Critiques pour l'événement La Ronde
Cette pièce m'a laissée totalement indifférente. Une première dans ma vie de spectatrice à la Comédie Française !
La pièce d'Arthur Schnitzler a été remaniée d'une drôle de façon, en ajoutant un narrateur en la personne de Louis Arene (qui du reste tient bien son rôle). Mais d'une ode à la légèreté dans la société viennoise de la fin du XIXeme où les valses s'enchaînent et les couples se font et se défont dans un tourbillon, la pièce est devenue une insipide recherche des parents du narrateur. "Die rätselhafte Chromosomen" dit-il, les chromosomes énigmatiques, aussi énigmatiques que cette pièce à mes yeux. Cette narration ralentit la pièce qui n'a plus rien d'une ronde mais d'un laboratoire. Les scénettes ne sont que de viles représentations de l'appétit sexuel. Il n'y a rien à en dire, rien à retenir. Je ne suis pas friande de ce genre de déballage sur scènes de préliminaires en tout genre. Je ne retiendrai donc rien de cette pièce si ce n'est quelques performances d'acteur. Hervé Pierre pour son talent qui irradie et le couple totalement déjanté Laurent Stocker/ Sylvia Bergé m'ont tout de même donné le sourire par l'ironie de leur jeu !
Bref, pas un grand cru que cette "ronde" là !
La pièce d'Arthur Schnitzler a été remaniée d'une drôle de façon, en ajoutant un narrateur en la personne de Louis Arene (qui du reste tient bien son rôle). Mais d'une ode à la légèreté dans la société viennoise de la fin du XIXeme où les valses s'enchaînent et les couples se font et se défont dans un tourbillon, la pièce est devenue une insipide recherche des parents du narrateur. "Die rätselhafte Chromosomen" dit-il, les chromosomes énigmatiques, aussi énigmatiques que cette pièce à mes yeux. Cette narration ralentit la pièce qui n'a plus rien d'une ronde mais d'un laboratoire. Les scénettes ne sont que de viles représentations de l'appétit sexuel. Il n'y a rien à en dire, rien à retenir. Je ne suis pas friande de ce genre de déballage sur scènes de préliminaires en tout genre. Je ne retiendrai donc rien de cette pièce si ce n'est quelques performances d'acteur. Hervé Pierre pour son talent qui irradie et le couple totalement déjanté Laurent Stocker/ Sylvia Bergé m'ont tout de même donné le sourire par l'ironie de leur jeu !
Bref, pas un grand cru que cette "ronde" là !
Assez déçu. Un rythme très lent, un parti pris de mise en scène qui m'a laissé froid (et pourtant j'adore habituellement les MeS d'Anne Kessler). Je ne suis pas fan non plus de Schnitzler.
Reste une distribution de premier choix, le réel plaisir de cette pièce ! Mention spéciale, comme toujours à Hervé Pierre !
A voir, vous aimerez peut-être.
Reste une distribution de premier choix, le réel plaisir de cette pièce ! Mention spéciale, comme toujours à Hervé Pierre !
A voir, vous aimerez peut-être.
Parce que "la culture est ce qui reste quand on a tout oublié", je suis allée voir "La Ronde" de Schnitzler à la Comédie Française. Eh bien, je vais m'efforcer de l'oublier très vite ! Quel ennui !
L'adaptation crèe un personnage d'espèce de récitant aux caricaturaux et grotesques (et difficiles à suivre) accent et texte. Si j'en avais tout de même compris les intentions, son personnage lui ne m'est apparu qu'à la lecture a posteriori des critiques.
Du boulevard ? Du drame ? Pas beaucoup de souffle ou de chair (un comble pour cette pièce qui fit scandale par sa sensualité !) malgré quelques bons moments d'interprétation.
J'ai compté les saynètes comme on compte les moutons.
L'adaptation crèe un personnage d'espèce de récitant aux caricaturaux et grotesques (et difficiles à suivre) accent et texte. Si j'en avais tout de même compris les intentions, son personnage lui ne m'est apparu qu'à la lecture a posteriori des critiques.
Du boulevard ? Du drame ? Pas beaucoup de souffle ou de chair (un comble pour cette pièce qui fit scandale par sa sensualité !) malgré quelques bons moments d'interprétation.
J'ai compté les saynètes comme on compte les moutons.
Quelle étonnante vision de la sensualité livre Anne Kessler dans La Ronde. Au Vieux-Colombier, la sociétaire vide totalement le substrat érotique de la pièce de Schnitzler en pratiquant une distanciation systématique à côté de la plaque. Là où devraient triompher le mystère et le trouble, règne un esprit cartoonesque et boulevardier. Schnitzler/Kessler : un mariage mal assorti donc.
