- Théâtre contemporain
- Théâtre des Mathurins
- Paris 8ème
Le Chat du Rabbin

- Xavier Loira
- Jacques Maeder
- Pascal Berney
- Rachel Gordy
- Théâtre des Mathurins
- 36, rue des Mathurins
- 75008 Paris
- Havre-Caumartin (l.3, l.7, l.8, l.9, RER A et E)
Le chat du Rabbin a mangé le perroquet de son maître, ce vil volatile qui lui cassait les oreilles de son verbiage incessant. Ainsi le chat se retrouve miraculeusement doué de la parole. Miracle ?
Le Rabbin se rend bientôt compte qu'il s'agit plutôt d'une malédiction tant ce chat est impertinent, malin et subversif.
Résolu de ne pas permettre à cet être dénué de tout sens religieux de dévoyer sa fille, le Rabbin finit par instruire le chat pour qu'il puisse passer sa Bar-Mitsva... et s'assagir.
Ce ne sera pas chose simple.
Avec un humour féroce et succulent, Joann Sfar prend la voix de ce chat et pose toutes les questions qu'un esprit sain et amusé peut se poser face à tous les dogmatismes.
On se prend l'envie d'avoir un esprit aussi transgressif que ce chat, et d'avoir autant de suite dans les idées.
Une fable philosophique et humoristique librement adaptée de la bande dessinée de Joann Sfar par Sarah Marcuse et Xénia Marcuse.
La critique de la rédaction : Le Chat du Rabbin est une fable sur la religion juive et la vie des juifs séfarades à Alger dans les années 1920, ce qui nous rappelle une actualité tourmentée presque un siècle plus tard...
Un rabbin, sa fille, son chat et quelques musiciens. Le décor est planté. Tout ce petit monde va nous faire vivre 1h20 de délice intellectuel. Le chat doté de parole veut faire sa bar-mitzvah et savoir tout de la religion de son maître. Xavier Loira fait une interprétation brillante du chat espiègle et curieux mettant à mal dogmes et croyances.
Mention particulière à Jacques Maeder, le maître rabbin, plein de sensibilité, inspirant l'intérêt et la sympathie du public.
Sans passer un moment inoubliable pour autant, nous avons apprécié cette réflexion quasi philosophique dans une ambiance orientale, portée par un groupe de talentueux musiciens.
Les grandes interrogations, les tourments, les espoirs s'entremêlent dans de grands traits d'humour.
Le chat est un empêcheur de tourner en rond. Face à son maître, comme un miroir, il met en évidence les contradictions et les absurdités dans lesquels les hommes se débattent.
Un grand moment philosophique donc. Dans lequel, les dialogues et la mise en scène ne laissent pas beaucoup de répit. Sauf qu'il faut quand même avoir un peu de culture du judaïsme et de certaines traditions séfarades pour saisir et apprécier l'ensemble des subtilités de la pièce et il y en a beaucoup.
Autre point fort : le décor qui a le mérite de laisser beaucoup de place à notre imaginaire , ce qui fait que personne, à mon avis, ne peut se sentir dépaysé.
Un sentiment renforcé par la musique.