- Théâtre contemporain
- Théâtre de la Tempête
- Paris 12ème
Même si le monde meurt

- Théâtre de la Tempête
- Route du Champ-de-Manœuvre
- 75012 Paris
- Château de vincennes (l.1)
Les scientifiques sont formels. La fin du monde est annoncée. Ce sera le 17 août à 17 h 58. Plus que quelques heures, le compte à rebours est enclenché. Dans la panique que cette nouvelle provoque, tout s’emballe pour les héros de cette dystopie. « Je dois savoir tous les goûts de la vie » dit l’un des personnages. Au milieu du chaos, une femme attend un enfant qui ne naîtra pas… Que faire de toutes ses pulsions quand on est pressé de vivre, même une existence imparfaite ? À chacun sa manière d’appréhender la catastrophe. Chaque action devenant à la fois urgente et déjà inutile. Sous la plume expressionniste de Laurent Gaudé, cette apocalypse des temps modernes est construite comme un thriller haletant, vibrant de toutes nos passions les plus morbides comme les plus ardentes. Sur scène, Laëtitia Guédon embarque la jeune troupe de l’AtelierCité de Toulouse dans une symphonie de corps qui fait résonner ces multiples voix dans toute leur poésie incantatoire. Dans le sillage de Penthésilé.e.s, une cérémonie païenne se prépare, traversée par le vertige et la liberté. Et nous, que ferions-nous s’il ne nous restait plus que quelques heures à vivre ?
La fin du monde va arriver. Les scientifiques sont formels et donnent la date et l’heure. Que fera-t-on avant ? La femme enceinte va-t-elle donner la vie ou pas ? C’est donner la vie pour mourir. Certains font la fête toute la journée en attendant la fin du monde, d’autres se cachent, d’autres aiment, une personne tuera parce qu’elle ne sera pas condamnée… C’est dans ce chaos que chacun vit ses derniers instants. Et puis, la fin du monde ne vient pas mais le monde s’inverse. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce qu’on reprend une vie normale ? Peu à peu, les personnes qui ont attendu la fin du monde reprennent une vie sans vraiment savoir ce qu’elle doit devenir et ce qu’elle sera.
Le texte de Laurent Gaudé est intense dans ce moment de science-fiction. Il essaie de trouver l’essence même de la vie pour chacun. J’ai aimé ce texte d’une intensité forte. Cela renvoie chacun à ses priorités de vie, au-delà du quotidien, de la vie normale, quand tout change. J’ai curieusement fait beaucoup de liens avec la situation de pandémie que nous avons connu, même si l’évènement n’est pas le même.
La mise en scène est selon moi trop « sage ». Avant la fin du monde, certains dansent, j’aurais voulu une discothèque sur scène. Certains boivent, faisons une grande fête arrosée sur scène. C’est évoqué mais pas présent sur scène. J’aurais vu un chaos parce que c’est la fin du monde. J’ai regretté ce point. La mise en scène en gestes lents et figés est esthétique mais cela n’a pas été suffisante pour moi. C’est le bémol que j’ai eu.
L’interprétation est bonne même si j’ai vu des différences dans le groupe. Cependant, la troupe est intéressante.
J’ai aimé le texte mais j’ai trouvé la proposition trop sage pour une fin du monde.