- Théâtre contemporain
- Théâtre du Rond-Point
- Paris 8ème
Sombre Rivière

- Théâtre du Rond-Point
- 2bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
- 75008 Paris
- Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
Depuis ses premiers textes, Lazare questionne le présent, son présent, notre présent qu’il ne sépare jamais de ce qui fut son histoire, notre histoire. Il ne cesse d’interroger le passé pour mieux comprendre aujourd’hui, faisant parler vivants et morts, nous entraînant dans le monde trouble des secrets qui finissent par se révéler.
Son écriture sait rendre poétique la langue orale de ceux qui ne maîtrisent pas la langue « savante », de ceux qui vivent dans les marges d’une société cabossée. Avec Sombre Rivière, titre d’un standard de blues, c’est dans la musique et le chant que nous entraînent Lazare et ses compagnons de route pour dire tout à la fois la violence trop actuelle du monde et la force des songes.
Se souvenant de Rainer Werner Fassbinder interviewant sa mère dans son film L’Allemagne en automne, Lazare écrit Sombre Rivière s’inspirant de deux conversations téléphoniques, une avec sa mère, l’autre avec un ami dramaturge pour parler de cette violence qui nous enserre et nous rend peureux et sans défense. Ces deux textes, où l’on n’entend que la parole d’un des correspondants et où l’on devine dans les silences celle de l’interlocuteur, permettent à Lazare de poursuivre son chemin sur la voie d’un théâtre où « la musique est une respiration de l’écriture ».
Un théâtre fort, exceptionnel, profondément personnel « fait d’improvisations et de rythmes qui alterne scènes parlées-chantées et musique », le théâtre d’un artiste pour qui écrire est encore plus nécessaire depuis les attentats de novembre 2015 à Paris.
J'ai plus l'impression d'assister à une séance d'analyse qu'à une pièce de théâtre, même si les acteurs sont bons. Le « moi, je, personnellement » nous épuisent.
Fatiguées, nous suivons le mouvement et quittons la salle.
C'est la naissance d'un grand d'auteur de théâtre. Les mots sont beaux, poétique. La forme est nouvelle. Le fond est tout simplement à voir, absolument.
On se demande comment le Rond Point peut jouer cela dans sa grande salle pour les fêtes de Noël !!
Et comment le TNS à financé ce truc d'un vide intersidéral...
Méchamment j'avoue, je pourrais facilement dire « Sombre M**rde » !
Je plains les acteurs (pas si mauvais, eux) qui vont finir par jouer devant une salle vide...
Des comédiens et musiciens héroïques... mention spéciale pour Anne Baudoux. Une joie dans la souffrance, le blues, quelque chose qui fait qu’on veut danser encore. Un possible de réconciliation. Le questionnement des complexités jamais ouvertes. J’adore Lazare qui poursuit un travail singulier depuis 15 ans, qui traite avec onirisme et force des déchirures de notre histoire.
Hâte de voir son prochain spectacle qui parle du futur, je crois...
Alors oui, le tout est dynamique, ça chante, ça danse, ça parle de la société, les comédiens ont une belle énergie, comme on dit. Mais on a envie de dire : Vous pourriez baisser le son ? Ou au moins, moduler, varier. Tout se joue au même volume, ça crie, ça éructe. Le problème, c’est qu’on n’est pas chez Macaigne. C’est quoi l’intérêt ?
Ce qui pourrait énerver également, et je ne vais pas parler de l’égocentrisme de l’auteur et metteur en scène qui fait jouer à trois acteurs ses alter-egos (« oui, je m’inspire de Fernando Pessoa… »), c’est ce goût de la plainte : les directeurs de théâtre n’y comprennent rien, les programmateurs ne font aucun effort : « Mec, regarde où tu joues (nouveau théâtre de Montreuil), où tu as joué (théâtre des Abbesses, festival d’Avignon), t’es artiste associé à Strasbourg, c’est moi qui ne comprends pas ». Enfin j’ai regretté de ne pas avoir vu la relation avec la mère un peu plus développée, cela aurait pu faire gagner le spectacle en délicatesse. Quant à Claude Régy, j’ai dû faire une micro-sieste, je n’en ai pas entendu parler, malgré la promesse dans la note d’intention. Dommage.
Ps : Apparemment, dans le nouveau résumé, ce n'est plus Claude Régy mais un ami dramaturge... Soit.