Critiques pour l'événement Macbeth
Le couple semble crédible tout comme le jeu des dix autres comédiens. Mais où est la fougue ? la passion ? Où est ce bruit et la fureur promises par l’auteur ? Tout devrait être plein d’émotions, de trouble, de colère, de tension. Il y a de quoi quand même.
Un dictateur arrive et tue des gens à tour de bras suite à des prédictions de sorcières. Certains veulent se rebeller et craignent pour leur vie et celles de leurs proches. Cependant, rien ne transparaît jamais, seul le sang rouge se voit. Et même ce sang dont j’attends des éclaboussures, des jets sur ce carrelage blanc reste juste cantonné aux comédiens et leurs vêtements.
La singularité vient de la mise en scène même, où l’on trouve d’un côté un grand espace blanc modulable carrelé de blanc qui n’est pas sans rappeler un abattoir ou une boucherie (ou un institut médico-légal ?). On va dire que cela tombe bien puisque des morts et du sang, il ne va pas en manquer. Et cela va radicalement trancher avec l’autre espace, une salle à manger tout en dorure, qui ne déparerait pas à Versailles. Je me demande pourquoi la peinture principale de la salle est si mal réalisée. Alors qu’on pourrait s’attendre à une œuvre parfaite aussi bien dans le rendu que les proportions. Bref, c’est là que les hauts de la société se réunissent, tout bien habillés et confortablement installés. D’un côté nous avons un espace où le sang peut couler et d’un autre côté, un espace où on laisse la place aux mots et à la stratégie. Légèrement surprenant cependant rien vraiment d’extraordinaire. En plus, les changements de décors créent de longues successions de coupure qui a défaut de dynamiser la pièce réveillent le spectateur.
Le choix de placer l’histoire dans notre société se montre à travers les costumes très modernes. Cette guerre d’Ecosse n’est-elle pas intemporelle ? « Le sang appelle le sang », comme le dit Macbeth. Les arcanes du pouvoir restent inchangées. D’ailleurs, le choix du treillis n’en est-il pas représentatif ? Les mannequins soldats morts sont crédibles. Mais que dire de cette fameuse forêt qui doit avancer et sera le signe de la chute du roi ? On ne l’a voit pas. On voit juste une rangée de sapin figée, immobile. Toutefois, on comprend l’idée et où le metteur en scène veut nous emmener. D’ailleurs, on ne se perd jamais dans l’histoire et sur le chemin qui nous est montré pour y aller.
Un spectacle qui laisse un goût d’inachevé et d’inabouti. C'est dommage car j'avais apprécié la mise en scène de Britanicus de Stéphane Braunschweig. Il existe vraiment peut-être une malédiction sur cette pièce.
Un dictateur arrive et tue des gens à tour de bras suite à des prédictions de sorcières. Certains veulent se rebeller et craignent pour leur vie et celles de leurs proches. Cependant, rien ne transparaît jamais, seul le sang rouge se voit. Et même ce sang dont j’attends des éclaboussures, des jets sur ce carrelage blanc reste juste cantonné aux comédiens et leurs vêtements.
La singularité vient de la mise en scène même, où l’on trouve d’un côté un grand espace blanc modulable carrelé de blanc qui n’est pas sans rappeler un abattoir ou une boucherie (ou un institut médico-légal ?). On va dire que cela tombe bien puisque des morts et du sang, il ne va pas en manquer. Et cela va radicalement trancher avec l’autre espace, une salle à manger tout en dorure, qui ne déparerait pas à Versailles. Je me demande pourquoi la peinture principale de la salle est si mal réalisée. Alors qu’on pourrait s’attendre à une œuvre parfaite aussi bien dans le rendu que les proportions. Bref, c’est là que les hauts de la société se réunissent, tout bien habillés et confortablement installés. D’un côté nous avons un espace où le sang peut couler et d’un autre côté, un espace où on laisse la place aux mots et à la stratégie. Légèrement surprenant cependant rien vraiment d’extraordinaire. En plus, les changements de décors créent de longues successions de coupure qui a défaut de dynamiser la pièce réveillent le spectateur.
Le choix de placer l’histoire dans notre société se montre à travers les costumes très modernes. Cette guerre d’Ecosse n’est-elle pas intemporelle ? « Le sang appelle le sang », comme le dit Macbeth. Les arcanes du pouvoir restent inchangées. D’ailleurs, le choix du treillis n’en est-il pas représentatif ? Les mannequins soldats morts sont crédibles. Mais que dire de cette fameuse forêt qui doit avancer et sera le signe de la chute du roi ? On ne l’a voit pas. On voit juste une rangée de sapin figée, immobile. Toutefois, on comprend l’idée et où le metteur en scène veut nous emmener. D’ailleurs, on ne se perd jamais dans l’histoire et sur le chemin qui nous est montré pour y aller.
Un spectacle qui laisse un goût d’inachevé et d’inabouti. C'est dommage car j'avais apprécié la mise en scène de Britanicus de Stéphane Braunschweig. Il existe vraiment peut-être une malédiction sur cette pièce.
