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Hier au Théâtre
Hier au Théâtre
Mini-Molière du Critique
25 ans
67 espions
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Passionné de théâtre, je donne mon avis sans concession sur les pièces auxquelles j'assiste pour vous aider à choisir parmi la multitude de spectacles parisiens.

Bonne lecture !
Son blog : https://hierautheatre.wordpress.com/
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Ses critiques

343 critiques
Abigail's Party

Abigail's Party

6/10
69
Une soirée entre voisins, de l’alcool qui coule à flots, de la drague dans l’air…

Sur le papier, Abigail’s Party s’annonçait ébourrifante. Force est de constater en sortant du Poche que la comédie de Mike Leigh s’essouffle sur la durée et manque de mordant. On se lasse de suivre les pérégrinations en vase clos de ces (aspirants) WASP : la faute à une écriture faiblarde qui patine vite malgré quelques traits d’esprit saillants. La mise en scène de Thierry Harcourt voulait « rester sur un fil tendu et prêt à craquer ». On aurait voulu qu’il craque pour de bon ce fil.

Beverly est sur le qui vive. Elle attend avec impatience ses voisins, qu’elle a invités pour une petite sauterie. Son mari Peter, noyé sous le travail, ne brûle pas d’enthousiasme. La maîtresse de maison met les petits plats dans les grands : elle veut épater la galerie ! Lorsqu’Angela et Tony débarquent, la compétition peut commencer. Précisons que Beverly adore étaler ses richesses au nez de ses convives et ne rate pas une occasion de pavaner. L’ultralibéralisme des années 70 a façonné les mentalités : une belle maison, un bel intérieur et un travail qui rapporte gros.

Une fête qui tourne en rond
Abigail’s Party joue donc sur une domination psychologique : Ang’ et Tonio, deux agneaux que la carnassière Beverly va dévorer tout cru. Quand Susan complète le quatuor, le malaise peut s’installer… Tout est paraître ici et tentative dérisoire de contrôle. On picole sévère pour se donner une contenance, on meuble la conversation, on fait les yeux doux à son voisin mais quel vide en fin de compte ! Cette vacuité existentielle se répercute directement sur la qualité de la pièce. Malgré quelques piques bien senties, le fond reste bien creux. Les dialogues tournent en rond, les situations s’étirent. L’explosion finale arrive comme un cheveu sur la soupe. On s’attendait à plus de folie (sans verser dans l’hystérie, ce qui peut être compliqué à gérer), moins de retenue. Du déjanté quoi ! Tout demeure trop en sourdine.

Thierry Harcourt a trop bridé sa mise en scène : il a voulu instaurer une inquiétante étrangeté sur le plateau qui fonctionne à moitié. Alexie Ribes est par exemple dirigée à merveille en greluche gaffeuse moulée dans une combi pattes d’eph indécente. Séverine Vincent est exemplaire d’exaspération dans le rôle de l’intruse qui aimerait bien être ailleurs. Ses petits airs hypocrites et furibards conquièrent le public. En revanche, le jeu très fade de Cédric Carlier ennuie. Lara Suyeux se démène en femme au bord de la crise de nerfs : ses fêlures passent par des mimiques, un rire qui masque la détresse… Dimitri Rataud s’en sort bien en agent immobilier coincé et irritable. Il amène un contrepoint ronchon appréciable. Dans un décor kitsch à souhait et psychédélique, le mal être se dévoile à nu et toutes les manœuvres de dissimulation sont vouées à l’échec.
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Les Coquettes

Les Coquettes

9/10
64
Il était une fois trois bonnes copines : une blonde, une rousse et une brune. Mues par leur passion commune pour le chant et la comédie, elles se lancent dans un spectacle hybride qui jette le feu aux poudres du Grand Point Virgule. Méfiez-vous des apparences : si Les Coquettes jouent les pin-up élégantes, leur langage se veut sacrément fleuri ! En accentuant précisément ce contraste, le trio de chipies touche en plein dans le mille. Le public en délire leur fait les yeux doux. Et nous aussi.

