- Théâtre contemporain
- Théâtre Paris-Villette
- Paris 19ème
Des hommes en devenir

Mis en scène par Emmanuel Meirieu
Avec Jérôme Kircher
- Jérôme Kircher
- Xavier Gallais
- Stéphane Balmino
7,7/10
- Théâtre Paris-Villette
- 211, avenue Jean Jaurès
- 75019 Paris
- Porte de Pantin (l.5)
Itinéraire
Billets de 9,00 à 30,00 €
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets
Ils vivent parmi vous. Sans le savoir, vous les avez peut-être déjà croisés. Sur une aire d’autoroute, un parking de motel, au volant sur un périphérique la nuit.
L’espace d’un instant, vos regards et vos vies se sont croisés, vous avez peut-être échangé quelques mots anonymes. Vous ne vous rappelez ni leurs voix, ni leurs visages, mais vous les avez déjà rencontrés.
Ils vivent au milieu de nous. Ils s’appellent Tom, Dean, Max, Ray... Ils sont infirmier, vendeur, démarcheur, coursier... Aujourd’hui, ils vont interrompre le mouvement continu pour regarder leur vie en face.
Aujourd’hui, leurs destinées vont se croiser et leurs vies changer à jamais.
Toutes les critiques
J'y suis allée un peu par hasard en voyant le nom de Xavier Gallais et je n'ai pas été déçue.
Ces récits de la souffrance d'individus qui ressemblent à monsieur tout le monde, sont juste une série de coups de poing qu'on prend en plein coeur car les différents comédiens avec leurs gestes, leurs intonations de voix, leurs expressions de visages,... nous servent une prestation excellente qui fait mouche.
On les voit osciller entre la souffrance, la résignation et le refus. On perçoit leurs sentiments d'injustice et de culpabilité. Ce sont juste des êtres humains mis à nus devant les événements de la vie.
De plus, les histoires proposées peuvent être celles que l'on a vécu aussi et cela remue encore plus l'organisme.
Ces récits de la souffrance d'individus qui ressemblent à monsieur tout le monde, sont juste une série de coups de poing qu'on prend en plein coeur car les différents comédiens avec leurs gestes, leurs intonations de voix, leurs expressions de visages,... nous servent une prestation excellente qui fait mouche.
On les voit osciller entre la souffrance, la résignation et le refus. On perçoit leurs sentiments d'injustice et de culpabilité. Ce sont juste des êtres humains mis à nus devant les événements de la vie.
De plus, les histoires proposées peuvent être celles que l'on a vécu aussi et cela remue encore plus l'organisme.
Le talent de l’acteur, et qui d’après moi en fait sa supériorité sur l’écrivain, c’est de pouvoir émouvoir autrement qu’avec des mots. Là où l’écrivain a une tâche bien plus ardue que le comédien, c’est que sa seule arme est couchée sur le papier et ne peut pas bouger. Mal assemblés, les mots auront du mal à atteindre leur but. Mais le comédien a beaucoup plus de cartouches à sa disposition : il a le geste, l’expression, le regard. C’est, à mon avis, ce qui fait que ce spectacle a fonctionné pour moi : sans les acteurs, je n’aurais pas accroché à ce texte un peu trop américain à mon goût. Bruce Machart n’est pas un grand écrivain, en ce sens qu’il peine à décrire avec véracité l’expression de la douleur. Il est déjà délicat de mettre des mots, ces médias artificiels et trompeurs, sur un ressenti personnel ; cela l’est d’autant plus lorsque le sentiment en question n’a jamais été ressenti.
