- Théâtre contemporain
- Théâtre des Mathurins
- Paris 8ème
Bash

- Benoît Soles
- Sarah Biasini
- Théâtre des Mathurins
- 36, rue des Mathurins
- 75008 Paris
- Havre-Caumartin (l.3, l.7, l.8, l.9, RER A et E)
"Je ne veux pas que tu me pardonnes, seulement que tu me comprennes..."
Les uns après les autres, trois personnages s'installent face à nous et se livrent. Ces mormons américains nous racontent leur passé douloureux de criminels impunis, sans détour et sans culpabilité.
Une femme programme une vengeance implacable contre l'homme qu'elle a passionnément aimé.
Un cadre moyen commet l'irréparable afin de préserver son travail et sa vie matérielle.
Un jeune, sa fiancée et leurs amis font la fête à New-York et cèdent à leurs pulsions, au nom du Bien et du Mal.
Bash signifie à la fois fête et... coup de poing !
Cette pièce, acclamée dans le monde entier, s'inscrit dans la lignée de David Mamet ou du cinéma de Gus Van Sant.
L'avis de la rédaction : Trois personnages ouverts, sympathiques et abordables se dévoilent.
Nous découvrons peu à peu que sous leurs apparences d’êtres lambda, ordinaires se cachent des meurtriers sans scrupule. Ils portent en fait un lourd fardeau, ont commis des actes impulsifs monstrueux et se retrouvent maintenant à un point de non-retour.
Leurs récits nous prouvent que comme nous, les criminels raisonnent, expriment des sentiments, s’émeuvent. Ce texte très bien écrit arrive à nous faire aimer puis détester les personnages. Nous nous surprenons à essayer de deviner la suite de leurs témoignages, à avoir envie de leur demander d’arrêter de tourner autour du pot tellement le suspense devient insoutenable.
Cette pièce glauque, cruelle et sordide nous fait réfléchir sur nos destins, très fragiles, qui peuvent basculer en un soupir.
Tout en nuances, les acteurs sont excellents. On arrive à imaginer personne d’autre à leur place tellement leurs rôles leur vont bien. Ils rient aux éclats, semblent complètement détachés de la lourdeur de leur histoire.
Un seul bémol, la quasi-absence de mise en scène, gênante à notre goût. Cela nous empêche de rentrer immédiatement dans l’histoire. Au fond, nous aimons quand les acteurs se déplacent, les artifices, le superflu, les jeux de lumières. C’est dommage de nous en priver.
Mais nous ne pouvons que vous recommander cette pièce sombre et sublime à la fois ! Vous en sortirez bouleversés.
On ne voit pas le temps passer, emporté par ces histoires noires.
Le jeu d'acteur y est très bon.
Je regrette que les deux premiers monologues soient sur un thème relativement proche.
Il n'en demeure pas moins que c'est une très bonne pièce à voir.
Il nous donne à constater la banalité du mal, ces bourreaux de tous les jours, collègues, amis qui sans culpabilité commettent l’irréparable.
On sort de la dialectique, pour se faire « Basher » par des monologues exposant un monde sans repère où l’horreur n’est que la conséquence d’un destin irréversible que l’on subit.
Un théâtre différent qui ne laisse pas indifférent.
Les protagonistes sont touchants de vérité et de cruauté...
Je ne mets que 7/10 parce que j'ai mis du temps à rentrer dans l'histoire. Avoir qu'un seul acteur sur scène quand on s'attend à une pièce avec plusieurs comédiens, il faut se mettre dans le bain !
Ce "coup de poing" est un coup de maître. On voudrait qu'on nous raconte encore de ces histoires sordides jusqu'à plus soif. On est ému, on est touché, on est choqué, on est outré... Qu'est ce qu'on peut éprouver devant ce jeu d'acteurs parfait !
Je suis assez partisane, des mises en scène épurées. "Qu'importe le flacon... Pourvu qu'on ai l'ivresse."
Et effectivement on est plus que grisé...