Critiques pour l'événement L'Heureux Stratagème avec Eric Elmosnino
8 janv. 2020
7,5/10
18
Très jolie pièce de Marivaux. Un décor sympa et de très jolis costumes.
Le jeu des acteurs était remarquable. Un petit bémol sur les accents (paysan et marseillais) qui à la longue devient casse-pieds.
J'ai adoré Sylvie Testud égale à elle-même. Le texte sans surprise de Marivaux, très beau. Et pour couronner le tout, dans ce fabuleux théâtre qu'est Edouard VII.
29 nov. 2019
4,5/10
25
Un très beau texte intelligent et raffiné, de superbes décors, une belle mise en scène... tout ceci malheureusement desservi par un jeu d'acteurs très inégal, pour ne pas dire mauvais pour certains...
Le pire, selon moi, revient au personnage du Marquis, joué de façon lourde et vulgaire avec cet accent marseillais complètement inadapté. ... cette sorte de Patrick Bosso au pays de Marivaux, c'est juste insupportable !...
Eric Elmosnino est quant à lui totalement absent et inexistant. ... et absolument pas crédible dans ce rôle d'amoureux transi.. .
Je suis même réservé sur la pertinence de Sylvie Testud dans ce rôle de la comtesse ; actrice que pour autant j'apprécie beaucoup par ailleurs....
En résumé ces comédiens ne sont pas en ligne, je trouve, avec l'élégance et ce raffinement du théâtre de Marivaux...
Bref, une déception.
21 nov. 2019
7,5/10
36
J'ai bien aimé cette pièce de Marivaux. Beau décor, beaux costumes et acteurs épatants dans le très bel écrin du théâtre Edouard VII. On rit de la mauvaise foi de la comtesse et de la roublardise de la marquise. Ne connaissant pas l'original, je ne peux cependant pas comparer l'original avec la pièce.
14 nov. 2019
7,5/10
27
Le rideau se lève sur un décor absolument somptueux et nous annonce ainsi une mise en scène contemporaine, choix des matériaux et des couleurs, effets miroir pour jouer sur les perspectives.

De 1733, nous passons aux années 30 avec Les costumes des acteurs ce qui offre un caractére intemporel à ce classique.



Bonne surprise, on évite l’écueil et le cliché d’une farce sur l’inconstance, on perçoit l’authenticité de ces personnages moins caricaturaux qu’ils n’y paraissent.

La rivalité entre la Marquise, femme expérimentée, et la jeune Comtesse s’apparente à un parcours d’initiation, de la profondeur du sentiment exprimé dans l’instant jusqu’à l’expérience de son âpreté. Si la cruauté pointe parfois , nous retenons l’allégresse de cette comédie, la sensibilité de chacun.

L’effet miroir, l’effet papillon ou les ricochets, les imbrications sont subtiles, la singularité de chaque personnage est juste sans être ostentatoire , pas de personnage qui évince l’autre, une réelle harmonie au sein de la troupe. Chacun prend sa place naturellement, exprimant des émotions qui ne manqueront pas de faire écho.

Nous serons émus, attendris, complice de la détresse de l’éconduit apathique Dorante, la flamboyance du chevalier Damis, la pseudo naïveté de Lisette, la féline marquise, le “rural” papa protecteur, le loyal Arlequin ou l’effronté Frontin et bien sur la facétieuse, malicieuse mais agile Comtesse.



Des regrets tout de même : une sonorisation inconfortable, un début difficile avec des paroles parfois si peu audibles que l’on se surprend à lire les sous titres ( version anglaise); une concentration nécessaire pour suivre les dialogues dans la salle devient “bruyante”.

Pour conclure : une très belle illustration du “marivaudage” dans toutes ses nuances, une adaptation qui rend fluide et intemporel ce classique.
28 oct. 2019
7,5/10
32
Tout dans le texte est d'un classicisme absolu, aussi on ne va pas voir cette pièce pour être percuté.

Mais la qualité du jeu des acteurs, la somptuosité des décors et costumes et bien sûr la qualité du texte en font une pièce d'une très belle facture et une soirée des plus plaisantes.
Les comédiens y mettent une pointe de malice et le décalage de période transposée dans les années trente est une bonne idée pour la rendre quasi intemporelle : aime moi je te fuis, fuis-moi je te suis...

Ca marche à tous les coups et à toutes les époques.
Seul bémol le jeu d'Elmosnino que j'adore pourtant mais qui n'est pas fait pour jouer les amoureux transits.
27 oct. 2019
7/10
20
Marivaux est un de mes auteurs préférés mais j'ai été un peu déçue par cette pièce, sans parvenir à définir précisément ce qui me gênait.

L'intrigue ne contient pas beaucoup de suspens, le jeu d'échange et de manipulation entre les personnages n'était assez accentué à mon goût. J'ai trouvé le jeu des comédiens assez inégal. Si Sylvie Testud est parfaite, on a du mal à croire au personnage d'amoureux transi d'Elmosnino.

Enfin, je me suis parfois retrouvée à lire les sous-titres car la comédienne qui jouait la servante allait trop dans les aigus. Les décors sont beaux ainsi que les costumes mais je n'ai pas compris l'intérêt du changement d'époque.

Bref, une pièce tout de même agréable mais qui manquait de piquant à mon goût !
2 oct. 2019
7,5/10
19
Quelque part dans une province française, à l’époque des Années Folles, un quatuor bourgeois va se trouver dans une tempête amoureuse. La Comtesse, amante de Dorante, s’éprend le temps d’un regard du Chevalier Damis qui lui-même est le tendre ami de la Marquise. Le coup de foudre est réciproque, mais l’aventure n’est pas du goût de Dorante ni de la Marquise. Blessés dans leur intimité, les deux amoureux délaissés vont alors élaborer un stratagème pour récupérer leurs chers infidèles. Les valets ne sont pas en restent : eux aussi en copiant leurs maitres se laissent emporter dans ce tourbillon d’amours contrariés.

Je ne connaissais pas ce texte de Marivaux et ce fut un vrai plaisir de le découvrir. Marivaux, en grand maître de la Manipulation avec un grand M : mensonges, faux semblants, tromperies, ruses et même fake news (oui c’était un visionnaire !) sont au rendez-vous.

Un vrai plaisir aussi cette pièce pour son décor magnifique, la scénographie d’Emmanuelle Roy et la mise en scène de Ladislas Chollat basées sur des entrées et sorties multiples très fluides et les belles lumières d’Alban Sauvé (dont un superbe feu d’artifice). En transposant cette intrigue dans les Années Folles, Ladislas Chollat montre que le texte a un petit coté intemporel pas désagréable.

Et pourtant des détails m’ont gênée : le jeu de certains comédiens n’est pas à la hauteur des autres ainsi la diction du père de Lisette est absolument incompréhensible (au point de regarder les sous titres en anglais pour le comprendre), à moins que cela soit fait exprès mais je ne saisis pas l’intention du metteur en scène. Jérôme Robart qui est le chevalier gascon Damis a bien plus l’accent corse que gascon, ça lui fait perdre un peu de crédibilité même si cela nous porte à sourire. Simon Thomas, le serviteur de Dorante, passe son temps à geindre et à pleurnicher mais c’est l’histoire qui veut ça et c’est le seul aspect de la pièce qui me dérange un peu.

Hormis ces quelques points que l’on peut oublier facilement, on se laisse emporter dans cette valse des sentiments orchestrée par Marivaux et même si on se doute de la fin, on y prend beaucoup de plaisir.