Hélas c'est pas trop ubuesque ! Il y a dans l'écriture pittoresque de cette famille traditionnelle nourrie aux mêmes heures des meilleurs programmes culturels de la télévision française tels que Plus belle la vie et Des chiffres et des lettres, une satire feutrée de certains foyers, de ces rituels qui s'enrayent. On ri lorsque le dîner échappe à la routine et que l'adjointe à la culture, Nicole Genovese, auteur de cette pièce, se permet de faire des interventions très décalées. C'est une création originale qui n'a pas son pareil mais qui ne peut pas plaire à tout le monde !

Mais qu’est ce qui est passé par la tête de Nicole Genovese et Claude Vanessa ?

L’oncle qui faisait des peintures sur carton est mort assassiné et il va se transformer en verre de terre. L’attachée culturelle se fait tuer deux fois avant de quitter le plateau avec des courses à faire. Une table est emballée avec de la nourriture dessus et un carton dessous contenant le cadavre de l’oncle, prêt à être expédié. Est-ce un clin d’œil singulier à l’œuvre de Spoerri ?

Vers la fin du spectacle, deux des techniciens descendent sur le plateau pour démonter le décor pièce par pièce. Au début, les quatre personnages continuaient leur rituel. Puis ils se sont mis à les aider. Le père reste un moment debout avant que la musique classique se fasse bien entendre par tous. Après, il se rhabille et poursuit le travail des autres. Où sommes-nous ? Serions-nous tombés dans un remake du le film « Un jour sans fin » qui aurait percuté une tempête d’incongruités improbables que l’on regarde sous LSD périmé ?

Une rencontre mémorable avec une famille que nous n’aimerions pas avoir. Sans oublier cette vague histoire sur les migrants expliqués via des extraits de « Plus Belle la vie », « une fabuleuse épopée sociale ».