Critiques pour l'événement Père ou fils
27 déc. 2019
6/10
18
Sympathique pièce comique mais beaucoup de clichés. On rigole bien mais j’ai vu bien mieux comme pièce drôle cette année. Elle sera malheureusement vite oubliée.
12 nov. 2019
7,5/10
6
Bertrand rend visite à son fils pour son anniversaire, bien entendu ce n’est pas la bonne date, ni le bon cadeau… les vannes fusent, les insultes, mais surtout le cultissime “si tu étais à ma place” ! Ils ne vont pas être déçus l’un et l’autre, en effet, un matin Alexandre se réveille et stupeur, il est “son père” ! Bertrand furax revient voir son fils, mais il est dans la peau d’Alexandre, oui je sais il faut suivre !

Bref, un vilain sort les a mis dans la peau de l’autre, un échange qui va virer au cauchemar. Que vont-ils faire ? coacher le fils-père pour répondre aux questions de la journaliste, quant au père-fils il doit repousser les avances de sa propre mère, qui a trop fumé et rattrapper la fiancée qui ne comprend plus rien à la situation !

C’est sans compter sur l’ami “chelou”, camé et revendeur de fausses toiles, sans compter non plus sur l’explosive maman d’Alexandre séparée de son mari et surtout pas en bons termes. Pourtant vivre dans la peau de l’autre va peut être s’avérer positif.

Une bonne comédie, sur les rapports père-fils-mère-copine, quiproquos, malentendus. David Roussel et Arthur Jugnot - qui s’y connait en magie et passe-passe -, signent une mise en scène drôle, dynamique, c’est très bien fait. Catherine Hosmalin est la mère déjantée, imposante et nature ! Flavie Péan apporte la fraîcheur dans cet imbroglio, Laurence Porteil est la séduisante et dynamique journaliste, quant à Julien Personnaz on ne peut s’empêcher de rire, malgré l’air menaçant qu’il tente d’avoir ! Patrick Braoudé et Arthur Jugnot forment le duo parfait et complémentaire.
11 oct. 2019
6,5/10
8
« Père ou fils » de Clément Michel au théâtre de La Renaissance dans une mise en scène de David Roussel et Arthur Jugnot est une sorte de variation sur le thème de l’enfer c’est les autres…un enfer qui devient très vite un cauchemar.

Dans ce théâtre où Georges Feydeau fut secrétaire général et connu son premier grand succès avec « Tailleur pour dames » en 1886, Clément Michel nous présente son sixième opus avec sa nouvelle comédie de boulevard bien construite à la sauce d’un rire grinçant, aux répliques surprenantes, où l’émotion côtoie le rire.

Un auteur heureux qui voit ses pièces remporter des triomphes dans les théâtres du monde entier : son premier succès au nom prédestiné fut « Le carton » en 2001.
Il m’avait séduit aussi avec « Une semaine pas plus » emporté par le pouvoir comique de Sébastien Castro qui triomphe actuellement dans sa première comédie « J’ai envie de toi » au théâtre Fontaine (déjà co-mis en scène par Arthur Jugnot et David Roussel), aujourd’hui c’est le duo Braoudé – Jugnot qui gagne les suffrages du public.

Bertrand et Alexandre Delorme, père et fils, vont le temps d’un week-end se retrouver dans la peau l’un de l’autre. Si ce procédé est connu au cinéma, c’est une première au théâtre et c’est réussi.
Un père en pleine campagne des législatives, hâbleur dans l’âme, qui a toujours fait passer « la politique » avant sa famille, ce qui d’ailleurs l’a détruite, pensant renouer des liens plus que distendus, vient lui souhaiter son anniversaire dans son appartement, lieu unique de l’intrigue, accompagné d’une bonne bouteille. Cela suffira-t-il ?
Son fils quant à lui, qui vit de ses peintures en tant que copiste (pour rester raisonnable), est un grand timide qui a du mal à exprimer ses sentiments, notamment avec sa petite amie, à qui il n’ose pas lui dire tout simplement « Je t’aime ».
Ce fameux week-end devrait normalement lui donner tout le courage nécessaire pour arriver à ses fins, pourquoi pas lors d’une virée en amoureux ?

Seulement voilà, un grain de sable vient enrayer la machine et par un temps orageux où les insultes pleuvent comme à Gravelotte (pensez donc, un père qui n’est même pas capable de se rappeler la date exacte de la naissance de son fils), nos deux compères changent de corps sans changer de personnalité et c’est là que cela se complique.
Des quiproquos en pagaille vont émailler les situations surréalistes que nous a concoctées Clément Michel pour raconter l’Histoire de deux personnes qui ne savent pas communiquer, pas dire elles aussi « Je t’aime ».

L’idée de ce changement de corps est très bonne, un sujet original, mais pourquoi venir la gâcher avec un texte non châtié à outrance qui finit par perdre de sa saveur.
Je ne comprends pas qu’aujourd’hui, pour faire jeune, pour faire rire, il faille débiter toutes ces grossièretés qui n’apportent rien à l’intrigue. De plus, en complément, les nombreux chapelets de « putain » ne font qu’alourdir les situations et glacent plutôt que de faire rire.
Un langage d’ado pré pubère dans la bouche d’un fils qui a la trentaine bien sonnée sonne faux, idem pour le père dans la peau du « jeune ».

L’enchaînement des situations se suffit à lui-même pour nous faire rire. L’arrivée de la journaliste, qui d’ailleurs se demande dans quel monde elle est tombée, jouée tout en finesse par Laurence Porteil, permet un rebondissement de l’action comme d’ailleurs celle de la mère, un brin hystérique, qui comme c’est parti, finira la saison avec des bleus en pagaille sur les cuisses, jouée tout en force par Catherine Hosmalin.
En complément, la petite amie est un joli fil de liaison du duo père-fils, jouée en retenue par Flavie Péan.
Et qui dit copiste, dit client, c’est Julien Personnaz qui joue tout en couleurs cet entremetteur dirons-nous.
Notre duo Patrick Braoudé – Arthur Jugnot forme un duo de choc réaliste. Tour à tour dans le conflit et l’émotion, ils donnent à leurs personnages ce semblant de complicité, de tendresse et démontrent que la communication est la base essentielle d’une saine relation : une jolie performance.

Dans un décor d’un artiste en herbe bien dessiné par Juliette Azzopardi, la mise en scène de David Roussel et Arthur Jugnot souffle joyeusement le rythme indispensable au bon fonctionnement de ce tourbillon de transformations de ces corps endiablés à l’imagination débordante.