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Le potentiel érotique de ma femme
On dit souvent qu'il existe des hommes à femmes, on peut considérer qu'Hector est un homme à... objets.
De badges de campagne électorale en thermomètres, en passant par les dictons croates, Hector collectionne tout, depuis toujours. Cette dépendance le rend malheureux et l'exclut de toute vie sociale, il prend alors une résolution majeure : arrêter les collections.
Jusqu'au jour où il rencontre Brigitte qui va provoquer chez lui une nouvelle passion tout à fait inattendue...
C'est la singularité du style, l'humour de David Foenkinos et le surréalisme des situations qui ont immédiatement fait écho à la propre fantaisie de Sophie Accard.
Le texte joue en permanence à la frontière du ridicule : il rend réels des personnages caricaturés à l'extrême, laisse croire à la normalité de situations incongrues ou encore s'amuse des clichés avec une ironie bienveillante.
Théâtre Princesse Grâce Monaco
Une comédie loufoque formidablement bien jouée. Avec un narrateur joyeux et rempli d'humour.
Hector est un homme à objet puisqu'il les collectionne. Il en est même dépendant. Il décide de tout arrêter. Et un jour il va rencontrer Brigitte. Ce qui va provoquer chez lui une autre passion ... comme qui dirait .. inattendue !!
Cette comédie est une farce, un peu "barrée" mais qui fait du bien, on rit beaucoup.
Décor bien 1950, avec tous les détails.
Enfant effacé, vivant dans l’ombre de son grand frère, Hector n’a, apparemment, rien pour passionner les foules, à part, peut-être, une tendance à la « collectionnite aiguë ». S’arrêter là serait une erreur cependant, car celui-ci va se révéler être un homme ... rempli de surprises. Cette pièce aussi !
Construction peu usuelle, la narration est ici au cœur de la pièce, omniprésente. Loin de casser le rythme, elle donne au contraire une dynamique prenante, relançant sans cesse le héros vers de nouvelles aventures. Comme un métronome, elle vient découper la pièce en une multitude de scènes de vie. Une bouffée d’oxygène bienvenue au milieu de cette foule de personnages se succédant sur scène. Parents, amis, collègues de travail … ils sont environ une vingtaine à se croiser. Une frénésie qui pourrait faire perdre la tête au spectateur, si le narrateur, véritable Monsieur Loyal, n’était pas là pour le guider.
Au rythme étonnant vient s’ajouter un humour poussé jusqu’à l’absurde. Décidément, Le potentiel érotique de ma femme cultive son originalité. Tant mieux. On se laisse facilement emmener par cette histoire, avançant à grandes enjambées de la jeunesse d’Hector à sa vie d’adulte. Le voyage est d’autant plus agréable que les comédiennes et comédiens se révèlent à mourir de rire dans leurs divers rôles.
Avec Le potentiel érotique de ma femme, même la plus simple anecdote devient une épopée formidable.
Pour créer le lien entre ces endroits nous avons un maître de cérémonie qui nous raconte l’histoire que nous voyons, subliment interprété par l’élégant Léonard Prain. C’est une touche de génie dans la mise en scène pour donner vie aux personnages du roman de David Foenkinos. Léonard Boissier interprète avec sérieux Hector et Sophie Accard joue avec innocence Brigitte. Les autres comédiens vont devoir faire preuve de précision car en un clin d’œil il se transforme. Anaïs Merienne joue à la fois la mère coincée qui ne fait que de la soupe en repas du dimanche et une joueuse de ping-pong qui adore palper les testicules de ces invités. Sans oublier d’autres personnages secondaires comme la concierge, la collègue de boulot, la collectionneuse anonyme… De même pour Jacques Dupont qui est à la fois le père qui porte la moustache en hommage à son grand-père terrassé par un régiment allemand et Marcel, le meilleur ami d’Hector, lui aussi collectionneur sans oublier le collègue de bureau ou un suédois. Et enfin, grand coup de chapeau à Benjamin Lhommas qui interprète de nombreux petits rôles tels celui du présentateur, du frère d’Hector, Ernest qui a toujours des phrases spirituelles à partager, le docteur, un collectionneur anonyme, le postier, le livreur. Mais surtout un rôle phare dans celui du beau-frère d’Hector, Gérard. Un homme simple d’esprit, un peu bagarreur sur qui toute sa famille compte. Une vraie tête de champion.
Les personnages sont plus loufoques et singuliers les uns des autres. Mais impossible de ne pas être touché par ces êtres humains si fragiles et attendrissants. On retrouve la force du texte de David Foenkinos. A travers des mots simples, il raconte des histoires légères d’apparence qui sont toujours pleines de fantaisie et de subtilité. Il faut toujours chercher à découvrir ce que l’on peut voir derrière les apparences. Ainsi on découvre des choses improbables qui vont alors changer des vies, voir même la vision du monde. Il ne faut jamais oublier la touche de douceur, de bienveillance et d’humour. Jamais on ne cesse de rire pendant 1h20. Nos zygomatiques en reste pas longtemps en repos.
Fils cadet d’un couple pour le moins original (un père qui ne jure que par sa moustache, une mère pour qui la soupe est « sa raison de vivre », un frère de 20 ans son aîné, adepte des phrases toutes faites… Hector collectionne tout (des badges, des dictions…).
Suite à une grosse dépression, Hector décide de mettre fin à cette addiction et par la force des choses, rencontre Brigitte, sa future femme.
Mais de cette rencontre, la rechute n’est peut-être pas bien loin…
Du livre dont est tirée cette pièce, nous retrouvons une famille loufoque, caricaturale, soulignée par la présence d’un narrateur aux commentaires à la fois ironiques et bienveillants.
Tout est décrit avec simplicité. Le ton moqueur mais sans méchanceté aucune, imprègne les textes et la mise en scène.
De ces relations parents-enfants, mari et femme, on sourit, on rit, surtout de ces personnages hauts en couleurs dont se dégage une tendre maladresse.
Merci à la Compagnie CPDJ (C’est-pas-du-jeu) pour son dynamisme, son énergie et la multiplicité des personnages interprétés avec justesse et beaucoup d’humour.