Au retour d'une bataille dans laquelle il s'est illustré,
Macbeth croise trois sorcières qui lui annoncent qu'il deviendra roi d'Ecosse.
Sa femme Lady Macbeth l'incite à accomplir la prédiction en assassinant le roi Duncan quand celui ci leur rend visite. C'est ensuite une succession de meurtres censés conforter cette course au pouvoir mais après l'ascension il y aura la chute.
Voila résumée en quelques mots la tragédie la plus courte de William Shakespeare.
Il ne se passe presque aucune année sans que la pièce soit montée, chaque metteur ou metteuse en scène nous en proposant sa vision. Pour 2018 c'est Stéphane Braunschweig nouveau directeur de l'Odéon
qui s'y est attelé.
Il est à la fois scénographe co-traducteur avec Daniel Loyza et metteur en scène.
Comme dans Britannicus à la comédie française il y a deux saison, SB a choisi de faire jouer Macbeth en costumes d'aujourd'hui et pourquoi pas.
Après, on peut se poser quelques questions sur sa direction d'acteurs, ils jouent tous le même texte, mais dans des tempos différents. On a l'impression qu'ils sont en roue libre, que chacun joue comme il le sent.
Adama Diop que je voyais pour la première fois est sûrement un excellent comédien, mais il n'est pas un Macbeth convaincant, Chloé Réjon en Lady M pas plus.
Le reste de la distribution fluctue entre bon et moins bon.
les comédiens sont écrasés dans l'immense décor en
carrelage blanc, et presque tous à un moment ou un autre sont barbouillés ou tachés de faux sang bien rouge.
Symbolique lourde pour nous faire comprendre le poids de la tragédie, et que la guerre chez Shakespeare ce n'est pas de la rigolade ?
Le Macbeth d'Ariane Mnouchkine par le théâtre du soleil à la cartoucherie c'était bien quand même !
Macbeth croise trois sorcières qui lui annoncent qu'il deviendra roi d'Ecosse.
Sa femme Lady Macbeth l'incite à accomplir la prédiction en assassinant le roi Duncan quand celui ci leur rend visite. C'est ensuite une succession de meurtres censés conforter cette course au pouvoir mais après l'ascension il y aura la chute.
Voila résumée en quelques mots la tragédie la plus courte de William Shakespeare.
Il ne se passe presque aucune année sans que la pièce soit montée, chaque metteur ou metteuse en scène nous en proposant sa vision. Pour 2018 c'est Stéphane Braunschweig nouveau directeur de l'Odéon
qui s'y est attelé.
Il est à la fois scénographe co-traducteur avec Daniel Loyza et metteur en scène.
Comme dans Britannicus à la comédie française il y a deux saison, SB a choisi de faire jouer Macbeth en costumes d'aujourd'hui et pourquoi pas.
Après, on peut se poser quelques questions sur sa direction d'acteurs, ils jouent tous le même texte, mais dans des tempos différents. On a l'impression qu'ils sont en roue libre, que chacun joue comme il le sent.
Adama Diop que je voyais pour la première fois est sûrement un excellent comédien, mais il n'est pas un Macbeth convaincant, Chloé Réjon en Lady M pas plus.
Le reste de la distribution fluctue entre bon et moins bon.
les comédiens sont écrasés dans l'immense décor en
carrelage blanc, et presque tous à un moment ou un autre sont barbouillés ou tachés de faux sang bien rouge.
Symbolique lourde pour nous faire comprendre le poids de la tragédie, et que la guerre chez Shakespeare ce n'est pas de la rigolade ?
Le Macbeth d'Ariane Mnouchkine par le théâtre du soleil à la cartoucherie c'était bien quand même !
Le 25/02, 15h, Paris
Stéphane Braunschweig décide de mettre en scène l’une des pièces les plus complexes de Shakespeare. Une pièce qui nous plonge dans l’esprit d’un meurtrier, ce que la mise en scène exprime très justement.
Le rideau s’ouvre sur les trois sorcières. Ce sont elles qui prendront Macbeth par surprise en lui prédisant tout d’abord qu’il sera duc de Cawdor, le précédent devant être jugé et exécuté pour haute trahison. Et, de fait, il le devient à peine la scène terminée. Elles lui disent ensuite qu’il sera roi, sans lui confier que pour ce faire il lui faudra tuer le roi régnant.
Elles trônent sur leurs seaux retournés et assistent à la scène qui se déroule derrière elles dans le palais royal, légèrement rehaussé comme s’il s’agissait d’une scène de théâtre. Les figures des sorcières ne semblent pas machiavéliques, ni venues d’une autre planète. Ce sont de jeunes femmes enceintes vêtues de vêtements en lambeau. Pour la deuxième série de prophéties, c’est leurs bébéx qui mettront en garde par la voix de leurs mères. Une lecture du rôle des sorcières très stimulante.
Le metteur en scène ne représente pas le couple, connu pour être l’un des plus diaboliques de l’histoire du théâtre, selon les stéréotypes habituels à leur sujet. Mais, en réalité, il s’agit de deux êtres humains qui s’aiment et qui, déboussolés par la prophétie des sorcières et par leurs désirs de grandeurs, deviennent fous et basculent dans le crime. Macbeth a déjà tué puisqu’il est soldat mais c’est bien son épouse qui le pousse au crime royal.