Dans La Ronde, le désir circule entre des individus archétypaux : la Prostituée, le Jeune Homme, le Soldat. La valse charnelle ne s’attarde jamais : de brèves tranches de plaisir permettent à ces couples de permuter. Tout est énigme chez Schnitzler : pas de psychologie, nous sommes dans l’instant présent.
Quelle mouche a piqué Guy Zilberstein de vouloir à tout prix expliciter une situation qui ne demandait pas à l’être ? En introduisant le personnage du plasticien, le compagnon/complice d’Anne Kessler alourdit inutilement d’entrée de jeu la représentation. Pendant dix bonnes minutes, le pauvre Louis Arène se lance dans un monologue mi-sérieux, mi-parodique (on ne sait pas trop, c’est gênant) de hipster berlinois photographe qui souhaite découvrir ses véritables parents, l’un des dix couples présents sur scène, dans le cadre d’une performance Les Chromosomes énigmatiques (tout est dit dans le titre…). Cette tentative artificielle de donner du sens à une pièce qui repose justement sur une énigme perd le public. Pourquoi ne pas faire tout simplement confiance au texte plutôt que de concevoir ces hypothèses biologiques ?
Ajout d’autant plus dispensable et pompeux qu’il se heurte de plein fouet à la tonalité d’ensemble imposée par Kessler. Exit le sexe cru et assumé, bye bye la subtilité et bonjour le jeu du chat et de la souris. La metteur en scène a adopté une direction d’acteur univoque, qui loin d’être désagréable à suivre, manque cruellement de relief et de profondeur.
On se croirait chez Woody Allen en plein marivaudage. C’est charmant, enlevé et léger. Un peu trop. Pour ne pas sombrer dans le premier degré, la mise à distance a été privilégiée : malheureusement, la caricature ne prend pas. On rit, certes, et avec plaisir mais est-ce vraiment de cela dont il s’agit dans La Ronde ? On devrait ressentir les frissons du désir, une forme d’excitation monter en nous mais non. Tout est trop décalé : Kessler aurait dû s’attaquer à bras-le-corps à la coloration clairement sexuelle de la pièce plutôt que de la traiter en simple rigolade. Plutôt violent le contresens.
La troupe, dirigée dans la mauvaise direction, fait cependant des merveilles : ils sont formidables. Anna Cervinka est toujours aussi délicieuse en ingénue espiègle et coquine ; Julie Sicard campe une grisette extra et nature. Sylvia Bergé est idéale dans le rôle d’une actrice exubérante et très diva et Françoise Gillard étonne en vamp féline façon Audrey Hepburn. Chez les hommes, Benjamin Lavernhe est séduisant en preppy maladroit ; Hervé Pierre délirant en vieux cochon et Laurent Stocker s’avère un fantasque Comte. Leur complicité est vraiment palpable et on adore le Français pour cette raison. Le geste final d’embrassade émeut : une reconnaissance ultime ?
En transformant La Ronde en farce à deux, Anne Kessler oublie sur le bord de la route toute la dimension proprement sexuelle, érotique et charnelle de la pièce. Tout cela manque paradoxalement de corps et de fièvre. Rendez-vous manqué.
Dans La Ronde, le désir circule entre des individus archétypaux : la Prostituée, le Jeune Homme, le Soldat. La valse charnelle ne s’attarde jamais : de brèves tranches de plaisir permettent à ces couples de permuter. Tout est énigme chez Schnitzler : pas de psychologie, nous sommes dans l’instant présent.
Quelle mouche a piqué Guy Zilberstein de vouloir à tout prix expliciter une situation qui ne demandait pas à l’être ? En introduisant le personnage du plasticien, le compagnon/complice d’Anne Kessler alourdit inutilement d’entrée de jeu la représentation. Pendant dix bonnes minutes, le pauvre Louis Arène se lance dans un monologue mi-sérieux, mi-parodique (on ne sait pas trop, c’est gênant) de hipster berlinois photographe qui souhaite découvrir ses véritables parents, l’un des dix couples présents sur scène, dans le cadre d’une performance Les Chromosomes énigmatiques (tout est dit dans le titre…). Cette tentative artificielle de donner du sens à une pièce qui repose justement sur une énigme perd le public. Pourquoi ne pas faire tout simplement confiance au texte plutôt que de concevoir ces hypothèses biologiques ?
