Critiques pour l'événement L'Ecole des Femmes (Braunschweig)
"Votre sexe n'est là que pour la dépendance : du côté de la barbe est la toute puissance ! "
Ainsi parle Arnolphe, héros malheureux de cette fable.
Misogyne absolu, fou de jalousie maladive et de désir de domination.
Tremblant de peur de n'être pas à la hauteur...
Stephane Braunschweig choisit de nous montrer un personnage très maniéré, dont il émane un malaise diffus plutôt qu'une vraie violence.
Un homme face à ses faiblesses et ses contradictions.
Il faut en effet s'habituer à cette image surprenante d'Arnolphe. Mais très vite le personnage devient complètement pertinent, et sa folie n'en est que plus dérangeante !
Face à lui une Agnès formidable, parfaite Lolita, tour à tour recluse dans sa chambre et se battant pour sa liberté.
On se laisse emmener dans cette histoire finalement très moderne où les comédiens font résonner le texte avec une grande clarté et une vraie pertinence.
"Comme un morceau de cire entre mes mains elle est, et je puis lui donner la forme qu'il me plaît."
Et bien non !
Ainsi parle Arnolphe, héros malheureux de cette fable.
Misogyne absolu, fou de jalousie maladive et de désir de domination.
Tremblant de peur de n'être pas à la hauteur...
Stephane Braunschweig choisit de nous montrer un personnage très maniéré, dont il émane un malaise diffus plutôt qu'une vraie violence.
Un homme face à ses faiblesses et ses contradictions.
Il faut en effet s'habituer à cette image surprenante d'Arnolphe. Mais très vite le personnage devient complètement pertinent, et sa folie n'en est que plus dérangeante !
Face à lui une Agnès formidable, parfaite Lolita, tour à tour recluse dans sa chambre et se battant pour sa liberté.
On se laisse emmener dans cette histoire finalement très moderne où les comédiens font résonner le texte avec une grande clarté et une vraie pertinence.
"Comme un morceau de cire entre mes mains elle est, et je puis lui donner la forme qu'il me plaît."
Et bien non !
Un grand spectacle. Excellente mise en scène de Stéphane Braunschweig.
A mon avis, Claude Duparfait, Ana Rodríguez et Assane Timbo se distinguent dans la dramaturgie. Les vers alexandrines sont très bien déclamés. Une scénographie appropriée, bien que, les vidéos soient dispensables.
A mon avis, Claude Duparfait, Ana Rodríguez et Assane Timbo se distinguent dans la dramaturgie. Les vers alexandrines sont très bien déclamés. Une scénographie appropriée, bien que, les vidéos soient dispensables.
L’Ecole des femmes : A l’école des difficiles rapports hommes-femmes...
Il est particulièrement inquiétant cet Arnolphe, dans son intégrisme, sa folie et sa radicalité… A la fois, ridicule, démoniaque, grotesque et tragique, Il inspire le plus grand trouble.
Incarné par un Claude Duparfait, stupéfiant dans ce rôle de prédateur, et qu’on a enfin plaisir à retrouver, dans un rôle écrasant (il est quasiment en scène de bout en bout), sous la houlette du metteur en scène Stéphane Braunschweig, avec lequel il a partagé bien des aventures théâtrales du temps -entre autres- du théâtre de la Colline (Ibsen, Pirandello, etc...)
La mise en scène, résolument moderne et dépouillée, nous épargne les habituelles bouffonneries et grivoiseries, les thèmes connus du vieux barbon épris de chair fraîche, de l’oie blanche sotte et naïve, des domestiques un rien simplets, etc. destinés à faire rire, personnages qui par leur ridicule souvent et leur convention parfois, affadissent le propos.
Partis-pris qui nous font alors passer à côté de l’essentiel : la volonté d’une domination absolue sur les femmes au point de les enfermer et de les « rendre idiotes autant qu’il se pourrait ».
On découvre dans cette lecture de l’œuvre de S.B., des dimensions insoupçonnées et encore plus de cruauté.
Cet Arnolphe-là, n’est rien moins qu’un pédophile, qui par peur de son propre désir, et de celui des femmes, enfermé dans ses obsessions malsaines sur le mariage, l’infidélité, la dépendance des femmes, la domination des hommes, la peur du ridicule du cocuage, le rejet du plaisir et de la liberté d’aimer… est prêt à commettre l’inceste sur une Agnès qu’il a séquestrée, dès la plus tendre enfance, abusant d’une confiance qui lui a été donnée, lorsqu’il lui demande de l’aimer comme un mari, après l’avoir aimé comme un père…
Agnès, superbe et fraîche Suzanne Aubert, un rien mystérieuse, qui s’ennuie fort dans sa « prison », aussi physique que psychologique, et qui nous émeut vraiment, face aux enjeux dont elle est l’objet de la part de son grotesque tuteur.
