Critiques pour l'événement Amphitryon
Une version d’Amphitryon vive et jubilatoire : on se délecte du trouble d'Amphitryon, de la couardise de Sosie (l'excellent et génial Nicolas Vaude qui illumine la pièce !) ou encore de la fourberie de Jupiter...
Une farce qui fait beaucoup rire, servie par d’excellents comédiens et une mise en scène ingénieuse avec l'utilisation d'un rideau tour à tour nuit ou jour dans lequel les personnages s’enveloppent ou se cachent au gré des situations.
Il y avait un classe de seconde dans la salle... Ils ont tous été conquis (aussi parce qu'ils ont reconnus Christelle Reboul, qui joue aussi dans Nos chers voisins).
Une pièce intelligente et drôle à voir en famille, sans hésiter !
Une farce qui fait beaucoup rire, servie par d’excellents comédiens et une mise en scène ingénieuse avec l'utilisation d'un rideau tour à tour nuit ou jour dans lequel les personnages s’enveloppent ou se cachent au gré des situations.
Il y avait un classe de seconde dans la salle... Ils ont tous été conquis (aussi parce qu'ils ont reconnus Christelle Reboul, qui joue aussi dans Nos chers voisins).
Une pièce intelligente et drôle à voir en famille, sans hésiter !
Tiens un Molière que je ne connaissais pas proposé par le Poche et j'ai décidé de me laisser surprendre.
Quelle bonne idée, c'était un beau moment !
Jupiter veut obtenir les faveurs de la belle Alcmène (une Odile Cohen fort sympathique et bien désabusée pour son rôle) en se faisant passer pour son mari Amphitryon (magnifique Jean Paul Bordes) avec la complicité de mercure son messager qui va lui usurper l'identité du valet Sosie (un super Nicolas Vaude) qui doit faire face à l'épouse aimante du valet mais il n'a pas envie de succomber. Et le tout en vers.
Autant dire qu'il y a du quiproquos et des tromperies dans l'air. On rit ! C'est vraiment réussi.
La mise en scène, les décors et les costumes sont parfaits pour nous emmener dans cette histoire que je ne connaissais pas et qui gagne à être connue. J'envisage de revenir pour la faire découvrir à ma famille.
Quelle bonne idée, c'était un beau moment !
Jupiter veut obtenir les faveurs de la belle Alcmène (une Odile Cohen fort sympathique et bien désabusée pour son rôle) en se faisant passer pour son mari Amphitryon (magnifique Jean Paul Bordes) avec la complicité de mercure son messager qui va lui usurper l'identité du valet Sosie (un super Nicolas Vaude) qui doit faire face à l'épouse aimante du valet mais il n'a pas envie de succomber. Et le tout en vers.
Autant dire qu'il y a du quiproquos et des tromperies dans l'air. On rit ! C'est vraiment réussi.
La mise en scène, les décors et les costumes sont parfaits pour nous emmener dans cette histoire que je ne connaissais pas et qui gagne à être connue. J'envisage de revenir pour la faire découvrir à ma famille.
Un très beau spectacle que cette comédie de Molière rarement jouée et qui tient une place particulière dans son œuvre. Alliant le burlesque au lyrisme, le drôle au sombre, tâtant presque de la tragi-comédie et traitant de sujets qui illustrent les réflexions nouvelles de son siècle sur la raison, l’erreur ou l’émotion, notamment portées par Descartes.
Une pièce parmi d’autres qui annonce et joue habilement de l’évolution du théâtre Baroque vers le théâtre Classique.
L’illusion, la métamorphose, le jeu, l’ostentation et les questions métaphysiques du théâtre Baroque laissent peu à peu la place à la bienséance morale, la catharsis et la contestation, avec la règle des trois unités de temps, de lieu et d’action, du théâtre Classique.
Molière, avec Amphitryon, joue sur les deux tableaux. La pièce se situe à la frontière du théâtre Baroque et du théâtre Classique. La mise en scène de Stéphanie Tesson le montre savamment avec une adresse scénographique à saluer. Du très bel ouvrage.
Le spectacle restitue à merveille les décors en toiles de fond peintes, les éclairages « comme à la bougie », les maquillages soulignés sur les visages blanchis, les costumes reprenant l’iconographie de l’époque et les jeux touchant à la déclamation (mais pas que) dans une diction posée et articulée aux intonations accentuées (mais pas que non plus). Les postures allant de la dignité quasi tragique d’Amphitryon et d’Alcmène aux rodomontades désopilantes de Sosie et Mercure.