Les Coquettes n’ont peur de rien : leur minois gracile et innocent cache un florilège de paroles crues déconseillées aux âmes pudibondes. Féministes trash, elles auscultent les préoccupations souvent futiles (mais pas tout le temps) de leurs consœurs dans un esprit résolument bon enfant. L’épilation, les Louboutin, la chatte (oui oui), le kamasutra, la petite fessée du dimanche soir et autres joyeusetés sont passées en revue avec un abattage assez monstrueux.

Têtes brûlées
Lola Cès, Marie Facundo et Juliette Faucon, en plus de chanter divinement bien, sont rigolotes comme tout. Langues de vipères bitchy, pestouilles et expertes ès cassage, elles ressemblent à s’y méprendre à des Têtes Brûlées. Vous savez, ces bonbons qu’on dévorait dans la cour de récré et qui cachaient bien leur jeu car douces au dehors et piquantes au dedans. Les textes, au cordeau, reflètent une liberté de ton salvatrice en ces temps moroses. On attend avec impatience les prochaines vacheries que vont se lancer les filles tout en adoptant un ton sucré d’autant plus dévastateur !

Les Coquettes, savant mélange entre les loufoques triplettes de Belleville et les Pointer Sisters survoltées, rempliront à coup sûr l’Olympia. Et on prédit que cela se fera incessamment sous peu…
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Vie et mort de H

Vie et mort de H

7/10
71
« Rire du malheur des autres. ». En voilà un adage bien cruel. Cruel mais plaisir coupable tout de même. Qui n’a jamais éprouvé de la satisfaction, même involontaire, en assistant au naufrage d’un tiers, proche ou non ? Dans Vie et mort de H, Hanokh Levin donne chair au destin d’un pauvre type pathétique et attachant qui ne demande qu’un peu d’affection. La mise en scène de Clément Poirée à la Tempête assume une outrance expiatoire et délurée qui prend en charge le ridicule de cette famille invraisemblable.

Qui peut supporter H, ce parasite quadragénaire et immature ? Sûrement pas les Boubel qui doivent se le coltiner depuis presque vingt ans… Mi-Pierrot, mi-Droopy, notre protagoniste traîne son existence comme un boulet. La situation empire lorsque Fogra, la fille unique des Boubel, s’apprête à se marier. H voit passer sous son nez l’amour de sa vie.

La pièce de Levin ne fait pas de cadeau à ses personnages. Tous en prennent pour leur grade, la demi-mesure n’a pas sa place ici. Poirée l’a très bien compris et exploite la dimension grotesque de l’œuvre en exacerbant une esthétique expressionniste. On adhère ou pas. Certains crieront au plagiat de Tim Burton ou à une absence flagrante de nuances. D’autres, au contraire, apprécieront la poésie loufoque de l’ensemble.

Comédiens au taquet
Il faut dire que Poirée s’est entouré d’une distribution en béton (nécessaire pour éviter de tomber dans le too much non maîtrisé) : Luce Mouchel explose en vamp maniérée ; Eddie Chignara campe un chef de famille totalement à côté de la plaque ; Laurent Ménoret est tordant en ami chevelu à la démarche de petite souris. Bruno Blairet s’empare du rôle-titre avec une aisance remarquable, qui parvient à saisir toutes les subtilités de son rôle. Deux jeunes femmes enfin sont à suivre de près : Camille Bernon se montre irrésistible en perverse narcissique tête à claques. Louise Coldefy déclenche des fous rires à chacune de ses apparitions en serveuse courbée et extatique. Un régal. Dans un décor ouvert qui multiplie les portes-tourniquets comme autant de métaphores d’une vie qui nous échappe, tous ces comédiens s’allient dans une proposition absurde et décalée.
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Soyez vous-même

Soyez vous-même

8/10
61
On attendait avec ferveur la nouvelle création de Côme de Bellescize. Après des sujets délicats (la fin de vie dans Amédée, la décision de garder ou non un bébé handicapé dans Eugénie), le dramaturge s’engouffre dans des sentiers apparemment plus balisés avec Soyez-vous même. Au Théâtre de Belleville, le monde du travail se transforme en entretien d’embauche mystico-philosophique étonnant de jusqu’au boutisme. Porté par un duo de jeunes comédiennes qui se donne sans compter, cet affrontement 100% féminin entre parade et électrochocs mérite qu’on s’y attarde.

