Ses critiques
3 critiques
2/10
Pesamment provocateur. Lourdingue.
Autant voir une exhibition sexuelle inutile (je pensais qu'on ne devait jamais déshabiller quelqu'un inutilement sur scène mais passons...) ou Denis Podalydès en slip n'est pas vraiment un problème (il était bien moins vêtu dans Les Damnés), autant le regard posé sur le théâtre en général, et la Comédie-Française en particulier, m'a semblé dérangeant. Visiblement, le théâtre doit provoquer, selon Ostermeier. Mais provoquer pour provoquer, cela n'a tout simplement pas de sens ! D'ailleurs, provoquer les spectateurs de la Comédie-Française, quelle audace ! Le public s'est habitué, depuis longtemps il n'y a plus personne à provoquer ! Ce genre de mise en scène "outrée" ne choque plus et ne délivre aucun message. L'exubérance n'est pas une fin en soi.
Mettre en valeur un texte, proposer quelque chose d'intéressant : voilà qui est moderne et difficile. Le Hamlet un peu "punk" de Xavier Lemaire au Théâtre 14 l'année dernière me semblait à la fois beaucoup plus moderne et beaucoup plus respectueux de Shakespeare.
Ici, le mauvais goût et le ridicule semblent s'être donnés rendez-vous pour un spectacle complètement banal qui assène : "Eh oh, si vous n'aimez pas, ben vous êtes des gros coincés, hein !"
Et puisque je suis une grosse coincée, je le dis haut et fort : Le théâtre n'est pas le fête du slip ! Résistons !
Autant voir une exhibition sexuelle inutile (je pensais qu'on ne devait jamais déshabiller quelqu'un inutilement sur scène mais passons...) ou Denis Podalydès en slip n'est pas vraiment un problème (il était bien moins vêtu dans Les Damnés), autant le regard posé sur le théâtre en général, et la Comédie-Française en particulier, m'a semblé dérangeant. Visiblement, le théâtre doit provoquer, selon Ostermeier. Mais provoquer pour provoquer, cela n'a tout simplement pas de sens ! D'ailleurs, provoquer les spectateurs de la Comédie-Française, quelle audace ! Le public s'est habitué, depuis longtemps il n'y a plus personne à provoquer ! Ce genre de mise en scène "outrée" ne choque plus et ne délivre aucun message. L'exubérance n'est pas une fin en soi.
Mettre en valeur un texte, proposer quelque chose d'intéressant : voilà qui est moderne et difficile. Le Hamlet un peu "punk" de Xavier Lemaire au Théâtre 14 l'année dernière me semblait à la fois beaucoup plus moderne et beaucoup plus respectueux de Shakespeare.
Ici, le mauvais goût et le ridicule semblent s'être donnés rendez-vous pour un spectacle complètement banal qui assène : "Eh oh, si vous n'aimez pas, ben vous êtes des gros coincés, hein !"
Et puisque je suis une grosse coincée, je le dis haut et fort : Le théâtre n'est pas le fête du slip ! Résistons !
8/10
La pièce commence par une soirée organisée autour de la lecture de poèmes d'un jeune auteur, digne fils de son père, auteur reconnu et célébré. Face à lui, il peine à exister, même après sa mort, car sa mère entretient soigneusement son souvenir, faisant de leur maison un mausolée (ou une maison d'écrivain, visites comprises). Le culte qui lui est voué rend son fils malade d'angoisse tant il se sent écrasé. Arrive alors, et on reconnaît bien là la patte de l'auteur viennois, une femme que tous pensaient morte, et qui va changer la donne, quitte à effriter l'image du grand homme, pour le bien de tous.
Une pièce intéressante et belle à regarder. Intéressante par les thèmes abordés, la difficulté de s'affirmer face à un père écrasant, les fissures derrière la légende d'une personnalité idéalement exemplaire et lisse, le poids du travail acharné de l'artiste sur son entourage proche... Pour aborder ces sujets pudiquement, les comédiens ont un jeu nuancé, très juste, notamment le fils, interprété par Gaël Giraudeau (Nathalie Dessay et Macha Méril n'ont plus de preuves à faire mais sont également bouleversantes). Belle à regarder car la sobriété, l'élégance et le raffinement des costumes sont un délice pour les yeux, de même que la splendeur du décor.
