari(s) réussi !
8/10
Un voyage alternant le Londres moderne et celui de 1630. La quête de deux pères, poursuivie par leurs fils respectifs.
Un mélange de fiction et d'éléments réels, basés sur les travaux d'une doctorante américaine, Megan Piorko, qu'on retrouve ici parmi les protagonistes de la pièce.
Les destins entremêlés de Jason, jeune barman qui aspire à une vie pépère, et Arthur, qui essaye d'instiguer à son 17ème siècle l'usage de la médecine par les plantes, nous embarquent dans un tourbillon qui a tout de littéraire : les scènes sont comme des chapitres dont on tourne les pages avec délectation, d'une époque à l'autre.
Le décor appuie cette sensation, avec ses panneaux mouvants parsemés de jolies projections et d'accessoires lumineux.
On adhèrera dès les premières répliques à l'énergie des 4 comédiens, chacun incarnant plusieurs rôles. J'ai été particulièrement sensible au personnage et à l'interprétation d'Axel Godard, touchant en étudiant infirme et hilarant en tsar russe.
Un seul petit bémol, alors qu'arrive l'épilogue... qu'on ne dévoilera pas ici, mais qui m'a laissé sur ma faim. Mais comme le rappelle un des personnages alors : la quête importe plus que l'issue...!
C'est ici on ne peut plus vrai, car dans ce Secret des secrets, ce que l'on retiendra surtout, c'est l'atmosphère semblable à la découverte d'un bon roman par une journée d'hiver, ou encore le ton et les dialogues, vibrant de vie, de références savoureuses et d'un humour subtil et savoureux.
Un secret qui se partage en famille, notamment avec des ados.
Un mélange de fiction et d'éléments réels, basés sur les travaux d'une doctorante américaine, Megan Piorko, qu'on retrouve ici parmi les protagonistes de la pièce.
Les destins entremêlés de Jason, jeune barman qui aspire à une vie pépère, et Arthur, qui essaye d'instiguer à son 17ème siècle l'usage de la médecine par les plantes, nous embarquent dans un tourbillon qui a tout de littéraire : les scènes sont comme des chapitres dont on tourne les pages avec délectation, d'une époque à l'autre.
Le décor appuie cette sensation, avec ses panneaux mouvants parsemés de jolies projections et d'accessoires lumineux.
On adhèrera dès les premières répliques à l'énergie des 4 comédiens, chacun incarnant plusieurs rôles. J'ai été particulièrement sensible au personnage et à l'interprétation d'Axel Godard, touchant en étudiant infirme et hilarant en tsar russe.
Un seul petit bémol, alors qu'arrive l'épilogue... qu'on ne dévoilera pas ici, mais qui m'a laissé sur ma faim. Mais comme le rappelle un des personnages alors : la quête importe plus que l'issue...!
C'est ici on ne peut plus vrai, car dans ce Secret des secrets, ce que l'on retiendra surtout, c'est l'atmosphère semblable à la découverte d'un bon roman par une journée d'hiver, ou encore le ton et les dialogues, vibrant de vie, de références savoureuses et d'un humour subtil et savoureux.
Un secret qui se partage en famille, notamment avec des ados.
8/10
C'est un plongeon dans l'univers minier et la vie en 1958 qui nous est proposé ici par Jean-Philippe Daguerre : une réalité méconnue et que l'on découvre entre un petit bistro et une volière à pigeons, la joie du jour de paye, l'arrivée d'un premier poste de télévision dans le foyer, et les jardins potagers, sommaires et nécessaires.
Le décor est planté dans des nuances de gris, où la lumière apparaît subtilement pour distinguer cette même palette dans les accessoires, les costumes, finement choisis.
La distribution est au service de l'histoire : une tranche de vie poignante et réaliste, portée par des comédiens touchants, sans tendre vers le pathos.
On suivra le combat de Sosthène (Jean-Jacques Vanier) qui après une vie sous terre, souffre des poumons mais sans se plaindre, se réjouissant de la toute proche Coupe du Monde de football, et dirigeant la fanfare d'accordéons du village, à laquelle appartient son fils Pierre (Théo Dusoulié), son meilleur ami Vlad (Julien Ratel), mais aussi, depuis peu, la jolie Leila (Juliette Behar) qui semble avoir bouleversé les deux garçons.
La musique y est comme un personnage à part entière : morceaux d'accordéon, jazz, chant, qui viennent se poser sur le récit, toute en délicatesse.
Une pièce simple et efficace, teintée de poésie et de douceur.
Le décor est planté dans des nuances de gris, où la lumière apparaît subtilement pour distinguer cette même palette dans les accessoires, les costumes, finement choisis.
