Critiques pour l'événement Liliom
Un très beau spectacle, qui nous en met plein la vue. Une mise en scène pluridisciplinaire qui marque par l’omniprésence des décors, mais aussi par son orchestre qui accompagne en live l’action.
Jean Bellorini nous présente un spectacle qui oscille constamment entre réalisme et burlesque. Le décors, recréant parfaitement l’atmosphère d’une fête foraine insiste bien sur le coté décadent de l’histoire de Liliom. Ce réalisme vient contraster avec des scènes purement burlesques -plus ou moins réussies- qui apportent de la légèreté et parviennent à nous faire prendre du recul sur l’action principale.
Ce spectacle étonnant m’a cependant un peu laissé sur ma faim. J’ai parfois eu l’impression que la forme desservait un peu le fond. Au début de la pièce par exemple, les acteurs semblent presque écrasés par l’orchestre, le bruit des auto-tamponneuses, et ce décor dans lequel il ne semble pas facile de se frayer un chemin. En tant que spectateur, on ne sait plus vraiment ou donner de la tête, et il n’est pas facile de rentrer pleinement dans l'histoire.
Je garde cependant un bon souvenir de cette pièce qui vaut le coup rien que pour ses prouesses visuelles.
Jean Bellorini nous présente un spectacle qui oscille constamment entre réalisme et burlesque. Le décors, recréant parfaitement l’atmosphère d’une fête foraine insiste bien sur le coté décadent de l’histoire de Liliom. Ce réalisme vient contraster avec des scènes purement burlesques -plus ou moins réussies- qui apportent de la légèreté et parviennent à nous faire prendre du recul sur l’action principale.
Ce spectacle étonnant m’a cependant un peu laissé sur ma faim. J’ai parfois eu l’impression que la forme desservait un peu le fond. Au début de la pièce par exemple, les acteurs semblent presque écrasés par l’orchestre, le bruit des auto-tamponneuses, et ce décor dans lequel il ne semble pas facile de se frayer un chemin. En tant que spectateur, on ne sait plus vraiment ou donner de la tête, et il n’est pas facile de rentrer pleinement dans l'histoire.
Je garde cependant un bon souvenir de cette pièce qui vaut le coup rien que pour ses prouesses visuelles.
À l’Odéon, Jean Bellorini nous invite à une fête foraine désenchantée en portant sur scène Liliom de Ferenc Molnár.
Toujours aussi vivace, le nouveau directeur du TGP déchaîne un vent entraînant et mortifère balayé par une scénographie euphorisante et ludique.
Toujours aussi vivace, le nouveau directeur du TGP déchaîne un vent entraînant et mortifère balayé par une scénographie euphorisante et ludique.
Un conte triste et mélancolique, voilà ce qu'est Liliom : les personnages semblent tout droit sortis d'un livre d'histoires pour enfants, et pourtant ils restent piégés dans les miasmes de notre réalité, coincés par l'argent, l'envie, la bêtise. Ils sont grimés à la manière de marionnettes mais habillés comme vous, comme moi.
Le plus tragique est, il me semble, leur incapacité à dire ce qu'ils pensent et ce qu'ils ressentent. Durant toute la pièce, Liliom n'arrive pas à avouer son amour à Julie. Elle ne lui dira pas non plus qu'elle l'aime. Et c'est pour cela que le dernier dialogue du spectacle est une traduction des pensées des personnages : les comédiens n'ouvrent pas la bouche mais leurs voix s'échappent de la scène pour essayer de se dire ce qu'ils cachent mais même à ce moment là le mensonge est préféré. Et c'est peut être ça qui m'a manqué dans la pièce : l'existence d'une véritable relation entre les personnages. Ceux-ci parlent beaucoup face public et très peu entre eux. Même si le silence est justement l'essentiel de leur relation, je dois dire que certaines apostrophes et tirades aux spectateurs m'ont données l'impression d'être vides de sens car envoyées à la mauvaise personne.
Les décors, tout en néons, lumières vives, roue tournante et autres auto-tamponneuses, sont ceux d'une fête foraine : joyeux, flashy, mais illusoires. Ils entourent les personnages, créant une atmosphère de rêve impossible à atteindre, un eldorado inexistant et donc creux, sans aucun sens, tout comme la mort que vivra Liliom. Les anges-policiers qui l'encadrent sont aussi ridicules que creux, "naifs" pourrait on même dire.
Enfin, s'il y avait une chose à retenir de cette belle représentation (car Liliom reste une pièce très réussie), c'est la musique : Jean Bellorini a l'art et la manière de marier somptueusement son petit orchestre avec les péripéties de sa pièce. Les choeurs donnent de la force et de la profondeur à certains instants, la batterie en rythme d'autres. Mais le plus beau moment reste le solo de la harpiste, à la fois chanté et joué : alliant onirisme et nostalgie, il nous projette hors du temps, hors de la vie.
Le plus tragique est, il me semble, leur incapacité à dire ce qu'ils pensent et ce qu'ils ressentent. Durant toute la pièce, Liliom n'arrive pas à avouer son amour à Julie. Elle ne lui dira pas non plus qu'elle l'aime. Et c'est pour cela que le dernier dialogue du spectacle est une traduction des pensées des personnages : les comédiens n'ouvrent pas la bouche mais leurs voix s'échappent de la scène pour essayer de se dire ce qu'ils cachent mais même à ce moment là le mensonge est préféré. Et c'est peut être ça qui m'a manqué dans la pièce : l'existence d'une véritable relation entre les personnages. Ceux-ci parlent beaucoup face public et très peu entre eux. Même si le silence est justement l'essentiel de leur relation, je dois dire que certaines apostrophes et tirades aux spectateurs m'ont données l'impression d'être vides de sens car envoyées à la mauvaise personne.
Les décors, tout en néons, lumières vives, roue tournante et autres auto-tamponneuses, sont ceux d'une fête foraine : joyeux, flashy, mais illusoires. Ils entourent les personnages, créant une atmosphère de rêve impossible à atteindre, un eldorado inexistant et donc creux, sans aucun sens, tout comme la mort que vivra Liliom. Les anges-policiers qui l'encadrent sont aussi ridicules que creux, "naifs" pourrait on même dire.
Enfin, s'il y avait une chose à retenir de cette belle représentation (car Liliom reste une pièce très réussie), c'est la musique : Jean Bellorini a l'art et la manière de marier somptueusement son petit orchestre avec les péripéties de sa pièce. Les choeurs donnent de la force et de la profondeur à certains instants, la batterie en rythme d'autres. Mais le plus beau moment reste le solo de la harpiste, à la fois chanté et joué : alliant onirisme et nostalgie, il nous projette hors du temps, hors de la vie.
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