Tristesse et Joie dans la vie des girafes

Tristesse et Joie dans la vie des girafes
  • Théâtre du Rond-Point
  • 2bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
  • 75008 Paris
  • Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
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Girafe, petite fille de 9 ans surnommée ainsi car elle est très grande pour son âge, a besoin d’argent pour payer Discovery Channel et préparer son exposé sur la vie des girafes. Son père, comédien au chômage, n’en a pas les moyens ; quant à sa mère, elle n’est plus de ce monde. Alors, telle une Alice des temps modernes, elle fugue avec son ours en peluche et s’aventure dans un Portugal en crise, jusque dans le bureau du Premier ministre.
 
Ce conte initiatique, signé Tiago Rodrigues, aborde un sujet peu traité au théâtre : la violence de la crise financière telle qu’elle est vécue par les enfants. Un spectacle poétique et malicieux qui révèle, sans mélancolie, ce qui fonde l’existence : des tristesses et des joies mêlées, tout simplement.
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L'AVIS DE LA REDACTION : 7,5/10
 
Tristesse et joie dans la vie des girafes mélange les styles. Entre conte initiatique et réalité de l’existence, la pièce naviguent entre deux eaux (en référence à la rame).

Les enfants y trouveront leur bonheur. Girafe, déjà quel drôle de nom pour une petite fille, elle est quand même super jolie et intelligente même si elle parle un peu bizarrement. Mais la pauvre, elle a perdu sa maman, heureusement qu’elle a un super papa trop gentil et un ours trop drôle qui s’appelle Judy Garland et qui dit que des gros mots. Et quand elle part à l’aventure pour trouver de l’argent et payer Discovery Channel, elle va rencontrer plein de gens bizarres qui vont faire un peu peur mais aussi beaucoup rire, ouf à la fin elle retrouve son Papa, tout est bien qui finit bien.

Les parents seront plus sensibles à l’aspect dramatique de la pièce. La très belle relation entre un Papa et sa petite fille qui fait tout pour la rassurer alors qu’il a perdu sa femme et son boulot. Avec ce très beau moment quand pour faire plaisir à sa petite fille, le papa invente un dialogue avec la maman disparue. Malgré ses ça ira, ça ira, ça ira, qu’il répète sans cesse comme une mantra pour protéger sa fille des difficultés de la vie, il ne pourra pas l’empêcher de s’inquiéter et de partir pour trouver de l’argent pour payer Discovery Channel. Quand Girafe finira par comprendre, au bout de son périple, que sa maman ne reviendra pas elle peut enfin grandir et passer du monde insouciant de l’enfance à celui des adultes. Un monde empreint de tristesse et de bonheur qui fonde notre existence.

Thomas Quillardet nous offre une mise en scène rythmée, bien construite et intelligente, avec un choix évident pour le conte au travers d’un voyage initiatique plein de poésie et de malice. On regrettera que ce choix affadisse un peu l’ironie de Tiago Rodrigues sur les politiques d’austérités et leurs dégâts sociaux et économiques mais le texte riche et empreint de références reste jubilatoire.

On aime aussi cette scénographie qui rappelle les cabanes d’enfants réalisées avec des draps en guise de maison. Maloue Fourdinier qui joue la petite fille, arrive à créer le parfait décalage entre ce corps trop grand pour une enfant et ce cerveau trop plein de questions pour une petite fille. Last but not least, l’ours Judy Garland déprimé et grossier mais pas vulgaire, joué à merveille par Christophe Garcia, qui fera rire les petits comme les grands.

Ah dernière chose, la prochaine fois que vous verrez votre banquier, dites-lui que les Maldives n’existent pas, il comprendra .....

François Millet
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7,5/10
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27 févr. 2024
7,5/10
2
Tristesse et joie dans la vie des girafes mélange les styles. Entre conte initiatique et réalité de l’existence, la pièce naviguent entre deux eaux (en référence à la rame).

