C’est l’histoire d’un homme qui court. Son coeur bat à plein régime dans sa poitrine. Et dans son cerveau irrigué par l’afflux sanguin, des équations à de multiples inconnues se résolvent.

Avec une belle sensibilité, Benoît Solès nous emmène à la rencontre de cet être hors du commun qu'était Alan Turing. Il y a une formidable empathie dans l'interprétation superbe et touchante qu'il fait de ce héros, oublié de l'histoire. Egalement auteur de la pièce, le comédien nous fait revivre le destin tragique de celui qui aurait tant voulu vivre une vie normale. Le génie est il une malédiction ? Bouleversant !

En 1984, alors que se déroule le championnat d'Europe des Nations, Décembre vole un sac dans le métro.

Dans le sac, il trouve la photo d'Avril jolie. Il la rappelle, ils se rencontrent dans un café. Il va lui raconter l'histoire de Jean-Eugène Robert-Houdin, horloger, inventeur, magicien du XIXe siècle...

J'avais découvert Pierre Emonot dans un comedy club : "Face au peuple" est son premier one-man-show. Et force est de constater qu'il frappe fort dès le début. On se retrouve là face à un personnage abject qui déblatère sur le monde avec une mauvaise foi jouissive. Souvent grotesque, on aime bien rire de lui, et finalement, on l'aime autant qu'on peut le trouver odieusement bourgeois. C'est la force de ce spectacle : assumer une ironie et un sarcasme qui manquent aujourd'hui beaucoup au monde de l'humour. Tout est très drôle, mais aussi très intelligent : les blagues politiques succèdent aux moments de poésie, et même à quelques idées de mise en scène un peu "magiques". Pierre Emonot est très en place : la voix est puissante, les regards appuyés. On savoure d'un bout à l'autre ce goût des traits d'esprit et du second degré à la française, capable de maîtriser les références les plus intellectuelles comme les plus populaires. Pierre Emonot a un petit côté Desproges dans sa manière de dire l'air de rien les pires horreurs, mais aussi un côté Edouard Baer dans sa façon de prendre l'espace pour se lancer dans des phrases à rallonges. On se sent bien avec lui : c'est un one-man-show à l'écriture ciselée, interprétée avec justesse. Pas mal de punchlines me restent encore en mémoire. Car oui, c'est cela le plus important : on rit beaucoup quand on va voir "Face au peuple".