Critiques pour l'événement Macbeth (Julien Kosellek)
The witch is back ! Girl powaaaaaaa !
Grâce à Julien Kosellek et ses cinq comédiennes, j'ai assisté hier à l'une des plus passionnantes version du chef d'œuvre du grand William qu'il m'ait été donné de voir ! Et je vous assure que j'en ai vu quelques unes !
Voilà, c'est dit ! D'emblée !
Et oui, vous avez bien lu. Cinq comédiennes.
Cinq jeunes femmes, d'origines différentes.
Le parti-pris de cette distribution inhabituelle est forcément de questionner l'univers masculin et patriarcal du théâtre élisabéthain,
Cinq filles qui d'emblée se posent en chœur féminin, face à nous, solidement ancrées sur la scène apparemment vide de l'Etoile du Nord, alors qu'au dessus d'elles, sont suspendus non seulement l'épée, mais également les attributs du pouvoir, les évocations de la Mort et les autres armes d'un terrible et impitoyable Damoclès.
Le décor est planté. L'inéluctable destin du Thane.
Le régicide. La peur, la paranoïa, la folie qui s'en suit.
Le chœur entonne une remarquable pièce vocale polyphonique.
Bientôt, nous reconnaissons une version très décalée du Stonesque « Sympathy for the Devil ».
Là encore, pas besoin d'un dessin.
Julien Kosselek a demandé énormément à son quintet.
Durant un peu plus de deux heures, toutes vont déployer une phénoménale énergie.
Elles vont tout faire.
Chaque comédienne interprétera plusieurs rôles.
A d'autres moments, un seul et même rôle sera joué par plusieurs actrices.
Elles seront les personnages, elle diront les didascalies, elles seront narratrices, elles seront traductrices...
Elles joueront de la musique. (Fort bien, d'ailleurs ! )
Elles s'occuperont des changement de décors, elles devront se changer sans habilleuses, elles souilleront le plateau...
Tout, vous dis-je !
Des moments burlesques irrésistibles vont alterner avec des scènes de grande tension.
Le rire va côtoyer en permanence la gravité, nous allons être totalement captivés par cette succession de différents angles dramaturgiques.
Ce parti-pris fonctionne remarquablement.
Les cinq filles possèdent toutes une sacrée vis comica, une formidable force comique.
Qu'est-ce qu'elles m'ont fait rire !
Les scènes des sorcières sont hilarantes.
Et puis, nous allons vivre une incroyable scène se déroulant dans le noir total, où l'on entend des tas de sons, d'exclamations, de bruits, (les amateurs de cris d'animaux se régalent ! ), avant que des lampes torches ne viennent perturber l'obscurité et les spectateurs.
C'est d'un drôle !
Les ruptures, les mimiques, les petites improvisations, les adresses au public, certains monologues, dont un « à la caïra marseillaise » sont autant de jubilatoires instants.
Mais les cinq nous glacent, également.
Je peux vous assurer que lors du meurtre de la famille Macduff, par exemple, la salle n'en mène pas large.
La palette de jeu de Mesdemoiselles Clauzel, Fuentes Uno, Kozlova, Mourousi et Spivakova est décidément très très large.
Il y a dans cette mise en scène quelque chose de viscéral, qui s'adresse non seulement au cerveau des spectateurs, mais à tout leur corps, à tout leur être.
Nous ne sommes pas ici dans un Shakespeare intellectualisé, pédant, sans imagination, avec une distribution-gadget, (suivez mon très récent regard du côté du Vieux-Colombier...), mais au contraire dans un ensemble judicieux de parti-pris dramaturgiques et scénographiques qui vous attrapent, vous bousculent, vous font réagir, vous embarquent dans un tourbillon.
Tout ceci est intelligent, malin, intense et très abouti.
En sortant du théâtre, impossible pour moi de ne pas penser que c'est forcément de cette manière-là que Shakespeare envisageait la mise en scène de ses pièces.