Les enfants y trouveront leur bonheur. Girafe, déjà quel drôle de nom pour une petite fille, elle est quand même super jolie et intelligente même si elle parle un peu bizarrement. Mais la pauvre, elle a perdu sa maman, heureusement qu’elle a un super papa trop gentil et un ours trop drôle qui s’appelle Judy Garland et qui dit que des gros mots. Et quand elle part à l’aventure pour trouver de l’argent et payer Discovery Channel, elle va rencontrer plein de gens bizarres qui vont faire un peu peur mais aussi beaucoup rire, ouf à la fin elle retrouve son Papa, tout est bien qui finit bien.

Les parents seront plus sensibles à l’aspect dramatique de la pièce. La très belle relation entre un Papa et sa petite fille qui fait tout pour la rassurer alors qu’il a perdu sa femme et son boulot. Avec ce très beau moment quand pour faire plaisir à sa petite fille, le papa invente un dialogue avec la maman disparue. Malgré ses ça ira, ça ira, ça ira, qu’il répète sans cesse comme une mantra pour protéger sa fille des difficultés de la vie, il ne pourra pas l’empêcher de s’inquiéter et de partir pour trouver de l’argent pour payer Discovery Channel. Quand Girafe finira par comprendre, au bout de son périple, que sa maman ne reviendra pas elle peut enfin grandir et passer du monde insouciant de l’enfance à celui des adultes. Un monde empreint de tristesse et de bonheur qui fonde notre existence.

Thomas Quillardet nous offre une mise en scène rythmée, bien construite et intelligente, avec un choix évident pour le conte au travers d’un voyage initiatique plein de poésie et de malice. On regrettera que ce choix affadisse un peu l’ironie de Tiago Rodrigues sur les politiques d’austérités et leurs dégâts sociaux et économiques mais le texte riche et empreint de références reste jubilatoire.

On aime aussi cette scénographie qui rappelle les cabanes d’enfants réalisées avec des draps en guise de maison. Maloue Fourdinier qui joue la petite fille, arrive à créer le parfait décalage entre ce corps trop grand pour une enfant et ce cerveau trop plein de questions pour une petite fille. Last but not least, l’ours Judy Garland déprimé et grossier mais pas vulgaire, joué à merveille par Christophe Garcia, qui fera rire les petits comme les grands.

Ah dernière chose, la prochaine fois que vous verrez votre banquier, dites-lui que les Maldives n’existent pas, il comprendra.
26 févr. 2024
7,5/10
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Notre âme d'enfant !

Un conte tendre et cruel qui parvient à nous ramener, aux moments les plus réussis, à certains souvenirs de notre propre enfance.
Et à cette façon si particulière dont nous appréhendions le monde.

Neuf ans, c'est peu et beaucoup à la fois. On comprend certaines choses, d'autres nous échappent complètement.
Et puis il y a cet entre-deux, ce regard que les mômes portent sur les évènements sans en saisir toute la portée, mais un peu quand même .... La façon dont ils traduisent les mots, les mensonges auxquels ils ne croient pas.

C'est cet entre-deux qui intéresse Tiago Rodrigues.

Durant cette fugue, Girafe et Judy Garland, les héros de cette fable - formidablement interprétés par Malou Fourdrinier et Christophe Garcia - sont sincères et émouvants dans leur quête de réponses.
Et touchent du doigt le monde de l'enfance avec une vraie sensibilité.

Du côté des adultes, Marc Berman et Blaise Pettebone endossent tous les autres rôles.
Père impuissant, panthère, banquier, Tchekhov .....certains plus réussis que d'autres.

Si certains passages peuvent paraître un peu "clichés", les rires et exclamations des enfants témoignent que les mots de l'auteur et la mise en scène ludique et inventive de Thomas Quillardet font mouche.

Et ça c'est eux ressentant de la joie d'être dans la salle .....
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor