Hôtel Feydeau

Hôtel Feydeau
De Georges Feydeau
Mis en scène par Georges Lavaudant
Avec André Marcon
  • André Marcon
  • Manuel Le Lièvre
  • Astrid Bas
  • En tournée dans toute la France
Itinéraire
Billets de 6,00 à 40,00
Evénement plus programmé pour le moment
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Vers 1907, sans crier gare, Feydeau change de manière. Depuis quinze ans, ses spectacles ne désemplissent pas.

Son règne sur le boulevard est tout à fait incontesté. La critique même, tentée d’abord de faire la fine bouche devant ces œuvres d’un genre « mineur », a fini par rendre les armes.

Personne n’agence avec autant de soin diabolique les intrigues les plus délirantes, où chaque détail s’explique par la cascade de conséquences catastrophiques qui finiront par en découler.

 

La critique de la rédaction : 5/10. Un enchainement d’extraits de pièces de Feydeau pas toujours très convaincant.

Dans un joli décor blanc avec des chaises colorées, nous assistons à des affrontements entre conjoints, invités et domestiques sur des histoires de tenues, de constipation, de jalousie...

L’idée est séduisante, hélas, les dialogues s’éternisent et ne font pas toujours rire. Cela ne dure qu’une heure et demie mais nous avons quand même eu le temps de nous ennuyer. C’est également frustrant qu’aucune intrigue ne s’installe jamais. Dès qu’une situation commence à prendre, nous en démarrons une nouvelle.

Les intermèdes dansés, avec fond musical, apportent un brin de fraicheur et de dynamisme. Ils sont assez réussis. Les acteurs dansent très bien ces chorégraphies amusantes. Nous n’avons en revanche pas toujours aimé leur façon d’interpréter les scènes, certains surjouent.

Heureusement, le final très drôle nous fait sortir avec le sourire. 

Note rapide
Toutes les critiques
1 févr. 2017
7,5/10
78
Histoire de prolonger les fêtes de fin d’année, l’Odéon programme une variation autour des pièces en un acte célébrissimes de Feydeau. Aux manettes, Georges Lavaudant, qui connaît fort bien son affaire, tisse un patchwork sacrément efficace en tirant la folle quintessence comiques de ces affrontements de couples. On purge Bébé, Mains n’te promène donc pas toute nue, Feu la mère de Madame et Léonie est en avance se retrouvent ainsi imbriquées avec fluidité et naturel. Cette condensation ébouriffante carbure à un tempo qui ne laisse pas vraiment de répit aux zygomatiques.

Dans un décor blanc immaculé, si propre qu’on craindrait l’apparition d’une minuscule tâche, des chaises de couleur vive et criarde trônent un peu partout sur la scène. Du rose, du vert, du jaune, du bleu. Un arc-en-ciel éparpillé dont les rayons en zig-zag convergent vers l’irruption du désordre dans cet appartement trop propre pour être vrai. Les dernières comédies de Feydeau sont indubitablement ramassées : quelques personnages, une action limitée à deux ou trois événements majeurs. Lavaudant a choisi de mettre en avant dans son montage fragmenté l’acmé de la crise, le centre névralgique de la bagarre. Qu’il s’agisse d’un enfant à purger, d’une nudité à cacher, d’une lubie étrange ou du repos nocturne, maris et femmes luttent pour gagner la mise. Si les hommes font les coqs et bâtissent des châteaux en Espagne en rêvant de devenir ministres, leurs épouses veillent au grain pour leur rabattre le caquet et les tourner en ridicule.

Transmission hilarante
Lavaudant ne cherche absolument pas à faire dans le réalisme : nos couples et domestiques sont zinzins, excessifs et hauts en couleur. Brillante idée d’avoir convoqué une troupe intergénérationnelle : tous tirent leur épingle du jeu. À commencer par l’irrésistible André Marcon, tordant lorsqu’il évoque ses crises de colique ; Manuel Le Lièvre ravageur en Toto capricieux (sa démarche et ses mimiques de gamin colérique valent le coup). Dans une tenue vaporeuse jaune abeille aguichante, Astrid Bas régale en femme nature et audacieuse, qui veut absolument qu’on lui suce les fesses. Grace Seri campe une épouse obstinée et tigresse avec ses bigoudis et sa robe de chambre. Lou Chauvain, elle, est une bonne à l’accent impayable et au franc-parler gaffeur. Le reste est à l’avenant.

Chaque saynète est rythmée par un intermède joyeusement dansé et coloré, façon fête du village un brin inquiétante et le final, qui voit se réunir tous nos personnages dans une cacophonie monstre, fait littéralement péter les plombs.

Lavaudant nous convie donc à fêter Feydeau sous le souffle d’une explosion hystérique et frappée. On se paye une belle tranche de rire.
31 janv. 2017
3/10
44
Un Feydeau à l'Odéon, c'était louche !

Et j'aurais dû plus me méfier...

Je suis allée voir Hôtel Feydeau en m'imaginant voir une pièce que je ne connaissais pas encore, une pièce de jeunesse (ou de vieillesse) un peu mise au placard. Quelle déception de voir ces morceaux de pièces, de quiproquos mis bout à bout pour faire un ersatz de Feydeau.
Car son génie dans ses pièces s'exprime à travers son histoire, ses rebondissements inattendus, mais surtout par la cohérence des scènes.
Quelle dommage de choisir de jouer un grand auteur de vaudeville et d'en enlever toute la substance comique.