La distribution est au service de l'histoire : une tranche de vie poignante et réaliste, portée par des comédiens touchants, sans tendre vers le pathos.
On suivra le combat de Sosthène (Jean-Jacques Vanier) qui après une vie sous terre, souffre des poumons mais sans se plaindre, se réjouissant de la toute proche Coupe du Monde de football, et dirigeant la fanfare d'accordéons du village, à laquelle appartient son fils Pierre (Théo Dusoulié), son meilleur ami Vlad (Julien Ratel), mais aussi, depuis peu, la jolie Leila (Juliette Behar) qui semble avoir bouleversé les deux garçons.
La musique y est comme un personnage à part entière : morceaux d'accordéon, jazz, chant, qui viennent se poser sur le récit, toute en délicatesse.
Une pièce simple et efficace, teintée de poésie et de douceur.
9/10
J'ai découvert "Les Miz" en 2010, dans leur version anglaise présentée au Châtelet. L'œuvre m'avait alors considérablement bouleversée, suffisamment pour réserver bien à l'avance ma place en apprenant leur retour dans le même théâtre mais en VF.
La mise en scène a été confiée à Ladislas Chollat, qui prend le parti de structures polymorphes assez imposantes, et d'un écran projetant des "effets", à défaut d'un meilleur terme (volutes de fumée, reflets d'eau, ...).
Le tout semble une immense fresque grise, où soudainement jaillissent des notes de couleurs, une cocarde sur la veste d'un protagoniste, un drapeau bleu blanc rouge, ou un projecteur soulignant l'atmosphère pesante des barricades ensanglantées.
C'est une vision moderne, mais aussi patriotique, honorant l'Histoire de France, mais aussi celle de l'oeuvre ici adaptée...
Certaines scènes restent en tête, celle bien sûr de cette impressionnante barricade révolutionnaire, mais aussi celle de l'Auberge des Thénardier, avec son extérieur où tombe la neige, ou encore le retour de Marius dans le café, aux tables et chaises vides, hanté par les ombres de ses amis...
On retrouve avec enthousiasme ce récit, ces morceaux dont tant sont familiers à l'oreille.
Les textes ont été remaniés pour cette version 2024, peut-être mon petit bémol : ces nouvelles paroles m'ont semblé moins percutantes que le livret de Herbert Kretzmer.
Ce qui ne change pas, c'est la puissance de la partition, dès les premières notes, qui ouvrent comme un coup de tonnerre les pages du chef d'oeuvre de Hugo, et de cent émotions par tableau.
Un bel orchestre, dissimulé dans le fond de scène, apporte sa touche magique à la production, tout autant d'ailleurs qu'une distribution grandiose : pour n'en citer que quelques uns, David Alexis est parfait en Maître Thénardier, et Océane Demontis est une incroyable Eponine.
Ce spectacle reste donc un "must-see" absolu, dans la langue que vous voudrez...
La mise en scène a été confiée à Ladislas Chollat, qui prend le parti de structures polymorphes assez imposantes, et d'un écran projetant des "effets", à défaut d'un meilleur terme (volutes de fumée, reflets d'eau, ...).
Le tout semble une immense fresque grise, où soudainement jaillissent des notes de couleurs, une cocarde sur la veste d'un protagoniste, un drapeau bleu blanc rouge, ou un projecteur soulignant l'atmosphère pesante des barricades ensanglantées.
C'est une vision moderne, mais aussi patriotique, honorant l'Histoire de France, mais aussi celle de l'oeuvre ici adaptée...
Certaines scènes restent en tête, celle bien sûr de cette impressionnante barricade révolutionnaire, mais aussi celle de l'Auberge des Thénardier, avec son extérieur où tombe la neige, ou encore le retour de Marius dans le café, aux tables et chaises vides, hanté par les ombres de ses amis...
On retrouve avec enthousiasme ce récit, ces morceaux dont tant sont familiers à l'oreille.
Les textes ont été remaniés pour cette version 2024, peut-être mon petit bémol : ces nouvelles paroles m'ont semblé moins percutantes que le livret de Herbert Kretzmer.
Ce qui ne change pas, c'est la puissance de la partition, dès les premières notes, qui ouvrent comme un coup de tonnerre les pages du chef d'oeuvre de Hugo, et de cent émotions par tableau.
Un bel orchestre, dissimulé dans le fond de scène, apporte sa touche magique à la production, tout autant d'ailleurs qu'une distribution grandiose : pour n'en citer que quelques uns, David Alexis est parfait en Maître Thénardier, et Océane Demontis est une incroyable Eponine.
Ce spectacle reste donc un "must-see" absolu, dans la langue que vous voudrez...