Ajout d’autant plus dispensable et pompeux qu’il se heurte de plein fouet à la tonalité d’ensemble imposée par Kessler. Exit le sexe cru et assumé, bye bye la subtilité et bonjour le jeu du chat et de la souris. La metteur en scène a adopté une direction d’acteur univoque, qui loin d’être désagréable à suivre, manque cruellement de relief et de profondeur.
On se croirait chez Woody Allen en plein marivaudage. C’est charmant, enlevé et léger. Un peu trop. Pour ne pas sombrer dans le premier degré, la mise à distance a été privilégiée : malheureusement, la caricature ne prend pas. On rit, certes, et avec plaisir mais est-ce vraiment de cela dont il s’agit dans La Ronde ? On devrait ressentir les frissons du désir, une forme d’excitation monter en nous mais non. Tout est trop décalé : Kessler aurait dû s’attaquer à bras-le-corps à la coloration clairement sexuelle de la pièce plutôt que de la traiter en simple rigolade. Plutôt violent le contresens.
La troupe, dirigée dans la mauvaise direction, fait cependant des merveilles : ils sont formidables. Anna Cervinka est toujours aussi délicieuse en ingénue espiègle et coquine ; Julie Sicard campe une grisette extra et nature. Sylvia Bergé est idéale dans le rôle d’une actrice exubérante et très diva et Françoise Gillard étonne en vamp féline façon Audrey Hepburn. Chez les hommes, Benjamin Lavernhe est séduisant en preppy maladroit ; Hervé Pierre délirant en vieux cochon et Laurent Stocker s’avère un fantasque Comte. Leur complicité est vraiment palpable et on adore le Français pour cette raison. Le geste final d’embrassade émeut : une reconnaissance ultime ?
En transformant La Ronde en farce à deux, Anne Kessler oublie sur le bord de la route toute la dimension proprement sexuelle, érotique et charnelle de la pièce. Tout cela manque paradoxalement de corps et de fièvre. Rendez-vous manqué.
Tournez manège
Désolée mais je ne pas peux pas m’empêcher de faire référence à cette émission que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et tant mieux pour eux, car ce n’est pas ce que la télévision a fait de mieux. Tout est là, le manège, les couples, les questions, le jeu de la séduction, les sentiments. Rien ne manque. C’est même la version des Inconnus puisque la réponse à la question « Est-ce que tu baises » est oui. Soyons plus sérieuse. La ronde, c’est 10 comédiens, 10 couples, 10 histoires, 10 aventures, 10 valses et 10 ruptures. Sur scène, un manège où les couples se font, se défoncent et s’en vont. Et au milieu, un voyeur, qui se demande lesquels d’entre eux pourraient être ses géniteurs.
La ronde est légère, drôle, enjouée mais elle n’enchante pas, hélas. Pourquoi avoir ajouté le rôle du plasticien (le voyeur) au texte original ? Ses tirades sont longues, pompeuses, philosophales. Alors que les 10 comédiens, dans leur scénettes, sont frais, gais, vrais. Quel magnifique couple que celui d’Emma et Mathias, joué par Françoise Gillard, sublime de sensualité, et Benjamin Lavernhe, amant vorace ! Hervé Pierre est genialissime et sa réplique « Tu aimes mon tapis persan ? » résonne encore au fond de moi.
Entrez dans la ronde, voyez comme on danse… et trois petits tours et puis s’en vont.
Désolée mais je ne pas peux pas m’empêcher de faire référence à cette émission que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et tant mieux pour eux, car ce n’est pas ce que la télévision a fait de mieux. Tout est là, le manège, les couples, les questions, le jeu de la séduction, les sentiments. Rien ne manque. C’est même la version des Inconnus puisque la réponse à la question « Est-ce que tu baises » est oui. Soyons plus sérieuse. La ronde, c’est 10 comédiens, 10 couples, 10 histoires, 10 aventures, 10 valses et 10 ruptures. Sur scène, un manège où les couples se font, se défoncent et s’en vont. Et au milieu, un voyeur, qui se demande lesquels d’entre eux pourraient être ses géniteurs.
La ronde est légère, drôle, enjouée mais elle n’enchante pas, hélas. Pourquoi avoir ajouté le rôle du plasticien (le voyeur) au texte original ? Ses tirades sont longues, pompeuses, philosophales. Alors que les 10 comédiens, dans leur scénettes, sont frais, gais, vrais. Quel magnifique couple que celui d’Emma et Mathias, joué par Françoise Gillard, sublime de sensualité, et Benjamin Lavernhe, amant vorace ! Hervé Pierre est genialissime et sa réplique « Tu aimes mon tapis persan ? » résonne encore au fond de moi.
Entrez dans la ronde, voyez comme on danse… et trois petits tours et puis s’en vont.
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