Et puis ce sentiment merveilleux de pouvoir se dire : « Voilà ! Le théâtre, c'est exactement ça ! »
Grâce à Julien Kosellek et ses cinq comédiennes, j'ai assisté hier à l'une des plus passionnantes version du chef d'œuvre du grand William qu'il m'ait été donné de voir ! Et je vous assure que j'en ai vu quelques unes !
Voilà, c'est dit ! D'emblée !
Et oui, vous avez bien lu. Cinq comédiennes.
Cinq jeunes femmes, d'origines différentes.
Le parti-pris de cette distribution inhabituelle est forcément de questionner l'univers masculin et patriarcal du théâtre élisabéthain,
Cinq filles qui d'emblée se posent en chœur féminin, face à nous, solidement ancrées sur la scène apparemment vide de l'Etoile du Nord, alors qu'au dessus d'elles, sont suspendus non seulement l'épée, mais également les attributs du pouvoir, les évocations de la Mort et les autres armes d'un terrible et impitoyable Damoclès.
Le décor est planté. L'inéluctable destin du Thane.
Le régicide. La peur, la paranoïa, la folie qui s'en suit.
Le chœur entonne une remarquable pièce vocale polyphonique.
Bientôt, nous reconnaissons une version très décalée du Stonesque « Sympathy for the Devil ».
Là encore, pas besoin d'un dessin.
Julien Kosselek a demandé énormément à son quintet.
Durant un peu plus de deux heures, toutes vont déployer une phénoménale énergie.
Elles vont tout faire.
Chaque comédienne interprétera plusieurs rôles.
A d'autres moments, un seul et même rôle sera joué par plusieurs actrices.
Elles seront les personnages, elle diront les didascalies, elles seront narratrices, elles seront traductrices...
Elles joueront de la musique. (Fort bien, d'ailleurs ! )
Elles s'occuperont des changement de décors, elles devront se changer sans habilleuses, elles souilleront le plateau...
Tout, vous dis-je !
Des moments burlesques irrésistibles vont alterner avec des scènes de grande tension.
Le rire va côtoyer en permanence la gravité, nous allons être totalement captivés par cette succession de différents angles dramaturgiques.
Ce parti-pris fonctionne remarquablement.
Les cinq filles possèdent toutes une sacrée vis comica, une formidable force comique.
Qu'est-ce qu'elles m'ont fait rire !
Les scènes des sorcières sont hilarantes.
Et puis, nous allons vivre une incroyable scène se déroulant dans le noir total, où l'on entend des tas de sons, d'exclamations, de bruits, (les amateurs de cris d'animaux se régalent ! ), avant que des lampes torches ne viennent perturber l'obscurité et les spectateurs.
C'est d'un drôle !
Les ruptures, les mimiques, les petites improvisations, les adresses au public, certains monologues, dont un « à la caïra marseillaise » sont autant de jubilatoires instants.
Mais les cinq nous glacent, également.
Je peux vous assurer que lors du meurtre de la famille Macduff, par exemple, la salle n'en mène pas large.
La palette de jeu de Mesdemoiselles Clauzel, Fuentes Uno, Kozlova, Mourousi et Spivakova est décidément très très large.
Il y a dans cette mise en scène quelque chose de viscéral, qui s'adresse non seulement au cerveau des spectateurs, mais à tout leur corps, à tout leur être.
Nous ne sommes pas ici dans un Shakespeare intellectualisé, pédant, sans imagination, avec une distribution-gadget, (suivez mon très récent regard du côté du Vieux-Colombier...), mais au contraire dans un ensemble judicieux de parti-pris dramaturgiques et scénographiques qui vous attrapent, vous bousculent, vous font réagir, vous embarquent dans un tourbillon.
Tout ceci est intelligent, malin, intense et très abouti.
En sortant du théâtre, impossible pour moi de ne pas penser que c'est forcément de cette manière-là que Shakespeare envisageait la mise en scène de ses pièces.
Et puis ce sentiment merveilleux de pouvoir se dire : « Voilà ! Le théâtre, c'est exactement ça ! »
Dans le même genre