Sur le côté droit de la scène, une haute et large sculpture ventrue dorée, en forme de trophée, prend toute la place et, au fond et sur le côté gauche, des vitraux carrés gris, dorés et argentés confirment l'impression de froideur et d'impersonnalité de ce grand salon sans autre âme que celle du mort.
Une pièce intéressante et belle à regarder. Intéressante par les thèmes abordés, la difficulté de s'affirmer face à un père écrasant, les fissures derrière la légende d'une personnalité idéalement exemplaire et lisse, le poids du travail acharné de l'artiste sur son entourage proche... Pour aborder ces sujets pudiquement, les comédiens ont un jeu nuancé, très juste, notamment le fils, interprété par Gaël Giraudeau (Nathalie Dessay et Macha Méril n'ont plus de preuves à faire mais sont également bouleversantes). Belle à regarder car la sobriété, l'élégance et le raffinement des costumes sont un délice pour les yeux, de même que la splendeur du décor.
Sur le côté droit de la scène, une haute et large sculpture ventrue dorée, en forme de trophée, prend toute la place et, au fond et sur le côté gauche, des vitraux carrés gris, dorés et argentés confirment l'impression de froideur et d'impersonnalité de ce grand salon sans autre âme que celle du mort.
7/10
En février 1848, le jour de l’abdication de Louis-Philippe, prenant pour prétexte un différend politique, Alexandre Dumas et Auguste Maquet, son « nègre » littéraire, s’affrontent pour la première fois à propos de la part de leurs mérites respectifs dans le succès des romans...
Une pièce très agréable à regarder : un Alexandre Dumas plus vrai que nature, ébouriffant et ébouriffé, et un Maquet très juste, pâle et grave. La mise en scène est sobre et réaliste, un bureau, une bibliothèque remplie de livres de... Dumas, une fenêtre entrouverte de laquelle les personnages disent apercevoir le château que Dumas avait fait construire à Port-Marly, le « château de Monte-Cristo », construit à sa « démesure. »
La pièce, dans sa volonté de rentre hommage à Maquet, est néanmoins trop à charge contre Dumas : ce dernier n’avait pas que de brèves fulgurances concernant l’intrigue de ses romans, c’était aussi un travailleur acharné, Maquet n’était ni son esclave, ni la plume de toutes ses œuvres, leur collaboration était plus équilibrée que ce qu’affirme cette pièce.
Le texte aurait pu insister davantage sur les enjeux de la paternité auctoriale, il y avait vraiment la possibilité d'approfondir la réflexion littéraire plutôt que de proposer une vague réflexion politique ponctuée de quelques longueurs.
Une pièce très agréable à regarder : un Alexandre Dumas plus vrai que nature, ébouriffant et ébouriffé, et un Maquet très juste, pâle et grave. La mise en scène est sobre et réaliste, un bureau, une bibliothèque remplie de livres de... Dumas, une fenêtre entrouverte de laquelle les personnages disent apercevoir le château que Dumas avait fait construire à Port-Marly, le « château de Monte-Cristo », construit à sa « démesure. »
La pièce, dans sa volonté de rentre hommage à Maquet, est néanmoins trop à charge contre Dumas : ce dernier n’avait pas que de brèves fulgurances concernant l’intrigue de ses romans, c’était aussi un travailleur acharné, Maquet n’était ni son esclave, ni la plume de toutes ses œuvres, leur collaboration était plus équilibrée que ce qu’affirme cette pièce.
Le texte aurait pu insister davantage sur les enjeux de la paternité auctoriale, il y avait vraiment la possibilité d'approfondir la réflexion littéraire plutôt que de proposer une vague réflexion politique ponctuée de quelques longueurs.