Et nous nous laissons prendre, rire et sourire, par l’histoire de ces dieux descendus des cieux pour forniquer avec la belle bourgeoise ou bastonner un pauvre valet comme par ces jeux de miroir simples ou grossissants dont d’Amphitryon, noble militaire et son valet Sosie font les frais. Répliques drôles et cinglantes. Situations démoniaques et troublantes par moment, nous laissant entre farce et intrigue.
La distribution joue de l’excellence. Odile Cohen, touchante en Alcmène passionnée et désappointée. Jean-Paul Bordes, Amphitryon, passe de l’altier au dépit avec une fougue et une drôlerie irrésistibles. Nicolas Vaude, Sosie, incroyable de finesse et de jeu en poltron, en terreur des bacs à sable ou en amoureux sincère et meurtri. Il y a comme du poète burlesque chez ce Sosie. Guillaume Marquet (ce soir-là) en Mercure implacable et haïssable à souhait. Christelle Reboul, délicieuse et malicieuse Cléantis. Les autres comédiens ne sont pas en reste. Tous sont justes, précis et convaincants.
Un très beau Molière. Un spectacle étonnant, intéressant et drôle où l'illusion est reine et le rire est souverain. Je recommande vivement cet Amphitryon réussi.
Une pièce parmi d’autres qui annonce et joue habilement de l’évolution du théâtre Baroque vers le théâtre Classique.
L’illusion, la métamorphose, le jeu, l’ostentation et les questions métaphysiques du théâtre Baroque laissent peu à peu la place à la bienséance morale, la catharsis et la contestation, avec la règle des trois unités de temps, de lieu et d’action, du théâtre Classique.
Molière, avec Amphitryon, joue sur les deux tableaux. La pièce se situe à la frontière du théâtre Baroque et du théâtre Classique. La mise en scène de Stéphanie Tesson le montre savamment avec une adresse scénographique à saluer. Du très bel ouvrage.
Le spectacle restitue à merveille les décors en toiles de fond peintes, les éclairages « comme à la bougie », les maquillages soulignés sur les visages blanchis, les costumes reprenant l’iconographie de l’époque et les jeux touchant à la déclamation (mais pas que) dans une diction posée et articulée aux intonations accentuées (mais pas que non plus). Les postures allant de la dignité quasi tragique d’Amphitryon et d’Alcmène aux rodomontades désopilantes de Sosie et Mercure.
Et nous nous laissons prendre, rire et sourire, par l’histoire de ces dieux descendus des cieux pour forniquer avec la belle bourgeoise ou bastonner un pauvre valet comme par ces jeux de miroir simples ou grossissants dont d’Amphitryon, noble militaire et son valet Sosie font les frais. Répliques drôles et cinglantes. Situations démoniaques et troublantes par moment, nous laissant entre farce et intrigue.
La distribution joue de l’excellence. Odile Cohen, touchante en Alcmène passionnée et désappointée. Jean-Paul Bordes, Amphitryon, passe de l’altier au dépit avec une fougue et une drôlerie irrésistibles. Nicolas Vaude, Sosie, incroyable de finesse et de jeu en poltron, en terreur des bacs à sable ou en amoureux sincère et meurtri. Il y a comme du poète burlesque chez ce Sosie. Guillaume Marquet (ce soir-là) en Mercure implacable et haïssable à souhait. Christelle Reboul, délicieuse et malicieuse Cléantis. Les autres comédiens ne sont pas en reste. Tous sont justes, précis et convaincants.
Un très beau Molière. Un spectacle étonnant, intéressant et drôle où l'illusion est reine et le rire est souverain. Je recommande vivement cet Amphitryon réussi.
Au Poche-Montparnasse, une salle qu'elle connaît bien puisqu'elle en est la co-directrice, Stéphanie Tesson met en scène, et ce pour notre plus grand plaisir, un lumineux, jubilatoire et à la fois assez troublant Amphitryon.
Cette pièce, dont la création eut lieu le 16 janvier 1668, occupe une place à part dans l'oeuvre de Molière.
Pour la première fois, M. Poquelin va mettre en scène des dieux de la mythologie, s'inspirant de l' « Amphitruo » du poète latin Plaute.
Jupiter descend sur Terre pour aller se livrer une nouvelle fois à l'une de ses occupations préférées, à savoir cocufier (appelons un chat un chat) un humain, ici le général Amphitryon.
Le Dieu des Dieux va en effet prendre l'apparence du vaillant militaire pour séduire son épouse, la belle Acmène.
L'entreprise réussira au-delà de toute espérance, puisque de cette auguste mais adultérine union naîtra par la suite un enfant mi-homme mi-dieu.
