- En tournée
- En tournée dans toute la France
30/40 Livingstone

- Sergi López
- Jorge Picó
- En tournée dans toute la France
Sergi López, bonimenteur obsédé par les animaux exotiques, campe un explorateur rêvant de mettre la main sur une créature légendaire.
Mêlant considérations tennistiques de haute volée et humour anthropologique, 30/40, Livingstone est la chronique azimutée d'un voyage à la découverte de soi.
Sergi Lopez est un comédien espagnol de 49 ans. C’était le premier acteur non français à recevoir un César du meilleur acteur pour son rôle troublant dans Harry, un ami qui vous veut du bien (2001).
En France, au théâtre, il avait également joué un one man show (Non Solum, 2007).
La critique de la rédaction : 5/10. Une pièce trop bavarde, trop excitée.
Sergi Lopez met beaucoup d’énergie pour défendre un texte que nous avons trouvé fade, sans réel intérêt intellectuel. Le propos vire souvent à l’absurde, notamment lorsque notre héros rencontre un cerf qui joue au tennis.
Nous avons trouvé l’humour un peu lourd, clownesque -mais dans le mauvais sens du terme-. Sergi Lopez montre son ventre, malaxe sa graisse pour faire rire les spectateurs.
Hélas, l’histoire n’avance pas, chaque phrase est répétée, comme pour remplir le vide. Nous ne comprenons ni d’où nous venons, ni où nous allons.
Dommage, nous aimons les univers absurdes et les pièces un peu barrées.
Une pelouse verte pour tout décor avec sur le plateau un fauteuil omniprésent posé sur le côté, le fauteuil du père !
Au début, le personnage de Sergi López parle à son père. Il lui annonce qu’il s’en va... pour chercher.
C'est sans doute la clé de sol de cette partition.
Se succéderont ensuite toutes sortes de singeries, de considérations et de situations grotesques ou cocasses mettant à mal l’autorité en général et l’image du père en particulier, son autorité paternelle comme son statut social (il est juge le papa !). En toile de fond, un terrain de tennis !...
Surpris au début puis captivé dès qu’on se laisse porter au fil de l’eau troublante de ce spectacle qui n’est pas sans rappeler les fabliaux du moyen-âge où la satire morale prédomine.
Sergi López et Jorge Picó en trouvères, jouent, crient, dansent et miment. L’un palabre sans arrêt et l’autre agit en silence. Ils sont entre enfants ou entre fous, on ne sait pas. Ils semblent s’échanger des peurs, des confidences et des envies.
Les décalages joués ou suggérés dans les propos, les situations, les gestes et les sentiments, nous sont servis par deux comédiens « jusqu’au-boutistes ».
C’est inattendu et superbe.
Sergi LOPEZ déborde d'énergie dans ce presque seul en scène. Un fils qui confronte son père plus concerné par une finale de tennis que par les désirs d'émancipation de sa progéniture. Et un homme-cerf qui joue les trouble-fête, sorti de l'inconscient délirant du jeune homme (enfin pas si jeune que cela non plus).
Si le texte manque parfois de cohérence il faut accepter le lachez-prise pour se laisser porter par l'absurde des situations et le délire de cette homme qui cherche, qui se cherche, et qui, tel Livingstone, se perd dans une jungle, celle de son inconscient.
Un spectacle qui ne vous livre pas toutes les réponses sur un tapis vert mais qui se laisse savourer par son humour et par l'extraordinaire énergie de ses ceux comédiens.
À l’image de l’entrée en scène décalée du cerf et de son chasseur sous forme d’une course-poursuite absurde, ce spectacle baroque se construit comme le jeu du chat et de la souris, entre excitation de la prise et lassitude du gain.
Dans cette jungle contaminée par le réalisme magique latino-américain, Sergi López et Jorge Picó forment un tandem de choc qui ne manque pas de toucher les cordes zygomatiques d’un public hilare. Le premier n’hésite pas à verser dans l’autodérision, se moquant d’un bidon bien visible : il faut le voir se démener comme un diable, taquin et séducteur. Son petit accent irrésistible ne gâche rien à l’affaire et il délivre une énergie proprement démentielle. Le second se démarque par sa pantomime ultra expressive, créature mythique aussi farouche que charmeuse.
Sur un gazon vert synthétique, cette projection fantasmagorique incestueuse nécessite de lâcher prise : malgré une écriture parfois poussive (surtout au début), 30/40 Livingstone apporte une bouffée d’air frais et tropical bienvenue.
On espère revoir Sergi Lopez aussi fort dans une autre pièce rapidement mais avec un texte qui pourra sublimer son talent.
Passe un homme cerf léger et énigmatique... Me voilà intriguée et curieuse de voir ce sujet métaphysique de la quête traitée sous cet angle burlesque.
Le dialogue où il explique à son père, rivé à un match de tennis à la tv, qu'il veut sortir du cadre est un morceau d'anthologie, mais, après, nada. Le jeu ne se renouvelle pas, ni les idées. Pour rester dans le contexte, c'est comme regarder des joueurs de fond de court au tennis, on s'ennuie ferme, on attend une accélération, une montée au filet, en vain...
Cependant félicitation à Sergi pour sa forme physique, pas pour ses formes ;-) !