Critiques pour l'événement Le Tartuffe
L’œuvre est respectée dans cette mise en scène de Galin Stoev. L'anachronisme vestimentaire m'a un peu choqué de prime abord mais finalement c'est une manière intelligente et inventive de souligner les différences de mœurs.
La distribution est de grande qualité.
Claude Mathieu (madame Pernelle), Anna Cervinka (Mariane), Elsa Lepoivre (Elmire), Nâzim Boudjenah (Valère) et Denis Podalydès (Cléante) jouent à la perfection. Michel Vuillermoz (Tartuffe) trouve une nouvelle fois un rôle qui lui va à ravir même si au final son personnage est assez peu présent.
Mention particulière à Didier Sandre qui joue un Orgon particulièrement attachant dans ses contradictions.
La distribution est de grande qualité.
Claude Mathieu (madame Pernelle), Anna Cervinka (Mariane), Elsa Lepoivre (Elmire), Nâzim Boudjenah (Valère) et Denis Podalydès (Cléante) jouent à la perfection. Michel Vuillermoz (Tartuffe) trouve une nouvelle fois un rôle qui lui va à ravir même si au final son personnage est assez peu présent.
Mention particulière à Didier Sandre qui joue un Orgon particulièrement attachant dans ses contradictions.
Voici donc la reprise au Français de cette mise en scène du Bulgare Galin Stoev.
En effet, cette version avait été créée lors de la saison 14-15.
Autant le dire tout de suite, cette mise en scène m'a paru bien sage, bien lisse, sans aspérités.
Ce Tartuffe ne proposera pas de grandes questions existentielles sur sa vie, sa quête, ni de grande analyse philosophique ou psychanalytique sur son besoin de tromper son prochain.
Non, Ce Tartuffe-là fait figure d'un petit escroc de bas étage qui est là pour faire ce qu'il a à faire.
Un point c'est tout.
Il est même parfois très drôle quand il se déshabille et laisse voir ses bas noirs plus ou moins plissés.
Un "gag" qui n'est pas poussé plus avant....
Dommage, d'ailleurs. Ca aurait pu être un axe très intéressant.
Heureusement pour cette production, Michel Vuillermoz est là pour donner de l'éclat au personnage, pour le mettre en valeur.
Un éclat froid, parfois glaçant.
Mais encore une fois, je n'ai eu envie ni de plaindre ni d'être choqué par ce Tartuffe, ni d'avoir aucun sentiment envers lui, d'ailleurs...
D'autre part, pourquoi est-il suivi en permanence par un serviteur tout en noir ?
Allégorie de la noirceur du personnage ? Mystère....
Curieusement, c'est surtout sur la famille accueillant en son sein le serpent noir que Stoev semble avoir porté toute son attention : il s'agit pour lui de décrire le véritable chaos qui règne au sein de cette maison.
Et il est vrai que plus de chaos, ça ferait trop !
Heureusement pour lui, le metteur en scène a à sa disposition les très talentueux comédiens de la maison de Molière.
Les femmes surtout.
Elsa Lepoivre campe une merveilleuse Elvire.
Dans sa robe de brocart rouge et or, elle joue la scène "du sacrifice" de manière somptueuse, avec tout le côté abandon volontaire et abnégation devant ce perfide dévôt .
Mais une nouvelle fois, c'est bien l'épatante Cécile Brune qui tient le haut de l'affiche avec sa Dorine parfaite, qui n'hésite pas à dire leur fait aux hommes de la maison.
Quelle comédienne !
A noter également la scène très drôle où Mme Pernelle (la matriarche) jouée par Claude Mathieu, tombe en pâmoison lorsqu'elle se rend compte de la supercherie.
On remarquera également la belle interprétation de Didier Sandre, le "petit nouveau" pensionnaire, dans le rôle d'Orgon.
A noter que cette saison, c'est Denis Podalydès qui prend la place de Serge Bagdassarian dans le rôle de Cléante, le frère et oncle de la famille.
Côté décor, dans ce grand salon bourgeois, de grands miroirs apparemment sans tain laissent parfois voir des "techniciens" qui semblent gérer les personnages, un peu comme des marionnettes.
Le final arrive, avec des espèces de grosses têtes en carton pâte.
Un peu comme un cheveu sur la soupe, à mon avis.
On sort de la salle Richelieu avec un sentiment mitigé.
Et si cette pièce de Molière méritait mieux ?
En effet, cette version avait été créée lors de la saison 14-15.