La scénographie, également de Braunschweig, mêle une scène réaliste, onirique, pour terminer sur le vide. En effet, au début le rideau nous laisse découvrir une scénographie blanche et imposante puis s’ouvre une deuxième forme de rideau qui déploie un salon royal (présidentiel ?) riche en ornements : une scène, puisque, rappelons-le, ce salon est surélevé, baroque. Certaines scènes comme celle du meurtre de la famille de Macduff ou encore de la forêt qui marche sont presque symbolistes ou du moins oniriques. Tout cela en passant par celle où Macbeth apprend la mort de sa femme. Il est seul, assis en tailleur sur son trône au milieu d’une étendue blanchâtre. Plus personne n’est là pour le soutenir, puisque sa « partner in crime » vient de se donner la mort. Le dépouillement scénique de cette scène vient contraster avec les autres et accentue la solitude, la prison dans laquelle Macbeth vient de sombrer.
Un spectacle qui nous plonge dans les méandres de l’âme humaine !
Stéphane Braunschweig décide de mettre en scène l’une des pièces les plus complexes de Shakespeare. Une pièce qui nous plonge dans l’esprit d’un meurtrier, ce que la mise en scène exprime très justement.
Le rideau s’ouvre sur les trois sorcières. Ce sont elles qui prendront Macbeth par surprise en lui prédisant tout d’abord qu’il sera duc de Cawdor, le précédent devant être jugé et exécuté pour haute trahison. Et, de fait, il le devient à peine la scène terminée. Elles lui disent ensuite qu’il sera roi, sans lui confier que pour ce faire il lui faudra tuer le roi régnant.
Elles trônent sur leurs seaux retournés et assistent à la scène qui se déroule derrière elles dans le palais royal, légèrement rehaussé comme s’il s’agissait d’une scène de théâtre. Les figures des sorcières ne semblent pas machiavéliques, ni venues d’une autre planète. Ce sont de jeunes femmes enceintes vêtues de vêtements en lambeau. Pour la deuxième série de prophéties, c’est leurs bébéx qui mettront en garde par la voix de leurs mères. Une lecture du rôle des sorcières très stimulante.
Le metteur en scène ne représente pas le couple, connu pour être l’un des plus diaboliques de l’histoire du théâtre, selon les stéréotypes habituels à leur sujet. Mais, en réalité, il s’agit de deux êtres humains qui s’aiment et qui, déboussolés par la prophétie des sorcières et par leurs désirs de grandeurs, deviennent fous et basculent dans le crime. Macbeth a déjà tué puisqu’il est soldat mais c’est bien son épouse qui le pousse au crime royal.
La scénographie, également de Braunschweig, mêle une scène réaliste, onirique, pour terminer sur le vide. En effet, au début le rideau nous laisse découvrir une scénographie blanche et imposante puis s’ouvre une deuxième forme de rideau qui déploie un salon royal (présidentiel ?) riche en ornements : une scène, puisque, rappelons-le, ce salon est surélevé, baroque. Certaines scènes comme celle du meurtre de la famille de Macduff ou encore de la forêt qui marche sont presque symbolistes ou du moins oniriques. Tout cela en passant par celle où Macbeth apprend la mort de sa femme. Il est seul, assis en tailleur sur son trône au milieu d’une étendue blanchâtre. Plus personne n’est là pour le soutenir, puisque sa « partner in crime » vient de se donner la mort. Le dépouillement scénique de cette scène vient contraster avec les autres et accentue la solitude, la prison dans laquelle Macbeth vient de sombrer.
Un spectacle qui nous plonge dans les méandres de l’âme humaine !
De vraies longueurs devant MACBETH, de Stéphane BRAUNSCHWEIG.
En bref, revenant victorieux de la guerre d'Ecosse, Macbeth rencontre 3 sorcières qui lui prédisent qu'il sera Comte puis Roi d'Ecosse. Dans la foulée, Macbeth est nommé Comte par le Roi, il décide alors de croire à la prédiction des sorcières et commet meurtres sur meurtres avec sa femme pour s'emparer du Trone.
