Critiques pour l'événement La guerre de Troie (en moins de deux !)
19 mai 2018
9/10
57
Ha, cette chère Guerre de Troie ! Après la version prétentieuse de Pauline Bayle, après la version étonnante de Christiane Jatahy, c’est encore une nouvelle proposition autour de cette guerre mythique qui est donnée au Théâtre 13 – Jardin, par la compagnie du Théâtre du Mantois. Je n’en attendais pas grand chose, peut-être un peu lassée par ces projets renouvelés autour de cette guerre mythique. Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver devant un spectacle à la fois ludique et entraînant, et de redécouvrir avec un vrai plaisir le déroulé de la guerre qui opposa les grecs aux troyens, depuis la naissance d’Hélène jusqu’à la prise de Troie.

Je dois avouer que jusqu’ici, ma référence en matière de Guerre de Troie était le film de Wolfgang Petersen rassemblant entre autres Brad Pitt (Achille), Eric Bana (Hector), et Orlando Bloom (Pâris). Certes, ce n’est pas un grand film d’auteur, n’empêche que pour la jeune groupie que j’étais, voir plusieurs fois ce film – et ce fut mon cas – permettait de se faire une idée globale des différents épisodes de la guerre de Troie. Cependant quelques lacunes subsistaient, et je remercie beaucoup cette compagnie de les combler avec autant d’ardeur. C’est donc tout naturellement que La guerre de Troie (en moins de deux !) prend la place de Troie sur mon podium (et me permets toujours d’éviter de lire L’Iliade, héhéhé).

Ils sont sept comédiens pour incarner les différents acteurs de cette guerre : Agamemnon, Ménélas, Achille, Ulysse, Ajax, Hermès, Zeus, Héra, Athéna, Aphrodite, Éris, Priam, Hector, Pâris, Oenone, Hélène, et j’en passe. Aucun risque de confusion, le spectacle est parfaitement construit : un détail sur le costume, une attitude un peu différente, une intonation particulière de la voix, et chaque comédien donne vie au personnage devant nos yeux. L’inventivité est le maître-mot de ce spectacle et se retrouve évidemment dans la mise en scène, qui fait naître de véritables décors et accompagne au mieux l’histoire à partir d’objets très simples – des tables, des chaises, des tissus.

Cette créativité sans cesse renouvelée, mêlée à une troupe qui se donne corps et âme sur scène, donne un mélange réellement enthousiasmant. J’ai été saisie dès le début du spectacle pour ne plus jamais voir mon attention se relâcher. J’ai retrouvé ce que j’apprécie tellement chez Alexis Michalik : l’art de savoir raconter une histoire. C’est bien de cela qu’il est question ici, et j’ai suivi la pièce avec mon regard d’enfant, sans cesse désireuse de connaître la suite, prenant parti pour l’un puis l’autre des personnages, m’identifiant à chacun.

Le spectacle est donc mené tambour battant – ou, devrais-je dire, piano battant. En effet, le petit plus de ce spectacle, c’est la musique. Tout au long de la pièce, le pianiste accompagne les différentes péripéties et permet de maintenir un rythme toujours haletant. Les airs viennent aussi soutenir l’orientalité des faits, ce qui n’est pas pour déplaire. Le seul bémol, c’est que parfois les comédiens accompagnent le piano en chantant – ce n’était à mon sens pas toujours nécessaire. J’aurais gardé les chants de groupe, mais les parties solo n’apportent rien – au contraire, les partitions deviennent subitement répétitives alors même qu’elles étaient captivantes jusqu’alors. Un petit ajustement à trouver peut-être, mais rien de bien méchant.
8,5/10
51
... En conclusion : Un spectacle vif et ardent, qui surprend par l’audace de son parti pris et qui est drôle de bout en bout. Du théâtre de plaisir, que je recommande.
7 mai 2018
8/10
33
Ah la mythologie ! Elle a fait couler beaucoup d’encre, inspiré de nombreux écrivains et compositeurs, Racine, Giraudoux, Berlioz, Offenbach et tant d’autres ! C’est vrai qu’il y a de la matière, c’est mieux qu’une série, jugez-en : meurtres, guerre, amour, sacrifice, ruse, enlèvement… toute la panoplie.

Ici, tel un chœur antique, ils nous narrent l’histoire de la guerre de Troie, du pâtre Pâris, de la belle Hélène, Ulysse, Achille, de Cassandre, enfin tout cela est bien enlevé, ils chantent fort bien accompagné au piano, virevoltent par-dessus la table, se bagarrent. Sans oublier l’émotion, les destinées sont parfois bien cruelles, malheureuse Iphigénie, Andromaque…

Une grande table, des chaises serviront de décors pour illustrer les différents chapitres, les costumes se transformeront au gré des personnages et du récit. L’humour ne manque pas, et les comédiens en ont à revendre, et du dynamisme aussi.
5 mai 2018
8,5/10
35
La guerre de Troie (en moins de deux !)

Joyeux moment de théâtre burlesque et poétique.

Homère, Sophocle, Euripide, Virgile revisités par Eude Labrusse.

La compagnie du théâtre du Mantois va nous faire redécouvrir cette fabuleuse épopée de La guerre de Troie en 24 épisodes simplifiés, souvent drolatiques et dépoussiérés.

Nous traverserons les évènements les plus célèbres de la naissance d’Hélène au massacre de Troie. 

 ** l’enlèvement d’Hélène, le sacrifice d’Iphigénie, le déguisement d’Achille, le cheval de bois…

C’est simple, ludique, créatif, plein de belles énergies et d’émotions.

Nous retrouverons nos  grands héros Ulysse, Achille, Agamemnon, Ménélas, Andromaque…
Les 7 comédiens se transforment en divers personnages avec une agilité et une spontanéité surprenante. Ce sont de vrais troubadours, jouant avec peu d’accessoires, deux tables et quelques chaises qui vont se métamorphoser tout au long du récit.

La construction du cheval de Troie est innovante, amusante et esthétique mais je vous en laisse la surprise.

Dans cette fresque antique, le piano remplace la lyre et nous transporte avec émoi à travers les différents  bouleversements de cette aventure.

Grand moment de plaisir que l’on peut partager en famille pour faire découvrir cette grande œuvre mythologique.