Autant le dire tout de suite, cette mise en scène m'a paru bien sage, bien lisse, sans aspérités.
Ce Tartuffe ne proposera pas de grandes questions existentielles sur sa vie, sa quête, ni de grande analyse philosophique ou psychanalytique sur son besoin de tromper son prochain.
Non, Ce Tartuffe-là fait figure d'un petit escroc de bas étage qui est là pour faire ce qu'il a à faire.
Un point c'est tout.
Il est même parfois très drôle quand il se déshabille et laisse voir ses bas noirs plus ou moins plissés.
Un "gag" qui n'est pas poussé plus avant....
Dommage, d'ailleurs. Ca aurait pu être un axe très intéressant.
Heureusement pour cette production, Michel Vuillermoz est là pour donner de l'éclat au personnage, pour le mettre en valeur.
Un éclat froid, parfois glaçant.
Mais encore une fois, je n'ai eu envie ni de plaindre ni d'être choqué par ce Tartuffe, ni d'avoir aucun sentiment envers lui, d'ailleurs...
D'autre part, pourquoi est-il suivi en permanence par un serviteur tout en noir ?
Allégorie de la noirceur du personnage ? Mystère....
Curieusement, c'est surtout sur la famille accueillant en son sein le serpent noir que Stoev semble avoir porté toute son attention : il s'agit pour lui de décrire le véritable chaos qui règne au sein de cette maison.
Et il est vrai que plus de chaos, ça ferait trop !
Heureusement pour lui, le metteur en scène a à sa disposition les très talentueux comédiens de la maison de Molière.
Les femmes surtout.
Elsa Lepoivre campe une merveilleuse Elvire.
Dans sa robe de brocart rouge et or, elle joue la scène "du sacrifice" de manière somptueuse, avec tout le côté abandon volontaire et abnégation devant ce perfide dévôt .
Mais une nouvelle fois, c'est bien l'épatante Cécile Brune qui tient le haut de l'affiche avec sa Dorine parfaite, qui n'hésite pas à dire leur fait aux hommes de la maison.
Quelle comédienne !
A noter également la scène très drôle où Mme Pernelle (la matriarche) jouée par Claude Mathieu, tombe en pâmoison lorsqu'elle se rend compte de la supercherie.
On remarquera également la belle interprétation de Didier Sandre, le "petit nouveau" pensionnaire, dans le rôle d'Orgon.
A noter que cette saison, c'est Denis Podalydès qui prend la place de Serge Bagdassarian dans le rôle de Cléante, le frère et oncle de la famille.
Côté décor, dans ce grand salon bourgeois, de grands miroirs apparemment sans tain laissent parfois voir des "techniciens" qui semblent gérer les personnages, un peu comme des marionnettes.
Le final arrive, avec des espèces de grosses têtes en carton pâte.
Un peu comme un cheveu sur la soupe, à mon avis.
On sort de la salle Richelieu avec un sentiment mitigé.
Et si cette pièce de Molière méritait mieux ?
Ce n'est pas ma pièce préférée de Molière.
La version qu'en propose la Comédie Française n'est pas non plus ma préférée, malgré une énorme performance de la troupe.
La version qu'en propose la Comédie Française n'est pas non plus ma préférée, malgré une énorme performance de la troupe.
Pari manqué pour Galin Stoev. Presque dix ans après la version de Marcel Bozonnet, le metteur en scène bulgare s’empare de Tartuffe, classique des classiques (pièce la plus souvent représentée au Français depuis sa création).
On avait connu un Stoev inspiré, notamment dans son Liliom la saison passée à la Colline. On le retrouve perdu, autant par manque d’ambition que par un rôle-titre bien trop fantoche… Michel Vuillermoz s’égare dans une partition farcesque alors que Didier Sandre s’impose en Orgon d’une dignité admirable.
Cohérent dans sa vision lugubre de la pièce, Stoev signe cependant un travail plat et sans grande envergure malgré des fulgurances poignantes.
On avait connu un Stoev inspiré, notamment dans son Liliom la saison passée à la Colline. On le retrouve perdu, autant par manque d’ambition que par un rôle-titre bien trop fantoche… Michel Vuillermoz s’égare dans une partition farcesque alors que Didier Sandre s’impose en Orgon d’une dignité admirable.
Cohérent dans sa vision lugubre de la pièce, Stoev signe cependant un travail plat et sans grande envergure malgré des fulgurances poignantes.
Dans le même genre