- Classique
- Théâtre Lepic
- Paris 18ème
Un Amour de Swann

- Alain Bouzigues
- Valérie Decobert
- Théâtre Lepic
- 1, avenue Junot
- 75018 Paris
- Lamarck Caulaincourt (l.12)
Lorsque la demi-mondaine Odette de Crécy rencontre Charles Swann, dandy du faubourg Saint-Germain et figure très respectée parmi l’aristocratie parisienne, il ne lui trouve aucun charme particulier.
Elle est belle, certes, mais d’un genre de beauté fragile qui le laisse de marbre.
Cependant, en femme calculatrice qui sait parvenir à ses fins, elle fait en sorte qu’il s’intéresse à elle. Au rythme des déclarations et des cajoleries, leurs rendez-vous se rapprochent. Odette le flatte d’une manière éhontée, l’admire en tant qu’« être supérieur » et parvient à créer une réelle intimité entre eux.
Swann se laisse faire, il aime être aimé. Afin de favoriser leurs rencontres, elle l’introduit dans le salon Verdurin qu’elle fréquente avec assiduité – salon mondain où la vulgarité côtoie la bêtise. Petit à petit, le charme opère, un peu d’amour s’installe jusqu’au coup de grâce final...
Charles Swann est un être mystérieux. Un dandy sur lequel on sait peu de choses, si ce n'est qu'il a ses entrées dans les ministères comme dans les milieux aristocratiques. Ce qui - on comprendra plus tard pourquoi - suscite l'intérêt d'une certaine Odette du Crécy et de son cercle d'amis. Il la trouvait quelconque. Elle est habile. Il devient son amant... Et tout le petit monde l'admire.
Seulement voilà, on comprend qu'Odette est une ancienne prostituée qui joue les femmes du monde. Et, en bonne "professionnelle", elle sait profiter de Charles et de sa naïveté. Du coup, c'est l'image de Charles qui est atteinte. Lui qui, par sa position et son mystère, inspirait naguère respect et déférence, est maintenant objet de mépris et de railleries. Comment comprendre alors qu'il poursuive une relation qui ne mènera à rien sinon à sa perte ?
La pièce est bien écrite et bien construite. Les personnages sont convenablement typés, parfois peut-être un peu caricaturés. La progression est bien rendue.
Mais les comédiens ne m'ont pas tous convaincue. Une mention pour Valerie Decobert qui interprète la perfide Odette ainsi que pour Isabelle Ferron.
Chacune a sa manière exprime les difficultés de s'élever dans la société de l'époque. Et quand on est une femme, il faut passer par les hommes. Passer par leur bon vouloir... ou savoir les utiliser.