- Théâtre contemporain
- Lucernaire
- Paris 6ème
Welt

- David Bursztein
- Alain Territo
- Vincent Pagliarin
- Lucas Territo
- Marie-Claire Dupuy
- Jean Marc Puigserver
- Jeremie Pagliarin
- Ludovic Poisson
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Un voyage musical et imaginaire dans la culture juive à la suite des dibbouks.
Le monde perdu de la culture yiddish et des Shtetls d'Europe de l'Est ramené à la vie par David Bursztein et son quintet, qui interprète des histoires et chansons du Yiddishland en convoquant des Dibbouks, fort heureusement, malicieux et malins.
D'après la Kabbale, un dibbouk est un esprit malin qui hante un individu au point de s'insinuer dans son corps et de ne plus s'en détacher.
Le metteur en scène et comédien David Bursztein affirme qu'il a en lui un dibbouk, et même plusieurs. Mais ils sont fort heureusement des plus bienveillants : ce sont eux, portés par les vents amicaux du souvenir et de la transmission par les anciens, qui l'inspirent et l'accompagnent lorsqu'il interprète avec son quintet les chansons en yiddish de Welt. Grâce à eux, Il ramène à la vie une culture et un monde perdus, celui des Shtetls d'Europe de l'Est...
Le choix rhétorique de Welt est que le dibbouk, l’âme du mort, ne vient pas nous visiter, pour interpeller nos manquements et pour présenter ses créances à la vie. Le dibbouk du défunt, chez Bursztein ne vient que lorsqu’il est invité par un des descendants qui cherche à se souvenir. Le premier dibbouk est le narrateur, en second est le dibbouk des personnages disparus que le narrateur a connus et au lointain le troisième dibbouk est celui de tous les autres, de tout le schtetl et des autres schtetls, et au-delà du monde entier. Ce monde, ce Welt, n’aura pas posé son point final, n’aura posé qu’une virgule au récit d’une histoire que le dibbouk narrateur tient à notre disposition.
Le génie du récit est là, dans l’invention du dibbouk narrateur qui nous soulage de la dette symbolique aux parents, aux grands parents. Welt déborde le seul yiddish land et parle d’un universel. Dégrevés de la dette à raconter l’histoire perdue, nous profitons de notre place de spectateur, la place traditionnellement de l’enfant face à l’adulte conteur, dans un au-delà du schtetl. Durant une heure quarante d’une performance d’artistes surprenants, de violons, de contrebasse et d’instruments du klezmer mal connus, axée autour d’un David Bursztein, cinquantenaire séduisant et charismatique, on rit sans limites, on rythme les chansons des mains dans une joie enfantine.