Mercure aux sandales ailées prendra quant à lui les traits de Sosie, le valet du général.
Le thème de l'imposture par l'intermédiaire du double.
Ici, deux doubles, donc, qui vont se rencontrer, se parler, découvrir qui ils sont ou qui ils pensent être.
Oui, il y a de quoi être troublé par ce thème-là : force est de constater la dimension quasi psychanalytique avant l'heure de tout cela...
Connais-toi toi même, par l'intermédiaire de ce double-miroir !
(Psychanalyse, mysticisme, dimension religieuse, chacun mettra sur ceci les mots qu'il veut...)
Amphitryon, c'est Jean-Paul Bordes.
Sosie, c'est Nicolas Vaude.
Ces ceux-là nous enchantent purement et simplement de drôlerie. Ils font énormément rire la salle. C'est un vrai bonheur.
Les deux comédiens jouent véritablement une partition musicale.
Vaude, avec une gestuelle et un travail corporel impressionnant monte souvent dans les aigus, pratiquement en voix de tête.
Bordes quant à lui, de sa magnifique voix de basse, provoque bien souvent les rires avec ses répliques désabusées...
Le contraste entre les deux rôles principaux est saisissant et fonctionne à merveille.
Le reste de la petite troupe est au même niveau d'excellence avec notamment une impressionnante Alcmène interprétée par Odile Cohen, dans une partition plus grave, voire plus tragique.
Tous n'ont pas leur pareil pour dire les vers de Molière dans un débit souvent assez lent : on sent bien que la metteure en scène leur a demandé de déguster cette langue admirable et d'en restituer ainsi toute la suavité.
Tout ceci roule, tout ceci coule, c'est fluide, c'est un magnifique discours qui arrive à nos oreilles.
(Avec une difficulté supplémentaire pour les comédiens, à savoir que pour la première fois également, Molière n'écrira ni en prose ni en alexandrins à rimes plates. Non, cette fois-ci, à l'image de son ami Jean de la Fontaine qui met le vers irrégulier à la mode, l'auteur utilise (y compris pour faire parler les Dieux) un mélange de vers comptant six, sept, huit ou dix pieds.
A sa création, la pièce comportait des « machines » pour faire apparaître et disparaître les Dieux. Ici, Melle Tesson contourne le problème par l'utilisation de magnifiques toiles peintes par Marguerite Tanguy des Déserts, dont se servent de manière fort judicieuse et habile les comédiens.
Mention spéciale également à Corinne Rossi pour ses beaux costumes.
Ainsi donc, Stéphanie Tesson réussit le tour de force de nous faire beaucoup rire en restant bien entendu dans le registre de la comédie, tout en donnant une dimension quasiment mystique à cette pièce rarement montée.
C'est une entreprise de très haute tenue qui nous est proposée ici, et dont chacun ressort enchanté, en se posant la question, ce fut mon cas, de savoir ce qu'il ferait et ce qu'il penserait s'il rencontrait son double exact.
Voici une autre pièce très importante de ce début de saison.
Cette pièce, dont la création eut lieu le 16 janvier 1668, occupe une place à part dans l'oeuvre de Molière.
Pour la première fois, M. Poquelin va mettre en scène des dieux de la mythologie, s'inspirant de l' « Amphitruo » du poète latin Plaute.
Jupiter descend sur Terre pour aller se livrer une nouvelle fois à l'une de ses occupations préférées, à savoir cocufier (appelons un chat un chat) un humain, ici le général Amphitryon.
Le Dieu des Dieux va en effet prendre l'apparence du vaillant militaire pour séduire son épouse, la belle Acmène.
L'entreprise réussira au-delà de toute espérance, puisque de cette auguste mais adultérine union naîtra par la suite un enfant mi-homme mi-dieu.
Mercure aux sandales ailées prendra quant à lui les traits de Sosie, le valet du général.
Le thème de l'imposture par l'intermédiaire du double.
Ici, deux doubles, donc, qui vont se rencontrer, se parler, découvrir qui ils sont ou qui ils pensent être.
Oui, il y a de quoi être troublé par ce thème-là : force est de constater la dimension quasi psychanalytique avant l'heure de tout cela...
Connais-toi toi même, par l'intermédiaire de ce double-miroir !
(Psychanalyse, mysticisme, dimension religieuse, chacun mettra sur ceci les mots qu'il veut...)
Amphitryon, c'est Jean-Paul Bordes.
Sosie, c'est Nicolas Vaude.
Ces ceux-là nous enchantent purement et simplement de drôlerie. Ils font énormément rire la salle. C'est un vrai bonheur.