Ce qui est intéressant :
- le couple de pouvoir que forment Lord & Lady Macbeth ; la réussite de Macbeth est un engagement à deux, c'est grâce à Lady Macbeth qu'il parvient au trône. C'est une vision très moderne de la politique ; qui aujourd'hui passe par une réussite de couple. D'ailleurs Macdeth dit à propos de sa femme "elle est le partenaire de ma grandeur"
- les sorcières qui prédisent un destin royal à Macbeth permettent à ce-dernier et sa femme de se déculpabiliser de tout crime, étant donné que c'est son destin, alors il n'a pas d'autres routes pour y parvenir. Or, peut-être que Macbeth est un être machiavélique qui a tout inventé tout seul
- le conseil de Lady Macbeth pour parvenir au trône sans éveiller les soupçons sur les meurtres qu'elle commet : garder une belle image, une belle allure, puis pleurer plus que tous les proches du Roi réunis lors de sa mort, pour tromper les gens. C'est toujours intéressant de voir que le contrôle de son image dupe son entourage
- l'engrenage des morts pour garder le pouvoir, Lady Macbeth est toujours insatisfaite, elle n'arrête pas de dire, meurtre après meurtre "rien n'est fait", c'est ce qui la pousse à tuer toujours plus
- la mise en scène contemporaine dans les costumes, c'est aussi sympa de voir une histoire des cuisines
Ce que j'ai regretté :
- le décalage de ton entre Macbeth et sa Lady, à plusieurs reprises, Macbeth est ironique, ou plus léger, alors qu'elle est sanguinaire ; c'est dommage le décalage de jeu ; leur couple marche moins
- l'absence de dialogue entre les personnages, en fait chacun fait des tirades mais ils ne dialoguent jamais, il y a peu de confrontations verbales, les tirades sont d'ailleurs un peu longue, le public était très distrait dimanche après-midi
Je vous souhaite une bonne pièce !
En bref, revenant victorieux de la guerre d'Ecosse, Macbeth rencontre 3 sorcières qui lui prédisent qu'il sera Comte puis Roi d'Ecosse. Dans la foulée, Macbeth est nommé Comte par le Roi, il décide alors de croire à la prédiction des sorcières et commet meurtres sur meurtres avec sa femme pour s'emparer du Trone.
Ce qui est intéressant :
- le couple de pouvoir que forment Lord & Lady Macbeth ; la réussite de Macbeth est un engagement à deux, c'est grâce à Lady Macbeth qu'il parvient au trône. C'est une vision très moderne de la politique ; qui aujourd'hui passe par une réussite de couple. D'ailleurs Macdeth dit à propos de sa femme "elle est le partenaire de ma grandeur"
- les sorcières qui prédisent un destin royal à Macbeth permettent à ce-dernier et sa femme de se déculpabiliser de tout crime, étant donné que c'est son destin, alors il n'a pas d'autres routes pour y parvenir. Or, peut-être que Macbeth est un être machiavélique qui a tout inventé tout seul
- le conseil de Lady Macbeth pour parvenir au trône sans éveiller les soupçons sur les meurtres qu'elle commet : garder une belle image, une belle allure, puis pleurer plus que tous les proches du Roi réunis lors de sa mort, pour tromper les gens. C'est toujours intéressant de voir que le contrôle de son image dupe son entourage
- l'engrenage des morts pour garder le pouvoir, Lady Macbeth est toujours insatisfaite, elle n'arrête pas de dire, meurtre après meurtre "rien n'est fait", c'est ce qui la pousse à tuer toujours plus
- la mise en scène contemporaine dans les costumes, c'est aussi sympa de voir une histoire des cuisines
Ce que j'ai regretté :
- le décalage de ton entre Macbeth et sa Lady, à plusieurs reprises, Macbeth est ironique, ou plus léger, alors qu'elle est sanguinaire ; c'est dommage le décalage de jeu ; leur couple marche moins
- l'absence de dialogue entre les personnages, en fait chacun fait des tirades mais ils ne dialoguent jamais, il y a peu de confrontations verbales, les tirades sont d'ailleurs un peu longue, le public était très distrait dimanche après-midi
Je vous souhaite une bonne pièce !
Dans mon Ecosse chérie, une tragédie s'est nouée autour du couple Macbeth... Shakespeare a produit une version de ce qu'il s'est passé et j'attendais avec beaucoup d'espoir de visualiser cette version, revue par Stéphane Braunschweig à l'Odéon.
Pour nous faire vivre l'ascension puis la chute du couple royal Macbeth, j'attendais un tourbillon de folie mais je n'ai eu qu'un petit souffle d'air qui fait tourner la tête certes mais sans rendre complètement dingue.
Les comédiens d'abord, il y a un écart sensible entre les superbes David Clavel, qui joue Banquo et Christophe Brault, qui incarne le roi Duncan et quelques autres personnages, ils sont éclatants de justesse et le couple meurtrier : lady Macbeth (Cloé Réjon) qui n'a pas l'aura maléfique attendue et Macbeth (Adama Diop) que je n'ai pas vu basculer dans la folie effrayante décrite par l'auteur. Pour moi j'aurai souhaité sentir son esprit se gangréner et le voir physiquement, le ressentir,... mais pas beaucoup de sensations de ce coté là.
La mise en scène démarrait bien !
J'ai aimé le début avec le positionnement des sorcières puis les jeux avec la lumière, il y avait une ambiance plaisante... je me suis crue sur la lande avec les sorcières même si les carreaux blancs de la boucherie étaient présents mais est arrivé le premier noir, long (suffisament pour que mon voisin consulte son portable, il devait déjà s'ennuyer)...puis le second qui m'a semblé encore plus long (là j'ai perdu mon voisin qui a sombré dans le sommeil). Arrive l'entracte, à la fin de celle ci, je me retrouve seule dans ma baignoire prévue pour 6, autant dire que j'avais de la place et je dis ça sans me faire mousser !
