Critiques pour l'événement Le malade imaginaire, Stratz
Un malade en fin de vie ?
On rit, on s'amuse bien, on passe une plutôt bonne soirée, certes. Mais essoufflée et quelque peu sur le retour, cette version de la dernière pièce de Molière vit peut-être ici sa reprise de trop.
Créée en 2001 et continuant de vivre 15 ans (!) après la mort de son metteur en scène, Claude Stratz, cette mise en scène est malheureusement marquée au fer rouge par son ancienneté, et malgré le renouvellement des acteurs et actrices, elle a visiblement assez mal vieillie. Je ne reproche jamais à une pièce classique d'être montée de manière classique (décors et costumes d'époque), j'en serais même parfois plutôt partisante, mais le trompe-l'œil peint au lointain et les représentations vues et revues des personnages - pour leur défense, il faut avouer qu'innover avec un tel morceau du théâtre français reste compliqué pour tout le monde - ancrent le spectacle dans une temporalité qui n'est plus la nôtre, et dénote totalement du reste de la saison de la Comédie-Française. Entre un Tartuffe à l'esthétique survoltée (Ivo Van Hove) et un Misanthrope d'une parfaite modernité (Clément Hervieu-Léger, là aussi une reprise de longue date, mais qui elle ne souffre pas du passage du temps), ce pauvre Argan fait bien pâle figure... Aussi, pour ce qui est censé être une comédie-ballet, on se désole de la seule présence d'un unique clavecin, même pas exploité à chaque fois, et de la pauvreté des intermèdes musicaux.
Malgré tout, la distribution reste celle du Français, et le très bon jeu des acteurs est à lui seul un spectacle captivant, mais il ne suffit pas à cacher le terrible manque de rythme dont souffre cette pièce. Il est toujours plaisant de savoir qu'une œuvre peut dépasser son créateur, même après sa mort, mais 15 ans après la disparition de Claude Stratz, l'on sent qu'il n'y a plus vraiment de chef d'orchestre derrière tout cela, et ce Malade Imaginaire est un bon sujet de réflexion sur la question de la pérennité du plateau : l'auteur reste par ses écrits, mais le travail d'un metteur en scène peut-il perdurer dans le temps ? Malheureusement ici, la réponse est plutôt négative...
On rit, on s'amuse bien, on passe une plutôt bonne soirée, certes. Mais essoufflée et quelque peu sur le retour, cette version de la dernière pièce de Molière vit peut-être ici sa reprise de trop.
Créée en 2001 et continuant de vivre 15 ans (!) après la mort de son metteur en scène, Claude Stratz, cette mise en scène est malheureusement marquée au fer rouge par son ancienneté, et malgré le renouvellement des acteurs et actrices, elle a visiblement assez mal vieillie. Je ne reproche jamais à une pièce classique d'être montée de manière classique (décors et costumes d'époque), j'en serais même parfois plutôt partisante, mais le trompe-l'œil peint au lointain et les représentations vues et revues des personnages - pour leur défense, il faut avouer qu'innover avec un tel morceau du théâtre français reste compliqué pour tout le monde - ancrent le spectacle dans une temporalité qui n'est plus la nôtre, et dénote totalement du reste de la saison de la Comédie-Française. Entre un Tartuffe à l'esthétique survoltée (Ivo Van Hove) et un Misanthrope d'une parfaite modernité (Clément Hervieu-Léger, là aussi une reprise de longue date, mais qui elle ne souffre pas du passage du temps), ce pauvre Argan fait bien pâle figure... Aussi, pour ce qui est censé être une comédie-ballet, on se désole de la seule présence d'un unique clavecin, même pas exploité à chaque fois, et de la pauvreté des intermèdes musicaux.
Malgré tout, la distribution reste celle du Français, et le très bon jeu des acteurs est à lui seul un spectacle captivant, mais il ne suffit pas à cacher le terrible manque de rythme dont souffre cette pièce. Il est toujours plaisant de savoir qu'une œuvre peut dépasser son créateur, même après sa mort, mais 15 ans après la disparition de Claude Stratz, l'on sent qu'il n'y a plus vraiment de chef d'orchestre derrière tout cela, et ce Malade Imaginaire est un bon sujet de réflexion sur la question de la pérennité du plateau : l'auteur reste par ses écrits, mais le travail d'un metteur en scène peut-il perdurer dans le temps ? Malheureusement ici, la réponse est plutôt négative...
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