Critiques pour l'événement Le Cercle de Whitechapel
Vue le 20/02
Je vais aborder cette pièce thème par thème, en évoquant d'une part les aspects positifs, d'autre part les aspects négatifs.
1. L'intrigue
Le principe de la pièce m'a tout de suite plu ; c'est son gros point fort, je trouve. Rassembler un contexte réel, avec des personnages réels, en confectionnant une histoire fictive, c'est une très bonne idée de départ, pleine de potentiel. C'est typiquement le genre de pièce qui va me distraire, et en même temps dont je vais ressortir en ayant envie d'approfondir le sujet : je vais me renseigner sur la vie des personnages, faire du fact-checking sur ce qui a été dit dans la pièce, regarder des vidéos sur le sujet. Mais il y a du coup un risque d'avoir des approximations historiques, des inexactitudes. Par exemple, il faut bien garder à l’esprit que Bram Stoker, George Bernard Shaw et Arthur Conan Doyle ont existé, mais pas Greville ni Lawson, qui sont pourtant présentés sur le même plan.
Un des soucis majeurs de la pièce est le déroulement. L'intrigue est assez confuse, on se demande où le texte veut en venir. Comme la pièce se déroule sur plusieurs mois, les personnages sont confrontés à des rebondissements extérieurs qui influent sur l'action, pourtant on ne ressent pas trop qu'il y a des renversement de situation décisifs, car ils ne sont pas vraiment mis en relief. Il y a pas mal de détours inutiles, les personnages tâtonnent et piétinent, adoptent des pistes pour finalement les abandonner. De fait, cela nécessite de prêter une attention particulière à ce qui est futile et ce qui est important ; mais du coup, si on est pas vraiment dans la pièce, on peut facilement décrocher...
Pour ce qui est du dénouement, j'ai personnellement senti venir la résolution de l'énigme d'assez loin. Mais c'est toujours une grande satisfaction de deviner la fin avant qu'elle ne survienne ; et pour ceux qui ne la prévoient pas, cela reste une bonne chute.
2. Les comédiens/personnages
Etant une fan absolue de la série Sherlock, adaptée des aventures de Conan Doyle, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé des références à l'oeuvre originale et aux pouvoirs de déduction légendaires du détective.
Pour ce qui est des personnages, j'ai bien aimé la simplicité de la direction d'acteurs. Shaw est cynique, Doyle sympathique, Lawson moderne et libre. Chacune de leurs actions est tournée vers leur caractère, tous leurs agissements sont en fonction de leur trait principal. Elégant et efficace. Le seul bémol est le personnage de Bram Stoker : je trouve dommage que, dans une pièce à tendance humoristique, il y ait toujours un idiot de service ; cela rend le jeu artificiel et caricatural.
Un des éléments qui m'a gênée est le traitement de l'image de la femme, qui passe en partie par un jeu de séduction : elle joue de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut ; c'est embêtant, surtout dans la mesure où on sent que le sujet essaye d'être traité. Mary a effectivement un franc parler mordant et jouissif, qui sait s'opposer à la figure masculine. Mais pour ma part, j'avais l'impression qu'elle savait se servir de sa féminité dans son intérêt, aussi bien, voire plus, ce qui m'a mise mal à l'aise.
3. L'humour
Le problème avec les comédies actuelles, c'est qu'elles ont tendance à toutes avoir un humour lourd, facile, dont les vannes sont préfabriquées, les gags faits et refaits, la formule de confection est préconçue. Dans cette pièce, à part quelques grossièretés assez rares mais évidentes (on aurait été déçus s'ils ne les avaient pas énoncés), on reste quand même sur un humour intelligent, plutôt fin, qui nécessite parfois même quelques connaissances. Le côté historique de la pièce renforce cette impression, car avec notre point de vue de spectateur moderne, un décalage propice à l'humour se crée. Certaines évidences, qui pouvaient sembler inconcevables au XIXe siècle (une femme médecin ?!), sont donc un bon sujet de remarques hilarantes de la part des personnages qui trouvent le progrès ahurissant, invraisemblable. Quand on regarde ça aujourd’hui, avec tout le recul qu’on a sur le passé par rapport aux réalités actuelles, le rire est de mise.
On m'a par contre survendu un humour « agréablement british » mais je n’ai malheureusement pas ressenti le côté décalé, absurde, pourtant cher aux anglais. Au contraire, j’ai trouvé qu’au final la mise en scène restait assez classique, sans sortir trop des normes et des chemins tracés. Je pense que les acteurs auraient eu le talent et les moyens suffisants pour en faire plus, sans en faire trop.