Je ne suis pas sure d'avoir compris les intentions de mise en scène, c'est dommage car le décor du chateau Macbeth, genre boucherie avec du carreau blanc du sol au plafond, avaitun petit coté piquant qui m'a bien plu et qui servait la folie ambiante.
Dernier point suprenant, l'ajout dans l'adaptation de commentaires sur le Brexit et la BCE... certes les comédiens sont en tenue contemporraine mais à quoi bon, ce n'est pas l'esprit de la pièce.
Bref, un Macbeth en demie teinte.
Pour nous faire vivre l'ascension puis la chute du couple royal Macbeth, j'attendais un tourbillon de folie mais je n'ai eu qu'un petit souffle d'air qui fait tourner la tête certes mais sans rendre complètement dingue.
Les comédiens d'abord, il y a un écart sensible entre les superbes David Clavel, qui joue Banquo et Christophe Brault, qui incarne le roi Duncan et quelques autres personnages, ils sont éclatants de justesse et le couple meurtrier : lady Macbeth (Cloé Réjon) qui n'a pas l'aura maléfique attendue et Macbeth (Adama Diop) que je n'ai pas vu basculer dans la folie effrayante décrite par l'auteur. Pour moi j'aurai souhaité sentir son esprit se gangréner et le voir physiquement, le ressentir,... mais pas beaucoup de sensations de ce coté là.
La mise en scène démarrait bien !
J'ai aimé le début avec le positionnement des sorcières puis les jeux avec la lumière, il y avait une ambiance plaisante... je me suis crue sur la lande avec les sorcières même si les carreaux blancs de la boucherie étaient présents mais est arrivé le premier noir, long (suffisament pour que mon voisin consulte son portable, il devait déjà s'ennuyer)...puis le second qui m'a semblé encore plus long (là j'ai perdu mon voisin qui a sombré dans le sommeil). Arrive l'entracte, à la fin de celle ci, je me retrouve seule dans ma baignoire prévue pour 6, autant dire que j'avais de la place et je dis ça sans me faire mousser !
Je ne suis pas sure d'avoir compris les intentions de mise en scène, c'est dommage car le décor du chateau Macbeth, genre boucherie avec du carreau blanc du sol au plafond, avaitun petit coté piquant qui m'a bien plu et qui servait la folie ambiante.
Dernier point suprenant, l'ajout dans l'adaptation de commentaires sur le Brexit et la BCE... certes les comédiens sont en tenue contemporraine mais à quoi bon, ce n'est pas l'esprit de la pièce.
Bref, un Macbeth en demie teinte.
Anatomie d'un crime!
Depuis toujours l'homme essaie de comprendre les mécanismes de la folie meutrière et des horreurs qu'elle entraîne.
Stéphane Braunschweig choisit de ne pas recourir à la caricature pour analyser cette escalade de la violence, et de nous montrer l'humanité des personnages derrière les monstres !
Il y a au départ un couple qui s'aime et qui rêve du pouvoir. Macbeth est soldat, il a déjà tué, mais c'est sa femme qui le pousse au régicide. Ainsi l'amour et le sang sont mêlés, ainsi tous les fantasmes sont libérés. Pourtant les peurs continuent de rôder, dont celle de la forêt, presque enfantine ... Est ce finalement pour fuir ses peurs que le Serial Killer continue son oeuvre de bourreau ?
Oui, Shakespeare nous dit que le bien et le mal sont relatifs, même chez les monstres, ce qui est toujours difficile à entendre !
Oui, Stéphane Braunschweig nous le restitue avec le talent qui est le sien, et celui de ses comédiens qui arrivent à rester jusqu'au bout sur ces "Bords de l'humanité" !
Depuis toujours l'homme essaie de comprendre les mécanismes de la folie meutrière et des horreurs qu'elle entraîne.
Stéphane Braunschweig choisit de ne pas recourir à la caricature pour analyser cette escalade de la violence, et de nous montrer l'humanité des personnages derrière les monstres !
Il y a au départ un couple qui s'aime et qui rêve du pouvoir. Macbeth est soldat, il a déjà tué, mais c'est sa femme qui le pousse au régicide. Ainsi l'amour et le sang sont mêlés, ainsi tous les fantasmes sont libérés. Pourtant les peurs continuent de rôder, dont celle de la forêt, presque enfantine ... Est ce finalement pour fuir ses peurs que le Serial Killer continue son oeuvre de bourreau ?
Oui, Shakespeare nous dit que le bien et le mal sont relatifs, même chez les monstres, ce qui est toujours difficile à entendre !
Oui, Stéphane Braunschweig nous le restitue avec le talent qui est le sien, et celui de ses comédiens qui arrivent à rester jusqu'au bout sur ces "Bords de l'humanité" !
Dis-moi qui et comment tu tues, et je te dirai qui tu es !
Les voici revenus, les époux régicides, le voici de retour ce couple infernal accédant au pouvoir par le biais du meurtre !
En Grande-Bretagne, on a coutume de dire que cette pièce ne réussit pas à son metteur en scène.