Les deux comédiens jouent véritablement une partition musicale.
Vaude, avec une gestuelle et un travail corporel impressionnant monte souvent dans les aigus, pratiquement en voix de tête.
Bordes quant à lui, de sa magnifique voix de basse, provoque bien souvent les rires avec ses répliques désabusées...
Le contraste entre les deux rôles principaux est saisissant et fonctionne à merveille.
Le reste de la petite troupe est au même niveau d'excellence avec notamment une impressionnante Alcmène interprétée par Odile Cohen, dans une partition plus grave, voire plus tragique.
Tous n'ont pas leur pareil pour dire les vers de Molière dans un débit souvent assez lent : on sent bien que la metteure en scène leur a demandé de déguster cette langue admirable et d'en restituer ainsi toute la suavité.
Tout ceci roule, tout ceci coule, c'est fluide, c'est un magnifique discours qui arrive à nos oreilles.
(Avec une difficulté supplémentaire pour les comédiens, à savoir que pour la première fois également, Molière n'écrira ni en prose ni en alexandrins à rimes plates. Non, cette fois-ci, à l'image de son ami Jean de la Fontaine qui met le vers irrégulier à la mode, l'auteur utilise (y compris pour faire parler les Dieux) un mélange de vers comptant six, sept, huit ou dix pieds.
A sa création, la pièce comportait des « machines » pour faire apparaître et disparaître les Dieux. Ici, Melle Tesson contourne le problème par l'utilisation de magnifiques toiles peintes par Marguerite Tanguy des Déserts, dont se servent de manière fort judicieuse et habile les comédiens.
Mention spéciale également à Corinne Rossi pour ses beaux costumes.
Ainsi donc, Stéphanie Tesson réussit le tour de force de nous faire beaucoup rire en restant bien entendu dans le registre de la comédie, tout en donnant une dimension quasiment mystique à cette pièce rarement montée.
C'est une entreprise de très haute tenue qui nous est proposée ici, et dont chacun ressort enchanté, en se posant la question, ce fut mon cas, de savoir ce qu'il ferait et ce qu'il penserait s'il rencontrait son double exact.
Voici une autre pièce très importante de ce début de saison.
Molière a écrit cette comédie et s’est transporté dans les Cieux, Louis XIV a dû apprécier, lui qui ne s’embarrassait guère de scrupules pour séduire les femmes ! « Un partage avec Jupiter n’a rien qui déshonore »...
Pour parvenir à ses fins et séduire la douce Alcmène, Jupiter prend les traits d’Amphitryon le mari.
Aidé par Mercure qui lui, prendra l’allure de Sosie le valet du général. Sosie n’est pas un foudre de guerre, poltron, mais après tout, se retrouver face à face avec soi-même, n’est pas de tout repos !
Mercure, fort heureusement, n’est pas attiré par Cléanthis l’épouse de Sosie... Elle reprochera à son mari, sa froideur laissant pantois le pauvre homme !
Cette amusante comédie, en vers, joue avec les quiproquos, les situations équivoques, mais après tout, Alcmène est amoureuse, elle n’a pas succombé à un autre, mais à un « double ». Sa suivante par contre goûterait bien au fruit défendu...
Lever de rideau poétique et gracieux, la Nuit enveloppée par un ciel étoilé, la mise en scène est lyrique, les costumes et le décor aident à rêver et que dire de la distribution, quel que soit le rôle, les comédiens sont excellents, bien entendu un coup de cœur pour le Sosie de Nicolas Vaude !
Pour parvenir à ses fins et séduire la douce Alcmène, Jupiter prend les traits d’Amphitryon le mari.
Aidé par Mercure qui lui, prendra l’allure de Sosie le valet du général. Sosie n’est pas un foudre de guerre, poltron, mais après tout, se retrouver face à face avec soi-même, n’est pas de tout repos !
Mercure, fort heureusement, n’est pas attiré par Cléanthis l’épouse de Sosie... Elle reprochera à son mari, sa froideur laissant pantois le pauvre homme !
Cette amusante comédie, en vers, joue avec les quiproquos, les situations équivoques, mais après tout, Alcmène est amoureuse, elle n’a pas succombé à un autre, mais à un « double ». Sa suivante par contre goûterait bien au fruit défendu...
Lever de rideau poétique et gracieux, la Nuit enveloppée par un ciel étoilé, la mise en scène est lyrique, les costumes et le décor aident à rêver et que dire de la distribution, quel que soit le rôle, les comédiens sont excellents, bien entendu un coup de cœur pour le Sosie de Nicolas Vaude !
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