- Comédie Contemporaine
- Théâtre Marigny
- Paris 8ème
Joyeuses Pâques
- Nicolas Briançon
- Alice Dufour
- Théâtre Marigny
- Carré Marigny
- 75008 Paris
- Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
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Alors que son épouse s’est absentée pour le week-end de Pâques, Stéphane (Nicolas Briançon) invite une jeune femme à prendre un dernier verre chez lui. Sophie (Gwendoline Hamon), sa femme, rentre plus tôt que prévu et les surprend ensemble à une heure tardive. Dans la précipitation de ne pas se faire démasquer, il lui annonce que la belle Julie (Alice Dufour) n’est autre que sa fille issue d’un précédent mariage dont il lui a caché l’existence. De là, de mensonges en inventions, avec la complicité de Julie, il brode un passé rocambolesque… au risque que la situation lui échappe complétement !
AVIS DE LA REDACTION 4,5/10
Lorsque ma voisine m'a proposé de l'accompagner au théâtre parce qu'elle avait deux invits, j'ai souri et ai pensé à un de mes meilleurs amis qui signe des chroniques hebdomadaires dans lesquelles il cite systématiquement sa voisine.
La mienne, elle adore le théâtre, moi je suis plutôt foot.
Elle m'a rassuré, me disant que c'était comme si on allait voir PSG City en demi finale de la Champion's. Pièce emblématique avec une grosse affiche dans un sublime théâtre. Elle a levé également tout quiproquo fixant la date au 15 février, lendemain de la St Valentin. Moi ça m'arrange le 14 il y avait PSG Bayern.
Nous voilà devant Marigny. Elle a dit vrai, l'écrin est superbe. On doit faire la queue pour retirer les places, il y a beaucoup de monde au guichet invits, je ne dis rien évidemment pour ne pas la vexer et lui laisser croire qu'elle est bien VIP. Je ne suis pas dépaysé par rapport au stade, on est reçu très froidement, on doit ouvrir nos sacs et il y a plein d'agents avec des oreillettes qui te placent. moi j'en étais resté aux ouvreuses. Je n'ai pas osé donner la pièce, de peur de commettre un impair. Je ne suis pas très à l'aise mais je vois bien que je ne suis pas le seul, tout ça n'est pas très chaleureux.
Le rideau s'ouvre sur un décor somptueux. Ma voisine ne s'est pas trompée c'est du lourd. Malheureusement, dès la première minute, on comprend que le match ne sera pas bon. Le rôle principal, du niveau de Messi ou Mbappé m'avait-elle glissé, n'est pas du tout à l'aise. Il fait des mimiques, bouge, essaie de donner du rythme, mais ça ne prend pas. Il n'évolue clairement pas à son poste. La faute à l'entraîneur (ah c'est lui aussi). Il aurait fallu un Ronaldhino, un dribbleur fou, fantasque, roublard.
Nicolas Briançon dont le talent et la réputation ne sont plus à faire ne porte pas le bon maillot.
Les autres rôles, justes pour certains, n'apportent rien. On dirait l'Equipe d'Espagne qui cherche à battre le record du monde de passes. Ça tourne en rond.
C'est ennuyeux, long, sans rythme et pire, il y a des répliques qui sont rances et pas Metoo du tout. Là c'est de la faute de l'auteur. Un grand pourtant, une icône jure ma voisine. Jean Poiret. Il est intouchable ! Et c'est bien dommage, car ça mériterait d'être modernisé. Pas du toût, tu n'a rien compris, elle essaye de m'expliquer qu'elle avait adoré le parti pris très au "Théâtre ce Soir".
Dans le métro, je demande à ma voisine si elle ne pense pas qu'il y a certaines légendes qu'il ne faut pas réveiller ? Elle ne répond rien, il y a trop de bruit, il y a un groupe de musique qui hurle Djobi Djoba. Ça nous arrange bien.
En me couchant, je me suis demandé ce que diraient les amoureux du ballon rond si on rejouait des matchs de Pelé ou de Cruyff avec d'autres à leurs places ? Le PSG a encore raté un match Européen, on espère tous qu'ils vont se rattraper au match retour. Faut juste prier pour que Galthier ne mette pas Mbappé défenseur central.
Carlos BEJARANO.
(Toute ressemblance avec le vrai Carlos BEJARANO qui adore le théâtre serait fortuite et pourrait donner lieu à des poursuites par les agents spéciaux du Marigny).
Voilà, joli décor, bel appartement. On a investi. Mais malheureusement, grosse déception. La pièce ne décolle pas. Ça démarre très lentement avec Stéphane si précautionneux qu’on finit par se demander si ce n’est pas Julie (la jeune fille) qui s’est imposée chez lui. Et patatra sans fracas, Madame arrive. Et là, la mayonnaise ne monte pas. On la sent presque indifférente et pas du tout dans l’ironie. Bon, là, on m’a perdue pour toute la pièce.
Que c’est long cette première partie où rien ne monte. Ça papote. Julie n’a aucune perversité quant à la situation. Sophie écoute mollement l’enfilade de mensonges…
Et puis, j’ai été achevée par l’arrivée de la servante. Un long moment frisant le ridicule nous est livré. Ce moment délirant, censé être drôle où on prend un fou rire tous les soirs à la même heure… Je ne comprends pas à quoi ça rime aujourd’hui. C’est tellement passé de mode tout cela. En fait, toute la pièce est marquée par le passé.
Bon la suite, ne relève pas cet ennui depuis le début. Je préfère ne pas juger le jeu des acteurs qui ne relève rien. Tout est daté et a mal vieilli avec la mise en scène. C'est vraiment mon sentiment global.