Stéphane Braunschweig a-t-il échappé à cette espèce de malédiction lancée assurément par trois sorcières enceintes dansant un infernal sabbat autour d'un chaudron ?
Hélas non !
Dans Macbeth, Shakespeare ne laisse planer aucun doute : « cette histoire est racontée par un idiot, une histoire faite de bruit et de fureur, une histoire qui ne signifie rien ».
Dans la version du patron de l'Odéon de la plus courte mais peut-être la plus sanglante et la plus violente des tragédies shakespeariennes, point de bruit, point de fureur.
Comme c'est dommage !
Ici, pas de rythme, tout est très convenu, mesuré.
A chaque fois que l'action s'emballe un peu, le soufflé retombe, notamment à cause de nombreux moments où la salle est plongée dans le noir (durant parfois plus d'une minute, au bout d'un moment j'ai chronométré...) pendant lesquels les décors sont plus ou moins changés.
Ce qui avait parfaitement réussi dans son racinien Britannicus, à la Comédie Française voici deux saisons, à savoir l'austérité, l'introspection et le caractère parfois glacial de la mise en scène, peine ici à convaincre, notamment en ce qui concerne le couple Macbeth.
La mode actuelle semble privilégier les approches « psychanalytiques » de l'oeuvre du grand William.
Pourquoi pas, me direz-vous.
On peut bien entendu « malmener » un grand auteur, à condition de respecter le sens de la pièce et de ne pas la vider de sa substantifique moëlle. (N'est-ce pas, Robert Carsen ? )
Ici en l'occurrence, j'ai trouvé la mise en scène de Stéphane Braunschweig trop sage, trop lisse, sans cette démesure, cette folie, propres à Shakespeare.
L'action est actualisée : nous sommes dans une période contemporaine, dans une immense cuisine. Les amateurs de carreaux de faïence blanche se régalent.
Oui, car chez les Macbeth, on reçoit dans la cuisine. Soit.
En fond de scène, parfois, un salon cossu, représentant les ors du pouvoir, avec un immense tableau se voulant d'inspiration maniériste et que j'ai trouvé d'une rare laideur. Bon... Les goûts et les couleurs...
Je n'ai pas perçu dans quelle direction voulait vraiment aller le metteur en scène. Quels sont les parti-pris ?
Tout ceci est assez confus.
Qui est-il ce Macbeth ? Qui est son épouse ? S'attache-t-on à eux, éprouve-t-on de l'empathie, de la répulsion à leur égard ?
Je n'ai jamais pu savoir. Je n'ai jamais pu me forger une opinion.
A un moment donné, Adama Diop-Macbeth est assis en tailleur sur un trône en or, en peignoir prune sur un treillis kaki.
Moi, j'ai immédiatement pensé à Bokassa, à Amine Dada... L'image est forte et tellement stéréotypée.
Allait-on assister à des luttes de pouvoir de tyrans africains ? Pourquoi pas, ça aurait pu être très intéressant.
Non, on ne continuera pas dans cette direction, on ne sait pas trop où l'on va...
Plus ennuyeux, encore : on rit souvent dans ce Macbeth-là, et je ne suis pas du tout certain que ceci ait été l'intention première de Shakespeare.
Un exemple parmi d'autres : le comédien du rôle-titre, qui fait assurément ce qu'on lui a demandé de faire, à la mort de Lady Macbeth s'écrie : « Elle aurait dû mourir plus tard ! ».
Et là, la moitié de la salle s'esclaffe, l'autre s'étonnant fort justement de ceci.
Au final, ces deux heures et quarante cinq minutes m'ont laissé très sceptique, et je n'étais pas le seul à en croire nombre de mes voisins...
Un dernier symbole : les comédiens ont énormément de mal à saluer tous ensemble.
Les applaudissements sont maigres, tout comme les rappels.
Les voici revenus, les époux régicides, le voici de retour ce couple infernal accédant au pouvoir par le biais du meurtre !
En Grande-Bretagne, on a coutume de dire que cette pièce ne réussit pas à son metteur en scène.
Stéphane Braunschweig a-t-il échappé à cette espèce de malédiction lancée assurément par trois sorcières enceintes dansant un infernal sabbat autour d'un chaudron ?
Hélas non !
Dans Macbeth, Shakespeare ne laisse planer aucun doute : « cette histoire est racontée par un idiot, une histoire faite de bruit et de fureur, une histoire qui ne signifie rien ».
Dans la version du patron de l'Odéon de la plus courte mais peut-être la plus sanglante et la plus violente des tragédies shakespeariennes, point de bruit, point de fureur.
Comme c'est dommage !
Ici, pas de rythme, tout est très convenu, mesuré.
A chaque fois que l'action s'emballe un peu, le soufflé retombe, notamment à cause de nombreux moments où la salle est plongée dans le noir (durant parfois plus d'une minute, au bout d'un moment j'ai chronométré...) pendant lesquels les décors sont plus ou moins changés.
Ce qui avait parfaitement réussi dans son racinien Britannicus, à la Comédie Française voici deux saisons, à savoir l'austérité, l'introspection et le caractère parfois glacial de la mise en scène, peine ici à convaincre, notamment en ce qui concerne le couple Macbeth.