Je me suis ennuyée, voire endormie.
18 janv. 2017
5,5/10
118
Un malaise.
Cet hôtel Feydeau m'a procuré comme une sorte de malaise.

Pourquoi saucissonner ainsi cet auteur majeur ?
Lavaudant "s'amuserait-il" à découper en tranches Molière, Shakespeare ou Tchékov ?

Ici, ce qui pêche, c'est selon moi l'amalgame de scènes mises bout-à-bout.
On ne peut plus parler de mécanique de l'intrigue...
La mécanique feydolienne se retrouve en permanence interrompue.
On passe en permanence à autre chose.

A tel point que je me suis surpris à parier sur les moments où l'on changerait de scène...
Je n'étais vraiment pas dedans...

Alors bien entendu, le metteur en scène nous dit avoir voulu mettre en avant le "dernier" Feydeau, plus sombre, plus vachard, plus désespéré...
Soit...
Il est d'ailleurs plaisant de constater que dans le livret-programme, est oubliée une pièce : on parle de quatre pièces alors que cinq ont servi à ce saucissonnage.
Acte manqué ?

Pourtant, tout avait bien commencé..

Un décor très feydolien stylisé, immaculé, sur lequel tout peut être joué attend le public.
Les traditionnelles trois portes à jardin, cour,  et au lointain, les deux cheminées, les deux lustres, les bouquets de fleurs blanches elles aussi sur leur console.

Sans oublier neuf chaises aux couleurs....
Comment dire....
On se croirait dans une boutique de macarons Ladurée.
(Je précise que ce papier n'est pas sponsorisé...)

De jolies couleurs flashy qui seront accentuées par des éclairages eux aussi du même registre.

Les comédiens entrent sur scène.

Comme le metteur en scène a situé les différentes actions dans un hôtel, nous avons droit à une version du pauvre de la série "Palace" de Jean-Michel Ribes diffusée sur "Canal + historique".
Des soubrettes, des garçons, un groom esquissent quelques pas de danse. (Le procédé sera repris pour changer de scène, avec des projections-gobos mobiles. )

Et le découpage en tranches commence.

Tout de suite, j'ai senti les comédiens mal à l'aise.
Et pourtant, ce sont des pointures.
Mal à l'aise car ils sont forcément bridés, l'intrigue étant à chaque fois stoppée net.

Par deux fois même, deux scènes d'une même pièce sont données entrelardées d'autres...
Comme si, lors d'un voyage en train, on était plusieurs fois aiguillés sans raison aucune sur d'autres voies pour revenir ensuite dans la même direction.

Mais il faut être juste.
Les acteurs nous procurent de vrais bons moments.

Faire entrer André Marcon en perruque Louis XIV est une belle idée. Son Chouilloux est aussi très intéressant.

Manuel Le Lièvre en Toto, puis en Ventroux, puis en Toudoux, excelle.
(Je gagerais bien que Lavaudant lui a demandé par moments de jouer comme Christian Hecq, de la Comédie française... Nous appellerons çà un hommage...)

Les filles ne sont pas en reste.
Astrid Bas, en magnifique nuisette longue couleur pamplemousse, Grâce Séri en bigoudis, Lou Chauvin avec son faux ventre de huit mois, et Tatiana Spivakova en jolie robe de chambre, toutes sont épatantes.

Tous les comédiens essaient d'assurer du mieux qu'ils peuvent pour tenter de donner une unité à tout ça.
Tous font admirablement ce qu'on leur a demandé, mais tous m'ont semblé empêtrés là-dedans...

Il m'a fallu attendre la toute dernière scène pour rire vraiment...
Et pourtant, je suis bon public...

Un dernier signe qui ne trompe pas : au moment du salut, on ne sentira pas un grand enthousiasme de la part des acteurs...

M. Lavaudant, je vous en prie, montez un Feydeau dans son intégralité, ou bien organisez un festival où vous donnerez les cinq pièces : le grand Georges mérite mieux que quelques étages d'un hôtel.
Je compte sur vous.
18 janv. 2017
8/10
59
Ce patchwork joyeux et foutraque à la sauce "Palace" est très rafraichissant.

L'exercice est périlleux: adapter en courtes scènes plusieurs des pièces de Feydeau nécessitant un peu de temps pour installer leur potentiel comique. Mais le pari est plutôt réussi.
Georges Lavaudant réussit à faire ressortir l'essentiel du propos des dernières pièces de Feydeau, les affrontements d'un couple dans son intimité où l'homme, animal social, est toujours égoïste et un peu lâche et la femme règne sans partage dans le seul espace qui lui est laissé: son foyer.

Jolie soirée.
15 janv. 2017
4/10
69
Après de féroces Damnés à la Comédie Française, voilà que l'Odéon dégaine une version très classique de Feydeau (à quand un mise en scène pointue aux deux ânes ?). S'il peut être plaisant et reposant de ne pas se faire malmener par une adaptation complexe, on est quand même à deux doigts de l'ennui si le rythme n'était pas aussi juste.

Il n’empêche, avec un comique basé sur les blagues scato, sur l'adultère/le sexe ou sur la relation maître/domestique datée, on peut se demander si Feydeau n'est pas, en tout cas pour ces textes choisis ici, un peu surévalué.

On ne pourra alors rien reprocher aux acteurs devant composer avec ce texte aussi plat que le décor, blanc et uniquement agrémenté de quelques chaises colorées.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor