- Comédie Musicale / Musique
- Théâtre du Châtelet
- Paris 1er
Wonder.land

- Théâtre du Châtelet
- 1, place du Châtelet
- 75001 Paris
- Châtelet ( l 1,4,7,12,14)
Neuf ans après l’opéra pop Monkey, Journey to the West (2007), le compositeur pop-rock britannique Damon Albarn retrouve la scène du Châtelet pour la création française de wonder.land, un nouveau musical 2.0 inspiré des Aventures d’Alice au pays des merveilles. Le Châtelet poursuit sa mission de création d’œuvres musicales hybrides avec un nouveau musical rock qui, comme le livre dont il s’inspire, s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants (à partir de 10 ans).
L’héroïne de cette version contemporaine de l’histoire est la jeune Aly, malheureuse chez elle et à l’école, qui s’échappe dès qu’elle le peut dans le monde virtuel de wonder.land, un jeu en réseau dans lequel chaque participant se crée un avatar.
Au sein de cet univers peuplé de personnages étrangement familiers, elle devient Alice, l’adolescente belle et courageuse qu’elle rêve d’être dans la réalité.
Aly est une ado britannique, mal dans sa peau. Ses parents ont divorcé, elle se sent responsable de leur rupture. Suite à son déménagement avec sa mère, Aly arrive dans une école où elle ne connaît personne, et où elle est victime du harcèlement d'un groupe de filles. N'ayant personne avec qui partager ses émotions, elle se plonge dans un monde virtuel à la Second Life. Elle y rencontre d'autres ados qui viennent également vivre une vie rêvée, loin des complications de leur vie réelle. Les rencontres avec des personnages virtuels, où on reconnaît les différents protagonistes du livre de Lewis Carroll, vont amener Aly à se remettre en question, et à trouver la force d'affronter ses difficultés en s'acceptant d'abord elle-même.
Le traitement de l'histoire est intelligent. Loin de présenter Aly et ses amis qu'elle ne rencontre jamais comme des ados repliés sur leurs jeux vidéos, Wonder.land montre la construction d'amitiés véritables aux travers d'identités virtuelles. On est loin de la stigmatisation récurrente des mondes virtuels.
Musique moins intéressante que ce qu'on aurait pu espérer de Damon Arban, arrangée à la manière plutôt classique des comédies musicales du West End. La mise en scène est efficace au milieu d'éléments de décors grisâtres, mais n'offre pas vraiment de scène inoubliable. Le spectacle est bien rythmé, sans temps mort, avec de nombreuses scènes de groupe. Les interprètes sont bien rodés. J'ai trouvé que les chorégraphies étaient vraiment trop basiques, en particulier le lapin blanc, qui semblait gesticuler un peu au hasard. Un mauvais point sur la sonorisation du Châtelet, les paroles étaient souvent inaudibles au premier balcon lorsque la musique devenait forte. Curieusement, l'orchestre était en coulisses et non dans la fosse.
Pour une fois c'est surtout l'histoire qui m'a intéressé dans cette comédie musicale, qui, sans jouer sur la corde sensible, nous fait suivre le cheminement émotionnel et affectif d'Aly, digne cousine lointaine d'Alice.