La mode actuelle semble privilégier les approches « psychanalytiques » de l'oeuvre du grand William.
Pourquoi pas, me direz-vous.
On peut bien entendu « malmener » un grand auteur, à condition de respecter le sens de la pièce et de ne pas la vider de sa substantifique moëlle. (N'est-ce pas, Robert Carsen ? )
Ici en l'occurrence, j'ai trouvé la mise en scène de Stéphane Braunschweig trop sage, trop lisse, sans cette démesure, cette folie, propres à Shakespeare.
L'action est actualisée : nous sommes dans une période contemporaine, dans une immense cuisine. Les amateurs de carreaux de faïence blanche se régalent.
Oui, car chez les Macbeth, on reçoit dans la cuisine. Soit.
En fond de scène, parfois, un salon cossu, représentant les ors du pouvoir, avec un immense tableau se voulant d'inspiration maniériste et que j'ai trouvé d'une rare laideur. Bon... Les goûts et les couleurs...
Je n'ai pas perçu dans quelle direction voulait vraiment aller le metteur en scène. Quels sont les parti-pris ?
Tout ceci est assez confus.
Qui est-il ce Macbeth ? Qui est son épouse ? S'attache-t-on à eux, éprouve-t-on de l'empathie, de la répulsion à leur égard ?
Je n'ai jamais pu savoir. Je n'ai jamais pu me forger une opinion.
A un moment donné, Adama Diop-Macbeth est assis en tailleur sur un trône en or, en peignoir prune sur un treillis kaki.
Moi, j'ai immédiatement pensé à Bokassa, à Amine Dada... L'image est forte et tellement stéréotypée.
Allait-on assister à des luttes de pouvoir de tyrans africains ? Pourquoi pas, ça aurait pu être très intéressant.
Non, on ne continuera pas dans cette direction, on ne sait pas trop où l'on va...
Plus ennuyeux, encore : on rit souvent dans ce Macbeth-là, et je ne suis pas du tout certain que ceci ait été l'intention première de Shakespeare.
Un exemple parmi d'autres : le comédien du rôle-titre, qui fait assurément ce qu'on lui a demandé de faire, à la mort de Lady Macbeth s'écrie : « Elle aurait dû mourir plus tard ! ».
Et là, la moitié de la salle s'esclaffe, l'autre s'étonnant fort justement de ceci.
Au final, ces deux heures et quarante cinq minutes m'ont laissé très sceptique, et je n'étais pas le seul à en croire nombre de mes voisins...
Un dernier symbole : les comédiens ont énormément de mal à saluer tous ensemble.
Les applaudissements sont maigres, tout comme les rappels.
Pour sa deuxième mise en scène en tant que directeur du Théâtre de l’Europe, Stéphane Braunschweig a décidé de s’attaquer au géant anglais, Shakespeare.
Un choix qui a étonné tout d’abord : on connaît le style du metteur en scène, plutôt carré, propre, mesuré. Cela peut donner de très belles réussites, comme son Tartuffe, monté à La Colline il y a 10 ans, ou, plus récemment, son puissant Britannicus à la Comédie-Française. Son tempérament réfléchi et modéré peut s’accorder avec ces pièces qui supportent une certaine intellectualisation. Mais face au foisonnement Shakespearien, ses limites sont évidentes.
Ha, Macbeth ! Sans doute ma pièce préférée du grand Bill. Elle retrace le parcours de Macbeth, de sa conquête innocente du titre de thane de Cawdor à celle, réfléchie et préméditée, de roi. Une attirance pour le pouvoir qui le conduira à l’acte ultime : le régicide. Poussé par sa femme et sa condition d’homme, il commettra le crime à une heure avancée de la nuit, mais le jour le remettra devant ses vérités et la culpabilité entraînera le nouveau couple royal vers une folie sans retour.
Impossible de ne pas comparer ce spectacle avec le précédent Macbeth que j’ai vu : monté par Ariane Mnouchkine, ce spectacle a été pour moi comme une révélation. Soudainement, j’ai eu l’impression de toucher du doigt Shakespeare, lui qui m’avait jusqu’alors paru très lointain à chaque représentation. Elle avait su trouver des images fortes, sans jamais dénaturer le texte ; des images qui provoquaient des échos puissants et si cohérents avec le monde d’aujourd’hui. Braunschweig n’a pas su trouver ces images. Au contraire, il a opté pour un spectacle fade et lent, qui jure avec ce texte si riche qu’il a pourtant choisi.
L’une des principales erreurs de sa mise en scène se situe dans son décor : en choisissant de représenter deux lieux principaux, le palais de Duncan et le château de Macbeth – en tout cas ses cuisines – de manière grandiloquente, il s’impose des changements de décors d’une lourdeur inutile. Ainsi, là où Mnouchkine avait fait le choix de changements à vue, dynamisant encore un spectacle qui n’avait pas besoin de l’être, Braunschweig coupe l’infime once de tension qu’il avait pu installer en baissant le rideau noir à de nombreuses reprises.