4. Décors et accessoires
Issue du théâtre contemporain, j’ai l’habitude que les accessoires, costumes, décors, soient utiles ; si l'on met un objet sur scène, c'est pour s'en servir, l'utiliser, le mettre au service du jeu. Sur la scène, le décor était assez encombré, rappelant typiquement un repaire d'artistes et d'écrivains. De fait, de nombreux objets curieux, étranges, farfelus, auraient pu être plus mis en avant, par exemple comme éléments de déduction de l'enquête. Mais finalement, ce n'était pas si gênant : l'utilité première du décor a surtout été de créer l’ambiance, l’atmosphère confinée d’une époque trouble, et de ce côté-là il était plutôt réussi. J'ai été une fois de plus ravie par la réminiscence en filigrane de l'épisode de Sherlock, l'Effroyable Mariée.
Bilan :
La pièce m'a bien plu dans l'ensemble. J’avais de grosses espérances par rapport au principe de la pièce que je trouvais fantastique, et qui finalement aurait pu être mieux exploité. La toile de fond, qui avait énormément de potentiel, aurait pu être tissée de manière plus nette. Je pense que ça aurait par exemple pu passer par la réduction de dialogues qui ne servent pas à grand-chose. J'ai été séduite par l'atmosphère très XIXe siècle agréable, très bien rendue. Elle évoque avec précision certains enjeux du siècle et rappelle finalement assez Le Portrait de Dorian Gray, dont même l'affiche est similaire.
Je vais aborder cette pièce thème par thème, en évoquant d'une part les aspects positifs, d'autre part les aspects négatifs.
1. L'intrigue
Le principe de la pièce m'a tout de suite plu ; c'est son gros point fort, je trouve. Rassembler un contexte réel, avec des personnages réels, en confectionnant une histoire fictive, c'est une très bonne idée de départ, pleine de potentiel. C'est typiquement le genre de pièce qui va me distraire, et en même temps dont je vais ressortir en ayant envie d'approfondir le sujet : je vais me renseigner sur la vie des personnages, faire du fact-checking sur ce qui a été dit dans la pièce, regarder des vidéos sur le sujet. Mais il y a du coup un risque d'avoir des approximations historiques, des inexactitudes. Par exemple, il faut bien garder à l’esprit que Bram Stoker, George Bernard Shaw et Arthur Conan Doyle ont existé, mais pas Greville ni Lawson, qui sont pourtant présentés sur le même plan.
Un des soucis majeurs de la pièce est le déroulement. L'intrigue est assez confuse, on se demande où le texte veut en venir. Comme la pièce se déroule sur plusieurs mois, les personnages sont confrontés à des rebondissements extérieurs qui influent sur l'action, pourtant on ne ressent pas trop qu'il y a des renversement de situation décisifs, car ils ne sont pas vraiment mis en relief. Il y a pas mal de détours inutiles, les personnages tâtonnent et piétinent, adoptent des pistes pour finalement les abandonner. De fait, cela nécessite de prêter une attention particulière à ce qui est futile et ce qui est important ; mais du coup, si on est pas vraiment dans la pièce, on peut facilement décrocher...
Pour ce qui est du dénouement, j'ai personnellement senti venir la résolution de l'énigme d'assez loin. Mais c'est toujours une grande satisfaction de deviner la fin avant qu'elle ne survienne ; et pour ceux qui ne la prévoient pas, cela reste une bonne chute.
2. Les comédiens/personnages
Etant une fan absolue de la série Sherlock, adaptée des aventures de Conan Doyle, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé des références à l'oeuvre originale et aux pouvoirs de déduction légendaires du détective.
Pour ce qui est des personnages, j'ai bien aimé la simplicité de la direction d'acteurs. Shaw est cynique, Doyle sympathique, Lawson moderne et libre. Chacune de leurs actions est tournée vers leur caractère, tous leurs agissements sont en fonction de leur trait principal. Elégant et efficace. Le seul bémol est le personnage de Bram Stoker : je trouve dommage que, dans une pièce à tendance humoristique, il y ait toujours un idiot de service ; cela rend le jeu artificiel et caricatural.
