Critiques pour l'événement Anaïs Nin, Une de ses vies
4 avr. 2019
7,5/10
10
Wendy Beckett présente ici une des facettes de l’écrivaine américaine.
Anaïs Nim, est en effet un personnage complexe et trouble. Partagée entre ses amours, ses désirs, et son ambition littéraire, tourmentée par sa relation avec son père, elle vivra plusieurs vies entre la France et les Etats Unis.
Une femme à la fois intellectuelle, réfléchie et hypersensible qui donne du sens à ses passions.
La pièce s’attarde ici sur la période de sa vie où, libre et émancipée, elle vit en parallèle une aventure avec Henry Miller et avec June, la femme de celui-ci.
Le seul obstacle à sa pulsion érotique et à ses élans amoureux étant sa fidélité à son art.
L’érotisme de leur relation est mis en avant mais reste encore un peu sur la réserve. Ces scènes gagneront probablement en souplesse au fur et à mesure des représentations.
Celia Catalifo incarne une Anaïs Nin tout en retenue, presque femme enfant par moment, à la fois un peu dépassée et pourtant toujours dans le contrôle et le raisonnement intellectuel.
Une pièce intéressante portée par des interprètes investis et un texte très poétique.
19 mars 2019
7/10
7
L'auteur et metteure en scène Wendy Beckett s'intéresse beaucoup aux femmes qui ont des destinées mouvementées. Après la vie de Camille Claudel, elle présente une nouvelle artiste dans les murs de l'Athénée avec Anaïs Nin. Deux femmes libres, deux femmes amoureuses que la passion anime. L'ingénieuse mise en scène permet encore une fois de nous plonger dans un contexte historique grâce au mobilier et aux costumes très sexy. Et également à l'aménagement de l'espace permettant ainsi de changer de lieu avec facilité sans jamais perdre le spectateur. Une façon élégante de montrer une relation pleine de fougue et de questionnements. Tout se fait avec une grande retenue, avec des mots pleins de délicatesse, des gestes harmonieux...

On se demande alors pourquoi avoir choisi de réaliser des scènes de sexe tout habillées, avec même l'utilisation d'une couverture pour cacher ? La pudeur amenée avec tant de prévenance devient absurde dans ces moments. Les scènes auraient pu être suggérées comme le reste. C'est dommage car l'ensemble est d'une grande cohérence. Comme par exemple, le fait de faire jouer le père d'Anaïs Nin et son psychologue par le même comédien, Laurent d'Olce, qui joue du trouble de l'écrivaine. Les comédiens s'investissent avec conviction et enthousiasme et c'est un régal de les regarder. Laurent Maurel interprète avec ivresse Henry Miller tout comme Mathilde Libbrecht, qui joue son épouse, June Miller.

Mention spéciale à Célia Catalifo, déjà aperçue dans "Claudel" à l'Athénée, qui incarne avec sensibilité et douceur Anaïs Nin.