- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet
- Paris 9ème
La Danse du Diable

- Philippe Caubère
- Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet
- 7, rue Boudreau
- 75009 Paris
C’est un double retour : celui de Philippe Caubère à l’Athénée, où il avait rassemblé, en 1994 puis en 2000, plus de 45 000 spectateurs. C’est également un retour aux origines, avec ce premier épisode de la saga Caubère, la plus que culte Danse du diable, "histoire comique et fantastique" qu’il présentait ainsi en 1981 : "un spectacle joué par un seul acteur, qui en est l’auteur".
"Mais ce n’est pas un one-man-show, ni une série de sketches ; c’est une histoire ; comique parce que j’espérais qu’elle fasse rire, fantastique parce que je voudrais qu’elle fasse un peu rêver. Cette histoire, c’est celle d’un personnage, Ferdinand Faure, jeune homme qui, dans le secret de sa chambre, s’imagine la gloire… Je voulais que ce soit composé un peu comme une nouvelle, et néanmoins que ça reste une farce, j’allais dire, une blague. […] Peut-on, de nos jours, parler de soi-même, de ses craintes intimes, de ses espérances, et que ce soit gai ? Peut-être que je suis fou, ou prétentieux, ou les deux à la fois. Tant pis.”
Quelque trente ans plus tard, on y retrouvera intacts les rêves de la vieillesse et les regrets de la jeunesse, et le contraire, et réciproquement, et tout ce qui passe au fil de l’aiguille, et à celui, moins bien cousu, de la vie : de Gaulle et Johnny Ouliday, Claudine et madame Colomer, Sartre et les gonzes de l’Estaque… Et les pataugas, et les rouflaquettes, et le théâtre, putain d’Adèle, portés à bout de bras, de nerfs et de forces par un acteur qui, là où certains en feraient des caisses, n’en fait jamais trop mais en fait toujours plus.
De Johnny à Marseille, de Sartre à De Gaulle et de Madame Colomer à "Mounouchkine", c'est avant tout son désir de théâtre, et la nostalgie d'une enfance et d'une adolescence faites de fêlures et de rêves, d'aventures et d'anecdotes que Caubère nous narre avec un talent d'interprétation hors pair.
Immanquable : pendant plus de trois heures, seul sur scène, Caubère interprète une multitude de personnages, mène tambour battant, sans répis et avec une générosité saisissante, la parodie et la caricature, derrière laquelle il ne cache pas, ou à peine, une émouvante sensibilité : derrière le plein (de réussite, de rêve, d'amour...) il existe encore un manque, que rien ne peut combler...