Un des éléments qui m'a gênée est le traitement de l'image de la femme, qui passe en partie par un jeu de séduction : elle joue de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut ; c'est embêtant, surtout dans la mesure où on sent que le sujet essaye d'être traité. Mary a effectivement un franc parler mordant et jouissif, qui sait s'opposer à la figure masculine. Mais pour ma part, j'avais l'impression qu'elle savait se servir de sa féminité dans son intérêt, aussi bien, voire plus, ce qui m'a mise mal à l'aise.
3. L'humour
Le problème avec les comédies actuelles, c'est qu'elles ont tendance à toutes avoir un humour lourd, facile, dont les vannes sont préfabriquées, les gags faits et refaits, la formule de confection est préconçue. Dans cette pièce, à part quelques grossièretés assez rares mais évidentes (on aurait été déçus s'ils ne les avaient pas énoncés), on reste quand même sur un humour intelligent, plutôt fin, qui nécessite parfois même quelques connaissances. Le côté historique de la pièce renforce cette impression, car avec notre point de vue de spectateur moderne, un décalage propice à l'humour se crée. Certaines évidences, qui pouvaient sembler inconcevables au XIXe siècle (une femme médecin ?!), sont donc un bon sujet de remarques hilarantes de la part des personnages qui trouvent le progrès ahurissant, invraisemblable. Quand on regarde ça aujourd’hui, avec tout le recul qu’on a sur le passé par rapport aux réalités actuelles, le rire est de mise.
On m'a par contre survendu un humour « agréablement british » mais je n’ai malheureusement pas ressenti le côté décalé, absurde, pourtant cher aux anglais. Au contraire, j’ai trouvé qu’au final la mise en scène restait assez classique, sans sortir trop des normes et des chemins tracés. Je pense que les acteurs auraient eu le talent et les moyens suffisants pour en faire plus, sans en faire trop.
4. Décors et accessoires
Issue du théâtre contemporain, j’ai l’habitude que les accessoires, costumes, décors, soient utiles ; si l'on met un objet sur scène, c'est pour s'en servir, l'utiliser, le mettre au service du jeu. Sur la scène, le décor était assez encombré, rappelant typiquement un repaire d'artistes et d'écrivains. De fait, de nombreux objets curieux, étranges, farfelus, auraient pu être plus mis en avant, par exemple comme éléments de déduction de l'enquête. Mais finalement, ce n'était pas si gênant : l'utilité première du décor a surtout été de créer l’ambiance, l’atmosphère confinée d’une époque trouble, et de ce côté-là il était plutôt réussi. J'ai été une fois de plus ravie par la réminiscence en filigrane de l'épisode de Sherlock, l'Effroyable Mariée.
Bilan :
La pièce m'a bien plu dans l'ensemble. J’avais de grosses espérances par rapport au principe de la pièce que je trouvais fantastique, et qui finalement aurait pu être mieux exploité. La toile de fond, qui avait énormément de potentiel, aurait pu être tissée de manière plus nette. Je pense que ça aurait par exemple pu passer par la réduction de dialogues qui ne servent pas à grand-chose. J'ai été séduite par l'atmosphère très XIXe siècle agréable, très bien rendue. Elle évoque avec précision certains enjeux du siècle et rappelle finalement assez Le Portrait de Dorian Gray, dont même l'affiche est similaire.
Elémentaire mon cher Watson!
Le premier tueur en série de l'histoire continue de faire couler de l'encre !
Et de fait, de divertir les amateurs de théâtre, aussi bien que les addicts du suspense !
On se rend compte qu'à l'époque des séries et de la surenchère dramatique, cette histoire vieille de plus d'un siècle continue de faire recette !
D'autant plus que l'enquête est menée par une fine équipe, dont le célèbrissime père de Sherlock Holmes!
Tous les ingrédients sont là pour divertir : une histoire amusante racontée par de très bons comédiens, un rythme soutenu et une fin ... inattendue!
Jack a peut être 130 ans mais il n'a pas pris une ride ... Tout le monde ne peut pas en dire autant !
Le premier tueur en série de l'histoire continue de faire couler de l'encre !
Et de fait, de divertir les amateurs de théâtre, aussi bien que les addicts du suspense !
On se rend compte qu'à l'époque des séries et de la surenchère dramatique, cette histoire vieille de plus d'un siècle continue de faire recette !
D'autant plus que l'enquête est menée par une fine équipe, dont le célèbrissime père de Sherlock Holmes!