Or il aurait été bienvenu que le spectacle ne connaisse pas une telle cassure de rythme. La traduction, retravaillée pour l’occasion par Daniel Loayza et Stéphane Braunschweig, gagnait à être entendue. En grande partie du moins, puisque les ajouts contemporains évoquants le Brexit ou la BCE semblent inutiles et tombent à plat, dans une mise en scène ou rien n’évoque le monde moderne. C’est d’ailleurs étonnant que le metteur en scène, qui connaît le texte sur le bout des doigts pour l’avoir lui-même traduit, en fasse une transcription scénique si figée, si contradictoire avec l’essence-même du propos.
Peut-être n’a-t-il pas été aidé non plus par une distribution qui peine à faire éclater le discours Shakespearien. Problème de direction d’acteur ou plutôt intrinsèque au choix des comédiens ? Difficile à dire : si la mise en scène peine à prendre une direction claire, il en va de même pour les personnages. Le couple meurtrier semble tout particulièrement hors du ton : entre un Macbeth sans réelle évolution, cherchant à incarner la folie uniquement par la force de ses cris et ses continuels hochements de tête, et une Lady Macbeth un peu terne, sans réelle aura, on se demande pourquoi tant d’inquiétude agite l’Écosse médiévale. Au contraire, certains seconds rôles convainquent beaucoup plus facilement, comme Christophe Brault, roi plein d’humanité, ou David Clavel, Banquo gaillard et imposant.
Un choix qui a étonné tout d’abord : on connaît le style du metteur en scène, plutôt carré, propre, mesuré. Cela peut donner de très belles réussites, comme son Tartuffe, monté à La Colline il y a 10 ans, ou, plus récemment, son puissant Britannicus à la Comédie-Française. Son tempérament réfléchi et modéré peut s’accorder avec ces pièces qui supportent une certaine intellectualisation. Mais face au foisonnement Shakespearien, ses limites sont évidentes.
Ha, Macbeth ! Sans doute ma pièce préférée du grand Bill. Elle retrace le parcours de Macbeth, de sa conquête innocente du titre de thane de Cawdor à celle, réfléchie et préméditée, de roi. Une attirance pour le pouvoir qui le conduira à l’acte ultime : le régicide. Poussé par sa femme et sa condition d’homme, il commettra le crime à une heure avancée de la nuit, mais le jour le remettra devant ses vérités et la culpabilité entraînera le nouveau couple royal vers une folie sans retour.
Impossible de ne pas comparer ce spectacle avec le précédent Macbeth que j’ai vu : monté par Ariane Mnouchkine, ce spectacle a été pour moi comme une révélation. Soudainement, j’ai eu l’impression de toucher du doigt Shakespeare, lui qui m’avait jusqu’alors paru très lointain à chaque représentation. Elle avait su trouver des images fortes, sans jamais dénaturer le texte ; des images qui provoquaient des échos puissants et si cohérents avec le monde d’aujourd’hui. Braunschweig n’a pas su trouver ces images. Au contraire, il a opté pour un spectacle fade et lent, qui jure avec ce texte si riche qu’il a pourtant choisi.
L’une des principales erreurs de sa mise en scène se situe dans son décor : en choisissant de représenter deux lieux principaux, le palais de Duncan et le château de Macbeth – en tout cas ses cuisines – de manière grandiloquente, il s’impose des changements de décors d’une lourdeur inutile. Ainsi, là où Mnouchkine avait fait le choix de changements à vue, dynamisant encore un spectacle qui n’avait pas besoin de l’être, Braunschweig coupe l’infime once de tension qu’il avait pu installer en baissant le rideau noir à de nombreuses reprises.
Or il aurait été bienvenu que le spectacle ne connaisse pas une telle cassure de rythme. La traduction, retravaillée pour l’occasion par Daniel Loayza et Stéphane Braunschweig, gagnait à être entendue. En grande partie du moins, puisque les ajouts contemporains évoquants le Brexit ou la BCE semblent inutiles et tombent à plat, dans une mise en scène ou rien n’évoque le monde moderne. C’est d’ailleurs étonnant que le metteur en scène, qui connaît le texte sur le bout des doigts pour l’avoir lui-même traduit, en fasse une transcription scénique si figée, si contradictoire avec l’essence-même du propos.
Peut-être n’a-t-il pas été aidé non plus par une distribution qui peine à faire éclater le discours Shakespearien. Problème de direction d’acteur ou plutôt intrinsèque au choix des comédiens ? Difficile à dire : si la mise en scène peine à prendre une direction claire, il en va de même pour les personnages. Le couple meurtrier semble tout particulièrement hors du ton : entre un Macbeth sans réelle évolution, cherchant à incarner la folie uniquement par la force de ses cris et ses continuels hochements de tête, et une Lady Macbeth un peu terne, sans réelle aura, on se demande pourquoi tant d’inquiétude agite l’Écosse médiévale. Au contraire, certains seconds rôles convainquent beaucoup plus facilement, comme Christophe Brault, roi plein d’humanité, ou David Clavel, Banquo gaillard et imposant.