- One Man Show / Stand up
- Palais des Glaces
- Paris 10ème
Christophe Alévêque, ça ira mieux demain

- Christophe Alévêque
- Palais des Glaces
- 37, rue du Faubourg-du-Temple
- 75010 Paris
- République (l.3, l.5, l.8, l.9, l.11)
S’il ne nous reste plus que ça, alors rêvons !
Pour lui, le meilleur moyen de désamorcer les bombes, c’est de les faire sauter. Christophe Alévêque s’en est souvent pris à l’éducation et aux ados. Il s’en prend à la jeunesse. Concept vague. Il pointe la génération des grands flasques, des « tranquille, t’inquiète », ces résignés qui opposent une tiédeur béate aux vieux énervés dans son genre. Au passage, vieux Don Quichotte, il panique face au réveil des réactionnaires, à la folie meurtrière, aux inégalités, aux répétitions de l’Histoire. La normalité n’a rien de normal, il imagine une autre réalité. Dans un délire d’optimisme, il en est sûr, les forces de l’esprit l’emporteront. Et puis il doute. Et s’il s’adaptait plutôt à la réalité pour réussir pleinement, égoïstement ? Humoriste, clown dérisoire ou missionnaire ? De temps en temps, pour se calmer, il se met au piano. Et les gens rient, ça va mieux.
Habitué de la grande scène du Rond-Point, Christophe Alévêque a été Super Rebelle !... enfin ce qu’il en reste en 2009. Il chantait les aberrations d’une société ultralibérale dans Les Monstrueuses Actualités en 2011. Il transformait plus tard le Rond-Point en QG des présidentielles avec son candidat Super Rebelle. La saison dernière, il revenait brûler le plateau d’une liberté de ton où tout est possible avec Christophe Alévêque dit tout. Cette fois, il veut encore se moquer, secouer ce qui l’effare et s’attaquer aux restes du monde en décortiquant l’actu. Il déchiquette la société dans une revue de presse actualisée chaque soir, le tout sans gilet pare-balles.
Pierre Notte
Telle pourrait être, j’imagine, la question que pourrait poser un passant à celui qui sort du spectacle de Christophe Alévêque. Pour ma part, je serais tenté de lui répondre : oui, peut-être, mais après tout n’est-il pas préférable d’en rire ? Voilà, le sujet étant posé, vous avez une heure quinze …
Je m’égare. Pas tant que cela finalement, car une heure quinze, c’est le temps nécessaire à l’humoriste pour dresser un état de la France. L’actualité est passée au crible, décortiquée, analysée. Rien ne lui échappe : de l’information en petits caractères aux propos (parfois absurdes) qui fleurissent dans nos journaux. Tout le monde en prend pour son grade. C’est impertinent, irrévérencieux, mais tellement drôle. Cela vous fait pousser des « oooh » (vous savez ce « oh » de bonne conscience prononcé alors que vous êtes en train de vous bidonner) mais provoque aussi la réflexion.
Et c’est tout l’intérêt de ce spectacle, car avec Christophe Alévêque, derrière l’humour pointe la critique. Celle qui fait mouche, celle qui n’hésite pas à nous placer devant les incohérences (pour rester poli) de notre société. Une posture plutôt rare sur la scène actuelle. Dans un monde où l’uniformité et le politiquement correct règnent, Christophe Alévêque détonne. Il se permet tout, il ose tout, mais avec talent.
Un divertissement intelligent à voir absolument !
N’hésitez pas à revenir souvent M. Alévêque, votre coup de pied dans cette fourmilière qu’est notre monde fait un bien … fou.
Sa première partie, plus jouée est cependant moins convaincante. Un Super Rebelle comme lui n'a pas besoin de se moquer si facilement de la jeunesse... Il devrait laisser cela aux réac' de tout poil qu'il honnit !
Clown triste et surprenant musicien, il dénonce, Alévèque et il rêve. Dernière ses coups de gueule, c'est la justice qu'il implore et la vie avant tout.
Ça ira mieux demain, on espère.
En attendant, rions !
Christophe Alévêque a raison, ça ira mieux demain
ou pas…
Mais en attendant pour récupérer le sourire, il faut aller voir son spectacle car la pièce est prolongée donc pas d’excuse.
Le show est en deux parties.
La première partie est scénarisée et souffre un peu de lenteur, elle fait moins rire comparée à la seconde partie où l’humoriste se déchaine sur l’actualité et là on est gâté : tout le monde en prend pour son grade : la gauche, la droite, les extrêmes, la déchéance de nationalité, les migrants, les primaires… et pas nécessairement sous l’angle attendu ou le plus facile ce qui provoque encore plus de rire.
L’animal possède en prime un joli brin de voix et nous gratifie de quelques morceaux choisis au piano.
A voir en ces temps de morosité.