Jusqu’à quel point sommes-nous prêts à aller pour décrocher le métier de nos rêves ? La jeune ingénue pleine de détermination qui postule pour un poste dans la communication n’est pas au bout de ses surprises. Il s’agit ici de pousser l’autre dans ses retranchements. De briser le rituel inévitable d’embellissement lorsqu’on doit faire bonne impression. La directrice se livre ici à une entreprise maïeutique aussi vivifiante que traumatisante. Parvenir à son moi intime à travers une succession de tests humiliants, éprouvants, absurdes (mais finalement pas tant que cela).

L’entreprise de de Bellescize joue la carte des métaphores : le poste à pourvoir est dans la javel, il va falloir se mettre à nu dans tous les sens du terme… Le message est bulldozer mais efficace. L’écriture, acérée et cash, se fait plaisir et ne tergiverse pas vraiment. Deux boules d’énergie s’apprivoisent sur le plateau exigu et se déchaînent. Fannie Outeiro se démarque en ingénue fraiche et volontaire qui va progressivement lâcher prise tandis qu’Éléonore Joncquez. L’interaction entre les deux femmes se veut complice car elles se révèlent jumelles de l’extrême. Si l’envie se fait se sentir d’assister à un coaching éprouvant mais fructueux, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
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Hôtel Feydeau

Hôtel Feydeau

7,5/10
78
Histoire de prolonger les fêtes de fin d’année, l’Odéon programme une variation autour des pièces en un acte célébrissimes de Feydeau. Aux manettes, Georges Lavaudant, qui connaît fort bien son affaire, tisse un patchwork sacrément efficace en tirant la folle quintessence comiques de ces affrontements de couples. On purge Bébé, Mains n’te promène donc pas toute nue, Feu la mère de Madame et Léonie est en avance se retrouvent ainsi imbriquées avec fluidité et naturel. Cette condensation ébouriffante carbure à un tempo qui ne laisse pas vraiment de répit aux zygomatiques.

Dans un décor blanc immaculé, si propre qu’on craindrait l’apparition d’une minuscule tâche, des chaises de couleur vive et criarde trônent un peu partout sur la scène. Du rose, du vert, du jaune, du bleu. Un arc-en-ciel éparpillé dont les rayons en zig-zag convergent vers l’irruption du désordre dans cet appartement trop propre pour être vrai. Les dernières comédies de Feydeau sont indubitablement ramassées : quelques personnages, une action limitée à deux ou trois événements majeurs. Lavaudant a choisi de mettre en avant dans son montage fragmenté l’acmé de la crise, le centre névralgique de la bagarre. Qu’il s’agisse d’un enfant à purger, d’une nudité à cacher, d’une lubie étrange ou du repos nocturne, maris et femmes luttent pour gagner la mise. Si les hommes font les coqs et bâtissent des châteaux en Espagne en rêvant de devenir ministres, leurs épouses veillent au grain pour leur rabattre le caquet et les tourner en ridicule.

Transmission hilarante
Lavaudant ne cherche absolument pas à faire dans le réalisme : nos couples et domestiques sont zinzins, excessifs et hauts en couleur. Brillante idée d’avoir convoqué une troupe intergénérationnelle : tous tirent leur épingle du jeu. À commencer par l’irrésistible André Marcon, tordant lorsqu’il évoque ses crises de colique ; Manuel Le Lièvre ravageur en Toto capricieux (sa démarche et ses mimiques de gamin colérique valent le coup). Dans une tenue vaporeuse jaune abeille aguichante, Astrid Bas régale en femme nature et audacieuse, qui veut absolument qu’on lui suce les fesses. Grace Seri campe une épouse obstinée et tigresse avec ses bigoudis et sa robe de chambre. Lou Chauvain, elle, est une bonne à l’accent impayable et au franc-parler gaffeur. Le reste est à l’avenant.

Chaque saynète est rythmée par un intermède joyeusement dansé et coloré, façon fête du village un brin inquiétante et le final, qui voit se réunir tous nos personnages dans une cacophonie monstre, fait littéralement péter les plombs.

Lavaudant nous convie donc à fêter Feydeau sous le souffle d’une explosion hystérique et frappée. On se paye une belle tranche de rire.
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