Quelle claque ! Le sujet est lourd et pourtant Sylvain Creuzevault arrive à insuffler une bouffonnerie dans ces portraits de collaborationnistes. J'ai trouvé la distribution excellente, à la fois drôle, grave et habitée.

Le metteur en scène confronte le spectateur aux heures les plus sombres de l'histoire française en dépeignant les motivations de ces personnalités : opportunisme pour certains, réelles convictions pour d'autres.

La mise en scène est rythmée grâce à plusieurs effets : vidéos, musiques et enregistrements. Cependant certaines scènes ne sont pas nécessaires au récit, il me vient en tête cette scène de contemplation des corps dénudés qui, je trouve, n'apporte rien.

On en ressort en ayant appris des choses sur l'Histoire de France. Les quelques liens avec l'époque contemporaine sont nécessaires afin de nous faire entendre que le fascisme n'est jamais bien loin...

Un spectacle nécessaire.

Quelle performance ! On reste impressionné par l'énergie inépuisable des ces musiciens / danseurs / comédiens. Une compétition sportive se prépare, les fans sont dans les gradins, les sportifs sur le terrain et même un cheerleader est présent ! C'est parti pour 1h de concert inarrêtable d'une seule chanson jouée en boucle.

En empruntant la métaphore du sport et de ses valeurs (solidarité, partage, dépassement de soi), la metteuse en scène aborde le thème du deuil à travers cette chanson jouée en boucle dans des tonalités différentes. Forte, intense, épuisante comme le chagrin que l'on peut ressentir lors de la perte d'un être cher.

Même si la performance est impressionnante et doit être saluée, j'ai trouvé certains moments redondants et me suis ennuyée vers la fin.

C'est une pièce de procès, mais un procès entre "amis". Sophie fête ses 30 ans, elle invite, avec Victor son compagnon, des amis pour la soirée. Mais celle-ci est gâchée lorsqu'un attentat se déroule sous le porche de son immeuble. "La fête est finie" comme dirait Orelsan. La Gestapo boucle l'immeuble et désigne "au pif" des otages : 2 par appartements. Le Commandant SS Kaubach laisse le choix aux convives.

Entre règlements de comptes, coups bas et velléités, tout le monde passe à la casserole, plus d'amitié n'existe, il faut sauver sa peau.

La mise en scène est rythmée, les dialogues qui font rire jaune le spectateur sont tranchants et la distribution fabuleuse. On est tour à tour amusé, gêné, choqué et surtout totalement en immersion dans cette France déchirée entre résistance et collaboration. Petit plus pour ses animations numériques dont les dessins sont très percutants.

Un huit-clos glaçant qui nous fait poser la question : qu'aurais-je fait à leurs places ?

Quel comédien ! Franck Desmedt nous épate dans ses interprétations de Joseph Kessel mais aussi de ses interlocuteurs. D'un seul geste, le comédien change de personnage et nous transporte dans son monde.

Le spectateur voyage à travers les milles aventures de l'auteur Joseph Kessel. Un récit trépidant pour une vie qui l'était tout autant. De son premier reportage en Irlande, à sa découverte de l'Afrique jusqu'à son entrée à l'Académie Française, la pièce nous transporte grâce à son récit et sa langue littéraire.
Une mise en scène simple, et un décor sobre ou le comédien joue d'un drap blanc pour situer les lieux ou interpréter des personnages.

A tous ceux qui apprécient les romans de Joseph Kessel, cette pièce est faite pour vous.