Tous les ingrédients sont là pour divertir : une histoire amusante racontée par de très bons comédiens, un rythme soutenu et une fin ... inattendue!
Jack a peut être 130 ans mais il n'a pas pris une ride ... Tout le monde ne peut pas en dire autant !
Les vrais British
Impossible de vous conter l’histoire de cette pièce, elle en perdrait son suspens et de fait, son charme. Je peux juste vous dire que si les petites ruelles londoniennes sombres et glauques, les meurtres sanglants et sordides, les détectives Sherlock Holmes et Hercule Poirot, vous fascinent, alors pas l’ombre d’un doute, ce cercle de Whitechapel est fait pour vous. Des faits réels, une intrigue intrigante, des méandres où je me suis laissé emporter (et parfois perdre, mon bemol), une série noire.
« Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. » Sir Arthur Conan Doyle
Un beau décor, une scèno enjouée, de bons acteurs (mention spéciale à Ludovic Laroche en Sir Arthur Conan Doyle et Jérôme Paquatte en Bram Stocker), une agréable soirée en somme.
« Ce que vous faites n'a pas d'importance aux yeux du public. Ce qui compte, c'est ce que vous lui faites croire. » Sherlock Holmes, Une étude en rouge (1887)
PS : Un conseil, venez bien couvert, il souffle un vent glacial dans la salle (sans jeu de mot)
Impossible de vous conter l’histoire de cette pièce, elle en perdrait son suspens et de fait, son charme. Je peux juste vous dire que si les petites ruelles londoniennes sombres et glauques, les meurtres sanglants et sordides, les détectives Sherlock Holmes et Hercule Poirot, vous fascinent, alors pas l’ombre d’un doute, ce cercle de Whitechapel est fait pour vous. Des faits réels, une intrigue intrigante, des méandres où je me suis laissé emporter (et parfois perdre, mon bemol), une série noire.
« Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. » Sir Arthur Conan Doyle
Un beau décor, une scèno enjouée, de bons acteurs (mention spéciale à Ludovic Laroche en Sir Arthur Conan Doyle et Jérôme Paquatte en Bram Stocker), une agréable soirée en somme.
« Ce que vous faites n'a pas d'importance aux yeux du public. Ce qui compte, c'est ce que vous lui faites croire. » Sherlock Holmes, Une étude en rouge (1887)
PS : Un conseil, venez bien couvert, il souffle un vent glacial dans la salle (sans jeu de mot)
Voici une pièce historique qui mène l'enquête.
Vous y croiserez Scherlock Homes et Jack l'Eventreur que vous feront revivre 5 formidables comédiens en costumes d'époque et décors d'un Londres de la fin 19è.
Ces 5 personnages se regroupent pour tenter de percer le mystère des meurtres commis par le plus grand serial killer.
Ils parviendront même à résoudre l'énigme après moult suppositions.
C'est très chouette comme une bonne enquête policière à la télé.
Grâce à un décor et des costumes soignés on y est, rajouté à ça le travail d'acteurs et on est embarqué dans l'ambiance londonienne de l'époque.
Gros travail de texte et longs monologues jamais ennuyeux car chacun propose sa version des crimes et des suspects. Les 5 comédiens sont très justes et le casting est parfait.
Vous pouvez y aller avec des enfants qui y verront une pure histoire de fiction avec rebondissements à la pelle ! On peut même y apprendre des choses sur des personnages qui ont réellement existé.
Une soirée comme on les aime. Une proposition travaillée.
Vous y croiserez Scherlock Homes et Jack l'Eventreur que vous feront revivre 5 formidables comédiens en costumes d'époque et décors d'un Londres de la fin 19è.
Ces 5 personnages se regroupent pour tenter de percer le mystère des meurtres commis par le plus grand serial killer.
Ils parviendront même à résoudre l'énigme après moult suppositions.
C'est très chouette comme une bonne enquête policière à la télé.
Grâce à un décor et des costumes soignés on y est, rajouté à ça le travail d'acteurs et on est embarqué dans l'ambiance londonienne de l'époque.
Gros travail de texte et longs monologues jamais ennuyeux car chacun propose sa version des crimes et des suspects. Les 5 comédiens sont très justes et le casting est parfait.
Vous pouvez y aller avec des enfants qui y verront une pure histoire de fiction avec rebondissements à la pelle ! On peut même y apprendre des choses sur des personnages qui ont réellement existé.
Une soirée comme on les aime. Une proposition travaillée.
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