Une salle bien clairsemée malgré les nombreuses invitations (ce que tout le monde sait actuellement).
Seulement voilà ... le verre est à moitié plein ou à moitié vide c'est comme on veut !
Passé une première partie poussive où le public se fait bien silencieux ( un comble pour une comédie) on se rattrape dans une seconde partie où seuls deux personnages amènent enfin la folie espérée ( Dominique Frot et Claire Nadeau)...
Les autres acteurs sont bien trop sages...faute à un texte peut être déjà un peu daté et à une mise en scène qui aurait gagné en rythme...
On se distrait mais on aurait aimé être d'avantage emportés ! Dommage !
Il est évident que cette pièce sera perçue très différemment selon le public : nostalgiques de l'émission 'au théâtre ce soir' et de ses boulevards aux textes qui ont forcément vieillis contre ceux qui prônent qu'il faut adapter un texte et le jeu des comédiens à son époque.
Si on se place dans le contexte historique de la pièce, on est alors face à une histoire classique de boulevard avec ses quiproquos et ses mensonges qui s'accumulent de façon rocambolesque et la soirée ne manque pas de saveur car on rit franchement.
Tout d'abord, nous sommes dans le superbe théâtre Marigny, lieu historique des représentations de l'émission sus nommée. Ensuite, le rideau s'ouvre sur un décor magnifique avec des lumières modulables à l'envie. De suite nous sommes plongés dans l'ambiance de ce boulevard et nous allons suivre les tribulations de Stéphane qui a invité une jeune femme à boire un verre, persuadé que sa femme est partie en province... Evidemment, rien ne se passera comme prévu...
La mise en scène dynamique et pétillante de Nicolas Briançon qui incarne Stéphane ainsi que ses sept complices sur scène ( tous merveilleux) ne ménagent pas leur efforts pour garder un rythme effréné pour notre plus grand plaisir. Mention spéciale pour Dominique Frot qui n'a pas même pas besoin d'ouvrir la bouche pour nous faire sourire puis dès qu'elle répond à Stéphane ou son épouse, on pleure de rire. On sent que les comédiens prennent plaisir à jouer et cela compte beaucoup pour le spectateur.
Une soirée pour tous les amoureux de la comédie de boulevard
« Alors que son épouse s’est absentée pour le week-end de Pâques, Stéphane invite une jeune femme à prendre un dernier verre chez lui. Sophie, sa femme, rentre plus tôt que prévu et les surprend ensemble à une heure tardive. Dans la précipitation de ne pas se faire démasquer, il lui annonce que la belle Julie n’est autre que sa fille issue d’un précédent mariage dont il lui a caché l’existence. De là, de mensonges en inventions, avec la complicité de Julie, il brode un passé rocambolesque… au risque que la situation lui échappe complètement ! »
Briançon s’empare de cette pièce avec gourmandise et la porte aux rires du public dans une ambiance de mondanité un rien classieuse, avec la décontraction pince-sans-rire propre à l’auteur et aux souvenirs de l’acteur qu’il fut. Briançon s’inscrit dans la lignée des grands metteurs en scène et cinéastes qui s’y sont colletés avant lui. Mission réussie, gageure relevée et pari gagnant !
On rit donc, on fou-rit aussi (comment résister aux prestations quasi clownesques de Dominique Frot !), on sourit tout le temps et on prend pleine face ces élucubrations grinçantes qui égratignent la masculinité bienpensante d’une bourgeoisie insolente et gavée de prétentions qui confond vouloir et pouvoir jusqu’à se vautrer dans ses rodomontades devant une gente féminine qui ne s’en laisse pas conter.
Si le texte est truffé de mots d’auteurs, d’intrigues et de rebondissements a volo, il ne nous épargne pas une dénonciation sociale à la limite de la satire bien sentie sur la place laissée aux femmes dans la société fut-elle haute ou commune.
La mise en scène de Nicolas Briançon est comme toujours d’une savante facture et d’une incroyable évidence. Le dynamisme nécessaire à la folie ambiante des situations est bien là. Les propos et les actions se bousculent de mensonges en déconvenues, de prétextes en flagrants délits sur un rythme savoureusement soutenu qui maintient toutefois les suspensions nécessaires et les tableaux hilarants tâtant du burlesque.
L’esthétique d’ensemble est délicieuse et totalement adaptée à ce type de divertissement. Une beauté réaliste directe. Ici, pas de place à l’inutile ou à la suggestion. Tout est fait pour que le texte jaillisse et ravage sans détour. Du décor de Jean Hass assisté de Bastien Forestier aux costumes de Michel Dussarat assisté de Aimée Blanc en passant par les lumières de Jean-Pascal Pracht, la musique de Gérard Daguerre tout comme les maquillages et les coiffures de Michelle Bernet, rien n’est laissé au hasard pour restituer l’univers avec une justesse et un appoint soignés et efficaces.
La direction des jeux renforce la valeur de tous les personnages qui apportent tour à tour leur contribution aux nombreux rebondissements, et que Poiret a campé avec précision. L’interprétation est formidable. Les artistes au plateau semblent s’amuser autant que nous. Nicolas Briançon est épatant dans son innocence feinte sous des postures bravades et narquoises. Alice Dufour, délicieuse ; Gwendoline Hamon, pêchue et touchante ; Claire Nadeau, truculente ; Dominique Frot, hilarante. Et Muriel Combeau, Raphaël Dulery, Pascal Elso, impeccables.
Un spectacle digne des meilleurs moments du théâtre de boulevard. Un divertissement aux charmes fous des années 80, au gout sucré du rire élégant et gourmand. Un « classique » du boulevard à déguster avec délectation.