La chance de Bruce Machart est d’être tombé sur de grands acteurs. Qu’ils aient déjà vécu ou non l’émotion, ils l’incarnent avec brio, et la transmettent sans la moindre difficulté, en tout cas à moi qui suis pourtant habituellement plus sensible aux mots. Le corps devient maître. Ici, la douleur passe d’abord par les expressions du visage retransmises sur un grand écran, transparent, en devant de scène. Que c’est beau. Les visages sont admirablement filmés, avec des effets maîtrisés et qui accompagnent divinement les textes, floutant parfois les expressions ou provoquant un brusque arrêt sur image permettant de figer une expression sur l’écran. C’est pour cela aussi que je pardonne aisément à Emmanuel Meirieu d’avoir choisi ces textes : cette erreur – appelons cela ainsi même si le mot est fort – est humaine, et s’intègre donc parfaitement dans ce spectacle empreint d’humanité. Les personnages qui nous sont présentés sont de grands enfants ; ils semblent découvrir le monde des sentiments, de la peine et de l’espoir, avec les yeux naïfs d’une première fois.
J’étais venue sur le nom de Xavier Gallais, qui une nouvelle fois surprend par son incarnation puissante sans jamais effleurer le pathos, mais ceux qui l’entourent s’avèrent tout aussi brillants dans l’exercice. Stéphane Balmino, conducteur de bus coupable, est poignant dans son interprétation d’une chanson italienne, dont l’intensité est le fruit d’une oscillation constante entre force, brutalité, et désespoir. Jérôme Derre, père évoquant la mort de son fils aîné, est troublant dans sa confrontation entre le passé et le présent, et présente la sagesse de l’homme qui a su laisser partir des êtres aimés, trop atteint par sa culpabilité pour les retenir. Loïc Varraut étonne de son témoignage muet et possédé, en mari dévasté par la perte de sa femme. Jérôme Kircher, enfin, est sans doute celui qui présente le plus les aspects d’un enfant dans son affrontement face à la nouvelle d’un enfant mort-né. Il semble entrer en conflit intérieur avec lui-même pour repousser au mieux le sentiment de vide et d’injustice qui cherche à croître en lui, et qui finit par éclater.
La chance de Bruce Machart est d’être tombé sur de grands acteurs. Qu’ils aient déjà vécu ou non l’émotion, ils l’incarnent avec brio, et la transmettent sans la moindre difficulté, en tout cas à moi qui suis pourtant habituellement plus sensible aux mots. Le corps devient maître. Ici, la douleur passe d’abord par les expressions du visage retransmises sur un grand écran, transparent, en devant de scène. Que c’est beau. Les visages sont admirablement filmés, avec des effets maîtrisés et qui accompagnent divinement les textes, floutant parfois les expressions ou provoquant un brusque arrêt sur image permettant de figer une expression sur l’écran. C’est pour cela aussi que je pardonne aisément à Emmanuel Meirieu d’avoir choisi ces textes : cette erreur – appelons cela ainsi même si le mot est fort – est humaine, et s’intègre donc parfaitement dans ce spectacle empreint d’humanité. Les personnages qui nous sont présentés sont de grands enfants ; ils semblent découvrir le monde des sentiments, de la peine et de l’espoir, avec les yeux naïfs d’une première fois.
J’étais venue sur le nom de Xavier Gallais, qui une nouvelle fois surprend par son incarnation puissante sans jamais effleurer le pathos, mais ceux qui l’entourent s’avèrent tout aussi brillants dans l’exercice. Stéphane Balmino, conducteur de bus coupable, est poignant dans son interprétation d’une chanson italienne, dont l’intensité est le fruit d’une oscillation constante entre force, brutalité, et désespoir. Jérôme Derre, père évoquant la mort de son fils aîné, est troublant dans sa confrontation entre le passé et le présent, et présente la sagesse de l’homme qui a su laisser partir des êtres aimés, trop atteint par sa culpabilité pour les retenir. Loïc Varraut étonne de son témoignage muet et possédé, en mari dévasté par la perte de sa femme. Jérôme Kircher, enfin, est sans doute celui qui présente le plus les aspects d’un enfant dans son affrontement face à la nouvelle d’un enfant mort-né. Il semble entrer en conflit intérieur avec lui-même pour repousser au mieux le sentiment de vide et d’injustice qui cherche à croître en lui, et qui finit par éclater.
Dans le même genre
Les avis de la rédaction
Les pièces géniales
Les pièces décevantes