- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Atelier
- Paris 18ème
King Kong Theorie

- Anne Azoulay
- Valérie de Dietrich
- Marie Denardaud
- Théâtre de l'Atelier
- 1, place Charles-Dullin
- 75018 Paris
- Anvers (l.2)
Le manifeste trash, féministe et libertaire.
Séquelles de la prostitution, confidences sur le traumatisme lié au viol et panorama du milieu du X et des pratiques du porno, le texte bouscule sans détour sur le thème de la sexualité des femmes et la définition originelle du féminin.
Souvent présenté comme « un manifeste pour un nouveau féminisme », King Kong Théorie, à sa manière très crue, brutale, esquisse à la fois un constat du féminin au présent et tente d'ouvrir le champ des possibles futurs.
Dans l'essai dont est tirée la pièce de théâtre, l'auteure Virginie Despentes alterne vécu et réflexion. Internée en hôpital psychiatrique à 15 ans, violée à 17 ans, ancienne prostituée, critique de films pornographiques et dépendante à la drogue, ce n'est pas madame tout-le-monde. Lesbienne, elle sort avec la philosophe Beatriz Preciado.
« Despentes s'est mise en situation de se faire haïr par les philosophes autant que par les psys, et par les dames patronnesses autant que par les chiennes de garde. Le bonheur, quoi... » Pierre Marcelle dans Libération.
La critique de la rédaction : Une pièce violente, troublante, dérangeante qui reste pourtant agréable à regarder. Cette vision de la société sombre, négative et cynique est bouleversante.
Vous serez convaincus par ce discours anarchiste, féministe ou détesterez complètement ces idées, cette façon de voir le monde. Peu importe, vous ne sortirez pas indemnes de King Kong Théorie.
Les propos de Virginie Despentes sont mis en scène d’une manière minimaliste, pesante. Nous assistons à plusieurs témoignages inspirés de la vie de l’auteure avec très peu de jeu, quelques accompagnements de guitare. Des notes d’humour viennent parfois détendre l’atmosphère mais tout est fait pour que le spectateur se sente mal à l’aise. On le filme, on lui demande de s’exprimer sur la masturbation féminine, on lui jette des balles de ping pong…
La critique de l’ordre social est intéressante. Les hommes en prennent pour leur grade, l’image de la femme n’est pas toujours flatteuse non plus. Le temps d’une soirée, vous ne les verrez plus comme vivant ensemble mais l’un contre l’autre.
Rapport au viol, porno, prostitution, féminité et féminisme, théorie du genre, le discours partisan et peu nuancé a le mérite de faire réfléchir sur ces sujets, nous demander quelle société nous voulons pour demain ?
Nous sortons du Théâtre de l'Atelier époustouflés par cette pièce qui nous a bousculée et nous donne envie d’en débattre en couple ou entre amis.
Un fil de réflexion sur le viol, la pornographie, la prostitution, la sexualité féminine porté par 3 femmes, deux jeunes et l'une plus âgée, ce qui était appréciable. Trois femmes différentes qui auraient pu n'être qu'une.
Certains passages terrifiques d'autres drolatiques avec, c'est peut être une pratique à la mode dans ce genre de pièce, une participation du public.
Un propos intéressant, même si l'on adhère pas forcément à toute la pensée de despentes, mais qui a le mérite d'ouvrir la discussion quand on quitte la salle !
Il y est question du viol, de la prostitution, du porno, de la masturbation, etc. Attention âmes sensibles s'abstenir!!! C'est cru, c'est un coup de gueule, c'est du Despentes.
J'ai trouvé l'adaptation très réussie. La mise en scène avec les 3 comédiennes rend le spectacle réjouissant. On ne s'ennuie pas, on rit même parfois mais surtout on se rend compte du monde misogyne dans lequel nous vivons.
Bravo à Virginie Despentes pour son manifeste, bravo aux comédiennes pour leur interprétation et bravo également pour l'affiche que j'aime beaucoup.
Mis à part le texte, la force de la pièce est l’interprétation, des trois comédiennes, chacune dans leur style, toutes incroyablement justes. On entend, on suit le texte.
La mise en scène est également impeccable. Aucune surenchère ni faute de goût, l’utilisation de la vidéo plutôt discrète et poétique (même si je tremblais de tout mon corps d’être l’homme filmé dans le public… ceux qui ont vu la pièce comprendront).
Dans la pièce, les comédiennes posent au public une question assez significative (que je ne reproduirai pas ici) et qui rend compte d’une certaine lenteur de l’évolution des moeurs et des comportements. Même si l’essai de Virginie Despentes a été écrit il y a une bonne dizaine d’années, ce qu’elle dénonce est toujours d’actualité, plus que jamais. Ce qui rend ses écrits, ce spectacle nécessaires.
De ce voyage avec ces femmes en apparence fortes mais profondément meurtries, on en ressort grandis. Au fond, ce n'est pas tant une pièce sur le féminisme mais davantage contre les abus de pouvoir, comme le dit l'une de ses comédiennes Marie Denarnaud.
A voir à tout prix.