- Théâtre contemporain
- Théâtre du Rond-Point
- Paris 8ème
La fin du monde est pour dimanche

- François Morel
- Théâtre du Rond-Point
- 2bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
- 75008 Paris
- Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
"Promettez-moi de ne pas rire : je rêve d'un spectacle existentiel. Autant dire que je deviens ambitieux avec l'âge. Justement, il y sera question de l'âge et du temps qui passe, de la recherche du bonheur et d'autres sujets aussi délicieux. Oui, je rêve d'un spectacle existentiel : promettez-moi de rire !"
François Morel
Ça va tomber par où ça penche." Le jour va se lever, le soleil avec. Un grand-père montre une aurore à son petit-fils, trésor insaisissable. "Profite, ça rend philosophe."
Les choses de la vie, vues par François Morel, réconcilient avec le moment présent. C’est l’inexorable fuite du temps qu’il attrape, épingle, observe avec le sourire en coin et l’œil mélancolique. Janine sirote son vin cuit, parle à une photographie de Sheila, et remercie son idole d’avoir été là, à chaque instant de sa vie. Un figurant, hallebardier de fond de décor, dit sa carrière sans gloire et son blues en alexandrins. Un envoyé spécial de France Bleu Judée, journaliste mécréant, couvre en direct un 24 décembre la naissance à Bethléem du divin enfant.
Chroniqueur pour France Inter, ancien acteur des Deschiens, le comédien et poète réunit des textes écrits pour la radio. Seul en scène, narrateur et personnages, il s’entoure d’images mouvantes, d’effets sonores et d’apparitions magiques. François Morel fait vivre une galerie de gens simples aux joies extraordinaires. Un amour fou pour une huître, un regard dans le métro, la voix d’Anna Karina… Tous voyagent entre des cadeaux tombés du ciel, les saveurs perdues au fil des épreuves de l’existence, des bonheurs sans nom et quelques éclats de rire. La vie est là et la philosophie si simple. Si le monde tient encore jusqu’à dimanche, profitons-en pour exister.
Cette pièce avait été nommée pour le Molière 2014 du Seul en Scène finalement gagné par Grégory Gadebois pour sa prestation dans Des Fleurs pour Algernon.
Le texte est assez bon, même si le style est trop souvent 'écrit' et manque de spontanéité, l'imagination de François Morel reste débordante et les idées foisonnantes.
Mais la mise en scène de Benjamin Guillard dessert la pièce : François Morel flotte sur une scène trop grande pour lui, qu'il tente d'occuper par des déplacements incessants, qui viennent polluer son jeu.
Résultat : on perd un peu le fil du spectacle, et on perd surtout la finesse d'interprétation de Morel, qui nécessite de pouvoir apprécier la subtilité de son jeu plus que la fébrilité de ses mouvements sur scène.