Critiques pour l'événement Noire
18 juin 2019
6/10
10
Une très jolie scénographie avec des diffusions d'images d'archive accompagne cette "conférence". Car en effet c'est plus un discours qu'une réelle pièce de théâtre que nous découvrons ici.

L'auteure avait d’abord refusé de se prêter à cet exercice trop éloigné de son propre métier et puis sur l'insistance du metteur en scène elle a finalement accepté.

Le résultat est intéressant, le texte est très beau mais l'ensemble est un peu lisse et là où clairement on aurait dû être ému, rien ne nous touche réellement.

On en sort avec l'envie de lire le livre, ce qui est déjà pas mal...

Je suis totalement en phase avec ton papier !

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Jeudi 20 juin 2019
13 juin 2019
6/10
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"Sweet home Alabama", chantait le groupe de rock sudiste Lynyrd Skynyrd...
Si sweet que ça, l'Alabama des années 50 ?
Sweet, oui, sans doute, si vous étiez un blanc ! Et à cette seule condition.

Dans « Noire », le troisième volume de la collection « Nos héroïnes », chez Grasset, Tania de Montaigne nous racontait en 2014 l'histoire de Claudette Colvin, « celle qui aurait pu être Rosa Parks ». Une héroïne méconnue.

Miss Colvin, celle qui en pleine période de ségrégation raciale, osa refuser, à l'âge de 15 ans, de laisser sa place à une blanche, à l'arrière d'un autobus de Montgommery. Les places réservées aux whites étaient toutes occupées.

Claudette Colvin, sera emprisonnée puis jugée, et sera la première prévenue noire aux USA à plaider non-coupable.

Stéphane Foenkinos a adapté le livre. Des 164 pages, il a réduit l'ouvrage à 20.
Et a proposé à Tania de Montagne de monter ça sur scène.

Elle a refusé !

« Ca m'a paru incongru et inenvisageable », nous dit-elle dans le dossier de presse.

Il a insisté, lui faisant lire l'adaptation. « […] j'ai continué à refuser de porter ce projet sur scène », continue-t-elle !

Il a encore insisté, lui disant qu'elle jouerait son propre personnage, celui de Tania, lisant « dans le cadre d'une mise en scène avec des projections ».
Elle a fini par accepter.

Nous assistons donc à une conférence pédagogique de une heure, avec des projections video, des images d'archives, des diapositives, des extraits sonores, des extraits de chansons, des extraits de films.

L'écrivaine, en robe noire, chaussures assorties, soquettes à pois rouges, est amplifiée, se tenant souvent derrière un pupitre, allant de jardin à cour, de cour à jardin, devant ou derrière cinq écrans translucides de projection, étant éclairée par différents moyens, (en contre, de face, en découpe, en latéral rasant, en douche, en ombre chinoise...), venant s'asseoir dans le public en s'aidant d'une lampe torche.

Hier soir, j'ai applaudi une conférence pédagogique. Un destin de femme confrontée au racisme, à la ségrégation.

Un destin raconté par une écrivaine.

Il faut absolument lire ce livre, « Noire ».

On est bien d'accord que c'est tout sauf du théâtre.....

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Jeudi 13 juin 2019