Perçoit-elle ceux du jeune Horace -un rien écervelé-, pour lequel elle semble n’être que la promesse d’un passe-temps agréable, et qui se sert d’elle, lui aussi, autant pour satisfaire ses désirs, que pour jouer un bon tour, lui jeunot, vis-à-vis d’un barbon qu’il est juste de ridiculiser. L'aime-t-il vraiement, rien n'est moins sûr?
Agnès se cherche, et sans aide aucune, avec les faibles moyens dont elle dispose, et non sans périls pour elle.
Mais elle étonne aussi par ses prises de conscience, sa logique, ses fulgurances et certaines réactions pleines de sens.
Une émancipation hasardeuse lui est offerte, elle va s’en saisir, le dur chemin vers l’autonomie avec ses trappes et ses dangers.
Mais aussi « l’étonnante force de la transgression » d’une ingénue qui au final ne l’est pas.
Un spectacle à découvrir jusqu’à fin décembre à l'Odéon salle du 6ème.
Il est particulièrement inquiétant cet Arnolphe, dans son intégrisme, sa folie et sa radicalité… A la fois, ridicule, démoniaque, grotesque et tragique, Il inspire le plus grand trouble.
Incarné par un Claude Duparfait, stupéfiant dans ce rôle de prédateur, et qu’on a enfin plaisir à retrouver, dans un rôle écrasant (il est quasiment en scène de bout en bout), sous la houlette du metteur en scène Stéphane Braunschweig, avec lequel il a partagé bien des aventures théâtrales du temps -entre autres- du théâtre de la Colline (Ibsen, Pirandello, etc...)
La mise en scène, résolument moderne et dépouillée, nous épargne les habituelles bouffonneries et grivoiseries, les thèmes connus du vieux barbon épris de chair fraîche, de l’oie blanche sotte et naïve, des domestiques un rien simplets, etc. destinés à faire rire, personnages qui par leur ridicule souvent et leur convention parfois, affadissent le propos.
Partis-pris qui nous font alors passer à côté de l’essentiel : la volonté d’une domination absolue sur les femmes au point de les enfermer et de les « rendre idiotes autant qu’il se pourrait ».
On découvre dans cette lecture de l’œuvre de S.B., des dimensions insoupçonnées et encore plus de cruauté.
Cet Arnolphe-là, n’est rien moins qu’un pédophile, qui par peur de son propre désir, et de celui des femmes, enfermé dans ses obsessions malsaines sur le mariage, l’infidélité, la dépendance des femmes, la domination des hommes, la peur du ridicule du cocuage, le rejet du plaisir et de la liberté d’aimer… est prêt à commettre l’inceste sur une Agnès qu’il a séquestrée, dès la plus tendre enfance, abusant d’une confiance qui lui a été donnée, lorsqu’il lui demande de l’aimer comme un mari, après l’avoir aimé comme un père…
Agnès, superbe et fraîche Suzanne Aubert, un rien mystérieuse, qui s’ennuie fort dans sa « prison », aussi physique que psychologique, et qui nous émeut vraiment, face aux enjeux dont elle est l’objet de la part de son grotesque tuteur.
Perçoit-elle ceux du jeune Horace -un rien écervelé-, pour lequel elle semble n’être que la promesse d’un passe-temps agréable, et qui se sert d’elle, lui aussi, autant pour satisfaire ses désirs, que pour jouer un bon tour, lui jeunot, vis-à-vis d’un barbon qu’il est juste de ridiculiser. L'aime-t-il vraiement, rien n'est moins sûr?
Agnès se cherche, et sans aide aucune, avec les faibles moyens dont elle dispose, et non sans périls pour elle.
Mais elle étonne aussi par ses prises de conscience, sa logique, ses fulgurances et certaines réactions pleines de sens.
Une émancipation hasardeuse lui est offerte, elle va s’en saisir, le dur chemin vers l’autonomie avec ses trappes et ses dangers.
Mais aussi « l’étonnante force de la transgression » d’une ingénue qui au final ne l’est pas.
Un spectacle à découvrir jusqu’à fin décembre à l'Odéon salle du 6ème.
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